Jeean OZENNE
 Acteur français
Venu de la mode, Jean Ozenne en a conservé le caractère léger et papillonnant. Grand troisième couteau de l’après-guerre, il reste dans toutes les mémoires comme le fétichiste du Journal d’une femme de chambre de Buñuel et le partenaire stylé de Louis de Funès.
Jean Marcel Ozenne est né le 13 février 1898 à Paris. Fils de Charlot Ozenne, fabricant bijoutier et d’Hélène Poupard, mère au foyer, il a deux sœurs aînées Jeanne et Madeleine. Il suit des études de droit avant de se lancer dans une carrière de dessinateur de mode. Dans cette période de l’entre deux-guerres, il héberge Christian Dior qui dessine alors des croquis de chapeaux et de robes.
Aristocrate ou majordome
Jean Ozenne s’oriente vers la comédie et fait ses débuts pendant l’occupation au théâtre dans Am Stram Gram d’André Roussin avec Micheline Presle. Il est dirigé par André Barsacq dans À quoi rêvent les jeunes filles de Musset. En 1943, il débute au cinéma dans Coup de tête de René Le Hénaff et décroche le petit rôle de Bourguignon dans Paméla aux côtés de Renée Saint-Cyr. Multipliant les rôles d’aristocrates ou de majordomes, il fait quelques apparitions dans des films en costumes comme Le Capitan, Les Chouans ou Le Secret de Mayerling de Jean Delannoy et se fait réellement remarqué dans un rôle de diplomate dans Manèges d’Yves Allégret auprès de Simone Signoret. Parallèlement, il poursuit ses activités au théâtre, jouant plusieurs pièces comme La Danseuse et le Comédien ou L’énigme de la Chauve-souris sous la direction de Georges Vitaly. Il a pour partenaire Louis de Funès dans Sans Cérémonie de Jean Girault et Jacques Vilfrid et Ornifle de Jean Anouilh. Il retrouve le comique bouillonnant au cinéma dans Pas de Week-end pour notre amour et Ils étaient cinq. Malgré la minceur de ses rôles, il possède un répertoire très éclectique passant de La Ronde de Max Ophüls avec Gérard Philipe au Costaud des Batignoles avec Raymond Bussières, de Belles de nuit de René Clair en administrateur de théâtre à Rue de l’estrapade en concierge, de Félix de Moulin-Rouge au chanoine de Leur dernière nuit de Jean Gabin.
Partenaire privilégié de Louis de Funès
Son physique hautain et son phrasé si particulier lui font endosser de nombreux rôles d’aristocrates ou de grands bourgeois comme dans Les Corsaires du Bois de Boulogne, le duc de Tresmes dans Si Versailles m’était conté, Lord Dicson dans Les Amants du Tage, le représentant du gouvernement dans Éléna et les Hommes, le préfet dans Les Misérables ou le professeur Lartois, richement décoré dans Les Grandes Familles auprès de Jean Gabin dont il sera un des ministres dans Le Président d’Henri Verneuil. Lorsque Louis de Funès devient une grosse vedette dans les années soixante, Jean Ozenne intègre sa garde rapprochée. Dans Le Grand Restaurant, il joue un maître d’hôtel ponctuant toutes ses phrase d’un « Mon Dieu » et reprend un rôle similaire dans Fantômas contre Scotland Yard où il a cette réplique hilarante : « Je peux assurer à monsieur le Commissaire que je n’ai rangé aucun pendu dans cette chambre. » Il croise également Louis de Funès dans Les Veinards en réceptionniste d’hôtel et dans son dernier film Le Gendarme se marie en 1968 où il campe un savoureux préfet de la commission de suspension des permis.
