Nadia GRAY
 Actrice française d'origine roumaine
La vie de Nadia Gray est un véritable roman. Roumaine d’origine juive russe et moldave, elle a fait grâce à un apprentissage exceptionnel des langues une carrière internationale en France dont elle adopte la nationalité en 1964, en Angleterre, en Allemagne, aux États-Unis et principalement en Italie. Cette belle femme énigmatique est un des plus beaux fleurons du cinéma européen.
Nadia Kujnir Herescu dit Nadia Gray voit le jour le 16 novembre 1919 à Bucarest. S’il est difficile de trancher le vrai du faux dans une biographie qu’elle n’a cessée de contredire, elle est apparemment juive russe par son père médecin et moldave par sa mère. Son milieu aisé lui permet d’apprendre l’anglais et le français qu’elle maîtrise parfaitement.
Princesse roumaine
Après la seconde guerre mondiale, la jeune Nadia épouse le prince Constantin Cantacuzino, descendant d’une illustre famille royale roumaine, de quatorze ans son aîné. Pilote d’aviation civile, Constantin a été un as de l’aviation de chasse en URSS pendant la guerre. Après une apparition non confirmée dans le film italo-roumain L’Escadrille blanche en 1943 sous le nom de Nadia Herescu, elle adopte le nom de scène de Nadia Cantacuzino au théâtre dans Une Femme ravie de Louis Verneuil. Pour fuir le régime communiste, l’ex-prince Cantacuzino installe son épouse en France et part en Espagne où il exerce le métier de pilote de voltiges aériennes jusqu’à son décès en 1958. Nadia préfère rester en France et débute dans un premier rôle auprès de Raymond Rouleau dans L’Inconnu d’un soir, sous le pseudonyme de Nadia Gray.
Une vedette internationale
Nadia tourne en Angleterre The Spider and the Fly de Robert Hamer, Nuit sans Étoiles d’Anthony Pelissier et Ultra Secret de Mario Zampi. Mais c’est surtout en Italie qu’elle devient une immense vedette dans des rôles en costumes comme Une Femme pour une Nuit de Mario Camerini, Puccini, La Maison du Souvenir et À toi… toujours tous trois de Carmine Gallone, Gran varietà de Dominico Paolella, Un Siècle d’Amour de Lionello De Felice, Le Maître de Don Juan de Milton Krims avec Errol Flynn, Les Deux Orphelines en comtesse de Linières, Cardinal Lambertini de Giorgio Pastina auprès de Gino Cervi ou Casanova de Steno avec Gabriele Ferzetti. Elle tourne à un rythme effréné allant jusqu’à 10 films pour la seule année 1954. En France, elle incarne Maria Meister, la fille du patron de Jean Gabin dans La Vierge du Rhin de Gilles Grangier, la pulpeuse épouse de Jacques Castelot dans Les Femmes s’en balancent avec Eddie Constantine en Lemmy Caution, Suzy Morgan, la tête d’affiche des Folies-Bergère d’Henri Decoin et la princesse roumaine Marina Lidubesco dans Sénéchal le Magnifique de Jean Boyer avec Fernandel. Federico Fellini lui consacre tout un chapitre de La Dolce Vita pour une scène d’orgie (comme on la qualifie à l’époque) où elle entame un striptease avant que son époux n’interrompt la séance avant le dernier vêtement.
Du petit écran à la scène
Dans les années soixante, elle est plus présente en France où elle tourne La Mort a les yeux bleus de Dany Fog, Le Jeu de la Vérité de Robert Hossein, Les Croulants se portent bien, Le Pavé de Paris ou Rocambole de Bernard Borderie. Elle est présente à la télévision dans des adaptations de François Gir (La grande duchesse et le garçon d’étage, L’éventail de Lady Wildermere) et le superbe Illusions perdues de Maurice Cazeneuve d’après l’œuvre de Balzac. Nadia Gray prend la nationalité française en 1964 et fait une dernière apparition dans un film français, l’épisode Aujourd’hui du Plus vieux métier du Monde signé Claude Autant-Lara. En 1967, elle se remarie avec un avocat new-yorkais Herbert Silverman. Elle s’installe définitivement aux États-Unis, tourne son dernier film Chantage au Meurtre de Sidney J. Furie auprès de Frank Sinatra et fait une dernière apparition dans le feuilleton Le Prisonnier avec Patrick McGoohan. Elle fait un peu de théâtre (elle avait partagé l’affiche avec Bernard Blier dans Le Petit Café de Tristan Bernard en 1949) et arrête sa carrière en 1976 pour se consacrer ses dernières années à un cabaret où elle se produit comme chanteuse. Fascinante artiste qui a laissé son empreinte dans près de 70 rôles, Nadia Gray succombe à un infarctus le 13 juin 1994 à New-York, à l’âge de 70 ans. Son dernier mari la rejoint le 21 août 2003.


