Charles GRANVAL
 Acteur et metteur en scène français
Grand serviteur de Molière, Charles Granval a consacré sa vie au théâtre et à la Comédie Française. Au cinéma, ses paupières tombantes et son embonpoint généreux lui donnent un air de fausse bonhomie que ses rôles démentiront souvent. Fidèle à Julien Duvivier, il trouve des emplois d’appoint auprès de Michel Simon, Raimu et Jean Gabin.
Charles Granval est né Charles Louis Gribouval, le 21 décembre 1882 à Rouen. Son père Charles Eugène Gribouval est administrateur du Théàtre Français. Il vit maritalement avec l’artiste lyrique Amanda Artus qui a 20 ans au moment de la naissance du comédien. Il s’inscrit tout jeune au Conservatoire et entre à la Comédie Française en 1904. Il y interprète Cervantes (Don Quichotte), Victor Hugo (Hernani, Marion de Lorme), Beaumarchais (Le Barbier de Séville) et Molière (Le Misanthrope en Clitandre). Il épouse la comédienne du Français Berthe Bovy en 1913 mais le couple divorce en 1918.
Des rondeurs ambiguës
Avec son physique bedonnant, Charles Graval se spécialise dans des personnages balourds et ridicules comme Dubois dans Le Misanthrope, Monsieur Bahis dans L’Amour médecin, l’avocat chantant de Monsieur de Pourceaugnac et sert aussi bien Musset (On ne badine pas avec l’amour) que Flers et Caillavet (Monsieur Bretonneau). Il se remarie avec la toute jeune Madeleine Renaud. Il a 40 ans, elle en a 22. Le couple a un fils, futur comédien et metteur en scène Jean-Pierre Granval fin 1923. Charles met en scène sa jeune épouse dans Hedda Gabler d’Henrik Ibsen. Il fait sa première apparition au cinéma dans Le Traitement du hoquet, un court métrage de Raymond Bernard et incarne un pathétique père Stamply dans Mademoiselle de La Seiglière qu’André Antoine adapte de Jules Sandeau. Il joue ce fermier fidèle qui rachète les terres du marquis de La Seiglière et lui restitue sous la Restauration. Mais c’est à partir du parlant que Charles Granval trouve ses meilleurs rôles dans une vingtaine de films. Il campe le mémorable libraire Lestingois qui recueille le pittoresque clochard incarné par Michel Simon dans Boudu sauvé des eaux de Jan Renoir. Il devient Caïphe, le grand prêtre du Temple proche de Ponce-Pilate dans Golgotha de Julien Duvivier. Le réalisateur lui sera fidèle en lui donnant les rôles du Ségovien dans La Bandera, le propriétaire de Jean Gabin dans La Belle Équipe, le colonial de L’Homme du Jour, le protecteur de Mireille Balin dans Pépé-le-Moko et Deaubonne, l’un des pensionnaires de la maison de retraite pour vieux comédiens dans La Fin du Jour. Jouant les rondeurs ambiguës, il est aussi bien aristo en comte de Persani dans Iris perdue et retrouvée que clochard dans Les Amants terribles ou père de famille sans histoire en réalité proxénète dans Le Chemin de Rio de Robert Siodmak. Il divorce de Madeleine Renaud en 1939.
Un grand acteur de composition
Sous l’Occupation, son air pataud et ses poches sous les yeux ne l’empêchent pas de jouer les aristocrates et les bourgeois. Il campe le père de Raymond Rouleau dans Premier Bal, le père de l’industriel René Lefèvre dans La Femme que j’ai le plus aimée, le vidame de Pamiers dans La duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli d’après Balzac, le marquis de Ransal dans Pontcarral, colonel d’Empire de Jean Delannoy, monsieur Morel dans Le Comte de Monte-Cristo et Jérôme, le majordome de L’Honorable Catherine. Mais le comédien peut adopter des attitudes louches et équivoques dans des personnages complexes comme le père de Blanchette, prostituée incarnée par Marie Bell, le pasteur dans Une Femme sans importance, œuvre cynique adaptée d’Oscar Wilde, l’aveugle qui guide Fernand Gravey dans sa Nuit Fantastique, le maire grugé par l’escroc Raimu dans Le Bienfaiteur et surtout le collectionneur philatéliste qui cache un redoutable chef de gang, dans Monsieur la Souris de Georges Lacombe démasqué par le clochard joué par Raimu. Charles Granval succombe à une crise cardiaque, le 28 juillet 1943 dans son domicile du 16e arrondissement de Paris. Il avait 60 ans. Sa deuxième épouse Madeleine Renaud lui rendra hommage en décrivant un homme fin et intelligent, un grand anarchiste dans la Maison de Molière mais aussi un professeur sévère qui lui a apporté la rigueur dans son métier de comédienne.


FILMOGRAPHIE :

Avec Berthe Bovy
1917 : Le traitement du hoquet de Raymond Bernard (cm)
1920 : Mademoiselle de La Seiglière d’André Antoine
1921 : Le cœur magnifique de Séverin-Mars & Jean Legrand
1922 : Molière, sa vie, son œuvre de Jacques de Féraudy
1932 : Boudu sauvé des eaux de Jean Renoir
1933 : Iris perdue et retrouvée de Louis J. Gasnier
1933 : L’assassin est ici de Robert Péguy (cm)
1935 : Golgotha de Julien Duvivier
1935 : La Bandera de Julien Duvivier
1936 : Les Amants terribles de Marc Allégret
1936 : La belle Équipe de Julien Duvivier
1936 : L’Homme du jour de Julien Duvivier
1936 : Pépé-le-Moko de Julien Duvivier
1936 : Le chemin de Rio / Cargaison blanche de Robert Siodmak
1936 : L’Homme de nulle part de Pierre Chenal
1936 : Une femme sans importance de Jean Choux
1936 : Blanchette de Pierre Caron
1937 : Sarati, le terrible d’André Hugon
1938 : La fin du jour de Julien Duvivier
1940 : Premier bal de Christian-Jaque
1941 : La femme que j’ai le plus aimée de Robert Vernay
1941 : La Duchesse de Langeais de Jacques de Baroncelli
1941 : La Nuit fantastique de Marcel L’Herbier
1942 : Monsieur La Souris de Georges Lacombe
1942 : Pontcarral, colonel d’Empire de Jean Delannoy
1942 : Le Bienfaiteur d’Henri Decoin
1942 : Le comte de Monte Cristo de Robert Vernay
1942 : L’honorable Catherine de Marcel L’Herbier


Filmographie de Charles GRANVAL
 
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