Un châtelain pour Luis Buñuel
Mais la carrière de Jean Ozenne ne se limite pas à ses participations aux films de Louis de Funès. Il multiplie les rôles en costumes dans Les Trois Mousquetaires, version de Bernard Borderie en chambellan, Les Amours Célèbres de Michel Boisrond en marquis, Angélique marquise des Anges à nouveau en marquis auprès de Michèle Mercier et Queffélec dans La Sentinelle endormie de Jean Dréville. Jean Ozenne reste surtout le châtelain Monsieur Rabour, beau-père de Michel Piccoli qui accueille Célestine (Jeanne Moreau) dans Le Journal d'une femme de chambre, adapté d'Octave Mirbeau. Sans verser dans la caricature, il donne une dimension picaresque à ce fétichiste de bottines. Pour la télévision, il apparaît en homme distingué dans Les saintes chéries avec Micheline Presle et Daniel Gélin et joue un Préfet dans Vidocq avec Bernard Noël. Il poursuit une carrière fructueuse dans des pièces de boulevard comme La Contessa avec Elvire Popesco, La Dame de chez Maxim’s avec Zizi Jeanmaire ou Laurette avec Danielle Darrieux. En 1968, il apparaît une dernière fois dans Le disciple du diable de George Bernard Shaw avec Jean Marais sur une adaptation de Jean Cocteau. Il meurt à 70 ans le 27 janvier 1969 à Paris.


FILMOGRAPHIE :

Avec Louis de Funès
1943 : Coup de tête de René Le Hénaff
1944 : Pamela de Pierre d’Hérain
1945 : Le capitan de Robert Vernay
1946 : Les chouans d’Henri Calef
1948 : Le secret de Mayerling de Jean Delannoy
1948 : Scandale de René Le Hénaff
1948 : Le grand cirque de Georges Péclet
1949 : Manèges d’Yves Allégret
1949 : La belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois
1949 : Pas de week-end pour notre amour de Pierre Montazel
1950 : La ronde de Max Ophüls
1950 : Mon ami le cambrioleur d’Henri Lepage
1950 : Sous le ciel de Paris de Julien Duvivier
1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque
1951 : Le costaud des Batignolles de Guy Lacourt
1951 : Ils étaient cinq de Jacques Pinoteau
1951 : Seuls au monde de René Chanas
1951 : Paris chante toujours ! de Pierre Montazel
1952 : Trois femmes d’André Michel
1952 : C’est arrivé à Paris d’Henri Lavorel
1952 : Moulin Rouge de John Huston
1952 : Les belles de nuit de René Clair
1952 : Les amants de minuit de Roger Richebé
1953 : Rue de l’Estrapade de Jacques Becker
1953 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry
1953 : Leur dernière nuit de Georges Lacombe
1954 : Les corsaires du Bois de Boulogne de Norbert Carbonnaux
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Les amants du Tage d’Henri Verneuil
1954 : L’Affaire Lafarge de Stellio Lorenzi (tv)
1954 : Pas de souris dans le business d’Henri Lepage
1955 : Casse-cou mademoiselle de Christian Stengel
1955 : La bande à Papa de Guy Lefranc
1955 : Les mauvaises rencontres d’Alexandre Astruc
1955 : Boulevard de Paris (Bedevilled) de Mitchell Leisen
1955 : La fille de l’ambassadeur (The Ambassador’s Daughter ) de Norman Krasna
1956 : L’irrésistible Catherine d’André Pergament
1956 : Elena et les hommes de Jean Renoir
1956 : Lorsque l’enfant paraît de Michel Boisrond
1956 : Paris Palace Hôtel d’Henri Verneuil
1957 : Escapade de Ralph Habib
1957 : Le souffle du désir d’Henri Lepage
1957 : Les misérables de Jean-Paul Le Chanois
1957 : Le triporteur de Jacques Pinoteau
1957 : Ariane (Love in the Afternoon) de Billy Wilder
