Jean-Pierre LÉAUD | ||
Acteur français | ||
À jamais identifié comme Antoine Doinel, le double du cinéaste François Truffaut, Jean-Pierre Léaud a été le symbole de la Nouvelle Vague par son jeu décalé, sa diction appuyée et une gestuelle graphique qui en font un personnage controversé mais unique dans le cinéma français. Fils du scénariste Pierre Léaud et de la comédienne Jacqueline Pierreux, Jean-Pierre Léaud naît à Paris, le 28 mai 1944. Il apparaît pour la première fois au cinéma dans La Tour, prends garde! de Georges Lampin auprès de Jean Marais. Mais sa carrière commence vraiment à l'âge de 15 ans après qu'il réponde à l'annonce dans France-Soir du casting des Quatre Cents Coups de François Truffaut. Avec Truffaut et Godard Le film, qui est un succès international, est aussi l'une des œuvres fondatrices de la Nouvelle Vague dont Jean-Pierre Léaud devient, avec le personnage d'Antoine Doinel, l'un des acteurs les plus représentatifs. De l'adolescent tourmenté des Quatre cents coups, son personnage fétiche va évoluer et grandir à travers quatre autres films, L'Amour à vingt ans, Baisers volés, Domicile conjugal et L'Amour en fuite. Il tourne également Les Deux Anglaises et le Continent et La Nuit américaine sous la direction de François Truffaut qui l'initie même à la réalisation en le faisant travailler comme assistant sur La Peau douce en 1964. C'est d'ailleurs comme assistant qu'il est engagé par Jean-Luc Godard pour Une femme mariée en 1964, avant de devenir l'un des ses fidèles interprètes dans plusieurs de ses films à l'ambiance pop-art comme Pierrot le Fou, Made in USA, Week-end ou La Chinoise. Élevé au biberon de la Nouvelle Vague, il a cependant tourné des œuvres classiques à ses débuts dans Boulevard de Julien Duvivier et Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau. Grands auteurs objets de scandale Au sein de la Nouvelle Vague, il explore au travers de son jeu décalé et souvent incompris les moindres possibilités en jouant dans des œuvres de plus en plus hermétiques. Déjà avec Deux Anglaises et le Continent, mais surtout avec La Maman et la Putain de Jean Eustache, scandale et échec cuisant de 1973. On le retrouve aurprès de grands auteurs internationaux comme Jerzy Skolimovski (Le Départ), Pier Paolo Pasolini (Porcherie), Jacques Rivette (Out one), Bernardo Bertolucci (Le dernier tango à Paris), Pal Sandor (Ce n'est que du cinéma), Glauber Rocha (Le Lion à sept têtes) ou Carlos Diegues (Les Héritiers). Le décès de François Truffaut survenu en 1984 semble marquer la fin d'une époque pour Jean-Pierre Léaud, symbolisée par sa dernière collaboration avec Jean-Luc Godard dans Détective en 1985. Il continue à se mettre en danger en tournant pour des auteurs tels que Benoît Jacquot dans Corps et Biens ou encore Catherine Breillat dans 36 fillette, mais s'essaie malgré tout à la comédie populaire dans Les Keufs de Josiane Balasko en 1987. Aux quatre coins du globe Depuis 1990 et le film J'ai engagé un tueur d'Aki Kaurismaki, le comédien recouvre une certaine aura grâce à des rôles mieux pensés qui le débarrassent de son encombrante enveloppe d'Antoine Doinel. Il tourne entre autres Mon Homme de Bertrand Blier, Paris s'éveille d'Olivier Assayas, Pour rire! de Lucas Belvaux, Le Pornographe de Bertrand Bonello et J'ai vu tuer Ben Barka de Serge Le Peron, des choix s'orientant vers un cinéma d'auteur engagé voire polémique. Il se voit décerner un César d'honneur en 2000, curieusement sa seule récompense dans sa riche carrrière. Après une interruption de plusieurs années, l'acteur réapparaît au Festival de Cannes 2009 pour la présentation du film Visage de Tsai Ming-liang, et retrouve Aki Kaurismäki pour Le Havre en 2011, vingt ans après leur dernière collaboration sur La Vie de bohème. En 2016, il interprète le roi de France dans La Mort de Louis XIV réalisé par Albert Serra et participe à la Mostra de Venise 2017 avec M de l'actrice et réalisatrice Sara Forestier. Côté vie privée, Jean-Pierre Léaud est marié avec Brigitte Duvivier, une professeur de philosophie. Leur petit-fils Aksil joue le Dauphin dans La Mort de Louis XIV. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Jean-Luc Godard et Chantal Goya |
