Félix MARTEN
 Acteur et chanteur français
Avec sa haute stature, son physique viril et sa belle fossette, Félix Marten a parfaitement illustré le héros de série noire à la française très en vogue dans les années cinquante. Chanteur à textes à la voix chaude, il a poursuivi parallèlement sa carrière sur scène et à l’écran.
Félix Marten, de son nom complet Félix Paul Gabriel Marten voit le jour à Remagen en Allemagne, le 29 octobre 1919. Croisement d’un horticulteur finnois et d’une gitane, il s’installe avec ses parents dans la région parisienne à Cachan pour fuir le nazisme. Adolescent, il préfère la boxe et la chanson aux études et exerce des petits boulots à partir de l’âge de 15 ans comme manutentionnaire, vendeur, marin-pompier, marchand de tapis ou docker.
Premiers pas comme chanteur
Sur le conseil d’amis, Félix Marten décide à 20 ans de s’inscrire aux cours dramatiques de Charles Dullin mais il est réquisitionné comme STO en Allemagne lorsque la guerre éclate. Après plusieurs années, il revient en France et se produit dans des cabarets où il imite Fernandel. Bien ancré dans la tradition de la chanson française issue de l’existentialisme, il se produit aux Deux Ânes, à Bobino, à l’Olympia puis en Province et en Extrême-Orient pour les troupes basés en Indochine. Remarqué par Édith Piaf, il vit une liaison de quelques mois avec elle en 1958. Elle lui promet une brillante carrière et le jeune chanteur se construit un répertoire qui va de la chanson populaire La Marie-vison au parodique T’es moche ou la romance T’est bien la plus la. À cette époque, il essaie plusieurs noms d'artiste comme Pierre Alma, Jean de Vix ou Fredo, avant de reprendre son vrai nom en 1958.
Le héros de série noire
Sa carrière cinématographique débute par un petit rôle en 1946 dans Rêves d’Amour, une biographie de Franz Liszt interprété par Pierre Richard-Willm. Il conseille à Henri IV d’éviter tout déplacement dans Si Paris nous était conté. Il accompagne le pêcheur d’éponge Jean Marais dans Goubbiah mon amour et Dany Carrel dans son Escapade avec Louis Jourdan, puis joue les gigolos auprès de Viviane Romance dans le médiocre Pitié pour les Vamps. Il trouve son véritable emploi dans le film noir avec Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle auprès de Jeanne Moreau et Lino Ventura. Plein de charme et d’assurance, il a de belles partenaires comme Michèle Morgan dans Maxime, Antonella Lualdi dans Délit de Fuite, Martine Carol dans Nathalie, agent secret ou En plein Cirage, Michèle Mercier dans Le Saint mène la danse, Magali Noël dans Dans la Gueule du Loup, Pascale Petit dans L’Affaire d’une nuit (à confirmer), Annie Girardot dans La Bonne Soupe ou Estella Blain dans La Corde au Cou. Il fait des incursions dans le cinéma international en Allemagne avec Le Baron Tzigane, en Italie avec Le Bluffeur (où il est surnommé Milord), La Baronne s’en balance ou Tilt à Bangkok.
Partenaire de Jean Gabin
Le cinéma qu’il affectionne est en perte de vitesse à la fin des années soixante. Le seul survivant de ce cinéma à la papa est Jean Gabin auquel il donne par trois fois la réplique. Caïd de la pègre dans Le Pacha de Georges Lautner face au commissaire Joss, il est le bras droit d’un trafiquant de drogue dans La Horse de Pierre Granier-Deferre et un flic très voyant dans Le Tueur de Denys de La Patellière. Puis sa carrière dégringole. Il fait des apparitions dans des séries télévisées comme Le Comte Yoster a bien l’honneur, Le Temps des As, La Folie des Bêtes ou Le Trésor des Hollandais et figure dans la trilogie créole de Christian Lara. Il se perd dans des films pseudo-érotiques comme Les Raisins de la Mort de l’ineffable Jean Rollin ou Baby Cat de Pierre Unia. Il fait une apparition dans la peau du mafioso Raymond Leprince dans La Rumba de Roger Hanin. Claude Lelouch lui rend hommage en intégrant dans Il y a des jours et des Lunes un scopitone de la chanson La Rigolade qu’il avait tourné pour lui en 1961. Il réapparaît sur scène pour un ultime tour de chant au Casino de Paris en 1989. Félix Marten a été marié et divorcé deux fois. À partir des années soixante-dix, il partage la vie de Fabienne Godard qui sera près de lui jusqu’à la fin de sa vie. Il succombe à une embolie pulmonaire le 20 novembre 1992 à Saint-Cloud à l’âge de 73 ans. Son dernier téléfilm, L’Affaire Seznec d’Yves Boisset est diffusé après son décès.


FILMOGRAPHIE :

Avec Martine Carol
et Henri Decoin
1946 : Rêves d’amour de Christian Stengel
1954 : L'Œil en Coulisses d’André Berthomieu
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : Goubbiah, mon amour de Robert Darène
1956 : Pitié pour les Vamps de Jean Josipovici
1956 : Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle
1957 : Escapade de Ralph Habib
1958 : Maxime d’Henri Verneuil
1958 : Délit de fuite de Bernard Borderie
1959 : Le Saint mène la danse de Jacques Nahum
1959 : Nathalie, Agent secret d’Henri Decoin
1960 : Le Huitième Jour de Marcel Hanoun
1960 : L’Affaire d’une Nuit d’Henri Verneuil
1961 : Dans la Gueule du Loup de Jean-Charles Dudrumet
1961 : En plein Cirage de Georges Lautner
1962 : Le Baron Tzigane (Der Zigeunerbaron) de Kurt Wilhelm
1963 : Le Roi des Montagnes de Willy Rozier
1964 : Le Bluffeur de Sergio Gobbi
1964 : La Bonne Soupe de Robert Thomas
1964 : La Baronne s'en balance (La Vedovella) de Sergio Siano
1965 : La Corde au cou de Joseph Lisbona
1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1966 : Tilt à Bangkok (Ray Master, l'inafferrabile) de Vittorio Sala
1968 : Le Pacha de Georges Lautner
1969 : Le Temps des Loups de Sergio Gobbi
1970 : La Horse de Pierre Granier-Deferre
1972 : Le Tueur de Denys de La Patellière
1972 : La Guerre des Espions de Jean-Louis Van Belle
1978 : Coco la Fleur, Candidat de Christian Lara
1978 : Les Raisins de la Mort de Jean Rollin
1979 : Vivre libre ou mourir de Christian Lara
1983 : Adieu Foulards de Christian Lara
1983 : Baby Cat de Pierre Unia
1986 : La Rumba de Roger Hanin
1989 : Il y a des jours... et des lunes de Claude Lelouch

Télévision :
1958 : Week-end surprise d’André Leroux
1962 : Vincent Scotto d’Henri Spade
1969 : Le Trésor des Hollandais de Philippe Agostini
1969 : La Nuit du Carrefour de François Villiers
1970 : Le Comte Yoster a bien l’honneur de Michael Braun
1972 : Alexandre Bis (Alexander Zwo) de Franz Peter Wirth
1974 : La Folie des Bêtes de Fernand Marzelle
1974 : Mort au Jury de Jean Cabin-Maley
1974 : Le Temps des As de Claude Boissol
1983 : Vichy dancing de Léonard Keigel
1993 : L'Affaire Seznec d’Yves Boisset


Filmographie de Félix MARTEN
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs M > Contact