MERCIER Michèle
 Actrice française
Élevée au rang de sex-symbol dans les années 1960 grâce à son personnage d'Angélique marquise des Anges d'après les romans d'Anne et Serge Golon, Michèle Mercier s'est efforcée par la suite de se libérer de ce personnage mythique qui marqua fortement sa carrière. Mais la mémoire collective est têtue.
Michèle Mercier voit le jour à Nice, le 1er janvier 1939. Fille aînée d'un pharmacien français et d'une mère italienne Jocelyne Mercier de son vrai nom rêve dès son plus jeune âge d'être danseuse étoile. Petit rat à l'opéra de Nice à partir de 1947, Michèle Mercier rejoint les ballets de la Tour Eiffel en 1954. Elle rencontre Denys de La Patellière qui lui donne son premier rôle au cinéma en 1957 dans Retour de manivelle où elle joue une femme de chambre au côté de Michèle Morgan et Daniel Gélin.
Femmes légères et filles sexy
Le plus souvent, la beauté pulpeuse de Michèle Mercier lui procure des rôles de femme légère. Léonide Moguy en fait la vedette de Donne-moi ma chance, Robert Lamoureux celle de La Brune que voilà. Elle enchaîne les rôles de prostituées et de femmes légères sous la houlette de François Truffaut pour Tirez sur le Pianiste, Anatole Litvak pour un petit rôle dans Aimez-vous Brahms ?, Jean-Pierre Melville pour L'aîné des Ferchaux avec Jean-Paul Belmondo, Jacques Deray pour Symphonie pour un massacre avec Michel Auclair puis en Italie pour Luigi Zampa dans Les Années rugissantes et Dino Risi dans Les Monstres. Dans ce dernier film, il faut la voir tromper son mari, pendant que celui-là reste figé devant son poste de télévision, pour apprécier son talent de comédienne.
Indomptable Angélique
Pourtant, la postérité ne retiendra qu'un seul rôle de la carrière de Michèle Mercier, la saga costumée et mélodramatique des Angélique de Bernard Borderie, déclinée en cinq films de 1964 à 1967 intitulés Angélique, marquise des anges, Merveilleuse Angélique, Angélique et le Roy, Indomptable Angélique et Angélique et le Sultan. Elle y campe une courtisane de roman-feuilleton amoureuse d'un noble boîteux et balafré, Joffrey de Peyrac incarné par Robert Hossein et connaît des aventures amoureuses auprès des séduisants Giluiano Gemma, Jacques Toja en roi Louis XIV ou Sami Frey et Jean-Claude Pascal en sultan. Fables érotico-historiques assez audacieuses pour l'époque, les Angélique remportent un immense succès populaire jamais démenti qui fait de Michèle Mercier une des dernières grandes stars du cinéma français. Par la suite, elle tente sans succès de changer d'image. Denys de La Patellière lui confie un rôle de prostituée attachante dans Le Tonnerre de Dieu auprès de Jean Gabin et Robert Hossein et de jeune héritière à la recherche de son frère (Daniel Gélin) condamné par contumace pour collaborationnisme dans Soleil Noir. Elle devient Lady Hamilton pour Christian-Jaque et une intrigante meurtrière dans le fantaisiste Une Veuve en Or de Michel Audiard. Elle accompagne Tony Curtis et Charles Bronson en Turquie dans le film d'aventures Les Baroudeurs de Peter Collinson.
Une vie de souvenirs
Dans l'un de ses livres de souvenirs, Michèle Mercier parle de son premier amoureux, le mystique Giani Esposito, pour lequel elle refusa d'épouser le shah d'Iran. En 1959, elle rencontre le jeune assistant réalisateur André Smagghe en Italie, sur le plateau du film Les Nuits de Lucrèce Borgia et l'épouse en 1961. Leur union ne dure pas, Smagghe sombre dans l'alcoolisme, il est interné en raison de problèmes psychiatriques. Dès lors, tout divorce devient impossible. Ce n'est qu'au bout de nombreuses années de procédure et au prix d'une pension importante qu'elle verse à son mari, que Michèle Mercier obtient le divorce en 1967. Entre-temps, Michèle est devenue un sex-symbol mondial. Elle épouse Claude Bourillot, pilote et pharmacien dijonnais. Lasse d'être assimilée au personnage du film, Michèle Mercier part avec son mari pour Hollywood où elle caresse l'espoir de devenir productrice. Elle y reste de 1973 à 1976 mais son ambition est un échec. Ils divorcent en 1976, et la jolie comédienne rentre en Europe. Michèle Mercier retrouve le théâtre à Paris dans les années 1980. Elle s'illustre notamment dans Le Bluffeur de Marc Camoletti et Banco d'Alfred Savoir, deux pièces de boulevard à succès. Elle publie sa première autobiographie Angélique à cour perdu en 1987, ouvre une maison d'édition et publie un album photo accompagné d'une seconde autobiographie Angéliquement vôtre en 1996. Comme pour revendiquer sa personnalité propre, elle écrit encore Je ne suis pas Angélique en 2002.


