Nicole MAUREY
 Actrice française
Malgré une glorieuse carrière, partagée entre la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis, Nicole Maurey est rarement citée parmi les plus grandes actrices françaises, à l’image de Corinne Calvet, Capucine ou Leslie Caron. La faute à une filmographie française assez banale et une carrière chaotique. Son entourage loue la modestie et la gentillesse d’une dame de cœur dont la beauté en a fait chavirer plus d’un.
Nicole Arlette Maurey est né à Bois-Colombes, le 20 décembre 1926. Fille cadette d’un père architecte et d’une mère passionnée de théâtre et de littérature, elle est tout d’abord attirée par la danse avant de s'orienter vers le théâtre au Conservatoire national d’art dramatique. Elle débute au théâtre après guerre dans Jeanne et ses Juges de Thierry Maulnier et se montre une ingénue piquante dans Le petit Café de Tristan Bernard, Harvey de Mary Chase mis en scène par Marcel Achard et Vogue la Galère de Marcel Aymé.
De Bresson aux films à costumes
Nicole Maurey aborde le cinéma en 1944 en occupant le premier rôle de Blondine, aimée du nain Pieral dans le seul film d’Henri Mahé à mi-chemin entre fantasmagorie et conte musical. L’échec de cette production l’autorise cependant à paraître dans deux films historiques, Le cavalier noir de Gilles Grangier avec Georges Guétary et Pamela de Pierre Hérain où elle incarne Madame Royale, la fille du roi Louis XVI incarcérée avec son frère dans la prison du Temple. Elle change complètement de registre en incarnant la jeune institutrice dans l’austère C’est grâce à Robert Bresson qu’elle perce au cinéma en jeune institutrice engagée par une mère brisée par la mort de son fils dans l’austère film de Robert Bresson, Le journal d’un curé de campagne, adapté de Georges Bernanos. Ses autres films français se noient dans la médiocrité ambiante en lui donnant comme partenaire Luis Mariano dans Rendez-vous à Grenade, Roger Nicolas dans Le dernier Robin des Bois et Raymond Pellegrin dans Les Compagnes de la nuit, sur la prostitution.
Belle carrière hollywoodienne
Elle décide de franchir l’Atlantique et fait sensation en incarnant Lisa, chanteuse français qui épouse le résistant Bing Crosby dans Le petit Garçon perdu de George Seaton. Cette comédie dramatique conquiert un large public et l’actrice se retrouve adulée par les médias et, courtisée par Hollywood, décroche un contrat de sept ans. Mais Nicole Maurey a le mal du pays et refuse de s’installer définitivement aux USA, préférant des allers-retours entre les deux continents. En France, elle retrouve des rôles en costumes dans les deux fresques historiques de Sacha Guitry, Si Versailles m’était conté où elle est la favorite de Louis XIV, mademoiselle de Fontanges et Napoléon en madame Tallien. Aux États-Unis, elle devient une réfugiée roumaine recherchée par la police dans Le secret des Incas avec Charlton Heston puis Lola, une des sept femmes de Rex Harrison dans Un mari presque fidèle. Ne dédaignant aucun genre, elle tourne le film de guerre Le Brave et le Téméraire de Lewis R. Foster et Mickey Rooney où elle est à nouveau prostituée, le western Violence au Texas avec Jeff Chandler et Fess Parker, le thriller La maison des sept faucons avec Robert Taylor et la comédie Moi et le colonel avec Danny Kaye.
Vedette anglaise et second rôle de télévision
Elle s’installe en Grande Bretagne où elle donne par deux fois la réplique à Richard Todd dans Entrez chez moi sans frapper et Le fauve va frapper et aux deux grands comiques anglais, Alec Guinness dans Le Bouc émissaire et Terry-Thomas dans His and hers. Elle obtient un dernier gros succès dans le film de science-fiction L’invasion des Triffids de Steve Sekely auprès d’Howard Keel puis son parcours cinématographique s’essouffle. À partir des années 60, revenue en France, elle tourne beaucoup pour la télévision dans des séries comme Noëlle aux quatre vents, La Demoiselle d’Avignon où elle est ministre de la joie de vivre, Rouletabille d’Yves Boisset où elle incarne la dame en noir. Elle fait de rares apparitions au cinéma dans Sale temps pour les mouches avec Gérard Barray en San Antonio, Gloria, une chronique des années 1910 et 1920 de Claude Autant-Lara produit par Marcel Dassault et Chanel solitaire de Georges Kaczender, pour sa dernière apparition sur grand écran. Nicole Maurey avait épousé en 1950 le comédien Jacques Gallo dont elle divorce dix ans plus tard, puis Charles Louis de Leusse de 1970 à 1976. Éprise de cinéma jusqu’à la fin de sa vie, cette séduisante et talentueuse actrice, symbole de la french glamour girl, décède à Versailles le 11 mars 2016 à l'âge de 91 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Bing Crosby
1944 : Blondine d’Henri Mahé
1944 : Le cavalier noir de Gilles Grangier
1944 : Pamela de Pierre de Hérain
1948 : La bataille de feu / Les joyeux conscrits de Maurice de Canonge
1950 : Le journal d’un curé de campagne de Robert Bresson
1951 : Rendez-vous à Grenade de Richard Pottier
1952 : Opération Magali de László V. Kish
1952 : Le dernier Robin des Bois d’André Berthomieu
1953 : Les compagnes de la nuit de Ralph Habib
1953 : Le petit garçon perdu (Little lost Boy) de George Seaton
1953 : L’ennemi public N°1 d’Henri Verneuil
1953 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry
1953 : L’œil en coulisses d’André Berthomieu
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Le secret des Incas (The Secret of the Incas) de Jerry Hopper
1954 : Un mari presque fidèle (The constant Husband) de Sidney Gilliat
1955 : Le brave et le téméraire (The Bold and the Brave) de Lewis R. Foster
1956 : Scotland Yard appelle FBI (The Weapon) de Val Guest
1956 : Section des disparus de Pierre Chenal
1956 : Action immédiate de Maurice Labro
1957 : Rogue’s Yarn de Vernon Sewell
1958 : Moi et le colonel (Me and the Colonel) de Peter Glenville
1959 : Le bouc émissaire (The Scapegoat) de Robert Hamer
1959 : Violence au Kansas (The Jayhawkers !) de Melvin Frank
1959 : La maison des sept faucons (The House of the seven Hawks) de Richard Thorpe
1960 : Le démon de midi (High time) de Blake Edwards
1960 : His and hers de Brian Desmond Hurst
1960 : Entrez chez moi sans frapper (Don’t bother to knock) de Cyril Frankel
1962 : L’invasion des Triffids (The Day of the Triffids) de Steve Sekely
1962 : Le fauve va frapper (The very edge) de Cyril Frankel
1964 : Pleins feux sur Stanislas de Jean-Charles Dudrumet
1966 : Sale temps pour les mouches de Guy Lefranc
1976 : Gloria de Claude Autant-Lara
1981 : Chanel solitaire (Coco Chanel) de George Kaczender

