![]() | Odette LAURE | |
Actrice et chanteuse française | ||
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Avec une petite voix de fillette, un visage angélique et un fort tempérament comique, Odette Laure a agrémenté les cabarets et les salles d’opérettes de sa bonne humeur. Mais attention, la gentille dame peut cacher une perversité insoupçonnable à l’image de la vieille dame qui fait tourner Maigret en bourrique. Odette Laure, de son vrai nom Odette Dhommée, voit le jour à Paris, le 28 février 1917. Issue d’un milieu populaire, elle grandit avec ses frères aînés dans le café que tiennent ses parents à Belleville. Passionnée par le chant dès l’école communale, elle interprète des chansons de Mistinguett, Damia ou Fréhel dès l’âge de huit ans. Des femmes légères La jeune Odette Laure prend des cours de sténographie mais participe dans le même temps à des radios crochets. Elle décroche son premier rôle dans l’opérette La Fille de madame Angot. Avec son œil égrillard et sa voix acidulée, elle rencontre rapidement le succès dans les cabarets parisiens. Elle épouse Pierre Roussillon avec qui elle vit jusqu’en 1952, date de son divorce. Elle s’éloigne de la chanson réaliste de ses débuts pour aborder un répertoire humoristique. Francis Blanche lui écrit plusieurs succès comme Ça tourne pas rond au final cruel et dramatique. Elle fait sa première apparition au cinéma en 1950 dans La Marie du Port de Marcel Carné face à Jean Gabin et multiplie les petits rôles de femmes légères comme la prostituée habillée en marin dans Lady Paname d’Henri Jeanson, la femme jalouse du bistrotier Gabriello dans La Pocharde de Georges Combret, la frivole Valentine dans La Fête à Henriette de Julien Duvivier, la petite amie du légionnaire poivrot Raymond Pellegrin dans Le Grand Jeu de Robert Siodmak. Elle apparaît dans deux films de Jacqueline Audry, Mitsou en danseuse de revue auprès de Danièle Delorme et L’École des Cocottes, libertinage adapté de la pièce de Paul Armont et Marcel Gerbidon. Elle se retire des écrans après Guinguette de Jean Delannoy avec Zizi Jeanmaire en vedette. Chanteuse humoristique et comédienne de boulevard Avec son petit ami Guy Bourguignon, Compagnon de la Chanson, Odette Laure poursuit sa carrière de chanteuse comique avec succès en enregistrant par exemple Le Tango immobile, La Femme du Fakir, Tout ça parc’qu’au Bois de Chaville, Moi j’tricote, La Voisine du Dessus ou Petite Fleur Bleue. Elle anime avec Dominique Nohain et Pierre-Louis des émissions de télévision de Jean Nohain. Sur scène, elle participe à la création de La Brune que voilà de Robert Lamoureux et illustre le vaudeville avec Boudu sauvé des Eaux, Zozo, Le Noir te va si bien ou Le Mari, la Femme et la Mort d’André Roussin. Elle est une flamboyante Toinette dans Les Femmes savantes en 1971. Après une décennie consacrée au théâtre et à la télévision (avec plusieurs spectacles d’Au Théâtre ce soir), elle revient en force au cinéma en incarnant Marguerite Galipeau, l’épouse de Jean-Pierre Darras dans Le Viager de Pierre Tchernia, énorme succès surprise avec un époustouflant Michel Serrault face à Michel Galabru. Elle est à nouveau très demandée pour jouer les vieilles dames fofolles comme la postière d’Au bout du bout du banc, la femme de ménage de Moi, fleur bleue, la musicienne dans Le Braconnier de Dieu, la mère de Marie-France Pisier dans Les Nanas ou l’épouse écervelée de Jean Carmet dans Le Bal des Casse-Pieds. Elle accompagne des vieilles gloires comme Danielle Darrieux, Jackie Sardou ou Sophie Desmarets dans Les Mamies d'Annick Lanoë. Virage dramatique En 1990, Bertrand Tavernier fait appel à Odette Laure pour incarner Miche, la femme de Dirk Bogarde mourant dans Daddy Nostalgie. Leur fille Caroline est interprétée par Jane Birkin. Ce