Bernard Gaston Jean Noël, pour l'état civil, Bernard Noël est né à Saint Dizier le 5 octobre 1924. Très vite attiré par le théâtre, il reçoit une formation de comédien au conservatoire de Nancy. Il entre au conservatoire d'art dramatique de Paris dont il sort lauréat en 1949. Il est engagé à la Comédie Française, où il interprète pendant trois ans des classiques divers comme Le prince travesti de Marivaux, Bérénice de Racine, Richard II ou Othello de Shakespeare, Le carrosse du saint sacrement de Mérimée sous la direction de Gaston Baty, Jean Meyer ou Jaques Copeau. Il poursuit sa carrière théâtrale dans les années cinquante où il aborde tous les registres comme Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Caterina de Félicien Marceau, Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac, César et Cléopâtre de G. B. Shaw ou Le Tartuffe de Molière sous la direction de Jean Anouilh. Une courte carrière au cinéma
Le cinéma fait peu appel à lui. Il fait de la figuration dans Les Inconnus dans la maison dès 1942 et trouve quelques petits rôles dans Nez de cuir, Trois femmes ou Par-dessus le mur. La nouvelle vague est plus clémente et Bernard Noël se retrouve de la distribution du Feu follet de Louis Malle et de La Ronde de Roger Vadim avant que Jean Luc Godard ne le choisisse pour le rôle de l'amant dans Une femme mariée auprès de Macha Méril. Le comédien s'amuse à commenter pour la radio des films érotiques et y interprète Arsène Lupin. C'est surtout à la télévision que son allant et son autorité vont le faire consacrer comme un des meilleurs acteurs de sa génération.
Des compositions mémorables pour la télévision
Bien sûr, beaucoup de ses apparitions télévisées sont des captations filmées des pièces qu'il a pu jouer mais l'acteur va faire également de la petite lucarne un outil particulier de création. Après avoir été la victime pour Les cinq dernières minutes et un espion allemand pour Commandant X, il devient un exceptionnel Petruccio dans La Mégère apprivoisée que Pierre Badel tourne avec son épouse Rosy Varte. En 1965, il campe le fringant Gaspard des Montagnes adapté du roman cévenol d'Henri Pourrat adapté par Claude Santelli et réalisé par Jean-Pierre Decourt. Bernard Noël excelle à incarner des personnages ambigus, arrogants et manipulateurs. Il compose un Étienne Lousteau, initiateur machiavélique et désabusé de Lucien de Rubempré (Yves Rénier) dans Illusions perdues de Maurice Cazeneuve. Il devient une authentique vedette du petit écran pour le feuilleton en 13 épisodes, Vidocq, ancien forçat qui deviendra chef de la police. La série réalisée par Marcel Bluwal et Claude Loursais en 1967 relate la période de forçat évadé du personnage ingénieux et étincelant.
Parti trop tôt
Bernard Noël n'a jamais quitté les planches. Il se produit dans Les Justes de Camus, Malatesta de Montherlant, L'île des Chèvres d'Ugo Betti et La Facture de Françoise Dorin. Atteint d'un cancer des voies biliaires, il se sait condamné quand Marcel Bluwal envisage de créer Les nouvelles aventures de Vidocq. C'est donc le comédien qui désigne son successeur Claude Brasseur. Il est vrai qu'il existe une certaine similitude entre les deux comédiens, tant dans l'attitude, le physique que la voix. Ces nouvelles aventures s'attacheront à Vidocq, chef de la police pour des enquêtes policières. Bernard Noël rencontre l'actrice Sylvia Saurel sur le plateau du téléfilm De doux dingues. Ils se marient le 23 août 1964 et l'année suivante naît leur fils prénommé Rémy. Le couple se sépare en 1968. Au décès de son mari, survenu à 44 ans, le 2 septembre 1970, son fils unique est adopté par le comédien Claude Rich et sa femme Catherine. L'acteur qui laisse le souvenir d'un homme élégant et d'une grand vitalité est inhumé au cimetière de Chavanges dans l'Aube près de sa famille.
FILMOGRAPHIE :
Avec Macha Méril
1950 : Les Anciens de Saint-Loup de Georges Lampin (non crédité)
1952 : Nez de cuir d'Yves Allégret
1952 : Trois femmes, « Coralie » d'André Michel
1954 : Une enquête de l'inspecteur Grégoire de Roger Iglésis (tv)
1956 : Eugénie Grandet de Maurice Cazeneuve (tv)
1956 : Fernand cow-boy de Guy Lefranc
1961 : Par-dessus le mur de Jean-Paul Le Chanois
1961 : Cyclone de Roland-Bernard (tv)
1963 : Le Feu follet de Louis Malle
1963 : La chasse à l'amour ravi (tv) d'Alain Boudet (tv)
1964 : Célimare le bien-aimé de René Lucot (tv)
1964 : La Ronde de Roger Vadim
1964 : Une femme mariée de Jean-Luc Godard
1964 : De doux dingues de Guy Labourasse (tv)
1964 : La Mégère apprivoisée de Pierre Badel (tv)
1965 : Gaspard des montagnes de Jean-Pierre Decourt (tv)
1965 : Mademoiselle de La Ferté de Gilbert Pineau (tv)
1966 : Beaumarchais ou Les 60 000 fusils de Marcel Bluwal (tv)
1966 : Un choix d'assassins de Philippe Fourastié
1966 : Idylle villageoise de Lazare Iglesis (tv)
1966 : La Tour de Nesle de Jean-Marie Coldefy (tv)
1966 : Illusions perdues de Maurice Cazeneuve (tv)
1967 : Malatesta de Roger Igésis (tv)
1967 : Vidocq de Claude Loursais et Marcel Bluwal (tv)
1969 : L'inconnu de Sèvres de Claude Deflandre (tv)
1969 : Les Trois portes d'Abder Isker (tv)
1970 : Rêves érotiques de Gabriel Axel
Filmographie de Bernard NOËL