Jean PARÉDÈS
 Acteur français
Avec sa fine moustache, ses yeux éberlués et son allure efféminée, Jean Parédès a été un de ses indispensables acteurs de complément excentriques dont raffolait le cinéma d’une certaine époque. Dandy Belle époque, noceur impénitent, coureur de jupons et aristocrate perruqué, il a composé des personnages remarquables dans une filmographie abondante.
Jean René Célestin Parédès voit le jour, le 17 octobre 1914 à Pusignan dans la grande banlieue de Lyon d’un père José employé d’hôtel et de Clotilde Allarousse, femme au foyer. Tout jeune homme, il monte à Paris pour tenter sa chance comme comédien et chanteur d’opérettes. Élève au conservatoire qu’il quitte avec un deuxième prix de comédie, il est engagé dans la troupe de Louis Jouvet avec qui il débute au théâtre, notamment dans Ondine de Jean Giraudoux.
Un joyeux second rôle
Jean Parédès commence sa carrière au cinéma avec un petit rôle dans Trois de Saint-Cyr de Jean-Paul Paulin et se distingue comme valet de comédie dans Le Veau gras avec Elvire Popesco. Il occupe de petits rôles dans Nuit de décembre avec Pierre Blanchar, La Charrette fantôme de Julien Duvivier avec Louis Jouvet et Pierre Fresnay et Les Musiciens du Ciel de Georges Lacombe avec René Lefèvre. Comme beaucoup d’autres, Jean Parédès reprend son activité artistique au sein de la Continental, la firme allemande à Paris dans Premier Rendez-vous d’Henri Decoin en fils à papa, Caprices à nouveau avec Danielle Darrieux, en valet de chambre gourmet, Lettres d’amour de Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux et La Vie de Bohème de Marcel L’Herbier avec Suzy Delair. Il tourne ainsi une dizaine de films à succès parmi lesquels Le Camion blanc de Léo Joannon et Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs de Roland Tual.
Des films à costumes d'après-guerre
Après la guerre, Jean Parédès poursuit une carrière prolifique dans la veine comique. Il donne à plusieurs reprises la réplique à Martine Carol dans L’extravagante mission, Une nuit de noces et Trente et quarante. Il fait partie de la distribution de la première adaptation de Léo Malet dans 120, rue de la Gare avec René Dary et complète le trio composé de Rellys et Maurice Baquet dans Le Trésor des Pieds-Nickelés où il joue Filochard. Il agrémente ainsi de son talent comique un cinéma du samedi soir sans autre ambition que de divertir (Le gang des tractions arrière, Et moi j’te dis qu’elle t’a fait d’l’œil, Chéri de sa concierge). Dans les années cinquante, Jean Parédès tourne de nombreux films en costumes et de cape et d’épée comme Fanfan la tulipe et Madame du Barry de Christian-Jaque, Les trois Mousquetaires d’André Hunebelle, La dame aux camélias de Raymond Bernard avec Micheline Presle ou Cadet-Rousselle avec François Périer et Bourvil. Le comédien populaire sombre bien souvent dans la facilité avec des films boulevardiers comme Légère et court vêtue, Après vous, Duchesse ou Filous et Compagnie, mais montre toute l’étendue de son talent auprès de grands réalisateurs comme Renoir dans French Cancan en oisif fortuné, René Clair dans Belles de Nuit ou Marcel Carné dans L’Air de Paris. On le découvre en journaliste Alcide Jolivet aux confins de la Sibérie dans Michel Strogoff de Carmine Gallone.
Une grande carrière théâtrale
Jean Parédès reste fidèle au théâtre interprétant Sartre (Nekrassov), Shakespeare (La nuit des rois, Jules César), Ionesco (Rhinocéros), Tchékhov (La Cerisaie). Feydeau (Mais n’te promène pas toute nue), Giraudoux (La Guerre de Troie n’aura pas lieu) ou Musset (On ne badine pas avec l’amour). Il crée en 1957 Hibernatus de Jean Bernard-Luc, un rôle que reprendra Louis de Funès à l’écran 12 ans plus tard. Il est le souffleur qui sort de sa loge dans Ne réveillez pas, Madame d'Anouilh. Si sa filmographie ne compte plus que quelques titres marquants à partir des années 70, on le retrouve néanmoins en monsieur Paul dans La Fiancée du Pirate de Nelly Kaplan, en chanteur de la complainte de Violette Nozière pour Claude Chabrol et en chapelain dans Chouans de Philippe de Broca. Il termine sa carrière à la télévision avec Jean de la Tour miracle où débute Patrick Dewaere, Salvator et les Mohicans de Paris de Bernard Borderie pour terminer par un révolutionnaire dans La Grande Cabriole de Nina Companeez. Puis Jean Parédès prend une retraite bien méritée à la Seyne-sur-Mer, près de Toulon, où il décède des suites d’une crise cardiaque, le 12 juillet 1998 à l'âge de 83 ans. Un festival porte son nom à Pusignan où il repose auprès de sa famille.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Anouilh
1938 : Trois de Saint-Cyr de Jean-Paul Paulin
1938 : Le veau gras de Serge de Poligny
1939 : La charrette fantôme de Julien Duvivier
1939 : Nuit de décembre de Curtis Bernhardt
1939 : Les musiciens du ciel de Georges Lacombe
1941 : Premier rendez-vous d’Henri Decoin
