Olivier HUSSENOT
 Acteur et metteur en scène français
Serviteur exemplaire du théâtre qui a fait souffler un vent salutaire de liberté sur des textes classiques et contemporains avec son complice Jean-Pierre Grenier, Olivier Hussenot n’a pas connu la reconnaissance méritée au cinéma, se contentant de rôles courts de policiers ou de bourgeois en redingote. Il a eu plus de chance à la télévision.
Olivier Marie André Hussenot-Desenonges est né à Paris, le 10 août 1913. Il grandit dans une famille bourgeoise mais refuse de suivre la carrière de notable de ses ancêtres. Au cours d’un stage chez les Scouts de France, il rejoint la troupe amateur créée par Léon Chancerel dans les années trente. Il y fait ses classes dans Les Fourberies de Scapin entre autres. Il se lie d’amitié avec Jean-Pierre Grenier dont il partage l’esprit satirique, parodique et la créativité en liberté.
Une vie dédiée au théâtre
Olivier Hussenot crée avec son grand complice la Compagnie Grenier-Hussenot qui se produit notamment à la Rose Rouge (L’Étranger au théâtre d’André Roussin), au théâtre de la Renaissance (Les Gaités de l’Escadron de Courteline), à la Gaîté-Montparnasse (Philippe et Jonas d’Irwin Shaw), au théâtre Fontaine (Responsabilité limitée de Robert Hossein, L’Amour des 4 Colonels de Peter Ustinov), lançant la carrière de Rosy Varte, Louis Velle ou Jean Rochefort. Il crée avec Grenier La Visite de la Vieille Dame de Friedrich Dürrenmatt et Trois Chapeaux claque de Miguel Mihura. Il est souvent le metteur en scène de ses prestations à partir de 1955.
Gabardine de policier et redingotes
Tout en poursuivant une prolifique carrière sur les planches partagée entre les pièces classiques mises en scène par Jean Meyer, Jean Le Poulain ou Jacques Charon ou d'auteurs contemporains comme Pirandello ou Frédéric Dard, Olivier Hussenot apparaît au cinéma à partir du petit rôle de Félix dans Les Dieux du Dimanche de René Lucot en 1947. Petit et déjà chauve, il promène sa silhouette élégante dans des personnages en costume dans Le Parfum de la Dame en Noir, Caroline Chérie, Miquette et sa Mère, Monsieur Fabre ou Mam’zele Nitouche. Il est très souvent un policier fouineur et perspicace dans Trois Télégrammes, La belle Image, Le Rideau rouge, Ouvert contre X, Nina, Les Amants de Demain où il s’attarde à écouter chanter Édith Piaf ou Dans l’Eau qui fait des Bulles face à Louis De Dunès. S’il n’a aucune scène avec Jean Gabin dans La Marie du Port, il devient son beau-père dans La Vierge du Rhin et son collègue Lagrume dans Maigret tend un Piège. Il s’associe à plusieurs reprises avec Gérard Philipe dont il devient le fidèle ami Tranche-Montagne dans Fanfan la Tulipe, le préfet dans Les Grandes Manœuvres, le magasinier Colombin dans La Meilleure Part ou le père aimant de Dany Carrel dans Pot-Bouille.
Des personnages cocasses pour le petit écran
Cantonné à des petits rôles, Olivier Hussenot est molesté par Eddie Constantine dans Je suis un Sentimental, devient le valet de Jean-Claude Pascal dans Milord l’Arsouille, vient arrêter Fernandel dans Crésus, joue les naïfs en pleine guerre corse dans La Vendetta. Il fait de petites percées dans des productions étrangères comme Les Racines du Ciel de John Huston ou le western spaghetti Duel à Rio Bravo. Il fait surtout le bonheur des mini-séries télévisées avec des personnages cocasses, ronchons et sévères dans L’Inspecteur Grégoire, Les beaux Yeux d’Agatha, Commandant X, Le Trompette de la Bérésina, Les Nouvelles aventures de Vidocq ou Messieurs les Jurés. En 1965, il adapte l’œuvre de son ami Raymond Queneau, Le Dimanche de la vie où il endosse son rôle le plus antipathique, Brélugat, le beau-frère détestable de Danielle Darrieux. Il sert avec ironie des classiques de la littérature comme Les Hauts de Hurlevent ou Le deuil sied à Electre et campe un étonnant Jean-Jacques Rousseau dans la série Joseph Balsamo d’André Hunebelle auprès de Jean Marais.
Des rôles trop fugitifs
Olivier Hussenot termine sa carrière avec des rôles brefs de notables, avocat dans Pas Folle la Guêpe, notaire dans Un Meurtre est un Meurtre et La Part du feu, vieux témoin dans Un nuage entre les dents, monsieur Géraldi dans Antoine et Sébastien pour finir en vieux prêtre dans Pourvu qu’on ait l’ivressse. Époux toute sa vie d’Anne-Marie Saussoy et père de l’actrice Noëlle Hussenot née en 1937, il publie son autobiographie Ma vie publique en six tableaux en 1978 et disparaît discrètement la même année, le 25 août 1978 à seulement de 65 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean Gabin
1946 : Un rigolo de Georges Chaperot (cm)
1948 : Les Dieux du dimanche de René Lucot
1949 : Le Parfum de la dame en noir de Louis Daquin
1949 : Histoires extraordinaires de Jean Faurez
1949 : Le Jugement de Dieu de Raymond Bernard
1949 : Miquette et sa mère d’Henri-Georges Clouzot
1949 : La Soif des hommes de Serge de Poligny
1950 : La Marie du port de Marcel Carné
1950 : Trois Télégrammes d’Henri Decoin
1950 : Atoll K de Léo Joannon
1950 : Fusillé à l'aube d’André Haguet
1951 : Caroline chérie de Richard Pottier
1951 : La Belle Image de Claude Heymann
1951 : Le Voyage en Amérique d’Henri Lavorel
1951 : Monsieur Fabre d’Henri Diamant-Berger
1951 : Rendez-vous à Grenade de Richard Pottier
1952 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque
1952 : Les Dents longues de Daniel Gélin
1952 : Le Rideau rouge d’André Barsacq
1952 : Ouvert contre X de Richard Pottier
1952 : Les Amours finissent à l'aube d’Henri Calef
1952 : La Jeune Folle d’Yves Allégret
1953 : La Vierge du Rhin de Gilles Grangier
1954 : Mam'zelle Nitouche d’Yves Allégret
1954 : Obsession de Jean Delannoy
1954 : Après vous, duchesse de Robert de Nesle
1955 : Frou-Frou d’Augusto Genina
1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair
1955 : Les Hommes en blanc de Ralph Habib
1955 : Je suis un sentimental de John Berry
1955 : Boulevards de Paris (Bedevilled) de Mitchell Leisen
1955 : Milord l'Arsouille d’André Haguet
1956 : La Meilleure Part d’Yves Allégret
1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier
1958 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy
1958 : Les Racines du ciel (The Roots of Heaven) de John Huston
1958 : Le Train de 8h47 de Jack Pinoteau - inachevé
1958 : Nina de Jean Boyer
1958 : Les Amants de demain de Marcel Blistène
1959 : Une Gueule comme la mienne de Frédéric Dard
1960 : Crésus de Jean Giono
1960 : Les Scélérats de Robert Hossein
1961 : Dans l'eau qui fait des bulles de Maurice Delbez
1961 : Donnez-moi dix hommes désespérés de Pierre Zimmer
1962 : La Vendetta de Jean Chérasse
1962 : À fleur de peau de Claude Bernard-Aubert
1964 : Les Durs à cuire de Jack Pinoteau
1964 : Elle est à tuer de Dossia Mage (cm)
1964 : Le Coup de grâce de Jean Cayrol et Claude Durand
1964 : Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie
1965 : Duel à Rio Bravo (Desafio en Rio Bravo) de Tulio Demicheli
1966 : Le Chien fou d’Eddy Matalon
1967 : Le Dimanche de la vie de Jean Herman
1968 : La Puce à l'oreille de Jacques Charon
1970 : Ils de Jean-Daniel Simon
1970 : Macédoine de Jacques Scandelari
1970 : L'Escadron Volapük de René Gilson
1972 : Pas folle la guêpe de Jean Delannoy
1972 : Un meurtre est un meurtre d’Étienne Périer
1973 : Un nuage entre les dents de Marco Pico
1973 : Le Sourire vertical de Robert Lapoujade
1974 : Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer
1974 : Pourvu qu'on ait l'ivresse de Rinaldo Bassi
1978 : La Part du feu d’Étienne Périer
1978 : La Mort d’un vieux de Xavier Pacull (cm)
1978 : La Magnitude du bout du monde de Jean-Claude Boussard (cm)

