Marcel MAUPI
 Acteur français
Sa petite stature et son aspect malingre n'empêcheront pas Marcel Maupi d'affronter les feux de la rampe. Et c'est à Toulon qu'il se produit sur les scènes de music-hall, aux côtés d'un certain Raimu, qui devient son grand ami et son protecteur. Le grand homme passe parfois ses nerfs sur Môssieur Maupi, mais ne manque jamais de lui obtenir des rôles.
Marcel Louis Alexandre Barberin, dit Maupi, naît à Marseille le 6 novembre 1881. Son père Raymond est employé et sa mère ménagère. En plus du music-hall, il s'essaie au théâtre au début des années 1930 et joue, bien sûr, dans la Fanny de Marcel Pagnol, en 1931, dans une mise en scène du grand Harry Baur, mais aussi dans la pièce de Charles Méré, Un homme du Nord, au théâtre Marigny. Il tâte aussi de l'opérette et paraît dans Les bootlegers de Nino et Manuel Rosenthal avec Max Moutia.
Le souffre-douleur du grand Raimu
Mais c'est au cinéma que ce Marseillais se fait connaître. Marcel Maupi y fait partie, avec Raimu, Fernand Charpin, Édouard Delmont, Charles Blavette, Alida Rouffe ou Milly Mathis, de cette savoureuse compagnie de comédiens méridionaux dont l'assent met du soleil dans ces films provençaux où souffle le mistral et où chantent les cigales. Et d'abord, à tout seigneur tout honneur, ceux de Marcel Pagnol qui les réalise ou les inspire, qui trouve toujours un rôle, même éphémère, pour Maupi dans Marius d'Alexander Korda, Fanny de Marc Allégret et César de Pagnol lui-même, il est Innocent Magniapan, le mémorable chauffeur du ferry-bôate, menteur comme un journal, puis il est barman dans Le Schpountz et encore Barnabé dans La femme du boulanger ou le commis du bazar dans La fille du puisatier.
Le méridional incontournable
Dès que l'action d'un film prévoit un Méridional malin ou se passe en Provence, on fait appel à Marcel Maupi. Par exemple dans l'œuvre provençale d'André Hugon, qui, en même temps que Pagnol, découvre la beauté aride du maquis et toute la poésie d'un Midi pris sur le vif. C'est Gaspard de Besse d'après Jean Aicard, avec Antonin Berval dans le rôle titre et Maupi dans celui de Tirebouchon. C'est aussi Tastevin dans le Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard, d'après Alphonse Daudet, avec l'hénaurme Raimu dans la défroque du chasseur de lions, qui incarne encore, dans L'étrange Monsieur Victor de Jean Grémillon, ce respectable commerçant toulonnais, et chef de bande, mais aussi patron de Rémi, interprété par Maupi. Il incarne aussi l'aventurier malin des Pirates du Rail où il apprend à une bande de chinois à jouer à la belote avec l'accent, l'Équipage dans l'adaptation par Marc Allégret de L'Arlésienne, toujours d'après Daudet, mais aussi un aubergiste dans La chèvre d'or de René Barberis, d'après l'écrivain et poète provençal Paul Arène, sans parler de sa participation au Gardian de Jean de Marguenat, d'après Jean Aicard, avec Tino Rossi.
Pittoresque second rôle
Mais on trouve aussi Marcel Maupi sous d'autres cieux, dans des rôles qui n'ont de méridional que l'accent de leur titulaire. Le voilà ainsi sous-préfet dans La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda, inspecteur dans la première version parlante de Roger la honte de Gaston Roudès, ou, au contraire, mauvais garçon, sous le nom, ce qui est un comble, de Grand Salé, dans Le secret d'une nuit de Félix Gandéra. Mais Maupi, le plus souvent, est privé d'identité et se contente d'être l'homme au panama dans Mauvaise graine de Billy Wilder, avec Danielle Darrieux, le garçon d'hôtel dans Le cavalier Lafleur de Pierre-Jean Ducis, un copain dans La belle équipe de Julien Duvivier ou encore le jardinier dans Le Président Haudecour de Jean Dréville. Campant des silhouettes plus que des vrais rôles jusqu'à la fin de sa vie, il est maître de ballet dans Une nuit à Tabarin, contremaître dans Le Signal rouge et pharmacien dans L'École buissonnière de Jean-Paul Le Chanois, son dernier rôle à l'écran au terme d'une carrière riche d'une centaine de films. Résumer sa présence excentrique à la protection de Raimu est très réductrice tant il a marqué de son empreinte des dizaines de films sans le grand Jules. Marcel Maupi qui ne s'est jamais marié, s'éteint à Antibes, le 4 janvier 1949, deux ans après la disparition de son cher Raimu. Il est enterré au cimetière Pasteur de Bagnolet, tout comme Alida Rouffe ou Fernand Charpin, inhumés en région parisienne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Raimu
