Maïtena Douménach, plus connue sous le nom de scène de Marie Laforêt est née le 5 octobre 1939 à Soulac-sur-Mer en Gironde. Son père Jean-Eugène Douménach est mathématicien et chercheur au CNRS, sa mère Marie-Louise Saint-Guily femme au foyer. Elle grandit en Gironde et passe ses vacances dans la maison familiale à Sainte-Terre près de Libourne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille Douménach trouve refuge à Cahors puis à Lavelanet. Alors que son père est prisonnier de guerre en Allemagne, Marie, sa sœur Alexandra et leur mère connaissent beaucoup de privations et vivent difficilement. En 1998, elle révèle qu'à l'âge de trois ans, elle a été violée à plusieurs reprises par un voisin, épisode traumatisant dont le souvenir est demeuré refoulé et occulté pendant près de quarante ans. Après le retour de son père de captivité en mai 1945, la famille vit à Raismes où Jean Douménach dirige une usine de constructions ferroviaires. Installée à Paris, elle commence à éprouver un vif intérêt pour le théâtre et remporte en 1959 le concours Naissance d'une étoile, organisé par Europe N° 1 en remplacement de sa sœur.
Cinéma et chanson
Remarquée par Raymond Rouleau, elle fréquente alors ses cours de théâtre. Après un projet avorté de film de Louis Malle, c'est avec Alain Delon et Maurice Ronet dans le film Plein Soleil, un polar de René Clément d'après Patricia Highsmith que Marie Laforêt fait sa première apparition remarquée au cinéma. Les rôles se suivent. Le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco qu'elle a épousé en 1961 lui confie le rôle principal dans La Fille aux yeux d'or d'après le roman d'Honoré de Balzac puis Le Rat d'Amérique avec Charles Aznavour. Elle rencontre parallèlement un grand succès avec la chanson Les Vendanges de l'amour, écrite par Danyel Gérard. Les succès discographiques s'enchaînent avec Frantz en duo avec Guy Béart, Viens sur la montagne, La Tendresse, Manchester et Liverpool, La Voix du silence, version française de The Sound of Silence, Ivan, Boris et moi et Que calor la vida. On la retrouve au cinéma dans Marie-Chantal contre Docteur Kha de Claude Chabrol. Entre 1965 et 1967, elle a pour compagnon Judas Azuelos, homme d'affaires juif marocain dont elle a deux enfants, Lisa Azuelos née en 1965, future réalisatrice de LOL, et Jean Mehdi Abraham Azuelos né en 1967. Marie Laforêt souhaite orienter sa carrière musicale vers des titres plus personnels et puisés dans les folklores américain et européen. Cette période située entre 1968 et 1972 est riche et authentique sur un plan artistique, l'amenant sur les scènes du monde entier. Puis, elle renonce à ses goûts musicaux pour se laisser guider par les producteurs de Polydor et répondre aux attentes d'un public plus large avec des succès comme Viens, viens, Tant qu'il y aura des chevaux et Cadeaux.
