Jean MARCHAT
 Acteur et metteur en scène français
Avant tout acteur de théâtre, Jean Marchat a été un jeune premier séduisant avant de se spécialiser dans des rôles peu sympathiques. Parallèlement à sa prestigieuse carrière théâtrale, il laisse un bilan cinématographique très honorable malgré un style directement inspiré de la scène, jalonnée de personnages aussi romantiques qu’ombrageux dans une cinquantaine de films.
Jean Marchat, né le 8 juin 1902 à Grigny en banlieue lyonnaise d’un père cheminot qui emmène sa famille à Paris. Le jeune Jean y poursuit ses études secondaires et travaille dans une banque. Attiré par la scène, il suit les cours de théâtre de Charles Dullin et devient élève au Conservatoire national d'art dramatique de Paris où il a pour collègues Louis Seigner et Georges Chamarat. Il décroche le premier prix.
Un grand acteur de théâtre
Il joue les jeunes premiers dans la maison de Molière jouant un fougueux Britannicus de Racine, Les trois Henry d’André Lang et Moi de Labiche. En 1931 en désaccord avec la direction de la Comédie Française, il démissionne et s’associe avec son ami Marcel Herrand pour fonder le Rideau de Paris au sein du théâtre des Mathurins. Son jeu subtil, son élégance, sa présence scénique et sa voix souple lui permettent d’interpréter des personnages très divers allant du répertoire classique aux œuvres plus contemporaines comme Mademoiselle de Paname de Marcel Achard, Je vivrai un grand amour de Steve Passeur, Noces de sang de Garcia Lorca, Le Malentendu d’Albert Camus ou Morts sans sépulture de Jean-Paul Sartre. Inlassable chercheur de jeunes auteurs, Jean Marchat a fondé avec Marcel Herrand le Festival d’Angers, dont il assura la direction jusqu’en 1951, un an avant la disparition de son associé. Il réintègre la Comédie-Française en 1953 et en devient sociétaire l’année d’après. Il assure plusieurs mises en scène de pièces d’André Gide, Racine ou Corneille dans la Grande Maison.
Des notables peu sympathiques
Il débute au cinéma en 1930 dans Le poignard malais de Roger Goupillères, une histoire d’assassinat avec Gaby Basset. Il promène sa silhouette de jeune premier dans Partir de Maurice Tourneur, Échec et mat où il simule le meurtre de son ami Jean-Pierre Aumont, la comédie Le Cas du docteur Brenner de Jean Daumery où il est emprisonné pour excercice illégal de la médecine et La Marche nuptiale de Mario Bonnard. Il participe juste avant la guerre à Remorques où il campe le mari détestable de Michèle Morgan. Il quitte les premiers rôles pour des personnages de notables, d’espions, de maris trompés de plus en plus antipathiques. Il est l’ingénieur qui courtise Élina Labourdette dans Le pavillon brûle, l’aristocrate arrogant Hubert de Rozan tué par Pierre Blanchar dans Pontcarral, colonel d’Empire de Jean Delannoy, le séducteur de Gaby Morlay, femme de médecin dans Mensonges, laissant sa maîtresse croupir en prison à sa place. Il tourne une seule scène des Dames du bois de Boulogne sous la direction de Robert Bresson. Plus sympathique, il incarne Saint-Exupéry dans la biographie de Mermoz de Louis Cuny, Philippe d’Orléans dans Le Bossu aux côtés à nouveau de Pierre Blanchar et le mari compréhensif de Michèle Philippe repentante après son escapade avec un alpiniste (Michel Auclair) dans L’Aiguille rouge. Dans la fresque historique de Sacha Guitry Napoléon, il campe le général Bertrand, le compagnon de Napoléon à Saint Hélène interprété par Raymond Pellegrin.
Doublage et télévision
Celui qui a toujours préféré le théâtre à l’écran termine sa carrière au cinéma en jouant un archevêque dans Le miracle des loups d'André Hunebelle et un avocat dans A couteaux tirés de Charles Gérard. Il consacre une partie de sa carrière au doublage en prêtant sa voix notamment à Robert Donat, James Mason, Cary Grant où Spencer Tracy et participe à une dizaine de téléfilms dont une belle adaptation d’Eugénie Grandet par le spécialiste balzacien Maurice Cazeneuve ou de séries télévisées dont plusieurs retransmissions de spectacles de la Comédie-Française, un épisode des Cinq dernières minutes et Trois garçons, une fille dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir. Jean Marchat est décédé à 64 ans le 2 octobre 1966 d’une embolie pulmonaire à Neuilly-sur-Seine. Il repose au cimetière de Montfort-l’Amaury dans les Yvelines.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jacques Charron
1930 : Le Poignard malais de Roger Goupillières
1931 : Partir de Maurice Tourneur
1931 : Échec et mat de Roger Goupillières
1932 : Au nom de la loi de Maurice Tourneur
1932 : Le Cas du docteur Brenner de Jean Daumery
1932 : Chair ardente de René Plaissetty
1935 : La Marche nuptiale de Mario Bonnard
1935 : Marie des Angoisses de Michel Bernheim
1939 : Remorques de Jean Grémillon
1941 : Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli
1941 : Croisières sidérales d’André Zwobada
1942 : Mermoz de Louis Cuny
1942 : Pontcarral, colonel d’empire de Jean Delannoy
1942 : L'Appel du bled de Maurice Gleize
1943 : Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson
1943 : Le Bossu de Jean Delannoy
1943 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier
1946 : Mensonges de Jean Stelli
1946 : Le Château de la dernière chance de Jean-Paul Paulin
1946 : Le Mystérieux Monsieur Sylvain de Jean Stelli
1948 : Trois garçons, une fille de Maurice Labro
1948 : Le Mystère Barton de Charles Spaak
1949 : La Souricière d’Henri Calef
1950 : Véronique de Robert Vernay
1950 : L'Aiguille rouge d’Emil-Edwin Reinert
1950 : Ombre et Lumière d’Henri Calef
1950 : La Passante de Henri Calef
1951 : Ils étaient cinq de Jack Pinoteau
1951 : Les Quatre Sergents du Fort Carré d’André Hugon
1952 : La Jeune Folle d’Yves Allégret
1953 : L'Ennemi public numéro un d’Henri Verneuil
1953 : Zoé de Charles Brabant
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : Cherchez la femme de Raoul André
1955 : La Rue des bouches peintes de Robert Vernay
1955 : Les Indiscrètes de Raoul André
1955 : Les Nuits de Montmartre de Pierre Franchi
1955 : Mademoiselle de Paris de Walter Kapps
1956 : Eugénie Grandet de Maurice Cazeneuve (tv)
1959 : L'Ambitieuse d’Yves Allégret
1960 : Le Passage du Rhin d’André Cayatte
1960 : Le barbier de Séville ou la précaution inutile de François Gir (tv)
1961 : Le Miracle des loups d’André Hunebelle
1961 : La mort de Pompée de Maurice Cazeneuve (tv)
1962 : Climats de Stellio Lorenzi
1962 : Les Trois Chapeaux claques de Jean-Pierre Marchand (tv)
1963 : À couteaux tirés de Charles Gérard
1965 : La seconde vérité de Christian-Jaque


Filmographie de Jean MARCHAT
 
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