Félix OUDART
 Acteur et artiste lyrique français
Personnage tout en rondeur, Félix Oudart, comédien et artiste lyrique a promené sa silhouette empatée, son tempérament colérique et ridiculement important dans une centaine de films dont beaucoup, il faut le reconnaître n'ont pas fait date dans l'histoire du cinéma. Mais le bonhomme avait de la présence et indéniablement du talent.
Félix Charles Oudart est né à Lille, le 8 juin 1881. Très vite attiré par le théâtre, il suit des cours dramatiques et de chant dans sa ville natale avant de tenter sa chance à Paris. Il se produit dans plusieurs opérettes et spectacles musicaux comme La Petite bonne d'Abraham de Félix Gandera et Marcel Pollet pour la musique auprès de Gaby Morlay, Daphnis et Chloé en dieu Pan, Hello Charley adapté par Pierre-Louis Flers avec Thérèse Dorny, accédant aux premiers rôles dans Nelly, Princesse Lily, Ernest d'Abric et Larbey, Pépète ou Bouche à Bouche composé par Maurice Yvain. Il fait plusieurs apparitions auprès de Sacha Guitry dans les années 20.
Second rôle tout en rondeur
Le cinéma l'engage pour jouer les rondeurs bonasses, les badernes, les vieux beaux concupiscents, les ganaches colériques et les petits bourgeois qui se donnent de l'importance mais suscitent surtout le ridicule. On le confond souvent avec André Alerme à cause de son crâne dégarni, sa moustache fournie et une similitude de jeu et de personnages. Félix Oudart fait une première apparition dans Le Dieu du Hasard d'Henri Pouctal et une composition plus importante dans Crainquebille de Jacques Feyder auprès de Maurice de Féraudy. C'est à la fin du muet qu'il trouve enfin une certaine renommée avec le vaudeville militaire Tire-au-Flanc réalisé par Jean Renoir. Le passage au parlant ne lui pose aucune difficulté et fort d'une grande expérience scénique se produit dans des vaudevilles comme Enlevez-moi avec Arletty, Georges et Georgette version française de Victor et Victoria, Bibi-la-Purée avec Georges Biscot et Princesse Czardas dans la version française avec Meg Lemonnier. Le théâtre continue à le faire briller dans les opérettes No, no Nanette, Rose-Marie ou La Chanson du Bonheur mais aussi en rejoignant la troupe de Louis Jouvet pour deux créations de pièces de Jean Giraudoux, Intermezzo et Ondine.
Une filmographie médiocre
Cantonné dans des seconds rôles de bourgeois colériques ou obséquieux, il donne à plusieurs reprises la réplique à Fernandel comme dans Ferdinand le Noceur, Les cinq sous de Lavarède, Les gueux du Paradis, La Cavalcade des heures, tantôt patron, gendarme, officier pour finir comme père dans Émile l'Africain et On demande un assassin bien qu'il soit inutile d'essayer de chercher une quelconque ressemblance physique entre les deux comédiens. Le répertoire d'Oudart ne l'autorise pas à tourner dans de grands films. Il doit se contenter de pendant comique aux bluettes de chanteurs à la mode comme Tino Rossi dans Lumières de Paris ou Charles Trénet dans Je chante. Il obtient cependant quelques personnages qui le sortent de la routine comme dans La Souris bleue face à Mireille Perrey, la victime de l'experte en escroquerie Edwige Feuillère dans J'étais une aventurière, le directeur de l'opéra dans l'histoire romancée de Schubert, Sérénade où il retrouve Louis Jouvet, le riche tailleur de diamants Grégorio dans Le Café du Cadran, le client embobiné par la prostituée Simone Signoret dans Macadam, le curé Ponosse expert en beaujolais dans Clochemerle, un de ses rares rôles principaux au cinéma et Garandoux qui participe à l'aventure de l'aéropostale dans Au grand Balcon. Mais à côté de cela, que de navets du samedi soir atteignant son paroxysme avec la triste série des Piédalu et le navrant L'île aux femmes nues d'Henri Lepage où candidat à des élections locales, il se laisse séduire par une chanteuse qui l'entraîne dans un camp de naturistes. Après avoir campé un succulent monsieur de Trévise dans Les Trois Mousquetaires, Félix Oudart termine son parcours avec Le Collège en folie qui met en vedette le ténor Rudy Hirigoyen et Trois jours de bringue à Paris de l'ineffable réalisateur-producteur girondin Émile Couzinet. Félix Oudart disparaît à l'âge de 75 ans à Suresnes, le 10 août 1956. Il repose dans la tombe familiale dans le cimetière de la même ville auprès de son épouse Élise Lacroix, épousée au début du siècle et décédée le 31 octobre 1931 et rejoint par et son fils Jules, également artiste lyrique.


