NOËL-NOËL
 Acteur et chansonnier français
Les films de Noël-Noël portent sa griffe. Personne ne peut vraiment imiter ses interprétations, tant elles sont faites de petits détails légers, subtils, poétiques. Guettez les mimiques, les regards malicieux qui semblent vous choisir comme complices, les petits gestes furtifs comme de se passer le doigt sur la moustache pour montrer qu'il ment, et qu'il prend plaisir à le faire. Appréciez surtout les mots d'auteur mais attention ! Loin d'être faciles, ils sont toujours en situations.
Noël-Noël de son vrai nom Lucien Édouard Noël voit le jour le 9 août 1897 à Paris où son père travaille dans une banque. Il suit d'abord l'exemple paternel. Puis à son retour de la guerre en 1918, il décide de donner libre cours à ses penchants artistiques et commence à gagner sa vie comme dessinateur humoristique dans les journaux d'opinion puis comme chansonnier où il se fait apprécier par son sens aigu de l'observation au service d'un humour jamais méchant.
Le chansonnier
Il écrit des chansonnettes et interprète en s'accompagnant au piano Le chapeau neuf, L'enterrement, Souvenir d'enfance, La soupe à Toto, Les étrennes qu'il enregistre pour la firme Odéon en 1931. Dans cette période, il est marié avec Berthe Cornet, une employée de banque de 1920 à 1930. Il tourne son premier film en 1930 et apparaît au cours de la décennie dans plus d'une trentaine de comédies sans prétention. Noël-Noël joue tantôt des personnages secondaires tantôt les premiers rôles. Il est ainsi en 1932, Monsieur Albert, irréprochable maître d'hôtel amoureux de sa patronne dans la gentille comédie de Karl Anton. La même année il crée avec son complice Paul Colline le personnage d'Ademaï, un paysan pas si naïf qu'il ne paraît dans Ademaï et la nation armée et Ademaï Joseph à l'ONM, deux courts métrages de Jean de Marguenat. Suivront trois autres titres, Ademaï aviateur avec Fernandel, Ademaï au Moyen Âge avec Michel Simon et Ademaï bandit d'honneur pendant l'occupation. En 1939, le fantaisiste co-signe les dialogues de Sur le plancher des vaches portée à l'écran par Pierre-Jean Ducis. Il incarne encore un employé timide qui, par amour pour Betty Stockfeld, passe son brevet de pilote. Il est également Monsieur Martin, père de Blanchette Brunoy et héros d'une première radio-réalité, La famille Duraton de Christian Stengel. Pendant l'occupation, Noël-Noël se produit dans les cabarets parisiens mais son humour avec des chansons comme Vaches de Boches finit par indisposer les autorités et il ne tourne que deux films.
Un auteur malicieux
Mais en 1945, il retrouve l'un de ses cinéastes attitrés, Jean Dréville, pour jouer Clément Mathieu dans un très grand succès, La cage aux Rossignols qui inspirera Christophe Barratier pour Les choristes. En 1946, Noël-Noël incarne encore un Monsieur Martin, père de famille sans relief et chef d'un réseau de résistants dans l'excellent film de René Clément Le père tranquille. Au mieux de sa forme, devenu conférencier, il présente Les Casse-pieds dont Jean Tissier est l'un des plus beaux spécimens. Dans les années cinquante, il poursuit une riche carrière. Il réalise La vie chante en 1950 où il interprète ses compositions. Il redevient un autre Monsieur Martin, dans deux grands succès commerciaux, À pied, à cheval et en voiture puis en spoutnik signés Maurice Delbez. La décennie suivante, il ne faut pas oublier la comédie de Gilles Grangier d'après le roman de René Fallet Les vieux de la vieille où insupportable vieillard, il s'enfuit d'un hospice avec ses deux compagnons joués par Pierre Fresnay et Jean Gabin. En 1965, Noël-Noël, dans La sentinelle endormie, est l'insoupçonnable docteur Mathieu, opposant républicain qui doit héberger Napoléon, avec Philippe Castelli en inénarrable grognard et Francis Blanche en dévoué mais très suspicieux serviteur de l'Empereur. L'artiste écrit un dernier scénario pour la télé Le voyageur des siècles en 1971, puis il prend une retraite bien méritée en compagnie de sa deuxième épouse, Isabelle Lavallée dont il a eu une fille Anne-Marie. Il s'installe d'abord en Charente dans le château de Praisnaud à Ambernac qu'il avait acheté en 1935 mais il décède sur la côte d'Azur le 4 octobre 1989. Il faut vraiment revoir les films de Noël-Noël, sans doute emprunts d'un charme oublié, peut-être un peu désuet mais si sympathiques et plein d'humanité.


