Ann-Gisel GLASS
 Actrice française
Égérie du cinéma d’auteur des années 80, Ann-Gisel Glass s’est surtout signalée au théâtre et pour le petit écran. Sous l’apparente fragilité des mèches blondes se cachent un regard déterminé et une voix aux accents accrocheurs. Une carrière sans coup d’éclat mais avec grâce et passion.
Ann-Gisel Glass est née le 17 juin 1964 à Strasbourg. Née d'un père d'origine allemande et d'une mère d'origine américaine, Ann-Gisel Glass passe son enfance en Afrique de l'Ouest jusque l'âge de 10 ans. À son retour en France en 1974, sa famille s’installe en Provence et l’adolescente manifeste très vite un intérêt pour le théâtre et le cinéma. Sa mère, Jeanne Glass enseigne le cinéma à des jeunes de quartiers et organise des concours nationaux FFCV et des festivals à Salon-de-Provence et Aix-en-Provence. Sa tante Rachel Glass est décoratrice. La jeune Ann-Gisel tourne ses premiers courts métrages dès 14 ans, enchaînant ensuite sur le théâtre.
Ann-Gisel et le cinéma d'auteur
En 1981, après une expérience dans le milieu du cirque et des animaux, Ann-Gisel Glass quitte la Provence pour Paris où elle fait ses premiers pas au cinéma. Elle joue les jeunes filles en fleurs dans Adieu foulards de l’antillais Christian Lara et Premiers désirs du spécialiste de l’érotisme pubère David Hamilton. Elle doit se plier aux pires films de genre avec le sordide À 16 ans dans l’enfer d’Amsterdam et le nanar horrifique Les Rats de Manhattan de l’ineffable Bruno Mattei. Elle change brusquement de statut en 1986 avec une apparition remarquée dans Détective de Jean-Luc Godard et un joli rôle d’ouvrière qui séduit un apprenti ébéniste (Rémi Martin) dans Conseil de Famille de Costa-Gavras, deux films avec en vedette Johnny Hallyday. Elle obtient la consécration en partageant avec Jacques Bonnaffé la tête d’affiche de La Tentation d’Isabelle, une histoire tourmentée d’amour, de passion et de déchirement dans le plus pur style de Jacques Doillon. Dès lors, Ann-Gisel Glass devient l’égérie de jeunes auteurs comme Tony Gatlif pour Rue du départ avec François Cluzet, Olivier Assayas pour son premier film, Désordre avec Wadeck Stanczak et compose un trio de jeunes cinéphiles dans Travelling Avant de Jean-Charles Tacchella.
Carrière internationale
Actrice phare du jeune cinéma d’auteurs français, elle tourne aussi à l’étranger profitant de sa parfaite maîtrise de l’allemand, de l’italien, de l’anglais et du français. On la voit ainsi en Allemagne dans Sierra Leone d’Uwe Schrader et Leise Schatten de Sherry Hormann qui lui vaut le prix d’interprétation de la meilleure actrice en 1992, en Italie dans L’Amour nécessaire de Fabio Carpi auprès de Ben Kingsley, en Espagne dans La Febre d’or de Gonzalo Herralde et en Belgique dans Just Friends de Marc-Henri Wajnberg avec Charles Berling. Elle s’essaie à la comédie avec Sans peur et sans reproche de Gérard Jugnot et Salut Cousin ! de Merzak Allouache. Elle revient au théâtre dans les années 90 où elle interprète Shakespeare (Othello), Victor Hugo (Angelo, tyran de Padoue), Corneille (Rodogune) et Strindberg (Mademoiselle Julie). Elle présente de 1994 à 1995 l'émission hebdomadaire Découvertes sur Arte, en français et en allemand.
Retrait en boutique
Ann-Gisel Glass a incarné de multiples rôles pour la télévision (Le Rire de Caïn de Marcel Moussy, V comme Vengeance de Bernard Queysanne, Double peine de Thomas Gilou, et des séries télévisées comme Navarro, Novacek où elle occuupe un rôle de toubib auprès de Patrick Catalifo, Quai N° 1, Julie Lescaut, Section de Recherches ou Commissaire Valence avec Bernard Tapie. Elle obtient un grand succès en incarnant Blandine l'insoumise, une agricultrice en révolte pendant neuf épisodes entre 2002 et 2005. Elle dévoile tout son charme dans Les Baigneuses, chronique minimaliste de Viviane Candas se déroulant dans un peep-show. En 2006, elle se retire du cinéma pour ouvrir un commerce de livres, produits cosmétiques et bijoux dont l’enseigne est AGG, voué au commerce équitable mais doit céder face à la concurrence de la grande distribution en 2012. Attachée à cette cause, elle ouvre des boutiques éphémères. Après un retrait de dix ans des écrans, elle revient en 2022 comme réalisatrice de Moi Aussi et dans un épisode de Capitaine Marleau de Josée Dayan. Son mari, Didier et leur fils bien que non-professionnels participent aux travaux de Salon-de-Provence et à la réalisation de courts-métrages.