1958 : La Tour, prends garde ! de Georges Lampin 1959 : Les Quatre Cents Coups de François Truffaut 1960 : Boulevard de Julien Duvivier 1960 : Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau 1962 : L'Amour à 20 ans, Antoine et Colette de François Truffaut 1964 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard 1965 : Pierrot le fou de Jean-Luc Godard 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles 1966 : Le Père Noël a les yeux bleus de Jean Eustache 1966 : Made in USA de Jean-Luc Godard 1966 : Masculin féminin de Jean-Luc Godard 1966 : Alphaville de Jean-Luc Godard 1967 : Le Plus Vieux Métier du monde, Anticipation ou l'Amour en l'an 2000 de Jean-Luc Godard 1967 : Week-end de Jean-Luc Godard 1967 : La Chinoise de Jean-Luc Godard 1967 : Le Départ de Jerzy Skolimowski 1968 : Baisers volés de François Truffaut 1968 : La Concentration de Philippe Garrel 1968 : The Twenty-Year-Olds (Dialóg 20-40-60) de Jerzy Skolimowski 1969 : Paul de Diourka Medveczky 1969 : Porcherie (Porcile) de Pier Paolo Pasolini 1969 : Le Gai Savoir de Jean-Luc Godard 1970 : Domicile conjugal de François Truffaut 1970 : Les Héritiers (Os Herdeiros) de Carlos Diegues 1970 : Le Lion à sept têtes de Glauber Rocha 1971 : Les Deux Anglaises et le Continent de François Truffaut 1971 : Out One, Noli me tangere de Jacques Rivette 1971 : Une aventure de Billy le Kid de Luc Moullet 1972 : Le Dernier Tango à Paris (Ultimo tango a Parigi) de B Bertolucci 1973 : La Maman et la Putain de Jean Eustache 1973 : La Nuit américaine de François Truffaut 1975 : Embraces de Jochen Richter 1976 : Les Lolos de Lola de Bernard Dubois 1979 : L'Amour en fuite de François Truffaut 1980 : Parano de Bernard Dubois 1981 : La Cassure de Ramón Muñoz 1981 : Aiutami a sognare de Pupi Avati 1983 : Rebelote de Jacques Richard 1984 : Paris vu par... vingt ans après, Rue Fontaine de Philippe Garrel 1985 : Ce n'est que du cinéma (Csak egy mozi) de Pál Sándor 1985 : L'Île au trésor (Treasure Island) de Raoul Ruiz 1985 : Détective de Jean-Luc Godard 1986 : Corps et Biens de Benoît Jacquot 1986 : Le Cas Boran (Boran - Zeit zum Zielen) de Daniel Zuta 1987 : Les Keufs de Josiane Balasko 1987 : Jane B. par Agnès V. d'Agnès Varda 1987 : Ossegg oder Die Wahrheit über Hänsel und Gretel de Thees Klahn 1988 : 36 fillette de Catherine Breillat 1988 : La Couleur du vent de Pierre Granier-Deferre 1988 : Sei delitti per padre Brown de Vittorio De Sisti 1989 : Bunker Palace Hôtel d'Enki Bilal 1989 : Femme de papier de Suzanne Schiffman 1990 : J'ai engagé un tueur d'Aki Kaurismäki 1991 : C'est la vie de Daniel Cohn-Bendit et Peter Franz Steinbach 1991 : Paris s'éveille d'Olivier Assayas 1992 : La Vie de bohème d'Aki Kaurismäki 1993 : La Naissance de l'amour de Philippe Garrel 1994 : Personne ne m'aime de Marion Vernoux 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda 1996 : Mon homme de Bertrand Blier 1996 : Irma Vep d'Olivier Assayas 1996 : Pour rire de Lucas Belvaux 1996 : Le Journal du séducteur de Danièle Dubroux 1999 : Innocent de Costa Natsis 2000 : L'Affaire Marcorelle de Serge Le Péron 2000 : Une affaire de goût de Bernard Rapp 2001 : Le Pornographe de Bertrand Bonello 2001 : Et là-bas, quelle heure est-il ? (Ni neibian jidian) de Tsai Ming-liang 2002 : La Guerre à Paris de Yolande Zauberman 2004 : Folle Embellie de Dominique Cabrera 2005 : J'ai vu tuer Ben Barka de Serge Le Péron 2009 : Visage de Tsai Ming-liang 2011 : Le Havre d'Aki Kaurismäki 2012 : Camille redouble de Noémie Lvovsky 2016 : La Mort de Louis XIV d'Albert Serra 2017 : M de Sara Forestier 2018 : Le lion est mort ce soir de Nobuhiro Suwa 2018 : Alien Crystal Palace de Arielle Dombasle Filmographie de Jean-Pierre LÉAUD | |
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