Blanche MONTEL
 Actrice française
Blanche Montel a été une charmante vedette, lancée par Louis Feuillade. Bien comme il faut, jouant juste et affichant un joli minois, elle va agrémenter les films à épisodes avant de servir quelques œuvres plus ambitieuses chez Léon Poirier et Jean Epstein. Actrice de cinéma et de théâtre, elle va permettre à de nombreuses stars françaises d’éclore au sein de son agence.
Née Rose Blanche Bénard, Blanche Montel voit le jour à Tours, le 14 août 1902. Sa mère Fernande Bénard l’initie très jeune au chant. Le directeur du théâtre municipal M. Montel la fait débuter dans Mignon, dans les bras de sa mère. Au bout de dix ans, une fois divorcé, il épouse Fernande et donne son nom à l’enfant.
Dans les sérials de Louis Feuillade
Sous le nom de La Petite Blanchette, la gamine suit sa mère dans ses tournées et se produit au Théâtre du Parc à Bruxelles puis à Anvers où elle joue Cosette dans Les Misérables, un marquis dans L’Embarquement pour Cythère et un groom dans Aimé des femmes. Son succès séduit Alfred Machin qui la fait débuter au cinéma dans Saïda a enlevé le Manneken Piss et La Fille de Delft. Pendant la guerre, ses parents s’installent aux Sables-d’Olonne où ils ouvrent une blanchisserie. Mais l’adolescente est irrésistiblement attirée par la comédie et suit des cours en auditrice libre dans la classe de Georges Berr au Conservatoire. Engagée par Aufan, le régisseur général de Gaumont, elle endosse à 17 ans le rôle de l’héroïne de Barrabas de Louis Feuillade. Voilà la jeune comédienne au cœur du romanesque populaire dans d’autres productions à épisodes, tantôt oie blanche dans Les deux Gamines, tantôt garce dans L’Orpheline. Elle sert souvent d’atout charme dans des courts métrages du comique Georges Biscot qu’il soit Gustave, Zidore ou Gaëtan.
Un charme muet
Son registre devient plus ambitieux à partir de L’Affaire du Courrier du Lyon de Léon Poirier où elle campe une madame Lesurque simple et juste auprès de Roger Karl. Dans Pax domine de Louis Leprince, elle tombe amoureuse d’un sculpteur qui a tué accidentellement son frère. Elle est surtout la charmante marinière de La Belle Nivernaise de Jean Epstein et la fille d’un modeste batelier du Lac Léman dans La Vocation d’André Carrel de Jean Choux auprès de Stéphane Audel et de son précepteur Michel Simon dans sa première apparition. Elle retrouve Georges Biscot dans Les Rois de la Pédale de Maurice Champreux, un proche de Louis Feuillade sur un scénario d’Henri Decoin qu’elle épouse en 1927. Il écrit pour elle La Ronde infernale de Luitz Morat, son dernier film muet qui la plonge à nouveau dans les péripéties du sport cycliste. Mais le cinéma est devenu pour Blanche Montel secondaire. Elle poursuit depuis quelques années un brillante carrière théâtrale commencée avec Les Vignes du Seigneur auprès de Victor Boucher et poursuivie avec succès dans quelques comédies comme Vient de paraître et Nous ne sommes plus des enfants.
Quelques films parlants et puis s'en va
Après son divorce avec Henri Decoin en 1934, elle rencontre Jean-Pierre Aumont tandis que son ex-époux se remarie avec son interprète favorite Danielle Darrieux. Le cinéma parlant fait peu appel à Blanche Montel mais elle marque avec sobriété quelques drames comme L’Arlésienne de Jacques de Baroncelli d’après l’œuvre d’Alphonse Daudet, Les Trois Mousquetaires, version sonore d’Henri Diamant-Berger où elle campe une sémillante Constance de Bonacieux ou L’Aventurier de Marcel L’Herbier où elle joue la sœur de Gisèle Casadesus aux côtés de Victor Francen. Elle fait part de sa gaîté naturelle dans quelques comédies comme La Bonne Aventure et Le Passager clandestin avec Roland Toutain, Clair de lune avec Claude Dauphin, Les Bleus du Ciel avec Albert Préjean, Miquette et sa mère qu’Henri Diamant-Berger adapte de Flers et Caillavet aux côtés de Michel Simon, Mon père et mon papa du belge Gaston Schoukens où elle est l’épouse d’un modeste horticulteur interprété par Jules Berry et Durand bijoutier de Jean Stelli avec Jacques Baumer. Puis elle s’éloigne du cinéma, retrouvant un petit rôle dans L’Homme de Londres de son ex-mari Henri Decoin en 1943 et témoignant de sa liaison avec Jean-Pierre Aumont dans une documentaire sous-titré Charme et fou-rires en 1998. Avec ses complices Lulu Watier et Paulette Dorisse (on les appelle les Trois Grâces), elle dirige l’Agence Cimura, brillante écurie de stars françaises. Installée dans sa belle maison de Luzarches, elle ne survivra pas au décès de son fils, Jacques Decoin et s’éteint le 31 mars 1998 dans sa 96e année.