Télévision :
1963 : Avatar de Roger Iglesis
1965 : Le Cadeau des Enfants de Robert Valey
1966 : Rouletabille, Le Parfum de la Dame en noir d’Yves Boisset
1966 : La Morale de l’Histoire de Claude Dagues
1967 : Champion House de James Gatward
1970 : La quatrième Dimension d’Henri Spade
1970 : Noëlle aux quatre Vents d’Henri Colpi
1971 : Mon seul amour de Robert Guez
1972 : La Demoiselle d’Avignon de Michel Wyn
1972 : Joseph Balsamo d’André Hunebelle
1972 : L’étrange trépas de Monsieur de la Pivardière de Jean-Pierre Decourt
1972 : Le Grillon du foyer de Jean-Paul Carrère
1972 : La Vie et la Passion de Dodin-Bouffant d’Edmond Tiborovsky
1973 : Le Provocateur de Bernard Toublanc-Michel
1973 : Les Nuits de la colère de Jean-Paul Carrère
1973 : Une atroce petite musique de Georges Lacombe
1973 : Marie Dorval de Pierre Badel
1973 : Le Feu sous la Neige de Pierre Joulia
1973 : Les Écrivains de Robert Guez
1973 : Lucien Leuwen de Claude Autant-Lara
1974 : La Passagère d’Abder Isker
1976 : Comme du bon pain de Philippe Joulia
1977 : La Lune Papa de Jean-Paul Carrère
1980 : La Vie des autres, Le Secret de Valincourt d’Emmanuel Fonlladosa
1983 : Marianne, une étoile pour Napoléon de Marion Sarraut
1986 : Catherine, il suffit d’un amour de Marion Sarraut
1986 : Coulisses de Pierre Goutas
1994 : Placé en garde à vue de Marco Pauly, Marion Sarraut
1997 : Le grand Batre de Laurent Carcélès


Filmographie de Nicole MAUREY
 
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