FILMOGRAPHIE :

Avec Carmine Gallone
1943 : L’Escadrille blanche (Escadrila alba) d’Ion Sava
1948 : L’Inconnu d’un soir de Max Neufeld & Hervé Bromberger
1949 : The Spider and the Fly de Robert Hamer
1949 : Monseigneur de Roger Richebé
1950 : Il microfono è vostro de Giuseppe Bennati
1951 : Nuit sans étoiles (Night without Stars) d’Anthony Pelissier
1951 : La Vallée des Aigles (Valley of Eagles) de Terence Young
1952 : Ultra secret (Mr. Potts goes to Moscow) de Mario Zampi
1952 : Puccini (Puccini vissi d’arte, vissi d’amore) de Carmine Gallone & Glauco Pellegrini
1952 : Une Femme pour une Nuit (Moglie per una notte) de Mario Camerini
1952 : Amours interdites (Inganno) de Guido Brignone
1952 : La Ville mélodieuse (La città canora) de Mario Costa
1953 : Ivan, le fils du diable blanc (Ivan, il figlio del diavolo bianco) de Guido Brignone
1953 : Le Maître de Don Juan (Il maestro di Don Giovanni) de Vittorio Vassarotti
1953 : La Vierge du Rhin de Gilles Grangier
1953 : Finalmente libero ! de Mario Amendola & Ruggero Maccari
1953 : Gran Varietà de Domenico Paolella
1954 : Pitié pour celle qui tombe (Pietà per chi cade) de Mario Costa
1954 : Les femmes s’en balancent de Bernard Borderie
1954 : Les deux Orphelines (Le due orfanelle) de Giacomo Gentilomo
1954 : Les Cinq de l’Adamello (I cinque dell’adamello) de Pino Mercanti
1954 : Un Siècle d’amour (Cento anni d’amore) de Lionello De Felice
1954 : À toi… toujours (Casta diva) de Carmine Gallone
1954 : La Maison du Souvenir (Casa Ricordi) de Carmine Gallone
1954 : Le Carrousel fantastique (Carosello napoletano) d’Ettore Giannini
1954 : Le Cardinal Lambertini (Il cardinale Lambertini) de Giorgio Pastina
1954 : Casanova (Le avventure di Giacomo Casanova) de Steno
1954 : La Femme est la même pour tous (La moglie è uguale per tutti) de Giorgio Simonelli
1955 : Musique dans le Sang (Musik im Blut) d’Erik Ode
1955 : Les cinq dernières Minutes (Gli ultimi cinque minuti) de Giuseppe Amato
1955 : La Vengeance du Faucon d’or (Il falco d’oro) de Carlo Ludovico Bragaglia
1956 : Marika, la belle hongroise (Hengst Maestoso Austria) d’Hermann Kugelstadt
1956 : Piège sur Mer (Agguato sul mare) de Pino Mercanti
1956 : Folies-Bergère d’Henri Decoin
1957 : Sénéchal le Magnifique de Jean Boyer
1957 : Une Parisienne de Michel Boisrond
1957 : Vacances à Ischia (Vacanze a Ischia) de Mario Camerini
1957 : Parole de Voleur (Parola di ladro) de Nanni Loy & Gianni Puccini
1957 : Le Masque noir (Il diavolo nero) de Sergio Grieco
1957 : Ma jolie Maman (Meine schöne Mama) de Paul Martin
1958 : Capitaine de Luxe (The Capitain’s Table) de Jack Lee
1959 : Six heures, quai 23 (Muerte al amnecer) de José María Forn
1959 : Été violent (Estate violenta) de Valerio Zurlini
1960 : La Douceur de vivre (La dolce vita) de Federico Fellini
1960 : María, matrícula de Bilbao de Ladislao Vajda
1960 : Candide ou l'Optimiste au 20e siècle de Norbert Carbonnaux
1960 : Le Lit à trois Places (Letto a tre piazze) de Steno
1960 : Jeunesse de Nuit (Gioventù di notte) de Mario Sequi
1960 : Les Dames (Le signore) de Turi Vasile
1961 : La Mort a les yeux bleus de Dany Fog
1961 : Monsieur Topaze (Mr. Topaze) de Peter Sellers
1961 : Le Pavé de Paris d’Henri Decoin
1961 : Le Jeu de la Vérité de Robert Hossein
1961 : Les Croulants se portent bien de Jean Boyer
1961 : La Grande Duchesse et le Garçon d’étage de François Gir (tv)
1961 : L’Éventail de Lady Windermere de François Gir (tv)
1962 : Obsession (Wenn Beide schuldig werden) d’Hermann Leitner
1963 : Rocambole de Bernard Borderie
1963 : Le Maniaque (Maniac) de Michael Carreras
1964 : La Fureur d’aimer (Begegnung in Salzburg) de Max Friedmann
1964 : Whisky Soda (Zwei Whisky und ein Sofa) de Günter Gräwert
1965 : The Crooked Road de Don Chaffey
1965 : Le Flibustier des Caraïbes (L’avventuriero della Tortuga) de Luigi Capuano
1965 : Tonnerre sur la Frontière (Thunder at the Border) d’Alfred Vohrer
1966 : Illusions perdues de Maurice Cazeneuve (tv)
1967 : Voyage à deux (Two for the road) de Stanley Donen
1967 : Le plus vieux Métier du Monde, « Aujourd’hui » de Claude Autant-Lara
1967 : Les Aventures de Michel Vaillant de Charles Bretoneiche (tv)
1967 : Chantage au Meurtre (The naked Runner) de Sidney J. Furie


Filmographie de Nadia GRAY
 
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