Judith Henry est née le 16 mai 1968 à Paris. Elle commence très jeune au théâtre et apprend le métier d’actrice à l’École des Enfants du spectacle. Elle suit également une formation à l’École nationale du cirque et prend des cours de danse avec Raymond Franchetti, un professeur de l’Opéra de Paris. Elle fait ses débuts au théâtre à 17 ans dans Baal de Bertolt Brecht et sans avoir pris de cours au Conservatoire ou une quelconque école d'art dramatique, s’implique dans les textes ardus de Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltés ou Imprécation IV de Michel Deutsch.
Une discrète césarisée
Judith Henry fait en 1988 une petite apparition dans Un médecin des lumières de René Allio à la télévision et Après la guerre de Jean-Loup Hubert. Inclassable et énigmatique, elle obtient son premier vrai rôle dans L’Amour de Philippe Faucon. En 1990, elle devient l’héroïne du marivaudage moderne, La Discrète de Christian Vincent où elle devient la proie d’un politicien et écrivain dilettante incarné par Fabrice Luchini, égocentrique et vaniteux à souhait. L’interprétation tout en retenue de la jeune comédienne fait mouche et lui vaut le César du meilleur espoir féminin au détriment de Judith Godrèche qui sur la foi d’un lapsus de Vanessa Paradis croyait l’avoir remporté. Judith Henry retrouve René Allio pour Transit le temps d’un bal et se voit proposer le rôle de Catherine aussi fragile que volontaire dans Germinal de Claude Berri aux côtés de Renaud. Elle tient le rôle principal de la romance rurale …À la campagne de Manuel Poirier où elle vit une relation compliquée avec Benoît Régent et change de registre en accompagnant Guillaume Depardieu, Marie Trintignant et François Cluzet dans la comédie Les Apprentis, méga-succès de Pierre Salvadori.
Le goût du risque et la difficulté
Malgré cette mise en lumière, la jeune actrice préfère privilégier au théâtre avec Va t’en chercher le bonheur et ne reviens pas les vides, basés sur des textes de Nathanael West, Bertolt Brecht ou Kafka. Elle se contente de rôles secondaires dans La Maison de Nina de Richard Dembo et les confidentiels Parc d’Arnaud des Pallières et L’Homme qui marche d’Aurélia Georges. Toujours avec un haut niveau d’exigence, elle reprend plus régulièrement le chemin des studios depuis la fin des années 2000 en tournant avec Anna Novion (Les grandes Personnes, Rendez-vous à Kiruna), Catherine Corsini (La Poudre d’escampette), Angelo Cianci (Dernier étage, gauche, gauche) ou Sébastien Betbeder (Le Voyage au Goenland) mais aussi dans des productions plus grand public comme Je fais le mort, un thriller parodique de Jean-Paul Salomé avec François Damiens et Les Vacances du petit Nicolas de Laurent Tirard où elle répond au joli nom de Madame Bernique, Monsieur étant interprété par Bouli Lanners. Elle campe un membre de l’ambassade française dans le thriller politique Kompromat de Jérôme Salle.
Une actrice exigente
En 2018, elle tient sur scène le rôle des quatre femmes homonymes répondant successivement au nom d’Anna Girardin dans la pièce À la trace d'Alexandra Badea. Elle est de la reprise des Bonnes de Jean Genet à Nanterre et de la création de Je suis Fassbinder de Falk Richter et de Je ne serais pas arrivée là si… adapté du livre d’Annick Cojean sous forme d’interviews de célébrités sur leur parcours. Judith Henry se lance dans la mise en scène en 2019 avec Cléopatre in love. Elle a fait quelques apparitions à la télévision dans Un village français au tout début de la série, Xanadu avec Julien Boisselier et les séries Les Témoins et Le Bureau des Légendes. Dans la vie, cette actrice passionnée est une personne vive et drôle qui s’épanouit dans son métier de saltimbanque, loin des paillettes et des honneurs. Discrète là encore, on sait juste qu’elle a partagé la vie du metteur en scène et directeur de théâtre, Mathieu Bauer, fils de l’acteur André Willms.
FILMOGRAPHIE :
Avec René Allio
1990 : L'Amour de Philippe Faucon
1990 : La Discrète de Christian Vincent
1991 : Transit de René Allio
1992 : Novembre (Listopad) de Lukasz Karwowski
1993 : Germinal de Claude Berri
1994 : Adieu princesse (Adeus Princesa) de Jorge Paixão da Costa
1995 : ... À la campagne de Manuel Poirier
1995 : Les Apprentis de Pierre Salvadori
1996 : Le Bel Été 1914 de Christian de Chalonge
1998 : Restons groupés de Jean-Paul Salomé
1999 : Le Nombre i de Dominique Perrier (cm)
2001 : Après tout de César Campoy (cm)
2005 : La Maison de Nina de Richard Dembo
2005 : Avaler des couleuvres de Dominique Perrier (cm)
2007 : Parc d’Arnaud des Pallières
2007 : L’Homme qui marche d’Aurélia Georges
2008 : Parade nuptiale d’Emma Perret (cm)
2008 : Les Grandes Personnes d’Anna Novion
2008 : Dis-lui toi de Stéphanie Kalfon (cm)
2009 : La Poudre d’escampette de Catherine Corsini (cm)
2010 : Dernier étage, gauche, gauche d’Angelo Cianci
2012 : L'Autre Sang de François Tchernia et François Vacarisas (cm)
2012 : Les Enterrements d’Eliott Maintigneux (cm)
2013 : Rendez-vous à Kiruna d’Anna Novion
2013 : Je fais le mort de Jean-Paul Salomé
2014 : Fever de Raphaël Neal
2014 : Les Vacances du Petit Nicolas de Laurent Tirard
2016 : Le Voyage au Groenland de Sébastien Betbeder
2019 : Chica de Caroline Chomienne
2022 : Kompromat de Jérôme Salle
Télévision :
1982 : Le Piano des songes de Michel Vuillermet
1988 : Un médecin des lumières de René Allio
1988 : Phèdre de Pierre Cardinal
1990 : Imogène de Sylvain Madigan
1999 : Sade en procès de Pierre Beuchot
2003 : Les Enfants du miracle de Sébastien Grall
2004 : Haute Coiffure de Marc Rivière
2008 : Un village français de Philippe Triboit et Jean-Philippe Amar
2010 : L'Appel du 18 Juin de Félix Olivier
2011 : Xanadu de Podz et Jean-Philippe Amar
2011 : Le Cas de madame Luneau de Philippe Bérenger
2013 : Les Limiers, Mauvaise herbe d’Alain DesRochers
2017 : Les Témoins d’Hervé Hadmar
2020 : Le Bureau des Légendes d’Éric Rochant
Filmographie de Judith HENRY