Retrait en Suisse
En 1978, elle vit à Genève où elle tient jusqu'en 1981 une galerie d'art pour laquelle elle exerce aussi la profession de commissaire-priseur avec son nouvel époux Alain Kahn-Sriber dont elle a une fille Eve Marie Deborah en 1974 puis le suivant Pierre Cornette de Saint-Cyr. En 1979, elle revient au cinéma dans Flic ou Voyou aux côtés de Jean-Paul Belmondo. Après un détour par la littérature avec la publication de Contes et légendes de ma vie privée, Marie Laforêt se concentre sur le cinéma en France et en Italie. Son rôle le plus marquant est dans le film argentin Tangos, l'exil de Gardel. Hormis Tykho Moon d'Enki Bilal, elle accepte des rôles légers dans Les Morfalous et Joyeuses Pâques, avec Belmondo, Fucking Fernand de Mordillat ou Dis-moi oui d'Arcady. Au théâtre, après avoir joué Maria Callas dans Master Class, rôle qui lui vaut d'être nominée aux Molières, elle joue aussi bien La presse est unanime de Laurent Ruquier que Jésus la Caille adapté de Carco. Mariée avec le chirurgien Pierre Mayer en 1980 à Genève, elle épouse l'agent de change Éric de Lavandeyra soupçonné d'appartenir au Temple solaire. Marie Laforêt meurt le 2 novembre 2019, à Genolier en Suisse d'un cancer des os. Ses obsèques se déroulent à Paris en l'église Saint-Eustache et son inhumation dans l'intimité familiale au cimetière du Père-Lachaise.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jean-Gabriel
Albicocco
1961 : Le Rouge et le Noir de Pierre Cardinal (tv)
1961 : Saint-Tropez Blues de Marcel Moussy
1961 : La Fille aux yeux d'or de Jean-Gabriel Albicocco
1961 : Les Amours célèbres, sketch Les comédiennes de Michel Boisrond
1962 : Los cuatro golpes (les 4 coups) de François Truffaut (cm)
1962 : Le Rat d'Amérique de Jean-Gabriel Albicocco
1962 : Leviathan de Léonard Keigel
1963 : Cherchez l'idole de Michel Boisrond
1963 : À cause, à cause d'une femme de Michel Deville
1964 : La Chasse à l'homme d'Édouard Molinaro
1965 : La Redevance du fantôme de Robert Enrico (tv)
1965 : Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat
1965 : La Redevance du fantôme de Robert Enrico (tv)
1965 : Des filles pour l'armée (Le Soldatesse) de Valerio Zurlini
1965 : Marie-Chantal contre Dr Kha de Claude Chabrol
1967 : Le Treizième Caprice de Roger Boussinot
1967 : Le Valet de carreau (Jack of Diamonds) de Don Taylor
1972 : Le Petit Poucet de Michel Boisrond
1972 : Kean, un roi de théâtre de Marcel Moussy (tv)
1979 : Flic ou voyou de Georges Lautner
1982 : Les Diplômés du dernier rang de Christian Gion
1982 : Que les gros salaires lèvent le doigt ! de Denys Granier-Deferre
1984 : Les Morfalous d'Henri Verneuil
1984 : Joyeuses Pâques de Georges Lautner
1985 : Le Pactole de Jean-Pierre Mocky
1985 : Tangos, l'exil de Gardel de Fernando Solanas
1987 : Sale Destin de Sylvain Madigan
1987 : Fucking Fernand de Gérard Mordillat
1987 : Il est génial papy ! de Michel Drach
1988 : Le Loufiat de Michel Boisrond (tv)
1989 : La bugiarda (Isabella la ladra) de Franco Giraldi (tv)
1989 : La Folle journée ou Le mariage de Figaro de Roger Coggio
1990 : L'Avare (L'avaro) de Tonino Cervi
1990 : Una fredda mattina di maggio de Vittorio Sindoni
1990 : Présumé dangereux de Georges Lautner
1992 : Tous les hommes de Sara (Tutti gli uomini di Sara) de Gianpolo Tescari
1992 : Un cane sciolto 3 de Giorgio Capitani (tv)
1994 : À quelle heure est la nuit ? (A che punto è la notte ?) de Nanni Loy
1995 : Adrien Le Sage de Jacques Monnet (tv)
1995 : Ainsi soient-elles de Patrick et Liza Alessandrin
1995 : Dis-moi oui d'Alexandre Arcady
1996 : Tykho Moon d'Enki Bilal
1997 : Héroïnes de Gérard Krawczyk
1997 : Le Désert de feu (Il Deserto di fuoco) d'Enzo G. Castellari
1997 : C'est la tangente que je préfère de Charlotte Silvera
1998 : Jeudi 12 de Patrick Vidal (tv)
1998 : Villa Vanille de Jean Sagols (tv)
2000 : Jeux pour mourir de Bruno Romy
2008 : Les Bureaux de Dieu de Claire Simon
Filmographie de Marie LAFORÊT