FILMOGRAPHIE :

Avec Simon de La Brosse,
Thierry Frémont et
Jean-Charles Tacchella
1983 : Adieu foulards de Christian Lara
1983 : Souvenirs d’Yvan Lagrange
1984 : Premiers Désirs de David Hamilton
1984 : À seize ans dans l'enfer d’Amsterdam (Hanna D.) de Rino Di Silvestro
1984 : Les Rats de Manhattan (Rats, Notte di terrore) de Bruno Mattei
1985 : Détective de Jean-Luc Godard
1985 : La Tentation d’Isabelle de Jacques Doillon
1986 : Conseil de famille de Costa-Gavras
1986 : 15 août de Nicole Garcia (cm)
1986 : Le Rire de Caïn de Marcel Moussy (tv)
1986 : Rue du Départ de Tony Gatlif
1986 : Désordre d’Olivier Assayas
1987 : Travelling avant de Jean Charles Tacchella
1987 : Sierra Leone (Sierra Leone) d’Uwe Schrader
1988 : Caramel de Cathie Dambel (cm)
1988 : Le Fantôme au bain-marie d’Olivier Nicolas (cm)
1988 : Les Enfants de l'aube d’Yvan Lagrange (cm)
1988 : Sans peur et sans reproche de Gérard Jugnot
1990 : Et puis elle est partie de Christian Argentino (cm)
1990 : Un privé au soleil de Philippe Niang (tv)
1990 : Les Cadavres exquis de Patricia Highsmith, « Puzzle » de Maurice Dugowson (tv)
1990 : Troisième Round de Philippe Niang (tv)
1991 : Gaetan et Rachel en toute innocence ou Ma sœur, mon amour de Suzy Cohen
1991 : V comme vengeance, « Le Billard écarlate » de Bernard Queysanne (tv)
1991 : C'est merveilleux de Solange Martin (cm)
1991 : Jeux d’hiver d’Alain Le Breton (cm)
1991 : L'Amour nécessaire (L'Amore necessario) de Fabio Carpi
1992 : Comédie musicale de Christian Blanchet (cm)
1992 : Silent Shadows (Leise Schatten) de Sherry Hormann
1993 : Le Bel Indifférent de Christian Argentino (cm)
1993 : Le Contrat de Laurent Pawlotsky (cm)
1993 : La Légende de Jérôme Diamant-Berger
1993 : La febre d’or de Gonzalo Herralde
1993 : Just Friends de Marc-Henri Wajnberg
1994 : Comme hier de Bénédicte Brunet (cm)
1995 : Le Dernier des Pélicans de Marco Pico
1995 : Double peine de Thomas Gilou (tv)
1996 : Noces cruelles de Bertrand Van Effenterre (tv)
1996 : 51 raisons d’Hervé Lavayssière (cm)
1996 : 8ème District de Klaus Biedermann (tv)
1996 : Cargo infernal de Fernando d’Almeida e Silva (tv)
1996 : Salut cousin ! de Merzak Allouache
1997 : Jeunesse de Noël Alpi
1997 : Un frère de Sylvie Verheyde
1998 : La Revanche de Lucy de Janusz Mrozowski
2001 : Blandine l'insoumise de Claude d’Anna (tv)
2002 : Malone de Franck Apprederis (tv)
2003 : Leclerc, un rêve d’Indochine de Marco Pico (tv)
2003 : Les Baigneuses de Viviane Candas
2003 : La Chaîne du froid d’Hervé Lavayssière (cm)
2006 : Monsieur Molina de Thierry Binisti (tv)
2008 : Baptêmes du feu de Philippe Venault (tv)
2013 : À demain sans faute de Jean-Louis Lorenzi (tv)


Filmographie d'Ann-Gisel GLASS
 
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