André LEFAUR
 Acteur français
André Marie Lefaurichon qui a raccourci son nom pour devenir André Lefaur fait partie de ces merveilleux excentriques du théâtre et du cinéma français qui a brillé dans les années trente. Sa finesse, sa verve ont donné une ironie irremplaçable aux aristos gâteux et aux diplomates fantasques à qui il donnait vie avec malice et efficacité tout au long d’une longue et talentueuse carrière.
André Lefaur est né à Paris le 2 juillet 1879. Après sa sortie du conservatoire en 1899, il débute à l’Athénée dans Triplepatte de Tristan Bernard en 1901. Il se produit dès lors régulièrement au théâtre, privilégiant le boulevard et le vaudeville. Il y acquiert une technique sûre faite de grandes respirations avant de lancer des répliques assassines. Il va s’illustrer sur le planches auprès de Victor Boucher ou Jules Berry en interprétant des pièces de Pierre Wolff (L’amour défendu, le chemin de Damas), Flers et Caillavet (Papa, Monsieur Brotonneau, Le retour, Les vignes du seigneur), Henry Bernstein (Le détour), Tristan Bernard (Le sexe fort), Louis Verneuil (La jeune fille au bain, Pile ou face), Sacha Guitry (Le blanc et le noir, Un miracle), Marcel Pagnol (Topaze) ou Jacques Deval (Tovaritch).
Le vieux grincheux
Dès 1912, André Lefaur joue dès ses pemières apparitions pour le cinéma des aristocrates grincheux dans L’homme qui assassina d’Henri Andréani ou La Vénus d’Arles de Georges Genola. Abel Gance en fait le marquis de Groix Saint-Blaise dans son drame La dixième symphonie mais c’est dans le domaine de la comédie légère qu’il impose son jeu assuré dans des compositions de vieux beaux libidineux. Le parlant l’impose dans des personnages attachants et souvent ridicules grâce à une voix posée et à un phrasé caractéristique. En 1931, il accompagne les premiers pas de la débutante Danielle Darrieux dans Le bal de Wilhem Thièle. Il reprend ses compositions de théâtre dans La dame de chez Maxim’s d’Alexandre Korda en général Petypon, dans Topaze de Louis Gasnier en directeur de la pension Muche et surtout Tovaritch de Jacques Deval en grand-duc de Russie exilé devenu maître d’hôtel.
Un second rôle indispensable
Les années constituent sans aucun doute le meilleur de la carrière de ce boulimique de travail grâce à la variété et à la qualité de ses films. Il donne la réplique à Mistinguett dans son premier rôle parlant dans Rigolboche de Christian Jaque et à l’exubérante Elvire Popesco dans Le club des Aristocrates de Pierre Colombier, La Présidente de Fernand Rivers, Le veau gras en politicien cupide ou Derrière la façade d’Yves Mirande et Georges Lacombe où il campe un savoureux kleptomane. Il est surtout le grand électeur de l’académie française dans L’Habit vert auprès du prétendant Victor Bouchet. Il est dirigé par Sacha Guitry dans Faisons un rêve avec Raimu et en 1939 dans Ils étaient neuf célibataires où il joue une vieux émigré prénommé Adolphe pour lequel est organisé un mariage blanc. Ajoutons à cette liste riche en excentriques le professeur de gymnastique de Raimu dans Le Fauteuil 47, l’aristocrate libidineux dans Adrienne Lecouvreur de Marcel L’Herbier ou le voleur de bijoux dans Paris-New York d’Yves Mirande.
Diminué par la maladie
Pendant l’occupation, André Lefaur commence à connaître de graves problèmes de santé. Victime d’une paralysie progressive et de problèmes respiratoires (les seuls héritages de son père, selon ses dires avec sa calvitie précoce), il tourne quatre films qui le font évoluer vers des personnages pathétiques et émouvants comme le prétendu descendant du trône dans Le Baron fantôme de Serge de Poligny et surtout le libraire qui élève ses quatre filles dans Les petites du quai aux fleurs de Marc Allégret, son dernier film. Spirituel dans ses rôles, André Lefaur l’était tout autant dans la vie, n’hésitant pas à brocarder ses partenaires d’un trait assassin. Il est élevé au rang de chevalier de la Légion d’Honneur en 1935 par le ministre de l’éducation nationale. Vaincu par la maladie et l’impossibilité d’exercer son métier, André Lefaur meurt le 4 décembre 1952 à Paris. La presse de l'époque souligne qu’"André Lefaur laisse le souvenir d’un parfait comédien et d’un homme de cœur, spirituel et indulgent".


