Robert Marcel Adolphe Lamoureux est né le 4 janvier 1920 à Saint-Mandé. De père inconnu, il grandit avec sa mère Anne chez son grand-père et entouré d'affection, connaît une petite enfance heureuse. Il doit néanmoins s'éloigner pour vivre dans une ferme dans le Berry. Piètre écolier, il décroche tout de même le certificat d'études. Cette année là, Alice décide de lui faire rencontrer l'auteur de ses jours. Il habite en Charente, est marié et a trois enfants. Robert verra à deux reprises ce "monsieur", qui décédera quelques années plus tard. Voici la guerre ! Robert est mobilisé et parvient un peu plus tard à rentrer à Paris. En 1942, il épouse Simone Chaigneau, une amie d'enfance, employée de banque. Leur premier bébé, Jean-Louis, voit le jour en août 1943 et évite à Robert le Service du Travail Obligatoire. Pétainiste au début de la guerre, il entre dans la Résistance. Puis il pousse la porte des éditions Vandair et propose un recueil de chansons.
Humoriste bon enfant
Robert Lamoureux comprend vite qu'il peut faire naître l'hilarité en racontant lui-même ses petites histoires. Son timbre de voix si particulier, sa gouaille de titi, son humour bon enfant est ponctué de chansonnettes et de sketchs à succès comme Papa maman la bonne et moi, une chanson amusante entrecoupée de remarques tout aussi spirituelles et que toute la France reprend en chour, La Chasse au Canard ou Voyage en Italie. Il devient l'amuseur préféré des Français. Son couple se maintient, resserré par les naissances de Catherine et de Sophie. Le cinéma fait appel à lui. «Le cinéma est un art qui me restera étranger. Au-dessus de mes moyens. Je suis un amuseur, un raconteur, pas un acteur. Je ne ferai jamais rien de bon au cinéma, le metteur en scène fut-il génial, écrit Robert Lamoureux dans Par trente-six chemins. Pourtant, nombre de ses apparitions sur la toile blanche laissent des souvenirs empreints de nostalgie et de tendresse. Son humour fin touchait juste, sans jamais être méchant. Les débuts sont médiocres dirigés par André Berthomieu (Le Roi des Camelots, Chacun son tour), Carlo Rim (Virgile, Escalier de service) ou Jean-Paul Le Chanois (Papa Maman la Bonne et moi et sa suite).
D'Arsène à la 7e Cie
Puis vient la rencontre avec Sacha Guitry, tant au théâtre (Faisons un rêve) qu'au cinéma, il n'hésite pas à lui confier ses personnages. Ainsi Latude, le célèbre prisonnier de la Bastille, roi de l'évasion, dans Si Paris nous était conté ou encore l'amant de Danielle Darrieux dans La vie à deux. Il campe ensuite à deux reprises le gentleman cambrioleur Arsène Lupin sous la houlette de Jacques Becker puis d'Yves Robert. Ses débuts de réalisateur sont un peu brouillons avec Ravissante mais connaît un franc succès une quinzaine d'années plus tard avec les franchouillards Opération Lady Marlène et la trilogie de la Septième Compagnie avec Pierre Mondy et Jean Lefebvre.
Un roi du boulevard
S'il n'est pas très attiré par le cinéma, Robert Lamoureux est davantage un homme de théâtre. Il reprend à ses débuts les répertoires de Jouvet ou Guitry avec Knock, Désiré, Domino. Puis il écrit une série de quatorze pièces boulevardières irrésistibles comme La Soupière d'où sortiront successivement Elvire Popesco, Françoise Rosay et Denise Grey, Frédéric, Le Charlatan, La Taupe, L'Amour foot, Ce diable d'Homme. Michel Deville lui confie un rôle formidable d'escroc dans L'Apprenti Salaud. Divorcé en 1959 de Simone mais proche de leur trois enfants, il épouse la jolie comédienne du Français, Magali de Vendeuil qui met au monde leur fille France en 1964. Par la suite, Robert apprendra l'existence d'un fils, né en 1941, dans le désordre de l'occupation. Tout le clan adoptera alors à bras ouverts Robert-Jacques et sa petite famille, donnant ainsi la chance au grand comédien d'être l'heureux grand-père de nombreux petits enfants. Notre sympathique amuseur décède à Boulogne-Billancourt, le 29 octobre 2011 à la suite d'une énième opération de son pied blessé en 2000. Il repose à jamais à Neauphle-le-Vieux, aux côtés de son épouse Magali qui l'attendait depuis un an.
FILMOGRAPHIE :
Avec Magali de Vendeuil
1950 : Le don d'Adèle d'Émile Couzinet
1950 : Le roi des camelots d'André Berthomieu
1951 : Chacun son tour d'André Berthomieu
1951 : La route du bonheur (Saluti e braci) de Maurice Labro & Giorgio Simonelli
1952 : Femmes de Paris de Jean Boyer
1952 : Lettre ouverte d'Alex Joffé
1952 : Allô. je t'aime d'André Berthomieu
1953 : Pattes de velours (L'incantevole nemica) de Claudio Gora
1953 : Virgile de Carlo Rim
1954 : Le village magique de Jean-Paul Le Chanois
1954 : Escalier de service de Carlo Rim
1954 : Papa, maman, la bonne et moi de Jean-Paul Le Chanois
1955 : Papa, maman, ma femme et moi de Jean-Paul Le Chanois
1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : Rencontre à Paris de Georges Lampin
1956 : Les aventures d'Arsène Lupin de Jacques Becker
1957 : L'amour est en jeu / Ma femme, mon gosse et moi de Marc Allégret
1958 : La vie à deux de Clément Duhour
1958 : Signé Arsène Lupin d'Yves Robert
1959 : Au voleur de Ralph Habib
1960 : Ravissante de Robert Lamoureux
1960 : La brune que voilà de Robert Lamoureux
1960 : La Française et l'amour, « La femme seule » de Jean-Paul Le Chanois
1973 : Mais où est passé la septième compagnie ? de Robert Lamoureux
1974 : Impossible. pas français de Robert Lamoureux
1975 : Opération Lady Marlène de Robert Lamoureux
1975 : Ne coupez pas mes arbres de Michel Treguer (tv)
1976 : On a retrouvé la septième compagnie ! de Robert Lamoureux
1976 : L'apprenti salaud de Michel Deville
1977 : La septième compagnie au clair de lune de Robert Lamoureux
1986 : Le Dindon de Pierre Badel (tv)
1990 : Le jour des rois de Marie-Claude Treilhou
Filmographie de Robert LAMOUREUX