trio apporte une émotion insoupçonnée et vaut à Odette Laure d’être nominée pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Battue par Dominique Blanc pour Milou en Mai, l’actrice oubliée dans la liste des nominées définit le trophée en disant : «On ne parle jamais de l’objet César qui représente si bien notre carrière, des trous, des bosses, des chocs mais tout ça sous la dorure.» Ses derniers rôles aussi bien au cinéma qu’à la télévision possèdent toujours la même légèreté dans Rien du tout de Cedric Klapisch ou Zoé de la Tresmondière dans La Dilettante face à Catherine Frot mais montrent aussi d’autres facettes avec le rôle de la tenancière de bordel dans L’Inconnu dans la Maison de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo ou la perfide Valentine, amorale sous ses airs de candeur dans Maigret et la vieille dame face à Bruno Crémer. Son dernier compagnon, le comédien Jean Valmence meurt en 1976. Odette Laure s’éteint à Paris dans son appartement du 14e arrondissement, le 10 juin 2004 à l’âge de 87 ans. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Pierre-Louis |
1950 : La Marie du port de Marcel Carné 1950 : Lady Paname d’Henri Jeanson 1950 : Ce bon Monsieur Durand de Charles-Félix Tavano (cm) 1951 : Si ça vous chante de Jacques Loew 1952 : La Fête à Henriette de Julien Duvivier 1953 : La Pocharde de Georges Combret 1954 : Le Grand Jeu de Robert Siodmak 1956 : Mitsou de Jacqueline Audry 1957 : C'est arrivé à 36 chandelles d’Henri Diamant-Berger 1958 : L'École des cocottes de Jacqueline Audry 1959 : Guinguette de Jean Delannoy 1959 : Nuits de Pigalle de Georges Jaffé 1972 : Le Viager de Pierre Tchernia 1977 : Moi, fleur bleue d’Éric Le Hung 1979 : Au bout du bout du banc de Peter Kassovitz 1983 : Le Braconnier de Dieu de Jean-Pierre Darras 1985 : Les Nanas d’Annick Lanoë 1988 : Périgord noir de Nicolas Ribowski 1990 : Daddy nostalgie de Bertrand Tavernier 1991 : Jalousie de Kathleen Fonmarty 1992 : Le Bal des Casse-Pieds d’Yves Robert 1992 : L'Inconnu dans la Maison de Georges Lautner 1992 : Les Mamies d’Annick Lanoë 1992 : Riens du tout de Cédric Klapisch 1999 : La Dilettante de Pascal Thomas 2000 : Le Prof d’Alexandre Jardin Télévision : 1962 : Vincent Scotto d’Henri Spade 1962 : Quand on est deux de Jacques-Gérard Cornu 1971 : La Visite de la vieille dame d’Alberto Cavalcanti 1976 : La Vie de Marianne, une ingénue à Paris de Pierre Cardinal 1977 : Banlieue Sud-Est de Gilles Grangier 1978 : Lundi la Fête de Jacques Duhen 1978 : La Jeune Fille à marier de Jeannette Hubert 1979 : Les Insulaires de Gilles Grangier 1979 : Roméo et Baucis d’Hélène Misserly 1979 : Ces dames aux chapeaux verts d’André Flédérick 1980 : La Plume de Robert Valey 1980 : Les Dames de cœur de Paul Siegrist 1980 : les Folies du samedi soir de Jacques Brialy 1981 : Féerie bourgeoise d’Agnès Delarive et Boramy Tioulong (épisode 1981 : L'Atterrissage d’Éric Le Hung 1981 : Le Fantôme du zouave de Georges Bensoussan 1981 : Antoine et Julie de Gabriel Axel 1983 : Bon anniversaire Juliette de Marcel Bozzuffi 1985 : Un garçon de France de Guy Gilles 1987 : Le Gerfaut de Marion Sarraut 1988 : L'Homme à tout faire de Patrick Gandery-Réty 1990 : Pour le restant de leurs jours (Old Folks at Home) de Peter Kassovitz 1991 : Bébé Express de François Dupont-Midy 1991 : Mamie by Night, Marathon Girl de Bernard Dumont 1992 : Un beau petit Milliard de Pierre Tchernia 1992 : Le Secret du petit Milliard de Pierre Tchernia 1992 : Méprise d’otage de Didier Albert 1994 : Maigret et la vieille dame de David Delrieux 1994 : Entre terre et mer d’Hervé Baslé 1995 : Alice boit du petit lait de Jean-Pierre Richard 1999 : Petits nuages d’été d’Olivier Langlois Filmographie d'Odette LAURE | |
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