André LE GALL
 Acteur français
Un physique à la Henri Vidal, une belle allure athlétique, du talent pour la comédie et le chant, André Le Gall semblait avoir tout pour lui! Peut-être ne lui manquait-il pas grand chose, à part la chance de décrocher un grand rôle qui l’aurait propulsé dans le panthéon des jeunes premiers d’après-guerre.
André Le Gall voit le jour à Paris, le 14 mars 1917. Sa mère Marguerite Le Gall qui exerce le métier de modiste, n’a que 18 ans lorsqu’elle met au monde son fils. Quant à son père dans cette période troublée qu’est la première guerre mondiale, il reste inconnu. À quatorze ans, après le certificat d’études, le jeune André travaille dans une usine. La santé de sa mère devient précaire, et elle est vite atteinte de cécité. Après une expérience dans les assurances, il est portier, valet de chambre et barman au Ritz.
Athlétique et casse-cou
André le Gall parfait son anglais Outre-Manche et fréquente le monde du spectacle à Londres. Le jeune homme se découvre un talent pour le chant et comme danseur de claquettes. Il décroche de petits contrats. Il revient faire son service militaire à Nancy, est mobilisé et prisonnier dans un stalag où il intègre un groupe de théâtre. Son entourage l’encourage à persévérer dans cette voie et sur les conseils d’Olivier Messiaen, il s’inscrit à des cours d’art dramatique auprès de René Simon et Robert Manuel. Il débute au cinéma en 1942 en faisant quelques figurations notamment dans Le Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay et Adieu Léonard de Pierre Prévert. En revanche, la séquence qu’il tourne dans La Cavalcade des Heures est censurée et coupée au montage. En 1943, le réalisateur Louis Daquin cherche un remplaçant à Roger Pigaut qui s’est blessé avant le début du tournage de Premier de Cordée d’après le roman de Frison-Roche. Il choisit André Le Gall qui a le même profil viril et sportif. D’un naturel casse-cou, il se tire fort bien de son rôle de guide de haute montagne qui le conduit au sommet de la célébrité. À la libération, le film est attaqué autant comme une vision pétainiste de la jeunesse que comme un hymne à la liberté pour la résistance. André Le Gall fait un peu de théâtre dans Antigone d’Anouilh ou Un Souvenir d’Italie de Louis Ducreux.
Le dur au cœur tendre
Après la fin de la guerre, il rejoint Le Bataillon du Ciel d’Alexandre Esway, histoire écrite par Joseph Kessel de parachutistes largués derrière les lignes allemandes. Bagarreur de charme, il endosse le rôle du journaliste Fandor dans la version de Fantômas réalisée par Jean Sacha où il côtoie l’inquiétant Marcel Herrand dans le rôle de Fantômas et Simone Signoret à l’aube de sa carrière. Il devient un aviateur indiscipliné mais sympathique auprès d’Albert Préjean dans La grande Volière de Georges Péclet. Voué aux rôles de dur au cœur tendre, il joue un rôle moins sympathique de trafiquant dans Passeurs d’Or auprès d’Alfred Adam et Ginette Leclerc. En 1949, André Le Gall décroche le rôle principal d’un scaphandrier dans le sombre drame L’Épave de Willy Rozier où sa partenaire Françoise Arnoul dévoile une généreuse poitrine (qui est peut-être celle d'une doublure). C’est probablement son plus gros succès malgré la médiocrité de la mise en scène. Dans Drame au Vel d’hiv de Maurice Cam, il enquête sur les circonstances de la mort de son oncle puis il dispute les faveurs de Martine Carol à Luis Mariano dans Je n’aime que toi. Dans Coupable ? il se lie d’amitié et dépanne le miséreux suicidaire chargé de venir l’assassiner.
Une fin de carrière dispersée
Grisé par le succès e l’argent facile, l’acteur s’épaissit et poursuit sa carrière en Italie avec La Taverne de la Liberté de Maurice Cam et L’Ange du péché de Léonardo De Mitri. Il ne trouve plus de rôles après OSS 117 n’est pas mort, première adaptation des aventures du célèbre espion imaginé par Jean Bruce où André Le Gall endosse le rôle du méchant opposé à Ivan Desny et Magali Noël. Il participe au feuilleton radiophonique Ça va bouillir auprès du sympathique Zappy Max et à quelques téléfilms comme Le Juge et son bourreau, La Ligne de démarcation ou Malaventure. L’acteur est très engagé dans le syndicat des acteurs mais ne fait plus guère parler de lui. Il revient au cinéma, méconnaissable, inquiétant, narquois et massif sous la houlette de Jean-Pierre Mocky dans L’Albatros. Il donne sa voix à un des personnages de Lucky Luke, Daisy Town et à de nombreux messages publicitaires et doublages de séries américaines. Il fait une dernière apparition dans L’Affaire Crazy Capo avec Maurice Ronet et Jean-Pierre Marielle. Complètement oublié, André Le Gall s’éteint à l’âge de 57 ans, le 25 juin 1974 à Bois-Colombes.


FILMOGRAPHIE :

Avec Irène Corday
1943 : Premier de cordée de Louis Daquin
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert
1943 : La Cavalcade des heures d’Yvan Noé
1946 : Le bataillon du ciel d’Alexandre Esway
1946 : L’assassin était trop familier de Raymond Leboursier (cm)
1947 : Fantômas de Jean Sacha
1947 : La grande Volière de Georges Péclet
1948 : Passeur d’or d’E.G. de Meyst
1949 : L’épave de Willy Rozier
1949 : Zone frontière de Jean Gourguet
1949 : Prélude à la Gloire de Georges Lacombe
1949 : Je n’aime que toi de Pierre Montazel
1949 : Drame au Vel’d’Hiv de Maurice Cam
1950 : Le cas du docteur Galloy de Maurice Téboul
1950 : La Taverne de la Liberté (La Taverna della Libertà) de Maurice Cam
1951 : Coupable ? d’Yvan Noé
1952 : Le secret d’une mère de Jean Gourguet
1953 : Opération Magali de László V. Kish
1953 : L’Ange du péché (L’Angelo del peccato) de Leonardo Di Mitri & Vittorio Carpignano
1956 : O.S.S. 117 n’est pas mort de Jean Sacha
1971 : L’Albatros de Jean-Pierre Mocky
1973 : L’affaire Crazy Capo de Patrick Jamain
1973 : Le Juge et son Bourreau de Daniel Le Comte (tv)
1973 : La Ligne de démarcation de Jacques Ertaud (tv)
1974 : Malaventure de Joseph Drimal (tv)


Filmographie d'André LE GALL
 
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