FILMOGRAPHIE :

Avec Danielle Darrieux
1930 : La brigade de nuit de Louis Mercanton (cm)
1930 : La disparue de Louis Mercanton (cm)
1930 : Une brune piquante de Serge de Poligny (cm)
1930 : Ménages ultra-modernes de Serge de Poligny (cm)
1930 : La prison en folie de Henry Wulschleger
1931 : Pour vivre heureux de Claudio de la Torre
1931 : Octave de Louis Mercanton (cm)
1931 : Quand tu tues-tu ? de Roger Capellani
1931 : Papa sans le savoir de Robert Wyler
1931 : Vive la compagnie ! de Claude Moulins
1931 : Mistigri de Harry Lachman
1932 : Les jeux sont faits de Jean de Marguenat (cm)
1932 : Ademaï et la nation armée de Jean de Marguenat (cm)
1932 : Sens interdit de Jean de Marguenat (cm)
1932 : Monsieur Albert de Karl Anton
1932 : Une étoile disparaît de Robert Villers
1932 : Mon cour balance de René Guissart
1933 : Fantômas hotel de Jean de Marguenat (cm)
1933 : Ademaï Joseph à l'O.M.N. de Jean de Marguenat (cm)
1933 : Mon chapeau de Jacquelux (cm)
1933 : Le dernier preux de Jean-Pierre Ducis (cm)
1933 : Ademaï aviateur de Jean Tarride
1933 : Une fois dans la vie de Max de Vaucorbeil
1933 : Mannequins de René Hervil
1934 : Le centenaire de Jean-Pierre Ducis (cm)
1934 : Pierrot mon ami de Jacquelux (cm)
1934 : Mam'zelle Spahi de Max de Vaucorbeil
1935 : Suivez le guide de Jean de Marguenat (cm)
1935 : Ademaï au moyen-âge de Jean de Marguenat
1936 : Tout va très bien madame la marquise de Henry Wulschleger
1936 : Moutonnet de René Sti
1937 : L'innocent de Maurice Cammage
1939 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis
1939 : La famille Duraton de Christian Stengel
1941 : La femme que j'ai le plus aimée de Robert Vernay
1942 : Ademaï bandit d'honneur de Gilles Grangier
1945 : La cage aux rossignols de Jean Dréville
1946 : Le père tranquille de René Clément & Noël-Noël
1948 : Les casse-pieds de Jean Dréville
1949 : Retour à la vie, « Le retour de René » de Jean Dréville
1950 : La vie chantée de Noël-Noël
1951 : Les sept péchés capitaux, « La paresse » de Jean Dréville
1952 : La fugue de monsieur Perle de Roger Richebé
1953 : Les carnets du Major Thompson (The diary of Major Thompson) de Preston Sturges
1954 : Le fil à la patte de Guy Lefranc
1956 : Ce cochon de Morin de Jean Boyer
1956 : Bonjour toubib de Louis Cuny
1956 : Les truands de Carlo Rim
1957 : À pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez
1957 : Le septième ciel (La vedova elettrica) de Raymond Bernard
1958 : Messieurs les ronds de cuir de Henri Diamant-Berger
1958 : À pied, à cheval et en Spoutnick de Jean Dréville
1960 : Les vieux de la vieille de Gilles Grangier
1961 : Les petits matins de Jacqueline Audry
1962 : La sage-femme, le curé et le bon dieu (Jessica) de Jean Negulesco
1965 : La sentinelle endormie de Jean Dréville


Filmographie de NOËL-NOËL
 
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