Christine PASCAL | ||
Actrice, scénariste et réalisatrice française | ||
Actrice attachante et complexe, réalisatrice sincère mettant à nu ses fantasmes et ses douleurs, Christine Pascal a marqué son passage par sa solidité, sa force, sa sensibilité et son côté border line. Cette belle actrice brune aux yeux bleus et au visage rempli de douceur a choisi d’interrompre sa vie à 42 ans, laissant un grand vide dans le cinéma français. Christine Pascal est née le 29 novembre 1953 à Lyon. À 20 ans, Christine Pascal se destine au professorat. Elle suit des études de lettres à la faculté de Lyon qui l’amène à la maîtrise et suit parallèlement des cours au conservatoire d'art dramatique de Lyon. C’est là qu’elle est remarquée par Bertrand Tavernier, lyonnais comme elle. Avec Bertrand Tavernier Christine Pascal est engagée par Bertrand Tavernier pour jouer la petite amie du fils de L'Horloger de Saint-Paul en 1973. L’entente entre le cinéaste et la débutante est si concluante qu’elle tourne quatre autres films avec Tavernier. Elle est la jeune prostituée de Que la fête commence auprès à nouveau de Philippe Noiret, une gréviste dans une courte scène du Juge et l’assassin, la voisine du cinéaste Michel Piccoli dans Des enfants gâtés dont elle co-signe le scénario avec Charlotte Dubreuil, l’amie du mélomane alcoolique François Cluzet dans Autour de Minuit. Elle interprète le rôle de Jeanne, une jeune juive victime de la rafle du Vel’ d’Hiv dans Les Guichets du Louvre de Michel Mitrani et Chantal, la petite amie de Patrick Bouchitey dans La Meilleure Façon de marcher de Claude Miller. À cette époque, elle partage son appartement avec Isabelle Adjani et Isabelle Hupert, se décrivant comme des « pauvres et jeunes actrices pleines d'illusions et de désir de gloire ». Elle joue au côté d’Isabelle Huppert dans Les Indiens sont déjà loin de la suissesse Patricia Moraz, puis en 1983 dans Coup de Foudre de Diane Kurys. Passage à la réalisation En 1978, elle fait la connaissance du producteur suisse Robert Boner, sur Les Petites Fugues du réalisateur suisse Yves Yersin, pour lequel elle est assistante de production. Elle l'épouse en 1982 et acquiert la nationalité suisse. En 1979, elle est dirigée par Andrzej Wajda dans Les Demoiselles de Wilko. Elle se lance dans la réalisation de son premier film, Félicité, dont elle n’hésite pas à dire : « C’est mon portrait ». Sincère et impudique, le film raconte l’histoire d’une jeune femme enfermée chez elle qui revit son passé, son enfance de fillette anorexique, sa relation tendue avec ses parents, ses fantasmes et son faux suicide. Un film prémonitoire qui impose sans contexte son talent de réalisatrice mais est vivement critiqué pour sa noirceur, mélange de douceur et de cruauté. Les réalisations de Christine Pascal, dont elle se refuse désormais d’être l’interprète témoigne de son esprit tourmenté. Dans La Garce, elle décrit une femme mystérieuse, dure et fragile interprétée par son amie Isabelle Huppert. Dans Zanzibar avec Fabienne Babe, elle dresse un constat implacable du milieu du cinéma. Avec Le Petit Prince a dit, elle montre un couple bouleversant, Richard Berry et Anémone confrontés à la maladie incurable de leur fille. Mélo lumineux et simple, il remporte le prix Delluc, une nomination au César de la meilleure réalisatrice et un gros succès populaire. Son dernier opus Adultère (mode d’emploi) décrit un couple d’architectes, Richard Berry et Karin Viard, dans un style cru et