Julien GUIOMAR
 Acteur français
Très grand acteur, Julien Guiomar est devenu au fil du temps un visage familier auprès du grand public, et a marqué de son incontestable présence et de sa voix tonitruante le cinéma populaire français. C'est à Morlaix, dans le Finistère, que naît Julien Guiomar, le 3 mai 1928. D'un père dentiste, il pense d'abord reprendre le flambeau mais délaisse la roulette au profit des planches, et part pour la capitale où il étudie à l'école de la Rue Blanche, où il a pour professeur Pierre Renoir, puis au cours Simon. Il aborde le théâtre dans les années cinquante et rejoint Jean Vilar au TNP afin d'y enrichir sa formation. En cinq ans, il participe à plusieurs tournées mondiales, et interprète Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare, Mère Courage de Bertolt Brecht, ou encore Erik XIV d'August Strindberg. La télévision le découvre et Julien Guiomar apparaît dans des feuilletons ainsi que dans l'émission culturelle Le Théâtre de la jeunesse. Il interprète Gélineau dans Le Chevalier de Maison-Rouge de Claude Barma d'après Dumas et Capendoc dans Rocambole de Jean-Pierre Decourt d'après Ponson du Terail.
Dans l'ombre des stars
L'acteur intéresse finalement le cinéma, et fait ses débuts en 1966 dans Le Roi de cour de Philippe de Broca et enchaîne avec Le Voleur de Louis Malle, mais il doit attendre la fin des années soixante pour se voir confier des rôles qui resteront dans les mémoires. Il est remarquable en colonel grec responsable de l'assassinat d'Yves Montand dans Z de Costa-Gavras, en curé espagnol dans La voie lactée de Luis Buñuel, ainsi que dans la victime de la vengeance de Bernadette Lafont dans La fiancée du pirate de Nelly Kaplan. Des compositions qui révèlent le talent de Julien Guiomar, en particulier dans des emplois équivoques et inquiétants. Il se révèle également très bon dans des films comme La Horse de Pierre Granier-Deferre, Borsalino de Jacques Deray et Les mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau opposé à des stars comme Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon.
Un grand second rôle
Julien Guiomar, qui s'impose enfin comme un second rôle de grande qualité, voit sa carrière décoller pour de bon, et alterne films populaires à succès et ouvres plus discrètes, son physique puissant et sa belle voix de ténor lui permettant de tourner aussi bien pour Claude Zidi et Georges Lautner que pour André Téchiné et Claude Sautet. Tantôt antipathique, tantôt débonnaire, il incarne un militaire dans Décembre, film peu connu sur la guerre d'Algérie, mais on se souvient surtout de lui en commissaire dans Adieu poulet, ainsi que dans L'incorrigible, où il est l'irrésistible oncle de Jean-Paul Belmondo. Julien Guiomar se spécialise dans des rôles de salauds à travers des drames et des policiers, mais son jeu volontiers extravagant lui offre aussi l'occasion de briller dans des comédies. Financier sans scrupules dans Mado puis homme d'affaires crapuleux dans Mort d'un pourri, il connaît une certaine reconnaissance populaire grâce au rôle de Tricatel dans L'aile ou la cuisse. Le bar du téléphone confirme son aisance pour les rôles de salopards et d'ordures. Par la suite, Julien Guiomar apparaît à nouveau chez Claude Zidi dans Inspecteur la Bavure et surtout Les ripoux, où il interprète un truculent commissaire de police. Il est aussi particulièrement savoureux dans Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré, et, dans un autre registre, on peut également l'admirer dans Équateur de Serge Gainsbourg.
Ciné, théâtre et télé
Les films qui suivent restent plus confidentiels, mais il est étonnant en grand-père lubrique dans Léolo du réalisateur québécois trop tôt disparu Jean-Claude Lauzon. Désormais, l'acteur privilégie la télévision, qu'il n'a jamais quittée (Chèques en boîte, La Bastide blanche, Qui mange qui ?, La Nuit des hulottes ou Lagardère). Son activité théâtrale, exigeante, est toujours menée en parallèle de ses tournages. On peut ainsi l'admirer dans Un mois à la campagne d'Ivan Tourgueniev, Caviar ou Lentilles de Scarnacci et Tarabusi, La Forêt d'Alexandre Ostrovski, Le Pape kidnappé de João Bethencourt ou la savoureuse adaptation Le Roi des Cons de Georges Wolinski par Claude Confortès. Julien Guiomar a divorcé de Colette Cornier. Il épouse en 1982 la scénariste et auteur Marie-Françoise Egret. C'est elle qui orchestre son retour sur les planches au festival des Bastides de Villefranche-du Périgord dont elle est l'initiatrice. Malheureusement, son cour le lâche le 22 novembre 2010, à Monpazier en Dordogne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Claude Chabrol
1966 : Le roi de cour de Philippe de Broca
1966 : Ballade pour un chien de Gérard Vergez
1966 : Le voleur de Louis Malle
1967 : Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux
1967 : La louve solitaire d'Edouard Logereau
1968 : Z de Costa-Gavras
1968 : Pour un amour lointain d'Edmond Séchan
1968 : La voie lactée de Luis Buñuel
1969 : L'Auvergnat et l'autobus de Guy Lefranc
1969 : La fiancée du pirate de Nelly Kaplan
1969 : La horse de Pierre Granier-Deferre
1970 : L'étrangleur de Paul Vecchiali
1970 : Borsalino de Jacques Deray
1970 : Les mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau
1970 : Doucement les basses ! de Jacques Deray
1972 : Les maffiosi (La violenza quinto potere) de Florestano Vancini
1972 : Décembre de Mohammed Lakhdar-Hamina
1972 : La raison du plus fou de François Reichenbach & Raymond Devos
1972 : Home sweet home de Liliane de Kermadec
1973 : La propriété c'est du vol (La proprietà non e più un furto) d'Elio Petri
1973 : L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise de Nina Companeez
1974 : Dites-le avec des fleurs (Díselo con flores) de Pierre Grimblat
1974 : Aloïse de Liliane de Kermadec
1974 : Une baleine qui avait mal aux dents de Jacques Bral
1974 : Bons baisers. à lundi ! de Michel Audiard
1974 : La grande trouille (Tender Dracula) de Pierre Grustein
1974 : La moutarde me monte au nez de Claude Zidi
1974 : Souvenirs d'en France d'André Téchiné
1974 : À cause de l'homme à la voiture blanche de Jean Rougeul
1974 : Section spéciale de Costa-Gavras
1975 : Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre
1975 : L'incorrigible de Philippe de Broca
1976 : Barocco d'André Téchiné
1976 : L'aile ou la cuisse de Claude Zidi
1976 : Mado de Claude Sautet
1977 : L'animal de Claude Zidi
1977 : Mort d'un pourri de Georges Lautner
1977 : Le Sang des Atrides de Pierre Magnan
1977 : La zizanie de Claude Zidi
1977 : Ils sont fous ces sorciers ! de Georges Lautner
1978 : Je vous ferai aimer la vie de Serge Korber
1978 : Les ringards de Robert Pouret
1978 : Cher papa (Caro papà) de Dino Risi
1979 : Milo-Milo (Idou i Milos, idou kai to pidima) de Nicos Perakis
1979 : Je suis photogénique (Sono fotogenico) de Dino Risi
1980 : Le bar du Téléphone de Claude Barrois
1980 : Est-ce bien raisonnable ? de Georges Lautner
1980 : Inspecteur la Bavure de Claude Zidi
1982 : Un chien dans un jeu de quilles de Bernard Guillou
1983 : Carmen (Carmen) de Francesco Rosi
1983 : Equateur de Serge Gainsbourg
1983 : Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré
1984 : L'arbre sous la mer de Philippe Muyl
1984 : Les ripoux de Claude Zidi
1985 : Le matou de Jean Beaudin
1985 : Le débutant de Daniel Janneau
1985 : Bahia de tous les saints (Jubiabá) de Neslon Pereira dos Santos
1986 : Dernier été à Tanger d'Alexandre Arcady
1986 : Flag de Jacques Santi
1987 : Les deux crocodiles de Joël Séria
1988 : Terre sacrée d'Emilio Pacull
1989 : African timber de Peter F. Bringmann
1990 : Plein fer de Josée Dayan
1991 : Léolo de Jean-Claude Lauzon
1993 : Je m'appelle Victor de Guy Jacques
1996 : Violetta la reine de la moto de Guy Jacques
1997 : Que la lumière soit d'Arthur Joffé
2001 : J'ai faim !!! de Florence Quentin
2003 : Clandestino de Paule Muxel
2004 : Un ogre à ma table de Lionel Escama

