Georges MARCHAL
 Acteur français
Georges Marchal, de son vrai nom Georges Louis Lucot est né le 10 janvier 1920 à Nancy. Ses parents s'installent à Paris alors qu'il a douze ans. Il effectue des études secondaires, puis suit des cours de danses classique et acrobatique. Il fait bon nombre de petits métiers, coursier ou débardeur aux Halles. Garçon de piste au cirque Medrano, il est remarqué par Maurice Escande, s'inscrit aux cours de Madame Calvi, et débute au théâtre du Palais-Royal dans Permission de détente, une pièce d'Yves Mirande. Il entre à la Comédie-Française à vingt ans pour y jouer notamment Iphigénie en Tauride et Psyché. Il joue ensuite dans le répertoire du boulevard.
L'apollon de l'après-guerre
Il s'engage dans les Commandos de France durant la Seconde Guerre mondiale et reprend les chemins des studios où il devient un des jeunes premiers du cinéma français les plus représentatifs d'après-guerre. Il se pose en rival de Jean Marais, sans toutefois arriver au même niveau de reconnaissance et de notoriété. Au cinéma, il se fait remarquer dans Lumière d'été de Jean Grémillon où il interprète un ingénieur romantique chargé de la construction d'un barrage avec Madeleine Robinson, Vautrin auprès de Michel Simon où il incarne Lucien de Rubempré, Les Démons de l'Aube en lieutenant baroudeur avec Simone Signoret, promu au grade de capitaine dans Bethsabée avec Danielle Darrieux et en pionnier de l'Aéropostale imaginé par Joseph Kessel dans Au grand balcon d'Henri Decoin, aux côtés de Pierre Fresnay. Il est l'amant romantique idéal d'Échec au Roy avec Odette Joyeux, de La septième Porte avec Maria Casarès ou La Figure de proue avec Madeleine Sologne.
Georges et Dany
En 1948, sur le tournage de La passagère, Georges Marchal rencontre Dany Robin. C'est le vrai coup de foudre instantané et réciproque, mais ils attendent encore trois ans pour officialiser leur union le 30 juillet 1951 à la mairie de Montainville dans les Yvelines. Pendant vingt ans, ils formeront le couple le plus romantique du cinéma français. Ils tourneront ensemble cinq autres films. Il est militaire en Algérie pour La Soif des hommes, l'orphelin soupçonné d'homosexualité dans Gibier de Potence, le faux mari dans Le plus joli péché du monde et l'évadé d'un asile psychiatrique dans Douze heures de bonheur. Deux enfants, Frédérique et Robin naissent de cette union. Ils divorcent en 1969.
Le prince du péplum
Il est très présent dans le mélodrame typique des années cinquante comme Les Amours finissent à l'aube d'Henri Calef ou Marchands de Filles de Maurice Cloche. L'acteur se tourne ensuite vers le cinéma d'aventures, où il exerce ses talents de cascadeur. Il joue dans plusieurs péplums, dirigé par Marcel L'Herbier (Les derniers jours de Pompéi), Carmine Gallone (Messaline, Carthage en flammes), Vittorio Cottafavi (La Révolte des Gladiateurs), Guido Brignone (Sous le signe de Rome) ou Sergio Leone (Le Colosse de Rome), interprétant Milon de Crotone, Ulysse, Marc-Antoine ou l'empereur Justinien. Il rivalise aussi avec Jean Marais et Gérard Barray dans les films de cape et d'épée avec Les Trois Mousquetaires où il campe un d'Artagnan qui a pour valet Bourvil. Il interprète également Louis XIV chez Sacha Guitry, le maréchal Lannes pour Abel Gance dans Austerlitz et prête ses traits à Gil Blas de Santillane.
Buñuel et le petit écran
Ayant conservé intact sa soif d'aventure, on lui connaît également l'organisation de nombreux safaris en Afrique. Georges Marchal devient l'un des acteurs préférés de Luis Buñuel et tourne dans La Mort en ce jardin avec Simone Signoret, Cela s'appelle l'aurore avec Lucia Bosé, Belle de jour avec Catherine Deneuve et La Voie lactée où il défie en duel Jean Piat. À la télévision, il joue les rôles d'Antoine d'Hergemont dans L'Île aux trente cercueils, Philippe IV le Bel dans Les Rois maudits, On le voit dans Les beaux messieurs de Bois-Doré de Bernard Borderie et Quentin Durward de Gilles Grangier et en Richelieu dans Cinq-Mars réalisé par Jean-Claude Brialy. Georges Marchal reste très actif au théâtre où il joue aussi bien Dom Juan et Le Misanthrope de Molière que Gugusse de Marcel Achard, Hamlet de Shakespeare que Les Brumes de Manchester de Frédéric Dard. D'une suprême autorité, il fait ses dernières apparitions au cinéma dans Les Enfants du placard de Benoît Jacquot et dans L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. À la télévision, il incarne l'ami du patriarche de la série à succès Châteauvallon en 1985. Il n'aura survécu que deux ans au grand amour de sa vie, Dany Robin qui périt brûlée dans l'incendie de son appartement parisien, en juin 1995. Georges Marchal meurt à Maurens en Dordogne le 28 novembre 1997. Il est inhumé au cimetière de Montfort-l'Amaury.


