Mona GOYA
 Actrice française
Sa beauté et son nom d'actrice à connotation picturale auguraient un destin d'exception. Sa carrière et ses aspirations en ont décidé autrement. Sa malice, sa gaieté primesautière, son éternel sourire et sa beauté gracieuse en ont fait une des actrices les plus populaires. Il ne lui aura manqué qu'un très grand rôle pour briller parmi les stars du cinéma français.
Née plus prosaïquement Simone Isabelle Marchand le 25 novembre 1909, elle voit le jour à Mexico où résident ses parents français pour leur travail. Elle y coule une enfance heureuse. Elle a treize ans lorsque la famille retourne en France et s'installe dans la capitale. C'est une charmante adolescente, douce et blonde. Sa mère décèle sous la chrysalide la promesse d'une beauté capable de séduire les cinéastes. Et elle s'emploie à faire connaître sa fille via un photographe réputé. À l'âge de seize ans, Mona est repérée par la réalisatrice Germaine Dulac qui la fait tourner dans un court-métrage muet, Princesse Mandane. C'est le début d'un parcours cinématographique qui l'inscrit à l'affiche de plus de soixante-dix films sans discontinuer durant trente-trois ans. Sa passion pour la peinture l'incite à choisir pour pseudonyme à l'écran Mona Goya, association de la Joconde et de son peintre espagnol préféré. En 1928, Mona Goya séduit le public en incarnant un personnage pétillant dans Un rayon de soleil de Jean Gourguet, film qui sied particulièrement bien à sa jeunesse et à son charme. Sollicitée par des réalisateurs de renom, comme Marcel L'Herbier pour L'argent, elle se cantonne cependant plutôt dans des rôles légers qui mettent certes en valeur sa fraîcheur et sa beauté, mais ne la propulsent pas parmi les plus grandes stars de l'époque.
Une gamine charmante
Lorsque le cinéma muet cède le pas au parlant, Mona Goya, quelque peu déstabilisée par cette évolution, décide de quitter la France pour l'Angleterre. Elle se fait fort d'apprendre l'anglais, trouve un emploi à la British International et réussit à poursuivre sa carrière, en tournant dans The Lady from the sea de Castelton Knight avec le débutant Ray Milland pour partenaire. D'autres films suivent, dont The price of things d'Elinor Glyn, dans lequel Mona Goya joue avec succès une espionne russe parlant anglais et Crime sur la Riviera avec le grand Boris Karloff. Parfaitement multilingue, elle assure les différentes versions de ses films. De jeune fille jusque là désinvolte, elle se métamorphose en vamp pour les rôles qui lui sont proposés dans les productions britanniques. Mais ce n'est pas le registre qu'elle préfère. De retour en France, elle renoue avec des comédies et des rôles joyeux qui correspondent mieux à sa personnalité. Christian-Jaque, charmé par son caractère enjoué, la fait même tourner dans trois films avec Fernandel pour partenaire, Josette avec père et fille, puis l'hilarant François Ier, dans lequel elle tient le rôle de la belle Ferronnière, maîtresse du roi et Raphaël le Tatoué.
De Fernandel à Bourvil
Mona Goya enchaîne les films, la plupart sous la direction de grands réalisateurs, tels Le messager de Raymond Rouleau avec Jean Gabin, Le capitaine Fracasse d'Abel Gance avec Fernand Gravey, La Malibran et Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry. Mais elle ne décroche pas de rôle-phare qui puisse la hisser au firmament des gloires du Septième Art. Elle n'a pas vraiment cette ambition et reste fidèle à ce qu'elle aime vraiment, la comédie, la simplicité, l'humanité. Elle tourne deux films avec Bourvil, Pas si bête et Le Cour sur la main. En artiste accomplie, elle chante, se frotte au théâtre et partage sa vie, neuf ans durant, avec Fernand Fabre, un acteur au charme british. À partir des années 1950, Mona Goya se retrouve moins souvent parmi les têtes d'affiche. Elle fait une apparition dans Babette s'en va-t-en guerre et tourne en 1960 son dernier film, Les vieux de la vieille de Gilles Grangier, auprès de Pierre Fresnay dont elle incarne un amour de jeunesse. Malgré les stigmates du cancer qui va l'emporter l'année suivante, on retrouve son sourire, lors d'une courte scène et la malice légère et attachante qu'elle a manifestée durant toute sa carrière. La charmante gamine décède le 8 octobre 1961 à Clichy-la-Garenne en région parisienne, à l'âge de 52 ans seulement.