FILMOGRAPHIE :

Avec Régine et Georges
Simenon
1913 : Saïda a enlevé le Manneken Piss d’Alfred Machin
1914 : La fille de Delft (Heit meisje uit Delft) d’Alfred Machin
1914 : Les deux gosses d’Albert Capellani
1919 : Barrabas de Louis Feuillade (12 épisodes)
1920 : Les deux gamines de Louis Feuillade (12 épisodes)
1920 : Chichinette et Cie d’Henri Desfontaines
1921 : Le nuage de Léon Poirier
1921 : L’orpheline de Louis Feuillade (12 épisodes)
1921 : Gustave est médium de Louis Feuillade (cm)
1921 : Zidore ou les métamorphoses de Louis Feuillade (cm)
1921 : Marjolin ou la fille manquée de Louis Feuillade (cm)
1921 : Séraphin ou les jambes nues de Louis Feuillade (cm)
1922 : La fille des chiffonniers d’Henri Desfontaines
1922 : Son altesse d’Henri Desfontaines
1922 : Gaëtan ou le commis audacieux de Louis Feuillade (cm)
1923 : L’affaire du courrier de Lyon de Léon Poirier
1923 : Pax domine de René Leprince
1923 : La belle Nivernaise de Jean Epstein
1924 : Une vieille marquise très riche d’Émilien Champetier
1924 : La vocation d’André Carrel de Jean Choux
1924 : Après l’amour de Maurice Champreux
1925 : Le roi de la pédale de Maurice Champreux
1925 : L’éveilleur d’instincts d’Émilien Champetier (cm)
1927 : La ronde infernale de Luiz-Morat
1930 : L’Arlésienne de Jacques de Baroncelli
1930 : Flagrant délit d’Hanns Schwarz & Georges Tréville
1931 : L’enfant du miracle de Maurice Diamant-Berger
1931 : La bonne aventure d’Henri Diamant-Berger
1932 : L’Affaire Blaireau d’Henry Wulschleger
1932 : Clair de lune d’Henri Diamant-Berger
1932 : Les trois mousquetaires d’Henri Diamant-Berger
1932 : Chassé-croisé de Maurice Diamant-Berger (cm)
1933 : Miquette et sa mère d’Henri Diamant-Berger
1933 : La maison du mystère de Gaston Roudès
1933 : Le passager clandestin d’Henri Diamant-Berger
1934 : Les bleus du ciel d’Henri Decoin
1934 : L’aventurier de Marcel L’Herbier
1938 : Mon père et mon papa de Gaston Schoukens
1938 : Durand bijoutier de Jean Stelli
1939 : En correctionnelle de Marcel Aboulker (cm)
1940 : Les surprises de la radio de Marcel Aboulker
1943 : L’homme de Londres d’Henri Decoin


Filmographie de Blanche MONTEL
 
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