Mary MARQUET
 Actrice française
En raison de sa voix forte et de sa grande taille, Mary Marquet était destinée aux rôles tragiques et romantiques. Pensionnaire de la Comédie française, elle s'est affranchie de ses rôles de grands personnages historiques pour glisser vers les prestations comiques avant d'être reconnue âgée pour quelques prestations mémorables à la télévision.
Petite fille de Delphine Marquet de la Comédie Française, nièce de Louise Marquet, danseuse étoile, fille des comédiens Marcel Marquet et Louise Loisel, Micheline voit le jour le 14 avril 1895, à Saint-Pétersbourg en Russie où ses parents ont signé contrat. Au début du vingtième siècle, la famille Marquet revient s'installer à Paris. En 1909, sous le nom de Mary Marquet, la jeune fille fait ses débuts sur scène à Marseille, aux côtés de ses parents, dans Anthony, une pièce d'Alexandre Dumas Père. En 1915, la jeune comédienne est engagée par Sarah Bernhardt pour jouer dans son théâtre parisien La tour de Nesles. Elle interprète ensuite pour plus de deux cents représentations le jeune Duc de Reichstadt, L'aiglon d'Edmond Rostand. C'est un triomphe et Mary affiche ouvertement sa liaison avec le génial auteur.
La Comédie française
En 1921, elle divorce de son premier mari, le comédien Maurice Escande, pour suivre son nouvel amour Firmin Gémier au Théâtre Antoine. De cette rencontre naîtront des créations de pièces de Claude Farrère et de Pierre Frandaie. En 1923, elle fait son entrée à la Comédie Française et en devient Sociétaire cinq ans plus tard. Pendant plus de deux décennies, Mary y sert les plus grands auteurs de la littérature française. Parallèlement, Mary travaille au Théâtre Français. Très accaparée par la scène, Mary Marquet néglige le cinéma. Mis à part quelques films muets dont le dernier film de Sarah Bernhardt, La voyante, elle apparaît en 1933 dans Sapho de Léonce Perret et, en 1939, dans Les perles de la couronne de Sacha Guitry, et ce malgré un mariage éclair et tumultueux avec l'acteur Victor Francen.
Un parcours troube sous l'occupation
Pendant les hostilités, Mary Marquet continue à se produire au théâtre. Elle donne également deux cents récitals de poésie et comme beaucoup d'autres comédiens de l'époque, participe aux manifestations mondaines organisées par la puissance occupante. En 1943, elle intervient en vain pour empêcher son fils, François qu'elle a eu avec l'acteur Firmin Gémier, d'être déporté pour fait de résistance. Il meurt à Buchenwald en janvier 1944. Elle est emprisonnée cinq mois à la Libération mais aucune charge n'est retenue contre elle. La comédienne ne retrouve les planches qu'en 1946 dans des théâtres de boulevard. Elle réapparaît sur les écrans en 1949, pour Le 84 prend des vacances de Léo Joannon avec Rellys. Par la suite, la tragédienne se mue en actrice comique. Sa prestance et son mètre quatre-vingts en font une comédienne de composition parmi les plus demandées pour les vingt-cinq ans à venir. Parmi ses rôles les plus marquants, nous pouvons citer la Marquise de Maintenon dans Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry, la reine mère Elisabeth de Moldavie dans Arsène Lupin contre Arsène Lupin, la mère supérieure dans La grande vadrouille de Gérard Oury avec Louis de Funès et Bourvil, la vieille duchesse dans La merveilleuse visite de Marcel Carné et la mère de Casanova pour les aventures amoureuses du célèbre libertin vénitien réalisées par Federico Fellini.
Populaire à la télévision
Mary Marquet tourne aussi pour la télévision des dramatiques et des séries. Elle obtient ainsi un regain de popularité grâce à La Visite de la vieille Dame d'Alberto Cavalcanti ou Lucien Leuwen de Claude Autant-Lara, adapté de Stendhal ainsi que des épisodes des Cinq dernières minutes avec Raymond Souplex ou Les enquêtes du commissaire Maigret avec Jean Richard où elle peut cabotiner et claironner avec flamboyance. Son ironie parfois acerbe et son humour sont présents dans son autobiographie Ce que j'ose dire parue aux éditions Jean Dullis. Après une vie faite de tragédie mais aussi d'éclatants succès, la Grande Dame du théâtre et de l'écran s'éteint le 29 août 1979, à Paris, victime d'une crise cardiaque. Mary Marquet est inhumée au cimetière de Montmartre.


FILMOGRAPHIE :

Avec Victor Francen
1913 : De medeminaars d'Alfred Machin (cm)
1913 : Les frères ennemis d'Henri Pouctal (cm)
1914 : Dévouement fraternel de René Leprince (cm)
1915 : Sacrifice fraternel de René Leprince (cm)
1916 : Dalila de Léonce Perret
1917 : La petite du sixième de René Hervil & Louis Mercanton
1922 : La ferme du Choquart de Jean Kemm
1923 : La voyante de Léon Abrams & Louis Mercanton
1933 : Sapho de Léonce Perret
1937 : Les perles de la couronne de Sacha Guitry et Christian-Jaque
1949 : Le 84 prend des vacances de Léo Joannon
1949 : Interdit au public de Fred Pasquali
1950 : Foyer perdu de Jean Loubignac
1951 : Drôle de noce de Léo Joannon
1951 : Piédalu fait des miracles de Jean Loubignac
1951 : Un jour avec vous de Jean-René Legrand
1952 : Minuit quai de Bercy de Christian Stengel
1952 : Lettre ouverte d'Alex Joffé
1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1954 : Le secret de sœur Angèle de Léo Joannon
1955 : Paris canaille / Paris coquin de Pierre Gaspard- Huit
1955 : Les hommes en blanc de Ralph Habib
1956 : La loi des rues de Ralph Habib
1956 : Nuit blanche et rouge à lèvres de Robert Vernay
1958 : Drôle de phénomènes de Robert Vernay
1960 : Au voleur ! de Ralph Habib
1961 : Landru de Claude Chabrol
1962 : Nous irons à Deauville de Francis Rigaud
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d'Edouard Molinaro
1962 : Chéri de François Châtel (tv)
1965 : La vie de château de Jean-Paul Rappeneau
1965 : Les combinards de Jean-Claude Roy
1966 : Le jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
1966 : La grande vadrouille de Gérard Oury
1967 : Des garçons et des filles d'Etienne Périer
1967 : Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud
1968 : Phèdre de Pierre Jourdan
1968 : Bruno, l'enfant du dimanche de Louis Grospierre
1971 : La visite de la vieille dame d'Alberto Cavalcanti (tv)
1973 : La merveilleuse visite de Marcel Carné
1973 : Par ici la monnaie / Les démerdards de Richard Balducci
1973 : Le polygame de Maurice Jacquin
1973 : Lucien Leuwen de Claude Autant-Lara (tv)
1974 : Le mouton enragé de Michel Deville
1974 : Casanova (Il Casanova di Federico Fellini ) de Federico Fellini
1974 : Paul et Virginie de Pierre Gaspard-Huit (tv)
1975 : Le malin plaisir de Bernard Toublanc-Michel
1975 : Opération Lady Marlène de Robert Lamoureux
1976 : Une fille cousue de fil blanc de Michel Lang


Filmographie de Mary MARQUET
 
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