Michèle GIRARDON
 Actrice française
Égérie de la nouvelle vague, Michèle Girardon a suivi dans le cinéma une curieuse trajectoire. Passant du cinéma à l'érotisme froid et l’intellectualisme de Louis Malle ou Pierre Kast au grand film hollywoodien en Afrique d'Howard Hawks et des coproductions européennes d’aventures aux feuilletons populaires, elle n’a pas réussi à maintenir une image vivace mais reste un joli fleuron du charme à la française.
Michèle Henriette Léone Girardon est née le 9 août 1938 à Lyon. Remarquée à 17 ans pendant une audition menée par Raymond Rouleau pour la radio, elle devient immédiatement célèbre et connaît des propositions alléchantes pour le cinéma, notamment un rôle aux côtés de Robert Lamoureux dans Arsène Lupin sous la houlette de Jacques Becker. Mais jugée trop jeune, elle n’est pas retenue.
Image iconique de la Nouvelle Vague
Michèle Girardon fait cependant ses premiers pas au cinéma en incarnant la jeune sourde-muette Maria Castin dans La Mort en ce jardin de Luis Buñuel auprès de Georges Marchal, Simone Signoret et Charles Vanel. Sa carrière est lancée alors qu’elle n’a même pas 18 ans. Elle alterne les films comiques hexagonaux comme Vive les Vacances avec Roger-Pierre et Jean-Marc Thibault, Vous n’avez rien à déclarer ? de Clément Duhour ou Virginie de Jean Boyer avec des films d’auteurs estampillés Nouvelle Vague comme Les Amants de Louis Malle en secrétaire de Jean-Marc Bory, Le Signe du Lion d’Éric Rohmer, La Proie pour l’Ombre d’Alexandre Astruc où elle succombe au charme de Daniel Gélin ou Vacances portugaises de Pierre Kast, chassé-croisé amoureux d’amis en vacances.
Une carrière internationale
Michèle Girardon amorce une carrière internationale avec Il principe fusto de Maurizio Arena où elle joue une touriste américaine qui sème la zizanie dans un ménage italien, Les Révoltés de l’Albatros avec Edmund Purdom et Marchands d’Esclaves, péplum d’Antonio Margheriti. Elle connaît la reconnaissance internationale avec le rôle de Betty Delacourt auprès de John Wayne et Hardy Krüger dans Hatari ! d’Howard Hawks. Elle fait des va-et-vient incessants entre la France et l’Italie dans la première moitié des années soixante. Elle tourne en Europe Scaramouche et La Pyramide du Dieu Soleil avec Gérard Barray, Le Cocu magnifique avec Ugo Tognazzi, Les Mercenaires du Rio Grande avec Lex Barker ou Le Chevalier à la Rose rouge avec Jacques Perrin. Elle est Chérie dans L’Heure de la Vérité d’Henri Calef et maître Patricia Rouquier dans le diptyque La Vie Conjugale d’André Cayatte.
Vedette du petit écran
Mais c'est surtout à la télévision qu'elle travaille à la fin des années 1960. Après Mésentente cordiale et Les Atomistes de Léonard Keigel, elle s’impose dans Les Chevaliers du Ciel adapté des bandes dessinées de Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo où elle est Nicole, la secrétaire du colonel auprès du tandem Jacques Santi et Christian Marin dans la saison 1 de la série. Son personnage décède accidentellement au début de la deuxième saison. Elle tourne un épisode de la série franco-allemande Le Comte Yoster a bien l’honneur et deux épisodes de Tang, un feuilleton en treize épisodes avec en vedette le vétéran Valéry Inkijinoff. Au début des années 1970, on ne lui propose plus que des films passablement érotiques et légers comme Alyse et Chloé de René Gainville, Les Petites Filles Modèles de Jean-Claude Roy et Mais qui donc m’a fait ce bébé ? de Michel Gérard.
Une triste histoire d'amour
La vie amoureuse de Michèle Girardon est des plus compliquées. Elle rencontre sur le tournage des Amants l’acteur et écrivain espagnol José Luis de Vilallonga. Elle a tout juste vingt ans et le séducteur castillan en a 38. Et surtout, il est marié depuis 1945 avec la journaliste britannique Priscilla Scott Ellis et père de deux enfants. L’actrice attend patiemment le divorce de son bel hidalgo mais lorsque celui-ci arrive enfin en 1972, José Luis de Vilallonga s’empresse d’en épouser une autre, l’actrice Sylia Stella qui va bientôt lui donner son troisième enfant. Le profond échec de sa vie privée, cumulé au déclin de sa carrière pousse la belle actrice dans la dépression. Michèle Girardon se suicide par overdose de somnifères, à moins de trente-sept ans, le 25 mars 1975 à Lyon. Elle est inhumée au cimetière de Sarcey dans le Rhône.


FILMOGRAPHIE :

Avec Howard Hawks
1956 : La Mort en ce jardin de Luis Buñuel
1957 : Trois pin-up comme ça de Robert Bibal
1957 : Vive les vacances de Jean-Marc Thibault et Jean Laviron
1958 : Les Amants de Louis Malle
1959 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Clément Duhour
1959 : Le Signe du Lion d’Éric Rohmer
1960 : Il principe fusto de Maurizio Arena
1960 : La Proie pour l'ombre d’Alexandre Astruc
1961 : Les Révoltées de l'Albatros (L'ammutinamento) de Silvio Amadio
1962 : Virginie de Jean Boyer
1962 : Paludi de Gilbert Pineau (tv)
1962 : Les Sept Péchés capitaux « L'Orgueil » de Roger Vadim
1962 : Hatari ! d’Howard Hawks
1963 : Vacances portugaises de Pierre Kast
1963 : Marchands d'esclaves (Anthar l'invincible) d’Antonio Margheriti
1963 : Scaramouche (La mascara de Scaramouche) d’Antonio Isasi Isasmendi
1963 : La Boulangère de Monceau d’Éric Rohmer (cm)
1964 : La Pyramide du dieu Soleil (Die Pyramide des Sonnengottes) de Robert Siodmak
1964 : Le Cocu magnifique (Il magnifico cornuto) d’Antonio Pietrangeli
1964 : Tout ce que vous demanderez de Jean-Paul Carrère (tv)
1964 : Jean-Marc ou la Vie conjugale d’André Cayatte
1964 : Françoise ou la Vie conjugale d’André Cayatte
1965 : Les Mercenaires du Rio Grande (Der Schatz der Azteken) de Robert Siodmak
1965 : L'Heure de la vérité d’Henri Calef
1966 : Tendre Voyou de Jean Becker
1966 : Anatole de Jean Valère (tv)
1967 : Les Chevaliers du ciel de François Villiers (tv)
1967 : Drôle de jeu de Pierre Kast et Jean-Daniel Pollet
1968 : Les Atomistes de Léonard Keigel (tv)
1968 : Je vends cher ma peau (Vendo cara la pelle) d’Ettore Maria Fizzarotti
1969 : Le Chevalier à la rose rouge (Rose rosse per Angelica) de Steno
1969 : Le comte Yoster a bien l'honneur (Marmor und Diamanten) d’Imo Moszkowicz (tv)
1970 : Alyse et Chloé de René Gainville
1970 : Tang d’André Michel (tv)
1971 : Les Petites Filles modèles de Jean-Claude Roy
1971 : Mais qui donc m'a fait ce bébé ? de Michel Gérard


Filmographie de Michèle GIRARDON
 
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