Gérard OURY
 Acteur, scénariste et réalisateur français
Max-Gérard Houry Tannenbaum est né à Paris, le 29 avril 1919. Fils du violoniste d'origine russe, Serge Tannenbaum (une filiation contestée par sa petite-fille Danièle Thompson) et de la critique d'art Marcelle Houry, il fait sa scolarité à Janson-de-Sailly où il côtoie François Périer et Jean Dutourd. Bien décidé à devenir comédien, il s'inscrit aux cours de René Simon et entre au Conservatoire en 1938 où il a comme professeure Béatrix Dussanne. Pensionnaire de la Comédie-Française, il joue Britannicus et Bérénice de Racine. Lorsque la guerre éclate, étant d'origine juive, il se rend en zone libre avec sa compagne Jacqueline Roman à Marseille où il participe à des émissions radiophoniques puis s'installe à Genève où il reprend ses activités théâtrales.
Des personnages peu sympathiques
Raimu qui l'a pris sous son aile lui permet de faire ses débuts au cinéma dans Les Petits Riens en 1942. La guerre terminée, Gérard Oury revient en Frane où il se produit au théâtre dans Les Vivants d'Henri Troyat. Il se fait de l'argent en revendant les toiles que lui confie Raoul Dufy, un ami de sa mère. Il tient quelques petits rôles dans Antoine et Antoinette de Jacques Becker auprès de Louis de Funès, Jo la Romance avec Georges Guétary, La Souricière avec Bernard Blier et Du Guesclin où il endosse le rôle du dauphin devenu le roi Charles V auprès du connétable Fernand Gravey. Il décroche un rôle plus conséquent dans La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois aux côtés du couple vedette Henri Vidal et Michèle Morgan. Avec sa belle voix grave et son crâne un peu dégarni, Gérard endosse surtout des rôles de crapules comme dans Commando à Rhodes, Les Héros sont fatigués auprès d'Yves Montand et Curd Jürgens, La meilleure part avec Gérard Philipe, Méfiez-vous fillettes au milieu d'une sacrée bande de truands. Il tourne plusieurs films à l'étranger, incarnant par trois fois Napoléon y compris dans La belle espionne pour Raoul Walsh et donnant la réplique à Alec Guinness dans Détective du bon Dieu et à Trevor Howard dans Le fond du problème. Il obtient son rôle le plus marquant en Italie en devenant le contrebandier Gino Lodi, qui séduit Nives incarnée par Sophia Loren et surnommée La fille du fleuve.
Passage derrière la caméra
Gérard Oury s'intéresse de plus en plus à l'écriture en travaillant avec André Cayatte pour Le Miroir à deux faces où il incarne un chirurgien esthétique qui transforme Michèle Morgan au grand dam de son époux Bourvil, puis avec Édouard Molinaro pour Un Témoin dans la ville (pour lui il avait joué un mari trompé machiavélique dans Le Dos au mur) et avec Christian-Jaque pour Babette s'en-va-t-en guerre. Il signe son premier film La Main chaude en 1960. D'abord attiré par le domaine criminel, il change de cap en 1965 en dérivant sur le burlesque avec Le Corniaud. La recette est simple et efficace. Deux héros antagonistes comme Bourvil et De Funès (La grande Vadrouille), Bourvil et Belmondo (Le Cerveau), De Funès et Montand (La Folie des Grandeurs). Un argument tiré des coupures de journaux : un journaliste arrêté au volant d'une Buick bourrée d'héroïne (Le Corniaud), le hold-up du Glasgow-Londres (Le Cerveau), les événements de mai 68 (La Carapate), le parapluie bulgare empoisonné (Le Coup du Parapluie), la conférence de Cancun (La vengeance du serpent à plumes), l'affaire du Rainbow Warrior (Vanille Fraise). Ajoutez à ça des personnages pittoresques comme la religieuse dans sa 2 cv ou le costaud dans le bain turc. Il s'attaque à l'antisémitisme dans Les Aventures de Rabbi Jacob (son plus gros succès), L'As des As et Lévy et Goliath.