FILMOGRAPHIE :

Avec Georges Marchal
1919 : Le dieu du hasard d'Henri Pouctal
1922 : Crainquebille de Jacques Feyder
1928 : Tire au flanc de Jean Renoir
1928 : Le ruisseau de René Hervil
1929 : Maternité de Jean-Benoît Lévy
1932 : Enlevez-moi de Léonce Perret
1932 : Allô, mademoiselle ! de Maurice Champreux
1932 : Tambour battant d'André Beucler
1932 : Monsieur Durand sénateur de Robert Péguy (cm)
1932 : L'école des chauffeurs de Guarino Glavany (cm)
1933 : Théodore et compagnie / Théodore et Cie de Pierre Colombier
1933 : La voix du métal d'Youly Marca-Rosa
1933 : Un jour viendra de Gerhardt Lamprecht & Serge Veber
1933 : Toto de Jacques Tourneur
1933 : Tire-au-flanc d'Henry Wulschleger
1933 : Son altesse impériale de Victor Janson & Jean Bernard-Desrone
1933 : Georges et Georgette de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon
1933 : Berlingot d'Edmond T. Gréville (cm)
1934 : Princesse Czardas d'André Beucler
1934 : Maternité de Jean Choux
1934 : J'ai une idée de Roger Richebé
1934 : Bibi-la-purée de Léo Joannon
1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil
1934 : La jeune fille d'une nuit de Reinhold Schünzel & Roger Le Bon
1935 : Marchand d'amour d'Edmond T. Gréville
1935 : Lune de miel de Pierre-Jean Ducis
1935 : Ferdinand le noceur de René Sti
1935 : Les époux célibataires de Jean Boyer & Arthur Robison
1935 : Debout la-dedans ! d'Henry Wulschleger
1935 : Arènes joyeuses de Carl Anton
1935 : Train de plaisir de Léo Joannon
1935 : Fanfare d'amour de Richard Pottier
1935 : Monsieur Prosper de Robert Péguy (cm)
1936 : Le cour dispose de Georges Lacombe
1936 : Tout va très bien madame la marquise d'Henry Wulschleger
1936 : La souris bleue de Pierre-Jean Ducis
1936 : Sept hommes. une femme d'Yves Mirande
1936 : J'arrose mes galons de René Pujol
1936 : La brigade en jupons de Jean de Limur
1936 : La chanson du souvenir de Douglas Sirk & Serge de Poligny
1936 : Les gaietés du palace de Walter Kapps
1936 : Mais n'te promène donc pas toute nue de Léon Joannon (cm)
1936 : L'agence Security d'Edmond T. Gréville (cm)
1936 : Une femme par intérim d'André Hugon (cm)
1937 : Un scandale aux galeries de René Sti
1937 : Le plus beau gosse de France de René Pujol
1937 : Miarka, la fille à l'ours de Jean Choux
1937 : Lumières de Paris de Richard Pottier
1937 : Rendez-vous aux Champs-Élysées de Jacques Houssin
1937 : Le réserviste improvisé d'André Hugon (cm)
1938 : Je chante de Christian Stengel
1938 : Les gaietés de l'exposition d'Ernest Hajos
1938 : Une de la cavalerie de Maurice Cammage
1938 : J'étais une aventurière de Raymond Bernard
1939 : L'Homme qui cherche la vérité d'Alexandre Esway
1939 : Les cinq sous de Lavarède de Maurice Cammage
1939 : Le paradis des voleurs de L.C. Marsoulet
1939 : Le monde en armes de Jean Oser
1939 : Le beau Danube bleu d'Emil Edwin Reinert & Alfred Rode
1939 : Bach en correctionnelle d'Henry Wulschleger
1940 : Départ à zéro de Maurice Cloche
1940 : Sérénade de Jean Boyer
1941 : Une femme dans la nuit d'Edmond T. Greville
1942 : La vie de Bohème de Marcel L'Herbier
1943 : La chèvre d'or de René Barberis
1943 : La cavalcade des heures d'Yvan Noé
1943 : Le mort ne reçoit plus de Jean Tarride
1944 : La boîte aux rêves d'Yves Allégret & Jean Choux
1944 : Trente et quarante de Gilles Grangier
1945 : Dorothée cherche l'amour d'Edmond T. Gréville
1945 : Les gueux au paradis de René Le Hénaff
1945 : Le charcutier de Mâchonville de Vicky Ivernel
1946 : Le voleur se portent bien de Jean Loubignac
1946 : Tombé du ciel d'Emil Edwin Reinert
1946 : Macadam de Jacques Feyder & Marcel Blistène
1946 : Une nuit à Tabarin de Carl Lamac
1947 : Émile l'africain de Robert Vernay
1947 : Monsieur Chasse de Willy Rozier
1947 : Le Café du Cadran de Jean Gehret & Henri Decoin
1947 : Clochemerle de Pierre Chenal
1948 : Jo-la-Romance de Gilles Grangier
1948 : L'impeccable Henri de Charles-Félix Tavano
1948 : Une nuit de noces de René Jayet
1949 : On demande un assassin d'Ernest Neubach
1949 : Ève et le serpent de Charles-Félix Tavano
1949 : Au grand Balcon d'Henri Decoin
1950 : Le gang des tractions arrière de Jean Loubignac
1950 : Ils ont vingt ans de René Delacroix
1950 : L'homme de la Jamaïque de Maurice de Canonge
1950 : L'amant de paille de Gilles Grangier
1950 : Les mémoires de la vache Yolande d'Ernest Neubach
1950 : La vie est un jeu de Raymond Leboursier
1951 : Atoll K. (Utopia) de Léo Joannon
1951 : Piédalu à Paris de Jean Loubignac
1951 : La demoiselle et son revenant de Marc Allégret
1951 : Drôle de noce de Léo Joannon
1951 : Le passage de Vénus de Maurice Gleize
1952 : Piédalu fait des miracles de Jean Loubignac
1952 : Au diable la vertu de Jean Laviron
1952 : L'île aux femmes nues d'Henri Lepage
1953 : Les trois mousquetaires d'André Hunebelle
1953 : Le collège en folie d'Henri Lepage
1954 : Trois jours de bringue à Paris d'Émile Couzinet


Filmographie de Félix OUDART
 
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