1957 : Mister Bartleby de Claude Barma (tv)
1958 : Les grandes familles de Denys de La Patellière
1958 : Chéri, fais-moi peur ! de Jacques Pinoteau
1958 : La tête contre les murs de Georges Franju
1958 : Un drôle de dimanche de Marc Allégret
1958 : Le Voyage de Monsieur Perrichon de Stellio Lorenzi (tv)
1958 : Gigi de Vincente Minnelli
1958 : Julie la rousse de Claude Boissol
1959 : Les affreux de Marc Allégret
1959 : Nathalie agent secret d’Henri Decoin
1959 : Les héritiers de Jean Laviron
1959 : L’Anglais tel qu’on le parle de Marcel Cravenne (tv)
1960 : La Nuit de Varennes de Stellio Lorenzi (tv)
1960 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye again) d’Anatole Litvak
1960 : Plein feux sur l’assassin de Georges Franju
1960 : Un si bel été (The greengage Summer) de Lewis Gilbert
1960 : Les grandes personnes de Jean Valère
1961 : Le président d’Henri Verneuil
1961 : Les lions sont lâchés d’Henri Verneuil
1961 : La Bonne Dame de Ferrare de Jean Kerchbron (tv)
1961 : Les amours célèbres de Michel Boisrond
1961 : Les trois mousquetaires de Bernard Borderie
1961 : Les nouveaux aristocrates de Francis Rigaud
1962 : Le couteau dans la plaie (Five miles to midnight) d’Anatole Litvak
1962 : Les veinards de Jean Girault, Philippe de Broca Jacques Pinoteau
1962 : Rue du Havre de Jean-Jacques Vierne (tv)
1962 : À la monnaie du Pape de Philippe Ducrest (tv)
1962 : Belles Dames du Temps jadis de Jacques Rutman (tv)
1962 : Strip-tease de Jacques Poitrenaud
1962 : Le glaive et la balance d’André Cayatte
1962 : Carambolages de Marcel Bluwal
1962 : Magic Story de Maurice Cazeneuve (tv)
1963 : Germinal d’Yves Allégret
1963 : La Conspiration du Général Malet de Jean-Pierre Marchand (tv)
1963 : Le journal d’un femme de chambre de Luis Buñuel
1963 : Alerte à Gibraltar (Misión en el estrecho) de Pierre Gaspart-Huit
1963 : L’honorable Stanislas, agent secret de Jean-Charles Dudrumet
1964 : La ronde de Roger Vadim
1964 : Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie
1964 : La bonne occase de Michel Drach
1964 : Et vint le jour de la vengeance (Behold a pale Horse) de Fred Zinnemann
1965 : Une Fille fûtée de Raoul André (tv)
1965 : Thomas l’imposteur de Georges Franju
1965 : Le Mystère de la Chambre Jaune de Jean Kerchbron (tv)
1965 : La sentinelle endormie de Jean Dréville
1965 : Les Saintes Chéries, « Ève au volant » de Jean Becker
1965 : Les espions meurent à Beyrouth (Le Spie uccidono a Beirut) de Luciano Martino
1965 : Nick Carter et le trèfle rouge de Jean-Paul Savignac
1965 : Le grand restaurant de Jacques Besnard
1966 : Monsieur le président directeur général de Jean Girault
1966 : Marie Tudor d’Abel Gance (tv)
1966 : L’Aiglon de Pierre Badel (tv)
1966 : Fantômas contre Scotland Yard d’André Hunebelle
1966 : Tendre voyou de Jean Becker
1966 : La nuit des généraux (The Night of the Generals) d’Anatole Litvak
1966 : La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young
1966 : Palpitations de Marcel Moussy (tv)
1966 : La 99e Minute de François Gir (tv)
1967 : Vidocq de Claude Loursais (tv)
1967 : Malican père et fils de François Moreuil (tv)
1967 : Le fou du labo IV de Jacques Besnard
1967 : Ne jouez pas avec les martiens d’Henri Lanoë
1967 : La prisonnière d’Henri-Georges Clouzot
1968 : Le gendarme se marie de Jean Girault


Filmographie de Jean OZENNE
 
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