Yvette Émilie Maria Louise Nollier dite Claude Nollier est née le 12 décembre 1919 à Paris. Belle et distinguée, avec une voix bien posée, elle est formée au cours Simon, entre au Conservatoire de Paris et débute modestement au cinéma en 1943 dans un rôle de danseuse dans La Vie de Plaisir d’Albert Valentin.
Sociétaire de la Comédie-Française
Claude Nollier entre à la Comédie-Française en 1946 et interprète Aimer de Paul Géraldy, Le Roi de Flers et Caillavet, L’Otage de Paul Claudel. Elle tient également des petits rôles au cinéma dans Mensonges et Le Mystérieux Monsieur Sylvain de Jean Stelli ou Les Trafiquants de la Mer de Willy Rozier. Elle quitte le Français en 1951. En 1950, André Cayatte inaugure sa longue série de films juridiques avec Justice est faite et confie à Claude Nollier le rôle d’Elsa Lundenstein, une directrice pharmaceutique qui a pratiqué l’euthanasie sur son amant. Hormis la scène finale, la présence de Claude Nollier cède le pas aux portraits des jurés, véritable enjeu du film. Elle participe à l’adaptation théâtrale des Mains Sales de Jean-Paul Sartre par Fernand Rivers auprès de Daniel Gélin et Pierre Brasseur puis incarne l’épouse de Fernandel pris par le démon de midi quand il tombe amoureux de Françoise Arnoul dans Le Fruit défendu.
Un mélange de douceur et de perversité
Après un rôle d’aristocrate, la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère de José Ferrer (alors qu’elle n’a que 32 ans), dans Moulin Rouge de John Huston et l’épouse bourgeoise d’Amedeo Nazzari dans Les Anges déchus de Gianni Franciolini, elle retrouve Fernandel dans Le Printemps, l’Automne et l’Amour mais comme belle-sœur sournoise et manipulatrice. Avec un savant mélange de perversité et de douceur, Claude Nollier réussit quelques belles compositions comme Olympe de Saint-Simon dans Si Versailles m’était conté, Anne d’Autriche dans Si Paris nous était conté, la femme du gouverneur dans Pot-Bouille de Julien Duvivier ou la gouvernante de Susannah York dans Un si bel été de Lewis Gilbert. Elle revient au théâtre pour interpréter de façon brillante et à maintes reprises le rôle de Jeanne d'Arc à l'Opéra de Paris, dans Jeanne au bûcher de Paul Claudel sur une musique d’Arthur Honegger. Elle joue également Les Murs de Palata d’Henri Viard dans une mise en scène de Georges Douking.
Théâtre et télévision
Claude Nollier campe une mère supérieure dans Le Diable et les dix Commandements de Julien Duvivier dans le premier volet auprès de Michel Simon. Elle donne la réplique au débutant Jean-Paul Belmondo dans Les trois Mousquetaires de Claude Barma pour la télévision. C’est pour le petit écran qu’elle consacre une bonne partie de sa fin de carrière avec les retransmissions théâtrales Jean-Baptiste le Mal-Aimé avec Dominique Paturel dans le cadre d’Au théâtre ce soir, Le Roi avec André Luguet, Une Journée de l’Empereur avec Jean Pignol et Salle Numéro 8 en infirmière auprès d’Henri Guisol et Jacques Dufilho. Elle tourne son dernier téléfilm, Miss et le jeune homme fragile avec Danielle Darrieux en 1979. Amoureuse de la nature, l’actrice prend une retraite bien gagnée et bucolique. Elle est restée très discrète sur sa vie privée mais il est avéré qu’elle a un fils Christophe Nollier qui s’est illustré au cinéma dans La Femme flic et La Clé sur la Porte. Claude Nollier est décédée à Boulogne-Billancourt le 12 février 2009 à, à l'âge de 89 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Mony Dalmes
et Paul Claudel
1946 : Mensonges de Jean Stelli
1947 : Le Mystérieux Monsieur Sylvain de Jean Stelli
1947 : Les Trafiquants de la mer de Willy Rozier
1950 : Justice est faite d'André Cayatte
1950 : Pigalle Saint-Germain des Près d’André Berthomieu
1951 : Les Mains sales de Fernand Rivers
1952 : Le Fruit défendu d’Henri Verneuil
1952 : Moulin Rouge (Moulin Rouge) de John Huston
1953 : Les Anges déchus (Il mondo le condanna) de Gianni Franciolini
1954 : Le Printemps, l'Automne et l'Amour de Gilles Grangier
1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1955 : Fidelio de Walter Felsenstein
1956 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier
1959 : Les Trois Mousquetaires de Claude Barma (tv)
1961 : Un si bel été (The Greengage Summer) de Lewis Gilbert
1962 : Le Diable et les dix commandements de Julien Duvivier
1964 : Cinna de Jean Kerchbron (tv)
1965 : Une Nuit sans Lendemain de Roger Iglesis (tv)
1965 : Le Roi d’Henri Spade (tv)
1967 : Salle n° 8 de Robert Guez et Jean Dewever (tv)
1971 : Silbermann de Pierre Cardinal (tv)
1979 : Miss et le jeune homme fragile de Roger Pigaut (tv)
Filmographie de Claude NOLLIER