Giselle PASCAL
 Actrice française
À l'aube des années quarante, le cinéma français se cherche de nouvelles vedettes en remplacement de Danielle Darrieux ou Michèle Morgan en exil. Cette absence offre quelques opportunités à la jeune actrice qu'est Giselle Pascal. Entre comédies et romances sentimentales, la jeune fille va répondre aux attentes du public et des producteurs.
Giselle Pascal naît Giselle Tallone, le 17 septembre 1921, à Cannes où ses parents, d'origine italienne, tiennent un magasin de fleurs tout près de la Croisette. En 1941 elle est remarquée par le réalisateur Marc Allégret qui s'est réfugié en zone libre et qui reprend sa production cinématographique dans les studios de la Victorine à Nice. Il projette d'adapter pour le grand écran la nouvelle d'Alphonse Daudet L'arlésienne. Il lui faut une jeune fille avec l'accent, et même si elle n'a pas tout fait celui du pays d'Arles, Giselle fait parfaitement l'affaire. Elle a alors pour partenaires Raimu et Gaby Morlay, parents du malheureux Frédéric interprété par Louis Jourdan. Elle retrouve très vite ce dernier pour deux comédies, La belle aventure avec Claude Dauphin, fiancé abandonné le jour de ses noces et La vie de bohème de Marcel L'Herbier tourné en 1942 mais sorti en 1945. Puis Giselle Pascal est de nouveau filmée par Marc Allégret dans Lunegarde. Cette fois encore le film ne sortira qu'après la guerre, apportant une sympathique notoriété à la jeune fille qui démarre une carrière prometteuse en tournant près de dix films en cinq ans comme Véronique mis en scène par Robert Vernay aidé d'un débutant, Henri Verneuil. Profitant de sa similitude avec son aînée Danielle Darrieux, on lui confie des rôles sentimentaux dans des romances chantées comme Amours, délices et orgues et Mademoiselle s'amuse ou mélodramatiques comme Dernier refuge et Après l'Amour.
Idylle princière
À la même époque, Giselle devient l'amie intime de son voisin, Rainier Grimaldi, futur souverain de la principauté monégasque. L'idylle prend fin six ans plus tard et la bouquetière ne peut épouser son prince qui doit céder à la raison d'état en renonçant à une roturière en prenant prétexte de la stérilité de l'actrice. Dans les années cinquante, l'actrice continue à interpréter des personnages au destin souvent tragique. Elle est l'épouse d'un médecin volage joué par Antonio Vilar qui comprend où est son devoir lorsque sa femme meurt dans ses bras pour les besoins de Bel amour de François Campaux. Elle incarne également dans Horizons sans fin, la célèbre aviatrice française Hélène Boucher qui s'écrase avec son avion dans les années trente. En 1953, Giselle meurt encore dans le mélodrame paysan de Marcel Blistène Le feu dans la peau mais elle a pour partenaire Raymond Pellegrin qui va devenir son époux en 1955 et avec qui elle tourne Marchandes d'illusion de Raoul André et Ça n'arrive qu'aux vivants de Tony Saytor, dont les scénarii restent encore bien noirs. L'actrice participe aux grandioses reconstitutions costumées de Sacha Guitry en campant Louise de La Vallière dans Si Versailles m'était conté et la comtesse de Montebello dans Si Paris nous était conté.
Retour tardif
Dans les années soixante, Giselle Pascal, qui vient d'avoir une petite fille en 1962, restreint son activité cinématographique après avoir donné la réplique à Jean Marais dans Le Masque de Fer. Elle va ensuite surtout s'orienter vers le théâtre et la télévision en France mais aussi en Allemagne où elle participe au feuilleton Fest im Sattel en 1988. Elle retrouve un peu le grand écran dans les années quatre-vingts grâce à Paul Vecchiali dans En Haut des Marches où elle côtoie Danielle Darrieux et Micheline Presle, Andrzej Zulawski pour La Femme publique, Francis Véber pour Les Compères et Sébastien Japrisot pour Juillet en septembre, avec dans la distribution la bien nommée Pascale Pellegrin, sa fille. Puis Giselle Pascal se retire tranquillement avec son époux dans leur propriété de Camargue, pas bien loin du cadre de son premier film. Elle décède à Nîmes le 2 février 2007 dans sa 85e année, des suites d'une hémorragie cérébrale.


FILMOGRAPHIE :

Avec Raymond Pellegrin
1941 : Les deux timides d'Yves Allégret
1941 : L'Arlésienne de Marc Allégret
1942 : La belle aventure de Marc Allégret
1943 : La vie de Bohème de Marcel L'Herbier
1944 : Madame et son flirt de Jean de Marguenat
1944 : Lunegarde de Marc Allégret
1945 : Les J3 de Roger Richebé
1946 : Tombé du ciel d'Emil Edwin Reinert
1946 : Dernier refuge de Marc Maurette
1947 : Amour, délices et orgues d'André Berthomieu
1947 : Mademoiselle s'amuse de Jean Boyer
1947 : Après l'amour de Maurice Tourneur
1948 : La femme nue d'André Berthomieu
1948 : La petite chocolatière d'André Berthomieu
1949 : Véronique de Robert Vernay
1950 : Bel amour / Le calvaire d'une mère de François Campaux
1952 : Horizons sans fin de Jean Dréville
1953 : Le feu dans la peau de Marcel Blistène
1953 : Boum sur Paris de Maurice de Canonge
1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1954 : Marchandes d'illusions de Raoul André
1955 : Mademoiselle de Paris de Walter Kapps
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : La madone des sleepings d'Henri Diamant-Berger
1956 : Pitié pour les vamps de Jean Josipovici
1956 : Sylviane de mes nuits de Marcel Blistène
1958 : Ça n'arrive qu'aux vivants de Tony Saytor
1961 : Le masque de fer d'Henri Decoin
1962 : Seul. à corps perdu de Jean Maley & Raymond Bailly
1962 : L'affaire du collier de la reine de Guy Lessertisseur (tv)
1968 : La promesse (Secret world) de Paul Feyder & Robert Freeman
1969 : Un cas de conscience (Un caso di conscienza) de Giovanni Grimaldi
1972 : La mort d'un champion d'Abder Isker (tv)
1982 : En haut des marches de Paul Vecchiali
1983 : Les compères de Francis Veber
1983 : La femme publique d'Andrzej Zulawski
1985 : Maigret au Picratt's de Philippe Laïk
1987 : Juillet en septembre de Sébastien Japrisot


Filmographie de Giselle PASCAL
 
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