1941 : L’assassinat du Père Noël de Christian-Jaque
1941 : La nuit fantastique de Marcel L’Herbier
1942 : Caprices de Léo Joannon
1942 : Signé illisible de Christian Chamborant
1942 : Lettres d’amour de Claude Autant-Lara
1942 : La vie de bohème de Marcel L’Herbier
1943 : Le camion blanc de Léo Joannon
1944 : Bonsoir mesdames, bonsoir messieurs de Roland Tual
1944 : L’aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman
1945 : Trente et quarante de Gilles Grangier
1945 : L’extravagante mission d’Henri Calef
1946 : 120, Rue de la Gare de Jacques Daniel-Norman
1946 : Le village de la colère de Raoul André
1946 : Coïncidences de Serge Debecque
1946 : Une nuit à Tabarin de Carl Lamac
1947 : Scandale aux Champs-Élysées de Roger Blanc
1947 : La cité de l’espérance de Jean Stelli
1947 : Le diamant de cent sous de Jacques Daniel-Norman
1948 : Toute la famille était là de Jean de Marguenat
1948 : Ma tante d’Honfleur de René Jayet
1948 : L’auberge du péché de Jean de Marguenat
1948 : Une nuit de noces de René Jayet
1949 : Le trésor des pieds nickelés de Marcel Aboulker
1949 : Mieux vaut en rire de Claude Cariven (cm)
1949 : Sans tambour, ni trompette de Roger Blanc
1949 : Mademoiselle de la Ferté de Roger Dallier & Georges Lacombe
1949 : Les petites annonces matrimoniales de Claude Barma (cm)
1950 : Le gang des tractions arrière de Jean Loubignac
1950 : Une fille à croquer / Le petit chaperon rouge de Raoul André
1950 : Et moi j’te dis qu’elle t’as fait de l’œil de Maurice Gleize
1951 : Chéri de sa concierge de René Jayet
1951 : Les deux « monsieur » de madame de Robert Bibal
1951 : Les plaisirs de Paris de Ralph Baum
1951 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque
1952 : Adorables créatures de Christian-Jaque
1952 : Les belles de nuit de René Clair
1952 : Les femmes sont des anges de Marcel Aboulker
1952 : Le plus heureux des hommes d’Yves Ciampi
1953 : Les trois mousquetaires d’André Hunebelle
1953 : Légère et court-vêtue de Jean Laviron
1953 : La dame aux camélias de Raymond Bernard
1954 : Cadet-Rousselle d’André Hunebelle
1954 : L’air de Paris de Marcel Carné
1954 : Après vous, Duchesse de Robert de Nesle
1954 : Madame du Barry de Christian-Jaque
1955 : French Cancan de Jean Renoir
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : La Famille Anodin d’André Leroux (tv)
1956 : Michel Strogoff (Michele Strogoff, der kurier de zaren) de Carmine Gallone
1956 : La garçonne de Jacqueline Audry
1957 : L’amour est en jeu / Ma femme , mon gosse et moi de Marc Allégret
1957 : Filous et compagnie de Tony Saytor
1957 : La Tour, prend garde ! de Georges Lampin
1958 : Oh ! que mambo ! de John Berry
1959 : Minuit treize de Jean Vernier (tv)
1959 : Messieurs les ronds de cuir d’Henri Diamant-Berger
1960 : Les moutons de Panurge de Jean Girault
1960 : Le panier à crabes de Joseph Lisbona
1961 : Les petits matins de Jacqueline Audry
1962 : Du mouron pour les petits oiseaux de Marcel Carné
1962 : Le grand-duc et l’héritière (Love is a ball) de David Swift
1963 : La ronde de Roger Vadim
1964 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What’s new, Pussycat ?) de Clive Donner
1964 : Commandant X, le dossier cour d’assises de Jean-Paul Carrère (tv)
1965 : Angélique et le roy de Bernard Borderie
1965 : Le lit à deux places (The double bed), «La répétition» de Jean Delannoy
1966 : Johnny Banco (Johnny Banco) d’Yves Allégret
1967 : Jean de la Tour Miracle de Jean-Paul Carrère (tv)
1968 : L’arriviste de Marc Bernol (cm)
1969 : La fiancée du pirate de Nelly Kaplan
1969 : Minouche de Maurice Fasquel (tv)
1970 : L’homme qui vient de la nuit (Das Lied der Balalaika) de Jean-Claude Dague
1970 : Au verre de l’amitié de Claude Makovski (cm)
1971 : Papa les petits bateaux de Nelly Kaplan
1974 : Q [le gros lot] / Au plaisir des dames de Jean-François Davy
1974 : Malaventure de Joseph Drimal (tv)
1974 : Un Curé de choc de Philippe Arnal (tv)
1974 : Au plaisir des Dames de Jean-François Davy (tv)
1975 : Salvator et les Mohicans de Paris de Bernard Borderie (tv)
1977 : D’Artagnan amoureux de Yannick Andréi
1977 : Violette Nozière de Claude Chabrol
1977 : La vie parisienne de Christian-Jaque
1977 : Recherche dans l’intérêt des familles de Philippe Arnal (tv)
1978 : La grande cuisine (Who is killing the great chefs of Europe ?) de Ted Kotcheff
1980 : La banquière de Francis Girod
1980 : Engrenage de Ghislain Vidal
1981 : L’émir préfère les blondes d’Alain Payet
1982 : La femme ivoire de Dominique Cheminal
1983 : Le bourreau des cœurs de Christian Gion
1983 : Cet emmerdeur d’ange gardien (L’angelo custode) de Mario Gariazzo & J-Claude Strömme
1986 : La Bague au doigt d’Agnès Delarive (tv)
1987 : Maigret, Monsieur Gallet, décédé de Georges Ferraro (tv)
1988 : M’as-tu vu de Jean-Michel Ribes (tv)
1988 : Chouans ! de Philippe de Broca


Filmographie de Jean PARÉDÈS
 
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