Paul MEURISSE
	Acteur français
	Paul Meurisse voit le jour le 21 décembre 1912, à Dunkerque, grand port de la mer du Nord. Mais c'est sur les rives de la Méditerranée et plus précisément en Corse qu'il va passer la première partie de sa vie. Issu d'une famille bourgeoise cossue, il fait des études de droit à Aix-en-Provence avant de devenir clerc de notaire. À vingt-quatre ans, brûlant de se lancer dans une carrière artistique, il monte à Paris à l'insu de ses parents pour participer à un radio-crochet. D'abord danseur de revue, il interprète ensuite dans les cabarets des chansons à double sens comme Margot la Ventouse, avec déjà cet humour pince sans rire qui fera son succès. C'est à ce titre qu'il apparaît en 1940 dans le film Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche, aux côtés de Georges Rigaud, Blanchette Brunoy et Julien Carette. Avec la Môme Mais Paul Meurisse doit lui aussi rejoindre son régiment alors qu'il joue sur scène Le bel indifférent de Jean Cocteau, avec comme partenaire Edith Piaf qui est également sa compagne à la ville. Il lui a appris les bonnes manières, elle a été subjuguée par son allure. Après l'armistice, Paul retrouve Paris occupé et le music-hall où il se produit aux côtés de Maurice Chevalier et Édith avec qui il tourne Montmartre-sur-Seine de Georges Lacombe en 1941. L'année suivante il épouse l'actrice Michèle Alfa et poursuit sa carrière de chanteur tout en interprétant des rôles assez secondaires au cinéma. En 1946, sa prestation en mauvais garçon face à Françoise Rosay dans Macadam de Marcel Blistène lui vaut une nouvelle reconnaissance du public. Le gentleman pince-sans-rire Au début des années cinquante, remarié à la comédienne Micheline Cheirel, il démarre une brillante carrière au théâtre dans Le Coup de Grâce de Kessel et Druon, Coriolan de Shakespeare et Domino de Marcel Achard. Il devient pensionnaire de la Comédie Française et s'illustre dans Jules César, son meilleur rôle en toute vanité selon sa propre expression. Il quitte la grande maison en 1959 pour monter L'Huluberlu de Jean Anouilh. Au cinéma, il tourne des films de tous genres. Il est notamment policier dans la série des Sergil de 1946 à 1951, un malfaiteur dans L'Impasse des Deux Anges où il retrouve Simone Signoret, aventurier en Afrique pour Fortune carrée avec Fernand Ledoux et bien sûr le terrible directeur de pensionnat dans Les diaboliques d'Henri-Georges Clouzot qui lui donne un rôle de brillant avocat dans La vérité avec Brigitte Bardot. Dans Marie-Octobre, il rejoint la plus fabuleuse distribution de l'époque avec Danielle Darrieux, Blier, Reggiani, Ventura, Frankeur, Rocquevert, Ivernel, Paul Guers, Dalban et Jeanne Fusier-Gir. Théobald Dromard En 1960, Paul Meurisse se remarie avec Micheline Gary, comédienne. L'année suivante, il forme avec Georges Lautner une équipe à l'origine de la trilogie du Monocle où il incarne avec un humour décapant le Commandant Théobald Dromard, officier des services secrets français, à l'élégance on ne peut plus sophistiquée, la démarche raide et l'oil malicieux. Une jouissance jubilatoire pour les cinéphiles ! Il est toujours excellent en musicien perspicace dans L'assassin connaît la musique de Pierre Chenal, en Majordome gourmet dirigé par Jean Delannoy ou en Talleyrand pour Le congrès s'amuse de Géza von Radvanyi, mais aussi en partenaire de Lino Ventura dans deux films de Jean-Pierre Melville, Le deuxième souffle et L'armée des ombres, puis en curieux évêque dans Doucement les basses de Jacques Deray avec Nathalie et Alain Delon qu'il revoit dans Le gitan de José Giovanni. Il est irrésistible en père attentif de Bernard Menez dans L'Éducation amoureuse de Valentin. Puis Paul Meurisse qui a écrit ses mémoires, Les Éperons de la liberté, retrouve le théâtre avec Mon Père avait raison de Sacha Guitry. C'est au sortir d'une représentation qu'il décède d'une crise d'asthme aiguë le 18 janvier 1979, digne fin pour cet artiste d'exception à l'originalité sans équivalent aujourd'hui. FILMOGRAPHIE :