FILMOGRAPHIE :

Avec Dany Robin
1941 : Premier rendez-vous d'Henri Decoin
1942 : Le Lit à colonnes de Roland Tual
1942 : L'Homme qui joue avec le feu de Jean de Limur
1942 : Étoiles de demain de René Guy-Grand (cm)
1943 : Lumière d'été de Jean Grémillon
1943 : Vautrin de Pierre Billon
1945 : Paméla de Pierre de Hérain
1945 : Blondine de Henri Mahé
1945 : Échec au roy de Jean-Paul Paulin
1945 : Fausse alerte de Jacques de Baroncelli
1946 : Les Démons de l'aube de Yves Allégret
1947 : Torrents de Serge de Poligny
1947 : Bethsabée de Léonide Moguy
1948 : La Septième Porte d'André Zwobada
1948 : La Figure de proue de Christian Stengel
1949 : Dernier amour de Jean Stelli
1949 : La Passagère de Jacques Daroy
1949 : La Voyageuse inattendue de Jean Stelli
1949 : Au grand balcon d'Henri Decoin
1950 : La Soif des hommes de Serge de Poligny
1950 : Les Derniers Jours de Pompéi de Marcel l'Herbier
1951 : Robinson Crusoé (Il naufrago del Pacifico) de Jeff Musso
1951 : Gibier de potence de Roger Richebé
1951 : Le Plus Joli Péché du monde de Gilles Grangier
1951 : Blanche-Neige, le prince noir et les sept nains de Pablo W. Tamberella
1951 : Messaline (Messalina) de Carmine Gallone
1952 : Jupiter ou Douze heures de bonheur de Gilles Grangier
1953 : Les amours finissent à l'aube d'Henri Calef
1953 : Les Trois Mousquetaires d'André Hunebelle
1954 : Dix-huit heures d'escale de René Jolivet
1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1954 : Théodora, impératrice de Byzance (Teodora imperatrice di Bisanzio) de Riccardo Freda
1954 : Le Vicomte de Bragelonne (Il visconte di Bragelonne) de Fernando Cerchio
1955 : La Castiglione (La Contessa di Castiglione) de Georges Combret
1955 : La Soupe à la grimace de Jean Sacha
1955 : Cherchez la femme de Raoul André
1955 : Cela s'appelle l'aurore de Luis Buñuel
1956 : Les Aventures e Gil Blas de Santillane de René Jolivet
1956 : La Mort en ce jardin de Luis Buñuel
1957 : Marchands de filles de Maurice Cloche
1958 : Quand sonnera midi de Edmond T. Gréville
1958 : La Révolte des gladiateurs (La Rivolta dei Gladiatori) de Vittorio Cottafavi
1958 : Sous le signe de Rome (Nel Segno di Roma) de Guido Brignone
1959 : Brèves Amours (Vacanze d'inverno) de Camillo Mastrocinque
1959 : Le Miroir aux alouettes - (Costa azzurra) de Vittorio Sala
1959 : Filles de nuit de Maurice Cloche
1960 : Prisonniers de la brousse de Willy Rozier
1960 : Le Dernier train de Shanghai (Appocalisse sul fiume giallo) de Renzo Merusi
1960 : Les Légions de Cléopâtre (Le legioni di Cleopatra) de Vittorio Cottafavi
1960 : Austerlitz d'Abel Gance
1961 : Ulysse contre Hercule (Ulisse contro Ercole) de Mario Caiano
1961 : Napoléon II, l'aiglon de Claude Boissol
1961 : Le Colosse de Rhodes (Il Colosso di Rodi) de Sergio Leone
1962 : Le Secret de d'Artagnan (Il colpo segreto di d'Artagnan) de Siro Marcellini
1964 : L'Étrange auto-stoppeuse de Jean Darcy
1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Christian-Jaque
1966 : Les Guerriers (Dacii) de Serge Nicolaesco
1967 : Belle de jour de Luis Buñuel
1969 : La Voie lactée de Luis Buñuel
1972 : Faustine et le bel été de Nina Companeez
1977 : Les Enfants du placard de Benoît Jacquot
1982 : L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer

Télévision :
1965 : Version grecque de Jean-Paul Sassy
1969 : Tout pour le mieux de Jeannette Hubert
1970 : Le Lys dans la vallée de Marcel Cravenne
1971 : Quentin Durward de Gilles Grangier
1971 : Des amis très chers de Michel Droit
1971 : L'Homme qui rit de Jean Kerchbron
1972 : Les Rois maudits de Claude Barma
1972 : Les Six Hommes en question d'Abder Isker
1973 : Le Neveu d'Amérique de Pierre Gaspard-Huit
1973 : Roméo et Juliette de Claude Barma
1974 : Paul et Virginie de Pierre Gaspard-Huit
1975 : Les Peupliers de la Prétentaine de Jean Herman
1976 : Ces beaux messieurs de Bois-Doré de Bernard Borderie
1977 : Vaincre à Olympie de Michel Subiela
1978 : Claudine d'Édouard Molinaro
1978 : Gaston Phébus de Bernard Borderie
1979 : L'Île aux trente cercueils de Marcel Cravenne
1979 : La Chaine de Claude Santelli
1980 : Aéroport, Charter 2020 de Pierre Lary
1981 : Les Héritiers de Juan Luis Buñuel
1981 : Sept Hommes en Enfer de Youri
1981 : Cinq-Mars de Jean-Claude Brialy
1981 : Maigret se trompe de Stéphane Bertin
1985 : Châteauvallon, de Serge Friedman et Paul Planchon
1985 : Meurtres pour mémoire, de Laurent Heynemann
1986 : Le Cour cambriolé de Michel Subiela
1989 : Les Grandes Familles d'Édouard Molinaro


Filmographie de Georges MARCHAL
 
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