Valéry INKIJINOFF
 Acteur et réalisateur français d'origine russe
Valery Inkijinoff (Valerij Ivanovich Inkizhinov) est né le 25 mars 1895 à Bokhan près d'Irkoutsk en Sibérie sur les bords du lac Baïkal. Son père instituteur l’encourage à de bonnes études et à apprendre le français. Il entre à l’École polytechnique de Saint-Petersbourg en 1915 mais se sent plus attiré par le théâtre. Il devient l’élève de Vsevolod Meyerhold, le fondateur d’une méthode révolutionnaire à partir de la biomécanique. Il débute sur les planches à Moscou dans des pièces inspirées du théâtre japonais et de la comedia dell’arte.
Le descendant de Genghis Khan
Valery Inkijinoff se tourne rapidement vers le cinéma en assistant Serguei Eisenstein et en suivant les cours de Lev Koulechov. Il joue les doublures d’acteurs pour des scènes de cascade et après quelques rôles obscurs, il s’essaie à la mise en scène avec Le Châtiment et Le voleur. Il devient l’inoubliable interprète du mongol Baïr, descendant de Genghis Khan dans Tempête sur l’Asie, l'imposante fresque de Vsevolod Poudovkine. Il est nommé directeur de l’école de théâtre et de cinéma de Kiev et produit et réalise son troisième film La comète mais le film ne semble pas avoir une grande audience. En 1931, à la suite du décès tragique de sa fille âgée de sept ans, il quitte la Russie pour ne jamais y revenir.
Le félon asiatique de films français
Valery Inkijinoff se rend en France, où il rencontre de nombreux anciens collègues émigrés, comme Ivan Mosjoukine, Alexandre Volkoff et Alexandre Kouprine. Il se produit sur scène dans Marie-Galante de Jacques Deval auprès de Pierre Alcover. Il fait sa première apparition dans un film français dans Le capitaine jaune en maître d’hôtel d’un yacht témoin d’un assassinat dont il devient le suspect principal. Il atteint la célébrité en jouant le personnage trouble interrogé par le commissaire Maigret (Harry Baur) dans La tête d’un homme de Julien Duvivier. Dès lors, son faciès de Mongol, sa carrure athlétique et ses yeux perçants le désignent pour des emplois de traître et de rebelle dans des films d’ambiance slave ou orientale. Il joue un japonais dans La Bataille de Nicolas Farkas avec Charles Boyer, russe aventurier qui se proclame tsar du peuple dans Volga en flammes de Victor Tourjanski, malais dans Amok de Fedor Ozep d’après Stefan Zweig, chinois dans Les Bateliers de la Volga de Wladimir Strijewski, dans Les Pirates du Rail de Christian-Jaque opposé à l’ingénieur Charles Vanel dans le Yunnan et dans Le drame de Shanghaï de G. W Pabst où il incarne un agent d’une organisation criminelle aux côtés de Louis Jouvet. Il est l’amant de Mila Parély dans La Rue sans joie, transposée en France par André Hugon.
Des petits rôles internationaux
Pendant la guerre, Valery Inkijinoff est écarté des studios de cinéma en raison de ses origines. Il ne retrouve des rôles au cinéma qu’à partir de 1947. Il se consacre surtout au théâtre. Ses participations se limitent à de rares petits rôles en Italie (La fille de Mata-Hari, Michel Strogoff), à Hollywood (La rose noire d’Henry Hathaway), en Allemagne (Le médecin de Stalingrad, Les mystères d’Angkor) et en France (Les hommes veulent vivre de Léonide Moguy, Mon oncle du Texas où il campe un chef indien). Fritz Lang lui offre le seul rôle important en grand prêtre au crâne rasé dans son diptyque Le tigre du Bengale et Le Tombeau hindou. On le retrouve dans des péplums comme Ursus le rebelle, Monsieur Goh dans Les tribulations d’un Chinois en Chine de Philippe de Broca et des films d’action comme Les Aventuriers de Robert Enrico, Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 avec Frederick Stafford et La blonde de Pékin avec Mireille Darc. Il tente de revenir en URSS pour aller voir sa famille mais y renonce. Il apparaît dans plusieurs séries des années 60-70 comme Les Chevaliers du ciel et l’inquiétant Tang pour 13 épisodes réalisés par André Michel. Il fait une dernière apparition à nouveau en Indien dans Les Pétroleuses, un western parodique avec Brigitte Bardot et Claudia Cardinale et la série Le Fils du Ciel auprès de Yoko Tani. Valéry Inkijinoff est décédé le 26 septembre 1973 à Brunoy dans l'Essonne. Il est inhumé au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.