Télévision :
1960 : Week-end surprise d’André Leroux
1960 : L’Homme à l’oreille cassée de Vicky Ivernel
1961 : Le Massacre des Innocents de Roland-Bernard
1962 : Les Trois Chapeaux claques de Jean-Pierre Marchand
1964 : Les Aventures de Monsieur Pickwick de René Lucot
1964 : Les Beaux Yeux d’Agatha de Bernard Hecht
1964 : L'Abonné de la ligne U de Yannick Andréi
1965 : Le Bonheur conjugal de Jacqueline Audry
1965 : Une Chambre à louer de Jean-Pierre Desagnat et Hélène Misserly
1966 : Un Chapeau de Paille d’Italie de Claude Barma
1966 : Le Trompette de la Bérésina de Jean-Paul Carrère
1968 : Les Hauts de Hurlevent de Jean-Paul Carrère
1968 : L’Idiot d’André Barsacq
1969 : Le Trésor du Hollandais de Philippe Agostini
1969 : Café du Square de Louis Daquin
1970 : Le Fauteuil hanté de Pierre Bureau
1972 : Irma la Douce de Paul Paviot
1973 : Joseph Balsamo d’André Hunebelle
1973 : Un Monsieur bien rangé d’Agnès Delarive
1973 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq de Marcel Bluwal
1973 : La Vie et la Passion de Dodin-Bouffant d’Edmond Tyborowsky
1974 : Le Deuil sied à Électre de Maurice Cazeneuve
1974 : Jean Pinot, médecin d’aujourd'hui de Michel Fermaud
1975 : Achille Talon de Jean-Daniel Verhaeghe
1976 : Anne jour après jour de Bernard Toublanc-Michel
1977 : Les Beaux Messieurs de Bois-Doré de Bernard Borderie
1977 : Cinq à Sec de Michel Fernaud
1979 : La Lumière des Justes de Yannick Andréi


Filmographie d'Olivier HUSSENOT
 
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