Madeleine OZERAY
 Actrice française d'origine belge
Avec de grands yeux pleins de rêve, une blonde chevelure cascadant en mèches folles, une spontanéité désarmante, on comprend pourquoi Madeleine Ozeray a conquis le grand Jouvet, qui l'a associée à ses triomphes de l'Athénée comme à sa vie privée.
Fille de Camille Ozeray et de son épouse Marie Deymann dite Ketty, Madeleine Ozeray voit le jour le 13 septembre 1908 à Bouillon, ville de la région wallonne Belge. Son père, un avocat reconnu, est un élu du Parti Libéral et membre du Conseil provincial de Luxembourg. À quinze ans, la jeune fille part à Bruxelles pour suivre une formation de comédienne au Conservatoire Royal. Elle épouse Robert Demanet à Bruxelles le 17 octobre 1929 mais le couple divorce en 1934. Diplômée d'un premier prix de comédie, elle intègre la troupe du théâtre bruxellois du Marais, dirigé par Raymond Rouleau, et fait ses débuts sur scène en avril 1931 dans Le mal de la jeunesse de Ferdinand Bruckner. Madeleine Ozeray et Raymond Rouleau filent alors le parfait amour. La pièce remporte un beau succès et sera présentée quelques mois plus tard à Paris. Alors que Madeleine Ozeray joue la pièce de Bruckner au Théâtre de l'Œuvre puis au Studio des Champs-Elysées, elle fait ses débuts au cinéma en 1932.
La muse de Jouvet
Entre-temps, elle fait la connaissance de Louis Jouvet qui lui offre le rôle de la jolie Mariette dans son adaptation de la pièce de Jules Romains Knock. Très vite les deux artistes deviennent amants. Madeleine quitte Raymond Rouleau et devient la muse et la maîtresse officielle du célèbre acteur-metteur en scène pendant plus de dix ans alors qu'il est, toujours uni à sa femme Else Collin sans jamais songer à divorcer. Louis Jouvet va la façonner, afin qu'elle devienne l'interprète idéale d'Agnès de L'école des femmes de Molière. Elle est de toutes les aventures théâtrales du maître jusqu'en avril 1943 où, au Chili, elle le quitte pour le chef d'orchestre César de Mendoza. Jouvet ne tarde pas à la remplacer dans son cour par la jeune Monique Mélinand. Parmi les autres pièces qui réunissent le couple, nous pouvons citer Tessa, la nymphe au cour fidèle de Basil Dean et Margaret Kennedy adapté par Jean Giraudoux, La guerre de Troie n'aura pas lieu, Electre et Ondine toutes de Jean Giraudoux, Le corsaire de Marcel Achard, L'annonce faite à Marie de Paul Claudel.
La blonde diaphane, sage et exotique<br /> Comédienne de théâtre avant tout, la carrière au cinéma de Madeleine Ozeray se résume à deux douzaines de films entre 1932 et 1980. La blonde et diaphane actrice partage l'affiche, en 1933, avec la grande vedette Russe Ivan Mosjoukine dans le Casanova réalisé par René Barberis. On la voit ensuite, notamment dans Liliom de Fritz Lang auprès de Charles Boyer, La maison dans la dune de Pierre Billon avec Pierre Richard-Willm, Crime et châtiments de Pierre Chenal avec Harry Baur et Pierre Blanchar. Dans La fin du jour de Julien Duvivier, elle est Jeannette, totalement subjuguée par le vieux comédien à moitié fou interprété par Louis Jouvet. Michel Simon et Victor Francen occupent la même maison de retraite de vieux artistes. En Suisse, elle propose à Louis Jouvet d'engager Max Ophüls dont elle s'est entichée pour tourner la version filmée de L'école des Femmes mais le film reste inachevé. Elle suit tout de même Jouvet en Argentine. En 1943, elle part pour le Canada tourner Le Père Chopin.
Retour à 60 ans
Quand elle rentre en France en 1947, la plupart des théâtres lui restent fermés et les critiques l'éreintent. Elle joue tout de même La Folle de Chaillot de Giraudoux, Cher Antoine de Jean Anouilh et Par-dessus bord de Michel Vinaver. Elle revient au cinéma dans les années 70 en mère d'Alain Delon dans La race des seigneurs de Pierre Granier-Deferre et celle de Philippe Noiret dans Le vieux fusil de Robert Enrico. Madeleine Ozeray participe à des feuilletons comme Le manège de Port-Barcarès ou Joséphine ou la comédie des ambitions. Elle apparaît aussi dans des épisodes de séries telles que Histoires insolites, Messieurs les jurés et Médecins de nuit. Après une dernière apparition à l'écran auprès de Simone Signoret dans Chère inconnue de Moshé Mizrahi en 1980, Madeleine Ozeray se retire. Atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle meurt neuf ans plus tard, le 28 mars 1989 à Paris. Elle avait 81 ans. Elle est enterrée au cimetière de sa ville natale.


FILMOGRAPHIE :

Avec Louis Jouvet
1932 : La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda
1932 : Une jeune fille et un million de Max Neufeld & Fred Ellis
1932 : Dans les rues de Victor Trivas
1932 : Un peu d'amour d'Hans Steinhoff
1933 : La guerre des valses de Ludwig Berger
1933 : Knock, ou le triomphe de la médecine de Louis Jouvet & Roger Goupillières
1933 : Casanova de René Barberis
1934 : Liliom de Fritz Lang
1934 : Le secret des Woronzeff d'Arthur Robison & André Beucler
1934 : La maison dans la dune de Pierre Billon
1935 : Les mystères de Paris de Félix Gandéra
1935 : Crime et châtiment de Pierre Chenal
1935 : Sous la griffe de Christian-Jaque
1936 : Le coupable de Raymond Bernard
1937 : La dame de pique de Fédor Ozep
1937 : Ramuntcho de René Barberis
1938 : La fin du jour de Julien Duvivier
1940 : L'école des femmes de Max Ophüls (inachevé)
1943 : Le père Chopin de Fédor Ozep
1970 : Tout spliques étaient les Borogroves de Daniel Le Comte (tv)
1972 : Les anges de Jean Desvilles
1972 : Le Manège de Port- Barcarès de Pierre Cosson (tv)
1974 : La race des seigneurs de Pierre Granier-Deferre
1975 : Le vieux fusil de Robert Enrico
1980 : Chère inconnue de Moshe Mizrahi


Filmographie de Madeleine OZERAY
 
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