Avec Édith Piaf	1940 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche 1941 : Ne bougez plus de Pierre Caron 1941 : Montmartre sur Seine de Georges Lacombe 1942 : Défense d'aimer de Richard Pottier 1942 : Mariage d'amour d'Henri Decoin 1943 : La ferme aux Loups de Richard Pottier 1945 : Marie la misère de Jacques de Baroncelli 1945 : L'insaisissable Frédéric de Richard Pottier 1946 : Monsieur chasse de Willy Rozier 1946 : L'inspecteur Sergil de Jacques Daroy 1946 : Macadam de Marcel Blistène 1947 : Bethsabée de Léonide Moguy 1947 : Le dessous des cartes d'André Cayatte 1947 : La dame d'onze heures de Jean Devaivre 1947 : La fleur de l'âge de Marcel Carné (inachevé) 1948 : Le colonel Durand de René Chanas 1948 : L'ange rouge de Jacques Daniel-Norman 1948 : Scandale de René Le Hénaff 1948 : Sergil et le dictateur de Jacques Daroy 1949 : L'impasse des deux anges de Maurice Tourneur 1949 : Dernière heure, édition spéciale de Maurice de Canonge 1949 : Agnès de rien de Pierre Billon 1950 : Maria du bout du monde de Jean Stelli 1950 : Ma femme est formidable de André Hunebelle 1951 : Sérénade au bourreau de Jean Stelli 1951 : Sergil chez les filles de Jacques Daroy 1952 : Je suis un mouchard de René Chanas 1954 : La Castiglione (La contessa di Castiglione) de Georges Combret 1954 : Fortune carrée de Bernard Borderie 1955 : L'affaire des poisons d'Henri Decoin 1955 : Les diaboliques d'Henri-Georges Clouzot 1956 : L'inspecteur aime la bagarre de Jean Devaivre 1956 : Jusqu'au dernier de Pierre Billon 1956 : Un nommé Judas de Stellio Lorenzi (tv) 1957 : Les violents d'Henri Calef 1957 : Le septième ciel de Raymond Bernard 1957 : Echec au porteur de Gilles Grangier 1958 : Guinguette de Jean Delannoy 1958 : Marie-Octobre de Julien Duvivier 1958 : La tête contre les murs de Georges Franju 1959 : Le déjeuner sur l'herbe de Jean Renoir 1960 : La Française et l'amour, "L'adultère" de Henri Verneuil 1960 : La vérité d'Henri-Georges Clouzot 1961 : Le monocle noir de Georges Lautner 1961 : Le jeu de la vérité de Robert Hossein 1961 : Les nouveaux aristocrates de Francis Rigaud 1962 : Carillons sans joie de Charles Brabant 1962 : Du mouron pour les petits oiseaux de Marcel Carné 1962 : L'oil du monocle de Georges Lautner 1963 : Méfiez-vous mesdames d'André Hunebelle 1963 : L'assassin connaît la musique de Pierre Chenal 1963 : Les tontons flingueurs de Georges Lautner 1964 : Moi et les hommes de quarante ans de Jacques Pinoteau 1964 : Le monocle rit jaune de Georges Lautner 1964 : Le majordome de Jean Delannoy 1965 : La grosse caisse d'Alex Joffé 1965 : Le congrès s'amuse (Der Kongreß amüsiert sich) de Géza von Radvanyi 1965 : Quand passe les faisans d'Édouard Molinaro 1966 : Le deuxième souffle de Jean-Pierre Melville 1969 : L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville 1970 : Le cri du cormoran, le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard 1971 : Doucement les basses ! de Jacques Deray 1972 : Les voraces de Sergio Gobbi 1974 : Les suspects de Michel Wynn 1975 : Le gitan de José Giovanni 1974 : L'éducation amoureuse de Valentin de Jean L'Hôte Filmographie de Paul MEURISSE
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