FILMOGRAPHIE :

Avec Charles Vanel
1925 : Le Châtiment (Pasplata) de Valéry Inkijinoff
1926 : Le Voleur (Vor) de Valéry Inkijinoff
1928 : Tempête sur l'Asie (Potomok Chingis-Khana) de Vsevolod Poudovkine
1929 : La Comète (Kometa) de Valéry Inkijinoff
1930 : Le Capitaine Jaune d’Anders Wilhelm Sandberg
1932 : La Tête d’un homme de Julien Duvivier
1934 : La Bataille de Nicolas Farkas et Victor Tourjansky
1934 : Volga en flammes de Victor Tourjansky
1934 : The Battle de Nicolas Farkas et Victor Tourjansky
1934 : Le typhon ou Dossier 909 (Polizeiakte 909/Taifun) de Robert Wiene
1934 : Amok de Fedor Ozep
1935 : Friesennot de Peter Hagen
1936 : Les quatre derniers de Santa-Cruz (Die Letzten Vier von Santa Cruz) de Werner Klingler
1936 : Les Bateliers de la Volga de Wladimir Strijewsky
1937 : Les Pirates du rail de Christian-Jaque
1937 : The Wife of General Ling de Ladislao Vajda
1938 : La Rue sans joie d’André Hugon
1938 : Le Drame de Shanghaï de Georg Wilhelm Pabst
1947 : La Renégate de Jacques Séverac
1949 : Maya de Raymond Bernard
1950 : La Rose noire (The black rose) de Henry Hathaway
1954 : L'Espion de Tokyo (Verrat an Deutschland) de Veit Harlan
1955 : La Fille de Mata Hari (La figlia di Mata Hari) de Carmine Gallone et Renzo Merusi
1956 : Geliebte Corinna d’Edouard von Borsay
1956 : Michel Strogoff de Carmine Gallone
1958 : Le Médecin de Stalingrad (Der Arzt von Stalingrad) de Géza von Radványi
1959 : Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) de Fritz Lang
1959 : Le Tombeau hindou (Das Indische Gabmal) de Fritz Lang
1960 : Les Mystères d’Angkor (Herrin der Welt) de William Dieterle
1961 : Le Géant à la cour de Kublai Khan (Maciste alla corte del Gran Khan) de Riccardo Freda
1961 : Le Triomphe de Michel Strogoff de Victor Tourjanski
1961 : Les hommes veulent vivre de Léonide Moguy
1962 : Mon oncle du Texas de Robert Guez
1963 : Ursus le rebelle (Ursus il gladiatore ribelle) de Domenico Paolella
1964 : Nick Carter va tout casser d’Henri Decoin
1964 : Mission spéciale au 2e bureau (Die Todesstrahlen des Dr Mabuse) d’Hugo Fregonese
1965 : Les Tribulations d’un Chinois en Chine de Philippe de Broca
1966 : Mission top secret (Matchless) d’Alberto Lattuada
1966 : Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 de Michel Boisrond
1967 : Les Aventuriers de Robert Enrico
1967 : La Blonde de Pékin de Nicolas Gessner
1967 : Les chevaliers du ciel de François Villiers (tv)
1971 : Les Pétroleuses de Christian-Jaque
1971 : Tang d’André Michel (tv)
1972 : Le Fils du ciel d’Alain Dhénaut (tv)


Filmographie de Valéry INKIJINOFF
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs IJ > Contact