Télévision :
1958 : Misère et noblesse d'Eduardo Scarpetta
1962 : Quatrevingt-treize d'Alain Boudet
1963 : Le Chevalier de Maison-Rouge de Claude Barma
1963 : La Chasse ou l'amour ravi d'Alain Boudet
1964 : Les Cabinets particuliers d'Alain Boudet
1964 : Woyzeck de Marcel Bluwal
1965 : Rocambole de Jean-Pierre Decourt
1965 : Une nuit sans lendemain de Lazare Iglesis
1966 : Rouletabille de Jean-Charles Lagneau
1971 : Le Malade imaginaire de Claude Santelli
1971 : Bouvard et Pécuchet de Robert Valey
1973 : On l'appelait Tamerlan de Jacques Trébouta
1974 : La Famille Grossfelder de Jean L'Hôte
1977 : Les Borgia ou le sang doré d'Alain Dhénaut
1978 : Histoires de voyous de Denys de La Patellière
1981 : Le Sang des Atrides de Sam Itzkovitch
1982 : Le Secret des Andrônes de Sam Itzkovitch
1982 : Les Joies de la famille Pinelli de Jean L'Hôte
1982 : Les Tribulations de Manuel d'Hervé Baslé
1983 : Les Beaux Quartiers de Jean Kerchbron
1983 : La métamorphose de Jean-Daniel Verhaeghe
1984 : Un homme va être assassiné de Dolorès Grassian
1985 : Stradivarius de Jacques Kirsner
1986 : Pour venger pépère de Joël Séria
1988 : Un Homme bien rangé de Romain Goupil
1989 : Adieu Don Juan de Jean Larriaga
1993 : Si le loup y était de Michel Sibra
1993 : Martineau... et le portrait de femme de Daniel Moosmann
1994 : Chèques en boîte de Nicolas Gessner
1994 : Le Cri coupé de Miguel Courtois
1995 : Le Malingot de Michel Sibra
1995 : L'Audace d'y croire de Massimo Manganaro et Jean-Pierre Spiero
1996 : Le Secret de Julia de Philomène Esposito
1997 : La Bastide blanche de Miguel Courtois
1998 : Qui mange qui ? de Dominique Tabuteau
1998 : Ça commence à bien faire ! de Patrick Volson
1999 : La Nuit des hulottes de Michaëla Watteaux
2001 : Méditerranée d'Henri Helman
2002 : Le Secret de la belle de Mai de Patrick Volson
2002 : Qui mange quoi ? de Jean-Paul Lilienfeld
2003 : Lagardère d'Henri Helman
2004 : Qui mange quand ? de Jean-Paul Lilienfeld


Filmographie de Julien GUIOMAR
 
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