Pola ILLÉRY
 Actrice française d'origine roumaine
Pola Illéry est l’actrice d’un seul film, Sous les toits de Paris de René Clair où elle apparaît comme une vamp en nuisette, une épouse volage des quartiers populaires. Venue de Roumanie, la belle au français approximatif renouvellera le même type de rôles avant de disparaître des écrans, dix ans après sa venue.
De son vrai nom Paula Iliescu, Pola Illery est née à Corabia, petite ville d’Olténie sur les rives du Danube, le 18 décembre 1909. Elle grandit dans une famille juive aisée où il est de bon ton d’apprendre le français dès le plus jeune âge. Belle plante ambitieuse, la jeune femme gagne un concours photo organisé par un magazine de Bucarest en 1927. Remarquée par la maison de production Sascha à Vienne, on lui propose de tourner un rôle dans un film qui hélas ne verra jamais le jour. Pola sillonne l’Europe et au cours d’un voyage à Paris, elle est remarquée par le cinéaste Albert Durec à la recherche de beautés exotiques pour son prochain film, Le Désir tiré d’un roman de Jean Pomerol qu’elle tourne en Algérie avec Roger Karl et l’Autrichien Olaf Fjord. Elle a tout juste vingt ans.
La vamp volage
La même année, elle interprète la jolie gitane Chiquita dans Le capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti avec Pierre Blanchar. Bien que son français soit assez approximatif, René Clair la choisit pour être la partenaire d’Albert Préjean dans son premier film parlant et chantant Sous les toit de Paris, les aventures d’un chanteur des rues, Albert Préjean qui côtoie des mauvais garçons et une maîtresse volage incarnée par Pola Illéry. L’accueil du public est assez réservé mais la chanson écrite par René Clair et Raoul Moretti ne tarde pas à devenir un classique de la chanson populaire.
Vedette des années trente
Pola Illéry devient ainsi une des vedettes préférées du public français des années trente, dans des films où elle est souvent mieux servie par sa beauté et son sex-appeal que par son talent d’actrice. Elle retrouve Alberto Cavalcanti pour Le petit chaperon où curieusement elle joue le rôle d’une très jeune fille aux côtés de Catherine Hessling et apparaît dans des productions Paramount France tounées aux studios de Joinville comme la version roumaine de Paramount parade signée Charles de Rochefort, Televiziune tourné en Roumanie ou Un homme en habit de René Guissart avec Fernand Gravey. Elle partage la vie des mariniers dans L'Ange gardien et devient une "jolie poule" dans Au pays du soleil aux côtés du chanteur-acteur Henri Alibert. René Clair l’emploie à nouveau pour un court rôle dans Quatorze juillet en maîtresse de Georges Rigaud qui lui préfère Annabella. Elle obtient son meilleur rôle, celui de la jeune écervelée Noa dans La rue sans nom de Pierre Chenal. La belle y est entourée de Constant Rémy, Gabriel Gabrio, Paul Azaïs et de la chanteuse Fréhel. Elle interrompt sa carrière après ses retrouvailles avec Georges Rigaud dans Taxi de minuit d’Albert Valentin.
L'éxil aux États-Unis
En 1937, elle revient sous les feux de la rampe avec les versions françaises du Tigre du Bengale et du Tombeau hindou dirigées par Richard Eichberg. En juin 1940, l’entrée des Allemands dans Paris contraint Pola Illéry à la discrétion. Elle fait une apparition dans Tobie est un ange, un film apparemment perdu d’Yves Allégret, mais les lois anti-juives promulguées en France obligent l’actrice à fuir le pays malgré le soutien de son ami Robert Brasillach, écrivain, journaliste, critique de cinéma et fasciste notoire, condamné en janvier 1945 pour intelligence avec l’ennemi et fusillé le 6 février de la même année. Elle émigre aux États-Unis où elle s’engage comme infirmière pour la Croix-Rouge. En 1946, Pola Illéry devient citoyenne américaine et épouse l’année suivante Daniel Alpert, le père de ses quatre enfants. Après plus de sept décennies de silence loin du cinéma, consacrées à sa famille et à des œuvres sociales, religieuses et politiques, Pola Illéry s’éteint discrètement à Los Angeles le 19 octobre 1993 à l’âge de 84 ans. Son mari Daniel l’accompagne en 1999 au Green Hills Memorial Park de Rancho Palos Verdes, en Californie. Les cinéphiles conservent cependant l’image de l’interprète sexy de René Clair, femme moderne en avance sur son époque.


FILMOGRAPHIE :

Avec René Clair
1928 : Le désir d’Albert Durec
1929 : Le capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti & Henri Wulschleger
1930 : Sous les toits de Paris de René Clair
1930 : Illusions de Lucien Mayrargue
1930 : Le petit chaperon rouge d’Alberto Cavalcanti
1930 : Parada Paramount de Charles de Rochefort
1931 : Televiziune de Phil d’Esca & Jack Salvatori
1931 : Un homme en habit de René Guissart
1932 : L’ange gardien de Jean Choux
1933 : Au pays du soleil de Robert Péguy
1933 : Quatorze Juillet de René Clair
1934 : La rue sans nom de Pierre Chenal
1934 : Taxi de minuit d’Albert Valentin (cm)
1938 : Le tigre du Bengale de Richard Eichberg
1938 : Le tombeau hindou de Richard Eichberg
1940 : Tobie est un ange d’Yves Allégret


Filmographie de Pola ILLÉRY
 
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