charnel mais connaît un gros échec aussi bien critique que public. Le saut dans le vide L’actrice se met en retrait dans des seconds rôles comme la mère de Louis dans Le Grand Chemin de Jean-Loup Hubert, la mère d’un gamin affublé d’un appendice proéminent dans Promis… juré ! de Jacques Monnet, l’amie de La Travestie interprétée par Zabou Breitman pour Yves Boisset, la sœur d’Yvan Attal dans un kibboutz dans Les Patriotes d’Éric Rochant, l’amie du petit escroc Mathieu Kassovitz dans Regarde les Hommes tomber de Jacques Audiard. Elle prête sa voix à Sigourney Weaver dans La Jeune Fille et la Mort de Roman Polanski. Mais déjà, Christine Pascal fait part de son mal être. Répondant au magazine Première, elle se dit pessimiste et déclare souhaiter mourir en se suicidant le moment venu. Internée à la clinique de Garches pour des troubles psychiatriques, l’actrice se donne la mort en se défenestrant, dans la nuit du 30 au 31 août 1996. Après la plainte de son mari, Robert Boner, son médecin psychiatre est condamné à une peine de prison avec sursis et une forte amende. Christine Pascal laisse la trace d’une femme sensible et volontaire, vaincue par ses démons. Elle est inhumée au Cimetière du Père Lachaise. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Bertrand Tavernier |
1974 : L'Horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier 1974 : Les Guichets du Louvre de Michel Mitrani 1975 : Que la fête commence de Bertrand Tavernier 1975 : La Meilleure Façon de marcher de Claude Miller 1975 : Cécile ou La Raison des femmes, « Vivre à deux » d’Hervé Baslé et Youri (tv) 1975 : Le Docteur noir de Gérard Vergez (tv) 1976 : Le Juge et l'assassin de Bertrand Tavernier 1977 : Rendez-vous en noir de Claude Grinberg (tv) 1977 : L'Imprécateur de Jean-Louis Bertuccelli 1977 : Des enfants gâtés de Bertrand Tavernier 1977 : Les Indiens sont encore loin de Patricia Moraz 1978 : Chaussette surprise de Jean-François Davy 1979 : On efface tout de Pascal Vidal 1979 : Félicité de Christine Pascal 1979 : Les Demoiselles de Wilko (Panny z Wilka) d’Andrzej Wajda 1979 : Paco l'infaillible de Didier Haudepin 1980 : Le Chemin perdu de Patricia Moraz 1980 : 44 ou les récits de la nuit de Moumen Smihi 1981 : Au bon beurre d’Édouard Molinaro (tv) 1981 : Das Haus im Park d’Aribert Weis (tv) 1982 : Bonbons en gros de François Dupont-Midi (tv) 1982 : Courage Nounours d’Anna-Célia Kendall (cm) 1983 : Coup de foudre de Diane Kurys 1983 : Elle voulait faire du cinéma de Caroline Huppert (tv) 1983 : Incertain Léo ou L'amour flou de Michel Favart (tv) 1983 : Faux-fuyants d’Alain Bergala et Jean-Pierre Limosin 1984 : Train d’enfer de Roger Hanin 1985 : Signé Charlotte de Caroline Huppert 1985 : Elsa, Elsa de Didier Haudepin 1986 : Autour de minuit ('Round Midnight) de Bertrand Tavernier 1987 : Le Grand Chemin de Jean-Loup Hubert 1987 : Promis…juré ! de Jacques Monnet 1988 : La Travestie d’Yves Boisset 1988 : La Couleur du vent de Pierre Granier-Deferre 1989 : Main pleine de Laurent Heynemann (tv) 1990 : L'Ami Giono, « Le déserteur » de Gérard Mordillat (tv) 1990 : Le Sixième Doigt d’Henri Duparc 1990 : A Ilha de Joaquim Leitão (cm) 1991 : Rien que des mensonges de Paule Muret 1992 : La Femme de l'amant de Christopher Frank (tv) 1994 : Les Patriotes d’Éric Rochant 1994 : Le Sourire de Claude Miller 1994 : Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard Filmographie de Christine PASCAL | |
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