Chef de tribu
Sa carrière de comédien s'est arrêtée en 1963 par une petite participation au film américain Pas de lauriers pour les tueurs de Mark Robson. Plusieurs de ses projets ne verront pas le jour. Il est l'auteur de la pièce Arrête ton cinéma qui connaît un échec cuisant. Sa distraction et son esprit gaffeur sont largement égratignés dans les spectacles de son ami Pierre Richard qu'il a dirigé dans La Carapate et Le Coup de parapluie. Gérard Oury est également l'auteur de deux autobiographies, Mémoires d'éléphant et Ma grande Vadrouille alors qu'il est presque aveugle mais toujours actif. Gérard Oury se retrouve à la tête d'une grande tribu en travaillant avec sa fille Danielle Thompson, scénariste et réalisatrice, son petit-fils Christopher Thompson et sa sœur Caroline et sa compagne Michèle Morgan avec qui il partage l'existence depuis la fin des années cinquante ainsi qu'à son beau-fils Mike Marshall vu dans La grande Vadrouille. Gérard Oury s'éteint à l'âge de 87 ans dans sa maison de Saint-Tropez, le 19 juillet 2006. Sa fille Danièle Thompson raconte ses vingt ans d'amour avec Jacqueline Roman dans Gérard Oury, mon père, l'as des as, paru en 2019.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michèle Morgan
1942 : Le Médecin des neiges de Marcel Ichac (cm)
1942 : Les Petits Riens de Raymond Leboursier
1947 : Antoine et Antoinette de Jacques Becker
1948 : Jo la Romance de Gilles Grangier
1948 : Du Guesclin de Bernard de Latour
1949 : Le Secret de Mayerling de Jean Delannoy
1949 : La Souricière d'Henri Calef
1949 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois
1951 : Garou-Garou, le passe-muraille de Jean Boyer
1951 : Sans laisser d'adresse de Jean-Paul Le Chanois
1951 : La nuit est mon royaume de Georges Lacombe
1952 : Horizons sans fin de Jean Dréville
1952 : Le Costaud des Batignolles de Guy Lacourt (narrateur)
1953 : L'amante di Paride de Marc Allégret et Edgar George Ulmer
1953 : La Belle Espionne (Sea Devils) de Raoul Walsh
1953 : La Rose et l'Épée (The Sword and the Rose) de Ken Annakin
1953 : Le Fond du problème (The Heart of the Matter) de George More O'Ferrall
1954 : Les Cavaliers de l'Illusion de Marc Allégret avec Hedy Lamarr
1954 : Commando à Rhodes (They Who Dare), de Lewis Milestone
1954 : Détective du bon Dieu (Father Brown) de Robert Hamer
1955 : La Fille du fleuve (La Donna del fiume) de Mario Soldati
1955 : Les héros sont fatigués d'Yves Ciampi
1956 : La Meilleure Part d'Yves Allégret
1956 : La Maison des secrets (House of Secrets ou Triple Deception) de Guy Green
1956 : Le Ciel des hommes d'Yvonne Dornès (cm)
1956 : Virages dangereux de Stellio Lorenzi (tv)
1957 : Méfiez-vous fillettes d'Yves Allégret
1957 : Les Marines de François Reichenbach (cm)
1958 : Le Septième Ciel de Raymond Bernard
1958 : Le Dos au mur d'Édouard Molinaro
1958 : Le Miroir à deux faces d'André Cayatte
1959 : Le Voyage (The Journey) d'Anatole Litvak
1963 : Pas de lauriers pour les tueurs (The Prize) de Mark Robson
1964 : À couteaux tirés de Charles Gérard
1964 : Le Vrai Visage de Thérèse de Lisieux de Philippe Agostini
1986 : Un homme et une femme Vingt ans déjà de Claude Lelouch
2003 : Là-haut, un roi au-dessus des nuages de Pierre Schoendoerffer


Filmographie de Gérard OURY
 
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