| Adèle HAENEL | ||
| Actrice française | ||
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Thomas Cailley, le réalisateur du film Les Combattants a dit d'Adèle Haenel qu'« elle a un visage qui peut changer d'une seconde à l'autre, pouvant passer d'« un visage d'enfant à celui d'une jeune femme plus mûre, un mélange de femme fatale et d'ado brutasse ». C'est cette ambivalence de sauvagerie et de charme, de beauté androgyne et de détermination farouche qui a fait de cette comédienne hors normes la nouvelle coqueluche du cinéma français. Adèle Haenel est née à Paris, le 11 février 1989. Elle passe son enfance à Montreuil où son père autrichien est traducteur et sa mère française enseignante. La gamine montre très tôt des dons de comédies en se livrant à des imitations cartoonesques dès l'âge de cinq ans. À onze ans, elle accompagne son frère à un casting et décroche le rôle de Chloé, jeune autiste muette et réfractaire à tout contact physique dans Les Diables de Christophe Ruggia. Le réalisateur afin de préparer son actrice au mutisme, à l'éveil à la sensualité et la découverte du corps, l'amène dans un certain isolement qu'Adèle qualifiera de conditiionnement. Les relations sont plus ambiguës par la suite et en 2019, quinze ans après les faits, Adèle Haenel accuse le réalisateur d'attouchements et de harcèlement sexuel. La dépression qui suit le tournage des Diables l'éloigne du cinéma. Elle fait des études de préparation d'HEC, puis de sociologie et d'économie. La rencontre avec Céline Sciamma Elle renoue avec le cinéma avec Naissance des pieuvres où elle incarne Floriane, la capitaine d'une équipe de natation synchronisée. Le film de Céline Sciamma lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin. Après des participations à des courts métrages, elle reprend ses rôles de rebelle dans le téléfilm Les Déchaînées de Raymond Vouillamoz tourné en Suisse, Après le Sud et En Ville. Elle participe à L'Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello. Elle y est Léa la Poupée aux côtés de Hafsia Herzi, Céline Sallette et Jasmine Trinca. La jeune actrice, nominée pour la deuxième fois aux Césars du meilleur espoir féminin décroche enfin le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son personnage de Maria, la sœur de Sara Forestier dans Suzanne de Katell Quillévéré. Lors de la cérémonie des Césars de 2014, elle déclare publiquement sa flamme pour la réalisatrice Céline Sciamma avec laquelle elle entretient une relation depuis La Naissance des pieuvres. L'amour, la joie et la honte aux Césars Elle choisit de monter sur les planches pour la première pièce de Valérie Mréjen Trois Hommes verts. Adèle obtient l'année suivante la consécration suprême avec le César de la meilleure actrice pour Madeleine, l'aspirante militaire obsédée par la fin des temps dans Les Combattants de Thomas Cailley. L'actrice s'oriente vers un cinéma d'auteur difficile avec La Chambre interdite de Guy Maddin, la comédienne spécialiste de Tchékhov dans Les Ogres de Léa Fehner, la doctoresse qui culpabilise de n'avoir pas ouvert son cabinet à une femme retrouvée morte dans La Fille inconnue des frères Dardenne où Karine adulte dans Orpheline d'Arnaud des Pallières. Mais c'est surtout sa participation dans 120 battements par minute, évocation très surestimée de la lutte des militants d'Act Up dans les années sida de 1990 qui la ramène dans une dimension de rebelle féministe et militante LGBT. Elle endosse enfin une jeune fille légère de son âge dans Les Fleurs fanées mais c'est pour mieux aider un chercheur passionné par l'Holocauste. Mais le pli est pris et la comédienne s'oriente vers la comédie avec En Liberté ! où une veuve de policier découvre que son défunt mari était loin d'un flic droit et scrupuleux. Elle fait sensation auprès de Gaspard Ulliel dans Un peuple et son roi de Pierre Schoeller où il forme un couple de jeunes révolutionnaires et enchaîne avec le décalé Le Daim de l'exubérant Quentin Dupieux . Puis l'actrice retrouve sa réalisatrice et ex-compagne Cécile Sciamma pour Portrait de la jeune fille en feu, histoire passionnelle d'une peintre(Noémie Merlant) et de son modèle (Adèle Haenel). Après ce film, l'actrice fait un break. Militante féministe, co-fondatrice du collectif 50/50 qui veut imposer la parité hommes/femmes dans le cinéma, participante de la marche de 2019 contre les violences sexuelles et sexistes, elle fait un coup d'éclat en quittant la salle en criant "C'est la honte" pour la cérémonie des Césars 2020 après la nomination de Roman Polanski comme meilleur réalisateur. Elle déclare se retirer du cinéma traditionnel. Souhaitons qu'elle ne tienne pas parole. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Céline Sciamma |
2002 : Les Diables de Christophe Ruggia 2007 : Naissance des pieuvres de Céline Sciamma 2009 : Les grandes Forêts de Frédéric Guelaff (cm) 2009 : Pauline de Céline Sciamma (cm) 2009 : Déchaînées de Raymond Vouillamoz (tv) 2010 : Adieu Molitor de Christophe Régin (cm) 2011 : Goldman de Christophe Blanc (tv) 2011 : Les Enfants de la nuit de Caroline Deruas-Garrel et Olivier Berlemont (cm) 2011 : Après le sud de Jean-Jacques Jauffret 2011 : En ville de Valérie Mréjen et Bertrand Schefer 2011 : L'Apollonide Souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello 2012 : Confession d'un enfant du siècle de Sylvie Verheyde 2012 : Trois mondes de Catherine Corsini 2012 : Alyah d'Elie Wajeman 2013 : Suzanne de Katell Quillévéré 2014 : L'Homme qu'on aimait trop d'André Téchiné 2014 : Les Combattants de Thomas Cailley 2015 : La Chambre interdite de Guy Maddin et Evan Johnson 2016 : Les Ogres de Léa Fehner 2016 : La Fille inconnue de Luc et Jean-Pierre Dardenne 2016 : Nocturama de Bertrand Bonello 2017 : Orpheline d'Arnaud des Pallières 2017 : 120 battements par minute de Robin Campillo 2017 : Les Fleurs fanées (Die Blumen von gestern) de Chris Kraus 2018 : En liberté ! de Pierre Salvadori 2018 : Un peuple et son roi de Pierre Schoeller 2019 : Le Daim de Quentin Dupieux 2019 : Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma 2019 : Les héros ne meurent jamais d'Aude Léa Rapin Filmographie d'Adèle HAENEL | |
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