Bernard LANCRET
 Acteur français
Bernard Lancret a représenté le jeune premier romantique des années trente. Un type de beauté virile et des goûts d’esthète lui ont permis une grande notoriété auprès de cinéastes comme Léon Mathot, Abel Gance, Jacques Feyder ou André Cayatte.
De son vrai nom, Bernard Mahoudeau, il naît le 4 septembre 1912 à Gonesse. Orphelin dès son jeune $age, il est élevé dans une famille d’accueil chaleureuse et reçoit une excellente éducation. Ses études l’amènent au baccalauréat et le dirige vers le droit et les sciences politiques. Mais le jeune homme se sent tout aussi attiré par les arts décoratifs, picturaux ou la sculpture.
Jeune premier de théâtre et de cinéma
Bernard Lancret travaille comme décorateur dans un compagnie de théâtre amateur et passe l’examen d’entrée au Conservatoire de Paris en 1932. Il fait ses débuts avec le couple Madeleine Renaud et Pierre Bertin et rejoint la troupe de Jouvet pour deux pièces de Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura pas lieu et Supplément de Voyage de Cook en 1935. La même année, il débute au cinéma grâce à Jacques Feyder dans La Kermesse Héroïque où il interprète le peintre Breughel. Il choisit comme pseudonyme le nom d’un autre peintre, Nicolas Lancret, connu pour ses reconstitutions ludiques et champêtres. Il obtient un gros succès personnel au théâtre en incarnant Armand Duval dans La Dame au Camélia auprès d’Edwige Feuillère et en créant L’Heure éblouissante de Félicien Marceau. Élégant et racé, il devient un jeune premier de premier ordre auprès de Pierre Richard-Willm ou Gilbert Gil. Les cheveux ondulés et la voix métallique ajoutent aux charmes d’un interprète idéal pour donner la réplique à Line Noro (La Flamme), Madeleine Robinson (L’Homme à abattre de Léon Mathot), Annabella (La Citadelle du Silence de Marcel L’Herbier), Dita Parlo (Ultimatum de Robert Siodmak et Robert Wiene), Mireille Balin (Rappel immédiat et Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot).
Des personnages de haute tenue
Bernard Lancret est surtout l’interprète de personnages historiques comme l’empereur François-Joseph d’Autriche dans Valse Royale de Jean Grémillon, le prince Serge Oblonsky dans Le Joueur d’échecs de Jean Dréville, Jean Roussel dans L’Entente cordiale de Marcel L’Herbier, Franz Schubert dans Sérénade de Jean Boyer. Il se montre aussi à son aise dans des rubriques populistes comme Ménilmontant de René Guissard, des comédies théâtrales comme Le Secret de Polichinelle d’André Berthomieu avec Raimu et Françoise Rosay ou Quartier Latin de Christian Chamborant ou le récit patriotique comme Le Héros de la Marne d’André Hugon avec Raimu et Paul Cambio. Pendant la guerre, il retrouve Marcel L'Herbier dans Fini de rire avec Micheline Presle et Marie Déa et s’illustre dans deux films d’André Cayatte, La Fausse Maîtresse d’après Balzac avec Danielle Darrieux et Pierre et Jean d’après Maupassant avec Renée Saint-Cyr. Il joue un substitut désabusé dans Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot. Ces tournages successifs pour la firme Continentale, société de production allemande lui seront préjudiciables au moment de la Libération.
Des rôles de composition d'après-guerre
Bernard Lancret revient dans les studios en 1946 où il donne la réplique à Gaby Morlay dans le stupide Hyménée d’Émile Couzinet tiré d'une pièce d'Édouard Bourdet qu'il avait joué sur scène, le guère plus florissant Pas si bête avec Suzy Carrier, dont il est amoureux et qui est la cousine du fermier Ménard Léon interprété par Bourvil. Il joue le jeu de la séduction auprès de Giselle Pascal au son de l’orchestre de Ray Ventura dans Mademoiselle s'amuse et participe dans un petit rôle au saint-sulpicien On ne triche pas avec la vie de René Delacroix. Il interprète l’adaptation de la pièce de théâtre Et moi, j’te dis qu’elle t’as d’l’œil de Maurice Gleize, alors qu’il avait fait une apparition dans la précédente mouture de la même pièce au cinéma aux côtés de Pierre Fresnay. Sans jamais occuper le premier rang, il termine sa carrière avec le rôle d’Edmond Reybaud de la Brunerie dans La Belle que voilà aux c ôtés de Michèle Morgan, celui du prince d’Alpen dans Julietta et auprès de Brigitte Bardot dans Cette sacrée Gamine. Il a épousé l’actrice Christiane Delyne, ex-femme de Christian-Jaque. Il se retire du cinéma en 1954 à Mougins dans les Alpes-Maritimes pour se consacrer à ses activités artistiques. Bernard Lancret y est décédé, le 5 décembre 1983 à 71 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Brigitte Bardot
1932 : La Relève de René Delacroix
1935 : Valse royale de Jean Grémillon
1935 : Jérôme Perreau Héros des barricades d’Abel Gance
1935 : La Kermesse héroïque de Jacques Feyder
1935 : Mayerling d’Anatole Litvak
1936 : Les Loups entre eux de Léon Mathot
1936 : La Pocharde de Jean-Louis Bouquet & Jean Kemm
1936 : La Flamme d’André Berthomieu
1936 : Les deux Gamines de Maurice Champreux & René Hervil
1936 : Le Secret de Polichinelle d’André Berthomieu
1936 : L’Homme à abattre de Léon Mathot
1936 : Ménilmontant de René Guissart
1937 : Maman Colibri de Jean Dréville
1937 : Le plus beau gosse de France de René Pujol
1937 : La citadelle du silence de Marcel L’Herbier
1938 : Ultimatum de Robert Wiene
1938 : Le Héros de la Marne d’André Hugon
1938 : Le Joueur d’échecs de Jean Dréville
1938 : L’Entente cordiale de Marcel L’Herbier
1939 : Rappel immédiat de Léon Mathot
1939 : Quartier latin de Pierre Colombier
1940 : Sérénade de Jean Boyer
1941 : Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot
1941 : Histoire de rire de Marcel L’Herbier
1942 : La fausse Maîtresse d’André Cayatte
1943 : Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot
1943 : Pierre et Jean d’André Cayatte
1946 : Pas si bête d’André Berthomieu
1946 : Hyménée d’Émile Couzinet
1947 : Mademoiselle s’amuse de Jean Boyer
1949 : On ne triche pas avec la vie de René Delacroix & Paul Vendenberghe
1949 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois
1950 : Et moi j’te dis qu’elle t’as fait de l’œil de Maurice Gleize
1953 : Julietta de Marc Allégret
1955 : Cette sacrée Gamine de Michel Boisrond


Filmographie de Bernard LANCRET
 
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