Gaby MORLAY
 Actrice française
De Gaby Morlay, on se souvient de son rire pointu, de sa claire diction, de son intense joie de vivre comme de son talent. Elle aima l'existence, mordit dans celle-ci à pleines dents et fit face courageusement à la maladie qui devait l'emporter. Apprenant l'annonce, elle épousa son amour de toujours, Max Bonnefons, ancien ministre de Vichy dont elle avait eu le coup de foudre en 1941.
Gaby Morlay naît Blanche Pauline Fumoleau, le 8 juin 1893, à Angers. Elle monte à Paris et remarquée pour son rire communicatif par Armand Berthez, directeur des Capucines, débute très jeune au théâtre. Au cinéma où elle tourne plusieurs courts métrages sous la direction de l'illustre Max Linder.
Burguet et Guitry
En 1917, Charles Burguet créé le personnage de Gaby et fait de la jeune femme son actrice de prédilection. Il la dirige notamment dans Faubourg-Montmartre qui connaîtra dix ans plus tard une version sonore. Entre les deux guerres Gaby Morlay est l'interprète, au théâtre de Louis Verneuil, Henry Bernstein ou Sacha Guitry alors qu'elle avait créé Simone est comme ça suivi d'Après l'Amour avec son père Lucien Guitry. Mais celle qui incarne la féminité des années folles est aussi une amazone moderne qui fait la une des journaux quand elle entre dans les annales de l'aviation, en étant la première Française à obtenir son brevet de pilote de dirigeable en 1919.
Tourneur et L'Herbier
Au cinéma, à l'arrivée du sonore, les spectateurs lui découvrent une voix un tantinet fluette mais qui a son charme. Son premier parlant est un film policier Accusée levez-vous ! de Maurice Tourneur qui se passe dans le milieu du music hall, avec Charles Vanel. Gaby Morlay tourne ainsi une trentaine de films entre 1930 et 1940. Il y a la série russe avec Ariane, jeune fille russe de Paul Czinner en 1931 et Nuit de feu de Marcel L'Herbier avec Georges Rigaud. Mais Gaby c'est aussi la comédie, des lèvres qui se serrent, des yeux qui pétillent et une phrase qui fuse. Elle est ainsi épatante dans Le Roi, quand, femme de Raimu, elle fait la conquête du monarque Victor Francen, sous les yeux d'Elvire Popesco et dans Samson face à Harry Baur. En 1937, elle accompagne Fernandel dans Hercule de Carlo Rim. Le registre dramatique lui convient tout aussi bien avec Le Maître des forges en 1933. Au moment de l'anschluss, elle est pleine de majesté en reine Victoria de L'entente cordiale de Marcel L'Herbier, film fait pour rapprocher la France et la Grande-Bretagne alors que l'Allemagne hitlérienne se fait menaçante. Mais Gaby joue aussi, dans l'Italie mussolinienne, Le roman d'un génie consacré à Verdi avec le beau Fosco Giachetti sous la direction de Carmine Gallone.
Gaby et Vichy
Pendant les années de l'occupation, Gaby Morlay tourne une quinzaine de films dont L'Arlésienne avec Louis Jourdan et Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry. En 1942, elle émeut la France entière avec Le Voile bleu, où elle incarne une super nounou qui, à la fin du film, âgée et dans la misère, retrouve tous ses enfants. Gaby, l'indépendante et la non-conformiste, est aussi l'amie très chère de Max Bonnafous, secrétaire d'État à l'Agriculture et au Ravitaillement dans le gouvernement du Maréchal Pétain. Mais elle est trop aimée des Français pour être vraiment inquiétée à la Libération.
La revenante
Elle est en compétition au festival de Cannes, en 1946, dans Un revenant de Christian-Jaque avec Louis Jouvet qui comme le titre le suggère signe son grand retour et, en 1947, avec Les amants du pont Saint-Jean d'Henri Decoin. En 1951, elle est membre du jury du festival. La même année, elle joue avec Silvana Mangano dans Anna d'Alberto Lattuada. Tout en n'abandonnant pas le théâtre, l'actrice va participer à une trentaine de films jusque dans les années soixante dont les Papa, Maman, ..et moi de Jean-Paul Le Chanois, auprès du sympathique Robert Lamoureux. Elle campe une institutrice émouvante dans Fortunat où elle a pour élève Bourvil. En 1961, la fidèle Gaby épouse Monsieur Bonnafous, enfin veuf. Elle tourne un dernier film, en 1964, Monsieur de Jean-Paul Le Chanois, aux côtés de Jean Gabin, avant de mourir d'un cancer le 4 juillet de la même année, à Nice. Gaby Morlay reste le prototype d'une époque révolue où des artistes se livraient cour et talent pour le public.