FILMOGRAPHIE :

Avec Elvire Popesco
1911 : La vénus d’Arles de Georges Denola (cm)
1912 : L’homme qui assassina d’André Andriani (cm)
1917 : Madame Cicéron, avocate de Félix Léonnec (cm)
1917 : La coupe d’amertume de Maurice Fleury (cm)
1917 : Loin du foyer de Pierre Bressol (cm)
1917 : Ainsi va la vie de Pierre Bressol (cm)
1918 : La dixième symphonie d’Abel Gance
1920 : Une fleur dans les ronces de Camille de Morlhon
1922 : Monsieur Lebidois, propriétaire de Pierre Colombier
1923 : Le mariage de Rosine de Pierre Colombier
1925 : Chouchou, poids plume de Gaston Ravel
1931 : Son altesse l’amour de Robert Péguy & Eric Schmidt
1931 : Le bal de Wilhelm Thiele
1932 : Topaze de Louis J. Gasnier
1932 : Sa meilleure cliente de Pierre Colombier
1932 : La fleur d’oranger de Henry Roussel
1933 : La dame de chez Maxim’s d’Alexander Korda
1933 : La femme idéale d’André Berthomieu
1934 : L’école des cocottes de Pierre Colombier
1934 : L’aristo d’André Berthomieu
1935 : Tovaritch de Jacques Deval
1935 : Dora Nelson de René Guissart
1935 : Faisons un rêve de Sacha Guitry
1935 : Samson de Maurice Tourneur
1936 : Le roi de Pierre Colombier
1936 : Rigolboche de Christian-Jaque
1936 : La peau d’un autre de René Pujol
1936 : La maison d’en face de Christian-Jaque
1936 : Avec le sourire de Maurice Tourneur
1936 : Les dégourdis de la onzième de Christian-Jaque
1937 : Quatre heures du matin de Fernand Rivers
1937 : L’habit vert de Roger Richebé
1937 : Le fauteuil quarante-sept de Fernand Rivers
1937 : La présidente de Fernand Rivers
1937 : Le club des aristocrates de Pierre Colombier
1937 : La glu de Jean Choux
1938 : Un fichu métier de Pierre-Jean Ducis
1938 : Terre de feu (Terra di fuoco) de Marcel L’Herbier & Giorgio Ferroni
1938 : Le monsieur de cinq heures de Pierre Caron
1938 : Mon oncle et mon curé de Pierre Caron
1938 : Eusèbe député d’André Berthomieu
1938 : Adrienne Lecouvreur de Marcel L’Herbier
1938 : L’ange que j’ai vendu de Michel Bernheim
1939 : Le veau gras de Serge de Poligny
1939 : Derrière la façade de Georges Lacombe & Yves Mirande
1939 : Entente cordiale de Marcel L’Herbier
1939 : Ils étaient neuf célibataires de Sacha Guitry
1939 : Le bois sacré de Léon Mathot & Robert Bibal
1939 : Le chemin de l’honneur de Jean-Paul Paulin
1940 : Paris-New York d’Yves Mirande
1940 : Miquette de Jean Boyer
1940 : Parade en sept nuits de Marc Allégret
1941 : Soyez les bienvenus de Jacques de Baroncelli
1942 : Le baron fantôme de Serge de Poligny
1944 : Les petites du quai aux fleurs de Marc Allégret


Filmographie d'André LEFAUR
 
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