Philippe March, de son vrai nom Aimé de March est né le 11 décembre 1924 à Fresnes-en-Woëvre dans la Meuse. Il vient par hasard au cinéma en 1958 où il est l’un des invités d’une soirée dans Julie la Rousse de Claude Boissol. Pendant toutes les années soixante, il tourne sous son vrai nom dans des apparitions assez fugitives.
Des rôles fugitifs
Philippe March est ainsi un gentilhomme dans Le Bossu d’André Hunebelle, le truand Petit Jeannot dans Classe tous risques de Claude Sautet, un journaliste dans Le Président d’Henri Verneuil, un douanier dans Le Cave se rebiffe de Gilles Grangier, un barman dans L’Affaire Nina B. de Robert Siodmak, Toussaint Colonna dans Horace 62, le comte de Wardes dans Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie, un directeur d’hôtel dans Les Pieds-Nickelés et un gangster dans La Grosse Caisse d’Alex Joffé. Il tient le rôle de Jean, ami de Maurice Faugel (Serge Reggiani) dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville. Il tourne deux films en Europe de l’Est, Les Murs d’Andras Kovacs et Sirocco d’Hiver du grand Miklos Jancso. Malgré la brièveté de ses prestations, on remarque aisément sa distinction et son phrasé particulier dans chacune de ses apparitions.
La consécration avec José Giovanni et Gérard Blain
En 1970, José Giovanni lui confie le rôle de le témoin capital recherché par Lino Ventura et Marlène Jobert et un groupe de tueurs parmi lesquels Michel Constantin dans Dernier domicile connu. Pour l’occasion, l’acteur adopte le pseudonyme de Philippe March. Comédien discret, sobre mais très efficace, on le retrouve dans des rôles de complément comme le vendeur dans La Peau de Torpédo de Jean Delannoy où il retrouve Michel Constantin, le Professeur, incarcéré auprès de Paul Crauchet dans Où est passé Tom ? de José Giovanni et le médecin psychiatre chargé d’examiner Fabio Testi dans Le Tueur de Denys de La Patellière. Philippe March occupe pour la première fois la tête d’affiche dans Les Amis, la première réalisation de Gérard Blain. Il y incarne Philippe, un imprimeur quadragénaire, marié et sans enfant qui se prend de passion pour un adolescent de 16 ans délaissé par sa mère divorcée. Le film aborde l’homosexualité avec tact et sensibillité et permet à Philippe March d’obtenir le prix Jules Berry en 1972.
Des apparitions télévisées
Philippe March a également fait quelques apparitions pour la télévision. Il joue un des rôles principaux, celui de Sainclair dans Le Parfum de la dame en noir d’Yves Boisset, monsieur Baxter dans la série culte Noëlle aux quatre vents d’Henri Colpi, écrit par Dominique Saint-Alban, Lehmann dans l’épisode Le Prince Radoczi des Évasions célèbres réalisé par Karoly Makk et dans la pièce La Poulette aux Œufs d’Or de Robert Thomas dans le cadre d’Au Théâtre ce soir. Moins présent dans la deuxième moitié des années soixante-dix, il est directeur dans L’Assassin musicien de Benoit Jacquot, l’homme qui partage son compartiment avec Marie-José Nat dans Le passé simple de Michel Drach, le propriétaire de la belle villa dans Sale rêveur de Jean-Marie Périer et l’éditeur dans C’est encore loin l’Amérique ? de Roger Coggio qui constitue son dernier rôle à l’écran. Atteint d’une tumeur au cerveau, Philippe March s’éteint dans son domicile du 16e arrondissement de Paris, le 12 juillet 1980. Il n'avait que 55 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Yann Favre
1959 : Le Bossu d’André Hunebelle
1960 : Classe tous risques de Claude Sautet
1961 : Le Président d’Henri Verneuil
1961 : Le cave se rebiffe de Gilles Grangier
1961 : L'Affaire Nina B. de Robert Siodmak
1961 : Les Moutons de Panurge de Jean Girault
1961 : Les Trois Mousquetaires, Les Ferrets de la reine de Bernard Borderie
1962 : Horace 62 d’André Versini
1962 : Le Diable et les Dix Commandements de Julien Duvivier
1962 : Le Doulos de Jean-Pierre Melville
1964 : Les Pieds Nickelés de Jean-Claude Chambon
1965 : La Grosse Caisse d’Alex Joffé
1966 : Tué à froid (Uccideva a freddo) de Guido Celano
1966 : Le congrès s'amuse (Der Kongres amusiert sich) de Geza Von Radvanyi
1966 : Rouletabille, Le parfum de la dame en noir d’Yves Boisset (tv)
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1967 : La Blonde de Pékin de Nicolas Gessner
1968 : Les Murs (Falak) d’Andras Kovacs
1969 : Sirocco d’hiver (Sirokko) de Miklós Jancsó
1969 : Dimanche des Rameaux (Viraguasarnap) d’Imre Gyöngyössy
1970 : Dernier Domicile connu de José Giovanni
1970 : Noële aux quatre vents d’Henri Colpi (tv)
1970 : La Peau de Torpedo de Jean Delannoy
1971 : Où est passé Tom ? de José Giovanni
1971 : Les Amis de Gérard Blain
1972 : Le Tueur de Denys de la Patellière
1972 : Les Évasions célèbres, Le Prince Rakoczi de Karoly Makk (tv)
1973 : Brève rencontre à Paris (Two People) de Robert Wise
1975 : Marie-Antoinette de Guy-André Lefranc (tv)
1975 : Le Secret des Dieux de Guy-André Lefranc (tv)
1976 : Portrait de province en rouge (Al piacerte di reverderla) de Marco Leto
1976 : L'Assassin musicien de Benoît Jacquot
1976 : Bestialité (Bestialità) de Peter Skerl
1977 : Le Passé simple de Michel Drach
1977 : Au bout du printemps de Bernard Dubois (tv)
1978 : Sale rêveur de Jean-Marie Périer
1978 : Once in Paris (Once in Paris) de Frank D. Gilroy
1980 : Charlotte dis à ta mère que je l'aime d’Aly Borgini
1980 : C'est encore loin l'Amérique ? de Roger Coggio
Filmographie de Philippe MARCH