FILMOGRAPHIE :

Avec Bernard Borderie
1954 : J'avais sept filles de Jean Boyer
1957 : Donnez-moi ma chance de Léonide Moguy
1957 : Retour de manivelle de Denys de La Patellière
1958 : Les nuits de Lucrèce Borgia (Le notti di Lucrezia Borgia) de Sergio Grieco
1958 : La ligne de mire de Jean-Daniel Pollet
1959 : Mademoiselle Ange (Ein engel auf Erden) de Géza von Radványi
1959 : Le Saint mène la danse de Jacques Nahum
1959 : Tirez sur le pianiste de François Truffaut
1960 : La brune que voilà de Robert Lamoureux
1960 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye again) d'Anatole Litvak
1960 : Les pirates de la nuit (Fury at Smugglers Bay) de John Gilling
1960 : Le boucanier des îles (Il giustiziere dei mari) de Domenico Paolella
1961 : L'île aux filles perdues (Le prigioniere dell'isola del diavolo) de Domenico Paolella
1961 : Les mille et une nuits (Le meraviglie di Aladino) d'H Levin & M Bava
1962 : Les années rugissantes (Anni ruggenti) de Luigi Zampa
1962 : L'aîné des Ferchaux de Jean-Pierre Melville
1963 : Le jeudi (Il giovedi) de Dino Risi
1963 : Frenesia dell'estate de Luigi Zampa
1963 : Haute infidélité (Alta infidelità)n Scandaloso de M Monicelli
1963 : Symphonie pour un massacre de Jacques Deray
1963 : Les monstres (I mostri) de Dino Risi
1963 : Papa playboy (A global affair) de Jack Arnold
1963 : La pupa de Giuseppe Orlandini
1963 : Via Veneto, boulevard du vice (Via Veneto) de Giuseppe Lipartiti
1964 : Les trois visages de la peur (I tre volti della paura) de Mario Bava
1964 : Angélique, marquise des anges de Bernard Borderie
1964 : Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie
1964 : L'amour en quatre dimensions (L'amore in quattro dimensioni) de Gianni Puccini
1964 : Casanova 70 de Mario Monicelli
1965 : Angélique et le roy de Bernard Borderie
1965 : La seconde vérité de Christian-Jaque
1965 : Le tonnerre de Dieu de Denys de La Patellière
1966 : Comment j'ai appris à aimer les femmes de Luciano Salce
1966 : I nostri mariti, « Il marito di Olga » de Luigi Zampa
1966 : Le plus vieux métier du monde,« L'ère préhistorique » de Franco Indovina
1966 : Soleil noir de Denys de La Patellière
1967 : Indomptable Angélique de Bernard Borderie
1967 : Angélique et le sultan de Bernard Borderie
1968 : Les amours de Lady Hamilton de Christian-Jaque
1968 : Une corde, un colt de Robert Hossein
1969 : Une veuve en or de Michel Audiard
1969 : Les baroudeurs (You can't win'em all) de Peter Collinson
1970 : Macédoine de Jacques Scandelari
1970 : Les fantômes de Hurlevent (Nella stretta morsa del ragno) d'Antonio Margheriti
1971 : Le viager de Pierre Tchérnia
1971 : Scandale à Rome (Roma bene) de Carlo Lizzani
1971 : L'amour de gré ou de force (Per amore o per forza) de Massimo Franciosa
1972 : L'appel de la forêt (Call of the wild) de Ken Annakin
1977 : Les Femmes du monde de Georges Farrel (tv)
1978 : Götz von Berlichigen mit der eisermen hand de Wolfgang Liebeneiner
1983 : Jeans tonic de Michel Patient
1997 : La rumbera de Piero Vivarelli
2003 : L'orchestre rouge (Krasnaya kapella) d'Alexandre Aravine (tv)
2009 : Vénus et Apollon de Pascal Lahmani et Tonie Marshall (tv)
2010 : Celles qui aimaient Richard Wagner de Jean-Louis Guillermou
2013 : La famille Katz d'Arnaud Mercadier


Filmographie de Michèle MERCIER
 
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