Jean MARAIS
 Acteur français
Jean Marais, immense vedette de cinéma a livré sur la fin de sa vie de longues interviews faisant la lumière sur sa vie, sa mère voleuse, sa liaison avec Jean Cocteau, sa participation à la campagne d'Allemagne en 1945 et son étincelante carrière commencée comme jeune premier romantique et séducteur des années cinquante, puis héros acrobatique de fims de cape et d'épée et aventurier souriant pour terminer comme patriarche au théâtre. En plus d'un immense comédien, il a été un peintre et un sculpteur de grand talent.
Jean Alfred Villain-Marais naît le 11 décembre 1913, à Cherbourg. Sa sœur née en 1911 vient de mourir. Il a aussi un frère, Henri, de quatre ans son aîné. Son père, Alfred, vétérinaire, est mobilisé dès 1914. Quand il revient de la guerre, en 1918, la cohabitation se passe mal. Madame Villain-Marais décide d'abandonner définitivement le domicile conjugal et emmène de force ses deux enfants. Elle s'installe au Vésinet et commet de menus larcins. Jean a une scolarité chaotique. Il entre finalement dans une usine à seize ans puis devient apprenti photographe. Mais il se passionne pour le théâtre. Au début des années trente, il est figurant dans la troupe de Charles Dullin. En 1937, il se présente directement à Jean Cocteau qui le choisit pour remplacer Jean-Pierre Aumont. Il joue alors Les chevaliers de la table ronde puis Odipe-Roi. C'est le début d'une collaboration puis d'une amitié et bien plus encore que Jean Marais racontera avec franchise mais aussi beaucoup de respect et de retenue dans Histoires de ma vie parue en 1975.
Marais et Cocteau
Côté cinéma, Jean Marais fait de la figuration dès 1933, dans L'épervier de Marcel L'Herbier. Mais il doit attendre 1941 pour avoir un rôle un peu étoffé dans Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli puis le superbe Le Lit à Colonnes d'après Louise de Vilmorin. C'est L'éternel retour de Jean Delannoy, en 1943, transposition moderne de la légende de Tristan et Iseult par Cocteau, avec Madeleine Sologne, qui lui apporte vraiment la notoriété. La même année, il part en Italie tourner Carmen auprès de Viviane Romance. À la libération de Paris, il s'engage dans la deuxième Division Blindée du Général Leclerc. De retour en 1945, il se produit sur les planches, tout en poursuivant une carrière cinématographique où les succès s'enchaînent. Il y a, bien sûr, les films réalisés par Jean Cocteau dont la merveilleuse adaptation du conte de Mme Leprince de Beaumont La Belle et la Bête avec Josette Day et L'aigle à deux têtes avec Edwige Feuillère.
L'aventurier souriant
Mais la carrière de Jean Marais ne doit par être limitée à celle de son illustre Pygmalion. L'acteur tourne en effet un nombre considérable de succès pendant plus de vingt ans. Il exploite à fond ses qualités sportives et revisite ainsi les romans de cape et d'épée comme Le bossu d'André Hunebelle, Le Capitan, Le Miracle des Loups ou Le Capitaine Fracasse pour lesquels il refuse d'être doublé. Il nous donne envie de relire les classiques Ruy Blas d'après Victor Hugo, Les Chouans de Balzac adapté par Henri Calef, La princesse de Clèves de Mme de La Fayette, réalisée par Jean Delannoy. Il nous réapprend aussi l'histoire, sur un mode un peu kitch, mais qui est un vrai régal pour les yeux et l'esprit. Mais il a aussi des rôles plus complexes avec des partenaires féminines prestigieuses comme Brigitte Bardot pour Futures vedettes, Ingrid Bergman pour Elena et les hommes de Jean Renoir et Maria Schell pour Nuits blanches de Luchino Visconti.
Artiste complet
En 1964, Jean Marais qui joue encore le jeune premier, alors qu'il a dépassé la cinquantaine, une belle performance, démarre la série des Fantômas. Les films connaissent un succès phénoménal même si l'inspecteur joué par Louis de Funès vole parfois la vedette au journaliste Fandor. Puis Jean se fait plus rare au cinéma. Il n'est pas dans le style de la nouvelle vague. Mais il n'a plus rien à prouver et se trouve déçu par son rôle de monarque dans Peau d'Âne. Il fait quelques télévisions (Joseph Balsamo), du théâtre (Du Vent dans les branches de sasafras, La Maison du Lac). Il participe à de nombreux hommages à son mentor Cocteau et s'installe enfin à Vallauris où il s'adonne sereinement aux arts plastiques. Il revient un peu sur le grand écran dans les années quatre-vingts. Hospitalisé en urgence à Cannes, il décède, le 8 novembre 1998, d'une crise cardiaque, après une vie plus que bien remplie.


