Jacqueline MAILLAN
 Actrice française
La Maillan a été une sorte de Louis De Funès en jupons, d'un talent comique inégalé, épatante dans des rôles de femmes enjouées et excentriques, ne reculant devant aucun cabotinage.
Jacqueline Maillan naît le 11 janvier 1923, à Paray-le-Monial, petite ville bourguignonne aux magnifiques édifices religieux médiévaux. Fille de Louis Maillan un ingénieur travaillant aux chemins de fer et son épouse Émilie, Jacqueline passe son enfance à Saint-Étienne avec deux sœurs aînées Christiane et Suzanne. La famille déménage ensuite pour Grenoble puis Paris. Pendant l'occupation, elle prépare une capacité en droit et suit des cours de puéricultrice. Elle trouve finalement un emploi de secrétaire dans une pharmacie.
Théâtre et music-hall
Après la Seconde Guerre mondiale, Jacqueline s'inscrit au fameux cours Simon où elle a comme condisciple Pierre Mondy. Il lui fait intégrer la compagnie de Georges Vitaly qui part en tournée en province en 1948 avec, à son répertoire, Le médecin malgré lui de Molière et Les Boulingrin de Georges Courteline. De retour à Paris la jeune femme, déjà spécialisée dans les rôles comiques, se produit toujours au théâtre mais fait aussi du cabaret et lie de solides amitiés avec des humoristes comme Francis Blanche, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Darry Cowl, Jean Poiret et Michel Serrault. Au milieu des années cinquante elle passe à l'Olympia avec des sketches, écrits avec son mari Michel Emer. Elle obtient un immense succès dans la pièce de Marcel Mithois Croque-monsieur qu'elle joue avec Henri Virlojeux. Elle qui se rêvait tragédienne devient la plus populaire des actrices de boulevard avec des pièces de Barillet et Grédy comme Le Chinois, Folle Amanda, Potiche, Lily et Lily ou de Françoise Dorin comme La Facture.
Un registre comique
Côté cinéma, Jacqueline Maillan apparaît comme figurante, en 1954, dans Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry et dans Les Intrigantes d'Henri Decoin. Toujours la même année, elle retrouve Louis de Funès dans Ah, les belles bacchantes!, pièce de Robert Dhéry que Jacqueline a déjà interprétée au théâtre. En 1955, la comédienne intervient d'une manière modeste et presque en contre-emploi dans Les grandes manœuvres de René Clair mais elle côtoie Gérard Philipe et Michèle Morgan. Tandis qu'elle triomphe sur les planches, elle tourne de nombreux films qui loin d'être des chefs-d'œuvre amusent néanmoins un public bon enfant. Elle y joue des petits rôles, parfois simplement pour y retrouver des amis dont certains se sont faits réalisateurs comme Jean-Marc Thibault pour Vive les vacances et Francis Blanche qui met en scène Tartarin de Tarascon. Les spectateurs peuvent aussi la découvrir en 1959 dans Archimède le clochard réalisé par Gilles Grangier avec Jean Gabin. Elle est l'épouse évaporée de Louis de Funès pour son premier succès personnel dans Pouic-Pouic. Pierre Mondy la met en vedette dans Appelez-moi Mathilde où, elle a pour mari Bernard Blier et donne la réplique à Jacques Dufilho.
Les comédies de Mocky
Dans les années soixante et soixante-dix, Jacqueline Maillan peut enfin faire apprécier du plus grand nombre ses multiples talents en interprétant avec Bourvil une parodie des chansons de Serge Gainsbourg et en apparaissant à la télévision dans des variétés télévisées et de nombreuses œuvres théâtrales filmées en direct. Elle est notamment Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou auprès de Gérard Barray. Au cours de la décennie suivante, elle travaille avec la nouvelle génération des fantaisistes français comme Pierre Palmade inconditionnel de l'actrice qui lui écrit des textes et les acteurs fétiches de Jean-Marie Poiré qui s'en donnent à cour joie dans Papy fait de la résistance en 1983 aux côtés de Jacques Villeret, Christian Clavier et Michel Galabru. Elle se laisse également entraîner par Jean-Pierre Mocky dans plusieurs réalisations plus grinçantes comme Une Nuit à l'assemblée nationale, Les Saisons du plaisir. C'est d'ailleurs avec ce réalisateur qu'elle tourne son dernier film Ville à Vendre en 1992 aux côtés de Michel Serrault et Eddy Mitchell. Cette grande actrice française qui s'est fait aimer dans un registre comique rarement exploité au féminin, décède à Paris le 12 mai 1992, victime d'une crise cardiaque à l'âge de 69 ans alors qu'elle se prépare à se faire hospitaliser pour une lourde opération cardiovasculaire.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michel Emer
1954 : Les intrigantes d'Henri Decoin
1954 : Les deux font la paire / Le mort en fuite d'André Berthomieu
1954 : Ah ! Les belles Bacchantes ! de Jean Loubignac
1955 : Villa Sans Souci de Maurice Labro
1955 : Les grandes manœuvres de René Clair
1956 : Vive les vacances ! de Jean-Marc Thibault
1957 : Le feu aux poudres d'Henri Decoin
1957 : Chéri fais-moi peur ! de Jack Pinoteau
1958 : Archimède, le clochard de Gilles Grangier
1958 : Les motards de Jean Laviron
1958 : Le train de huit heures quarante-sept de Jacques Pinoteau
1958 : Le Chinois de Georges Vitaly
1959 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Clément Duhour
1959 : Les portes claquent de Jacques Poitrenaud & Michel Fermaud
1959 : Les héritiers de Jean Laviron
1960 : Candide de Norbert Carbonnaux
1961 : Comment réussir en amour ? de Michel Boisrond
1961 : Les veinards de Jean Girault
1962 : Les bricoleurs de Jean Girault
1962 : Tartarin de Tarascon de Francis Blanche
1962 : Que personne ne sorte d'Ivan Govar
1963 : Comment trouvez-vous ma sœur ? de Michel Boisrond
1964 : Pouic-Pouic de Jean Girault
1965 : La bonne occase de Michel Drach
1965 : Monsieur le président directeur général de Jean Girault
1969 : Appelez-moi Mathilde ! de Pierre Mondy
1973 : L'oiseau rare de Jean-Claude Brialy
1982 : Allô, oui ? J'écoute ! de Jean Pignol (tv)
1982 : Y a t-il un français dans la salle ? de Jean-Pierre Mocky
1983 : Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
1985 : Coup de Soleil de Jacques Rosny (tv)
1986 : La vie dissolue de Gérard Floque de Georges Lautner
1987 : Les saisons du plaisir de Jean-Pierre Mocky
1987 : À notre regrettable époux de Serge Korber
1988 : Une nuit à l'Assemblée Nationale de Jean-Pierre Mocky
1989 : La femme fardée de José Pinheiro
1990 : La contre-allée d'Isabel Sebastian
1990 : La vérité qui tue de Jean-Pierre Mocky (cm)
1991 : Ville à vendre de Jean-Pierre Mocky


Filmographie de Jacqueline MAILLAN
 
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