Mila PARÉLY
 Actrice et chanteuse française
Avec son physique de belle garce, Mila Parély s'est hissée parmi les plus attrayantes femmes fatales des années 30-40. Rivale de Viviane Romance et Mona Goya, elle a su montrer humour et tempérament aussi bien dans le drame que la comédie. Après la volonté farouche d'accéder au vedettariat, elle a su privilégier sa vie privée pour s'accomplir sereinement.
Mila Parély naît Olga Colette Peszynski le 7 octobre 1917 à Paris, dans une famille d'origine polonaise. Elle débute au théâtre adolescente et fait en 1932, ses premières figurations cinématographiques notamment dans Baby de Carl Lamac et Pierre Billon. Dès l'année suivante, Mila Parély se retrouve dans les studios berlinois pour interpréter encore un petit rôle dans L'amour qu'il faut aux femmes d'Adolphe Trotz et surtout dans le célèbre film de Fritz Lang Liliom avec Charles Boyer en voyou jolie-cour qui tué, avant la naissance de sa fille, obtient de revenir sur terre pour s'en occuper. Mila Parély enchaîne alors film sur film et donne la réplique, avant la Seconde Guerre mondiale, aux grandes vedettes masculines de l'époque comme Raimu dans Les Jumeaux de Brighton, Henri Garat dans Valse royale, Louis Jouvet dans Mystère Flow et Le Drame de Shanghai ou Pierre Brasseur dans Les Pattes de mouche. Elle a encore le temps d'aller faire un tour aux États-Unis pour découvrir les comédies musicales et suit les cours de la Paramount. Elle se produit à Broadway dans Calling all stars et Red Car mais la jeune actrice a rapidement le mal du pays.
Multiples facettes
De retour à Paris, elle fait partie d'une opérette montée aux Bouffes Parisiens, Normandie, qui a pour cadre le célèbre paquebot. Les décors sont somptueux et la musique de Paul Misraki excellente. L'actrice termine la décennie des années trente en interprétant Geneviève de Marras, troublante jeune femme qui émeut Marcel Dalio dont l'épouse jouée par Nora Gregor s'intéresse à Roland Toutain dans cette partie à quatre de La règle du jeu orchestrée par Jean Renoir. Avant l'invasion allemande du 10 mai 1940, les spectateurs pourront encore voir l'actrice dans Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe, avec Gaby Morlay, Françoise Rosay et Blanchette Brunoy. En revanche, l'adaptation du livre de Maxence Van der Meersch L'empreinte du Dieu de Léonide Moguy, ne peut être terminé qu'en 1941, Ginette Leclerc et Annie Ducaux remplaçant Dita Parlo et Mila Parély.
La fiancée de Jean Marais
L'actrice reprend le chemin des studios en 1942 pour Le lit à colonnes de Roland Tual, d'après le roman de Louise de Vilmorin avec Fernand Ledoux et Jean Marais. Avec ce dernier, se tisse une histoire d'amour qui faillit se terminer en mariage mais s'est transformée en une indéfectible amitié. Elle travaille encore la même année sous la direction du beau-fils du Maréchal Pétain, Pierre de Hérain, pour le film Monsieur des Lourdines avec Raymond Rouleau. En 1943, le charme de Mila Parély fait encore merveille dans Tornavara, récit andorran de Jean Dréville avec Pierre Renoir. En 1944, c'est le dernier film sorti sous l'occupation allemande Le cavalier noir de Gilles Grangier, un récit de cape et d'épée avec Georges Guétary. Mila retrouve ensuite Jean Marais dans La belle et la bête de Jean Cocteau puis Pierre Richard-Willm à l'occasion de sa dernière apparition dans Rêves d'amour en 1946.
L'épouse retraitée
En 1950, Mila Parély épouse un champion britannique de courses automobiles Thomas Mathieson et tourne en 1952 en Grande-Bretagne un film policier Blood orange de Terence Fisher. Mais son époux est très grièvement blessé lors d'une compétition. L'actrice abandonne tout pour s'occuper de lui. Elle s'installe près de Vichy dans le Bourbonnais où elle vend les poteries de son ami Jean Marais. Daniel Vigne réussira à la faire revenir devant les caméras, en 1988, pour tourner Comédie d'été non loin de sa résidence et Bernard Stora dans La Grande Dune avec Bulle Ogier en 1991. Cette femme exceptionnelle, comédienne mais aussi chanteuse de talent, s'éteint en toute discrétion le 14 janvier 2012 à Vichy à l'âge de 95 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Renoir
1932 : Le martyre de l'obèse de Pierre Chenal
1932 : Baby de Carl Lamac & Pierre Billon
1933 : L'amour qu'il faut aux femmes d'Adolf Trotz
1933 : Cartouche de Jacques Daroy
1934 : Liliom de Fritz Lang
1934 : On a trouvé une femme nue de Léo Joannon
1935 : Valse royale de Jean Grémillon
1935 : La petite sauvage de Jean de Limur
1935 : Folies-Bergère de Marcel Achard & Roy Del Ruth
1935 : Pattes de mouche de Jean Grémillon
1936 : Donogoo d'Henri Chomette & Reinhold Schünzel
1936 : Mister Flow de Robert Siodmak
1936 : Les jumeaux de Brighton de Claude Heymann
1937 : Le drame de Shanghai de Georg Wilhelm Pabst
1937 : La tragédie impériale de Marcel L'Herbier
1938 : Une java de Claude Orval
1938 : La rue sans joie d'André Hugon
1938 : Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry & Robert Bibal
1938 : Le monsieur de cinq heures de Pierre Caron
1939 : Le grand élan de Christian-Jaque & Harry R. Sokal
1939 : La règle du jeu de Jean Renoir
1939 : Circonstances atténuantes de Jean Boyer
1939 : La charrette fantôme de Julien Duvivier
1939 : L'esclave blanche de Marc Sorkin
1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
1940 : L'empreinte du dieu de Léonide Moguy
1941 : Cap au large de Jean-Paul Paulin
1941 : À la Belle Frégate d'Albert Valentin
1941 : Le camion blanc de Léo Joannon
1942 : Le lit à colonnes de Roland Tual
1942 : Monsieur des Lourdines de Pierre de Hérain
1942 : Les Roquevillard de Jean Dréville
1943 : Les anges du péché de Robert Bresson
1943 : Tornavara de Jean Dréville
1943 : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry
1944 : Le cavalier noir de Gilles Grangier
1944 : Jeux de femmes de Maurice Cloche
1945 : Etoile sans lumière de Marcel Blistène
1945 : Le père Serge de Lucien Ganier-Raymond
1945 : La belle et la bête de Jean Cocteau
1945 : Destins de Richard Pottier
1946 : Rêves d'amour de Christian Stengel
1947 : Dernier refuge de Marc Maurette
1947 : Le chalet maudit (Snowbound) de David MacDonald
1948 : Mission à Tanger d'André Hunebelle
1949 : Véronique de Robert Vernay
1952 : Le plaisir de Max Ophüls
1953 : Blood orange de Terence Fisher
1958 : Jet storm / Killing urge de Cy Endfield
1989 : Comédie d'été de Daniel Vigne
1991 : La grande Dune de Bernard Stora


Filmographie de Mila PARÉLY
 
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