FILMOGRAPHIE :

Avec Sacha Guitry
1927 : Princesse Mandane de Germaine Dulac (cm)
1928 : L'argent de Marcel L'Herbier
1928 : Madame Récamier de Tony Lekain & Gaston Ravel
1928 : Un rayon de soleil de Jean Gourguet
1928 : Rapa-Nui de Mario Bonnard
1928 : Jim Hackett champion de Gabriel Rosca
1929 : The lady from the sea de Castelton Knight
1929 : L'amour, maître des choses (The flame of love) de R. Eichberg & Walter Summers
1929 : Hai-Tang de Richard Eichberg & Jean Kemm
1930 : The price of things d'Elinor Glyn
1930 : La grande Maison (Big house) de Paul Fejos & George W. Hill
1930 : Révolte dans la prison de Paul Féjos
1930 : No so quiet on the Western front de Monty Banks
1930 : Hardi les gars de Maurice Champreux
1930 : Chérie de Louis Mercanton
1931 : Buster se marie de Claude Autant-Lara & Edward Brophy
1931 : Coiffeur pour dames de René Guissart
1931 : La bande à Bouboule de Léon Mathot
1931 : Quand on est belle d'Arthur Robison
1931 : Soyons gais d'Arthur Robison
1931 : Jenny Lind d'Arthur Robison
1932 : Mon cour balance de René Guissart
1932 : L'âne de Buridan d'Alexandre Ryder
1932 : Amour et discipline de Jean Kemm
1933 : La merveilleuse journée de Robert Wyler & Yves Mirande
1933 : La porteuse de pain de René Sti
1934 : Trois cents à l'heure de Willy Rozier
1934 : Un tour de cochon de Joseph Tzipine
1934 : La banque Némo de Marguerite Viel & Jean Choux
1935 : Les époux célibataires de Jean Boyer & Arthur Robison
1935 : Jonny, haute-couture de Serge de Poligny
1935 : Cavalerie légère de Werner Hochbaum & Roger Vitrac
1936 : Crime sur la Riviera (The demon doctor) d'Henry Edwards
1936 : Josette de Christian-Jaque
1937 : François 1er de Christian-Jaque
1937 : Clothes and the woman d'Albert de Courville
1937 : Le messager de Raymond Rouleau
1938 : J'étais une aventurière de Raymond Bernard
1938 : Les femmes collantes de Pierre Caron
1938 : Ernest le rebelle de Christian-Jaque
1938 : Feux de joie de Jacques Houssin
1939 : This man in Paris de David MacDonald
1939 : Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-Berger
1939 : Vous seule que j'aime d'Henri Fescourt
1940 : Vingt-quatre heures de perm' de Maurice Cloche
1941 : Annette et la dame blonde de Jean Dréville
1942 : Le capitaine Fracasse d'Abel Gance
1942 : Défense d'aimer de Richard Pottier
1943 : La Malibran de Sacha Guitry
1943 : Mon amour est près de toi de Richard Pottier
1943 : L'homme qui vendit son âme de Jean-Paul Paulin
1943 : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry
1945 : L'extravagante mission d'Henri Calef
1946 : Pas si bête d'André Berthomieu
1947 : Blanc comme neige d'André Berthomieu
1947 : Mandrin de René Jayet
1948 : Ma tante d'Honfleur de René Jayet
1948 : L'impeccable Henri de Charles-Félix Tavano
1949 : Interdit au public de Fred Pasquali
1949 : Une nuit de noces de René Jayet
1950 : Les amants de Bras-Mort de Marcello Pagliero
1950 : Les maîtres nageurs d'Henri Lepage
1951 : Jamais deux sans trois d'André Berthomieu
1951 : Gibier de potence de Roger Richebé
1953 : Le portrait de son père d'André Berthomieu
1954 : Rencontre à Paris de Georges Lampin
1955 : Printemps à Paris de Jean-Claude Roy
1956 : Le désert de Pigalle de Léo Joannon
1957 : Miss Pigalle de Maurice Cam
1957 : Les amants de demain de Marcel Blistène
1958 : Babette s'en va-t-en guerre de Christian-Jaque
1960 : Les vieux de la vieille de Gilles Grangier


Filmographie de Mona GOYA
 
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