FILMOGRAPHIE :

Avec Maurice Tourneur
et Harry Baur
1919 : Un ours de Charles Burguet
1919 : Le chevalier de Gaby de Charles Burguet
1920 : L'essor de Charles Burguet
1921 : L'agonie des aigles de Bernard-Deschamps
1922 : La mendiante de Saint-Sulpice de Charles Burguet
1923 : Faubourg-Montmartre de Charles Burguet
1923 : Souvent femme varie de Jean Legrand
1926 : Jim la Houlette, roi des voleurs de Nicolas Rimsky & Roger Lion
1928 : Les nouveaux messieurs de Jacques Feyder
1930 : Accusée levez-vous ! / Un crime au music-hall de Maurice Tourneur
1930 : Maison de danses de Maurice Tourneur
1931 : Ariane, jeune fille russe de Paul Czinner
1931 : Après l'amour de Léonce Perret
1931 : Faubourg Montmartre de Raymond Bernard
1932 : Mélo de Paul Czinner
1933 : Il était une fois de Léonce Perret
1933 : Le maître des forges de Fernand Rivers
1933 : Nous ne sommes plus des enfants d'Augusto Genina
1934 : Le billet de mille de Marc Didier
1934 : Le scandale de Marcel L'Herbier
1934 : Aux portes de Paris de Charles Barrois
1934 : Jeanne de Georges Mauret
1934 : Le bonheur de Marcel L'Herbier
1935 : Les amants terribles de Marc Allégret
1935 : Vertige d'un soir / La peur de Victor Tourjansky
1936 : Samson de Maurice Tourneur
1936 : Les grands de Félix Gandéra & Robert Bibal
1936 : Le roi de Pierre Colombier
1937 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier
1937 : Le messager de Raymond Bernard
1937 : Un déjeuner de soleil de Marcel Cravenne
1937 : Hercule d'Alexandre Esway & Carlo Rim
1937 : Les nuits blanches de Saint-Petersbourg de Jean Dréville
1937 : Quadrille de Sacha Guitry
1938 : Entente cordiale de Marcel L'Herbier
1938 : La vie passionnée de Verdi (Giuseppe Verdi ) de Carmine Gallone
1939 : Le bois sacré de Léon Mathot & Robert Bibal
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1940 : Paris-New York d'Yves Mirande
1940 : Elles étaient douze femmes de Georges Lacombe
1940 : Le diamant noir de Jean Delannoy
1941 : L'Arlésienne de Marc Allégret
1941 : Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry
1942 : Le voile bleu de Jean Stelli
1942 : Les ailes blanches de Robert Péguy
1942 : Mademoiselle Béatrice de Max de Vaucorbeil
1942 : Des jeunes filles dans la nuit de René Le Hénaff
1943 : La cavalcade des heures d'Yvan Noé
1943 : Service de nuit de Jean Faurez
1944 : L'enfant et l'amour de Jean Stelli
1944 : Farandole d'André Zwoboda
1944 : Lunegarde de Marc Allégret
1945 : Dernier métro de Maurice de Canonge
1945 : Mensonges de Jean Stelli
1945 : Son dernier rôle de Jean Gourguet
1946 : Un revenant de Christian-Jaque
1946 : Hyménée d'Émile Couzinet
1947 : Le village perdu de Christian Stengel
1947 : Les amants du pont Saint-Jean d'Henri Decoin
1948 : Gigi de Jacqueline Audry
1948 : Trois garçons, une fille de Maurice Labro
1949 : Millionnaires d'un jour d'André Hunebelle
1949 : Sans tambour ni trompette de Roger Blanc
1949 : Orage d'été de Jean Gehret
1949 : Due sorelle amano de Jacopo Comin (version italienne)
1949 : Eve et le serpent de Charles-Félix Tavano
1950 : Né de père inconnu de Maurice Cloche
1950 : Mammy de Jean Stelli
1950 : Une fille à croquer / Le petit chaperon rouge de Raoul André
1951 : Anna (Anna) d'Alberto Lattuada
1951 : Sa majesté monsieur Dupont (Prima comunione) d'Alessandro Blasetti
1951 : Foyer perdu de Jean Loubignac
1951 : Le plaisir de Max Ophüls
1952 : La fille au fouet de Jean Dréville
1952 : L'amour d'une femme de Jean Dréville
1953 : Les amoureux de Marianne de Jean Stelli
1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1954 : Papa, maman, la bonne et moi de Jean-Paul Le Chanois
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Fantaisie d'un jour de Pierre Cardinal
1954 : Les chiffonniers d'Emmaüs de Robert Darène
1955 : L'impossible monsieur Pipelet d'André Hunebelle
1955 : Papa, maman, ma femme et moi de Jean-Paul Le Chanois
1956 : Mitsou de Jacqueline Audry
1956 : Crime et châtiment de George Lampin
1956 : Mon coquin de père de Georges Lacombe
1956 : Quai des Illusions d'Émile Couzinet
1956 : Les lumières du soir de Robert Vernay
1956 : Lorsque l'enfant paraît de Michel Boisrond
1957 : Le tombeur de René Delacroix
1957 : Les collégiennes d'André Hunebelle
1957 : Donnez-moi ma chance de Léonide Moguy
1958 : Sacré jeunesse d'André Berthomieu
1958 : Ramuntcho de Pierre Schoendoerffer
1960 : Fortunat d'Alex Joffé
1963 : La bande à Bobo de Tony Saytor
1964 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois


Filmographie de Gaby MORLAY
 
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