1927 : Mon Paris d'Albert Guyot
1927 : Le sous-marin de cristal de Marcel Vandal
1930 : Maison de danses de Maurice Tourneur
1931 : Mam'zelle Nitouche de Marc Allégret
1932 : Fanny de Marc Allégret
1932 : La merveilleuse journée de Robert Wyler & Yves Mirande
1932 : Roger la honte de Gaston Roudès
1932 : La dame de chez Maxim's d'Alexander Korda
1932 : Plaisirs de Paris d'Edmond T. Gréville
1932 : Le picador de Jaquelux
1932 : Mirages de Paris de Fédor Ozep
1932 : Toboggan d'Henri Decoin
1933 : D'amour et d'eau fraîche de Félix Gandéra
1933 : Le sexe faible de Robert Siodmak
1933 : Le maître des forges de Fernand Rivers
1933 : The first offense d'Herbert Mason
1934 : Tartarin de Tarascon de Raymond Bernard
1934 : Minuit place Pigalle de Roger Richebé
1934 : Le cavalier Lafleur de Pierre-Jean Ducis
1934 : La Prison de Saint-Clothaire de Pierre-Jean Ducis
1934 : Dactylo se marie de René Pujol & Joe May
1934 : Mauvaise graine de Billy Wilder
1934 : Le chéri de sa concierge de Guarino Glavany
1934 : Le secret d'une nuit de Félix Gandéra
1935 : Ferdinand le noceur de René Sti
1935 : Gaspard de Besse d'André Hugon
1935 : Coup de vent de Jean Dréville
1936 : Le mioche de Léonide Moguy
1936 : La course à la vertu de Maurice Gleize
1936 : César de Marcel Pagnol
1936 : Les jumeaux de Brighton de Claude Heymann
1936 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Léo Joannon
1936 : La belle équipe de Julien Duvivier
1936 : L'ange du foyer de Léon Mathot
1937 : À Venise, une nuit de Christian-Jaque
1937 : Un scandale aux galeries de René Sti
1937 : Les pirates du rail de Christian-Jaque
1937 : Les rois du sport de Pierre Colombier
1937 : L'étrange monsieur Victor de Jean Grémillon
1937 : Balthazar de Pierre Colombier
1937 : Le Schpountz de Marcel Pagnol
1938 : Noix de coco de Jean Boyer
1938 : La femme du boulanger de Marcel Pagnol
1938 : Le dompteur de Pierre Colombier
1938 : Les nouveaux riches d'André Berthomieu
1938 : Hercule d'Alexandre Esway
1939 : Le roi des galéjeurs de Fernand Rivers
1939 : Angelica (Rosa di sangue) de Jean Choux
1939 : Campement treize de Jacques Constant
1939 : Le président Haudecour de Jean Dréville
1939 : Dernière jeunesse de Jeff Musso
1939 : Berlingot et compagnie de Fernand Rivers
1940 : La fille du puisatier de Marcel Pagnol
1940 : Ceux du ciel d'Yvan Noé
1940 : Untel Père et Fils de Julien Duvivier
1940 : Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur
1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret
1941 : Premier rendez-vous d'Henri Decoin
1941 : Le dernier des six de Georges Lacombe
1941 : Caprices de Léo Joannon
1941 : Le Dernier des Six de Georges Lacombe
1941 : Premier bal de Christian-Jaque
1941 : Croisières sidérales d'André Zwoboda
1941 : L'Arlésienne de Marc Allégret
1942 : Le bienfaiteur d'Henri Decoin
1942 : La fausse maîtresse d'André Cayatte
1942 : La chèvre d'or de René Barberis
1943 : Malaria de Jean Gourguet
1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
1944 : La fiancée des ténèbres de Serge de Poligny
1944 : Au petit bonheur de Marcel L'Herbier
1944 : Le roi des resquilleurs de Jean Devaivre
1945 : Le gardian de Jean de Marguenat
1945 : Les gueux au paradis de René Le Hénaff
1945 : L'aventure de Cabassou de Gilles Grangier
1945 : Une femme coupée en morceau d'Yvan Noé
1946 : Le voleur se porte bien de Jean Loubignac
1946 : Fausse identité d'André Chotin
1946 : Parade du rire de Roger Verdier
1946 : Le mariage de Ramuntcho de Max de Vaucorbeil
1947 : Une nuit à Tabarin de Carl Lamac
1947 : Colomba d'Emile Couzinet
1947 : La vie est un rêve de Jacques Séverac
1948 : Deux amours de Richard Pottier
1948 : Le signal rouge d'Ernst Neubach
1948 : L'école buissonnière de Jean-Paul Le Chanois


Filmographie de Marcel MAUPI
 
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