FILMOGRAPHIE :

Avec André Hunebelle
1933 : L'épervier de Marcel L'herbier
1933 : Dans les rues de Victor Trivas
1933 : Étienne de Jean Tarride
1934 : Le scandale de Marcel L'herbier
1934 : L'aventurier de Marcel L'herbier
1934 : Le bonheur de Marcel L'herbier
1936 : Les hommes nouveaux de Marcel L'herbier
1936 : Nuits de feu de Marcel L'herbier
1937 : Drôle de drame de Marcel Carné
1937 : Abus de confiance d'Henri Decoin
1941 : Le pavillon brûle de Jacques de Baroncelli
1942 : Le lit à colonnes de Roland Tual
1943 : L'éternel retour de Jean Delannoy
1943 : Voyage sans espoir de Christian-Jaque
1943 : Carmen de Christian-Jaque
1945 : La belle et la bête de Jean Cocteau
1946 : Ruy Blas de Pierre Billon
1946 : Les chouans d'Henri Calef
1947 : L'aigle à deux têtes de Jean Cocteau
1948 : Le secret de Mayerling de Jean Delannoy
1948 : Les parents terribles de Jean Cocteau
1948 : Aux yeux du souvenir de Jean Delannoy
1949 : Orphée de Jean Cocteau
1950 : Le château de verre de René Clément
1950 : Les miracles n'ont lieu qu'une fois d'Yves Allégret
1951 : Nez de cuir d'Yves Allégret
1952 : L'amour, Madame de Gilles Grangier
1952 : La maison du silence (La conciencia acusa) de Georg Wilhelm Pabst
1952 : Les amants de minuit de Roger Richebé
1953 : L'appel du destin de Georges Lacombe
1953 : Destinées de Jean Delannoy, Christian-Jaque & Marcello Pagliero
1953 : Julietta de Marc Allégret
1953 : Dortoir de grandes d'Henri Decoin
1953 : Le guérisseur d'Yves Ciampi
1954 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry
1954 : Napoléon de Sacha Guitry
1954 : Le comte de Monte-Cristo de Robert Vernay
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : Futures vedettes de Marc Allégret
1955 : Toute la ville accuse de Claude Boissol
1955 : Goubbiah, mon amour de Robert Darène
1956 : Elena et les hommes de Jean Renoir
1956 : Typhon sur Nagasaki d'Yves Ciampi
1956 : S.O.S. Noronha de Georges Rouquier
1957 : Un amour de poche de Pierre Kast
1957 : Nuits blanches (Me notti bianche) de Luchino Visconti
1957 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin
1958 : Chaque jour a son secret de Claude Boissol
1958 : La vie à deux de Clément Duhour
1959 : Le bossu d'André Hunebelle
1959 : Austerlitz d'Abel Gance
1960 : Le testament d'Orphée de Jean Cocteau
1960 : La princesse de Clèves de Jean Delannoy
1960 : Le capitan d'André Hunebelle
1961 : Napoléon II, l'aiglon de Claude Boissol
1961 : Le miracle des loups d'André Hunebelle
1961 : Le capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit
1961 : L'enlèvement des Sabines (Il ratto delle Sabine) de Richard Pottier
1961 : Ponce Pilate (Ponzio Pilato) d'Irving Rapper & Gian Paolo Callegari
1962 : Les mystères de Paris d'André Hunebelle
1962 : Le masque de fer d'Henri Decoin
1963 : L'honorable Stanislas, agent secret de Jean-Charles Dudrumet
1964 : Patate de Robert Thomas
1964 : Le gentleman de Cocody de Christian-Jaque
1964 : Fantômas d'André Hunebelle
1964 : Pleins feux sur Stanislas de Jean-Charles Dudrumet
1965 : Fantômas se déchaîne d'André Hunebelle
1965 : Train d'enfer de Gilles Grangier
1966 : Le Saint prend l'affût de Christian-Jaque
1966 : Sept hommes et une garce de Bernard Borderie
1966 : Fantômas contre Scotland Yard d'André Hunebelle
1968 : Le paria de Claude Carliez
1969 : La provocation d'André Charpak
1969 : Renaud et Armide de Marcel Cravenne (tv)
1970 : Peau d'âne de Jacques Demy
1971 : Robert Macaire de Pierre Bureau (tv)
1973 : Joseph Balsamo d'André Hunebelle (tv)
1973 : Karatekas and Co d'Edmond Tyborowski (tv)
1974 : La Voix humaine de Jean Marais (tv)
1975 : Le Bel indifférent de Jean Marais (tv)
1977 : Vaincre à Olympie de Michel Subiela (tv)
1985 : Parking de Jacques Demy
1986 : Le lien de parenté de Willy Rameau
1991 : Les enfants du Naufrageur de Jérôme Foulon
1994 : Les misérables de Claude Lelouch
1994 : Ralph, la course du Phoenix de François Raych
1995 : Beauté volée (Stealing beauty) de Bernardo Bertolucci


Filmographie de Jean MARAIS
 
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