Gilbert GIL
 Acteur et réalisateur français
Gilbert Gil a été le jeune premier le plus en vue dans les années qui ont précédé la seconde guerre mondiale. Les cheveux gominés, le regard sombre et langoureux, le jeune homme a tenu dans ses bras les plus jolies actrices de son époque, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Madeleine Robinson, Micheline Presle ou Suzy Carrier. Mais mises à part des apparitions remarquées dans les fresques historiques de Sacha Guitry, son étoile s’est ternie après la guerre. Il reste un des beaux gosses d’un cinéma révolu.
Gilbert Gil, de son vrai nom Gilbert Jean Alphonse Moreau voit le jour à Goussainville, au nord de Paris, le 7 septembre 1913. Doté d’un beau physique d’albâtre, il entre au Conservatoire de Paris et se produit dans la pièce Rouge ! d’Henri Duvernois auprès de Gaby Morlay en 1935. Il quitte le Conservatoire lors de sa deuxième année, très sollicité par le cinéma. Il ne cessera dès lors d’alterner cinéma et théâtre tout au long de sa carrière.
Le jeune premier timide
Dès la première année de ses débuts au cinéma, Gilbert Gil tourne neuf films. Il campe la plupart du temps des emplois de jeunes premiers timides et pâlots. Il est étudiant dans Mayerling d’Anatole Litvak avec Danielle Darrieux qu’il retrouve comme camarade de fac dans Abus de Confiance d’Henri Decoin. Il est Pierrot, le jeune protégé de Pépé le Moko alias Jean Gabin dans le chef-d’œuvre romantique de Julien Duvivier. Il se déchire les faveurs de la jeune prévenue Michèle Morgan avec son père Raimu surnommé Gribouille pour Marc Allégret. Il retrouve Michèle Morgan en prostituée dans L’Entraîneuse d’Albert Valentin dont il devient son amoureux timide. Il est à nouveau le fils de Raimu dans Noix de Coco de Jean Boyer d’après Marcel Achard avec Marie Bell à qui il donne à nouveau la réplique dans La Glu de Jean Choux d’après le roman de Roger Richepin. Il fait partie de la joyeuse bande d’adolescents dans la pièce Altitude 3200 de Jean Luchaire mise en scène par Raymond Rouleau et joue dans Histoire de rire d’Armand Salacrou, un rôle qu’il reprend à l’écran sous la direction de Marcel L’Herbier.
Essai de réalisateur non concluant
La seconde guerre mondiale ne freine pas l’activité de Gilbert Gil, devenu un des jeunes acteurs consacrés du cinéma français. Il obtient un gros succès dans le rôle de l’instituteur de Nous les Gosses de Louis Daquin. Pierre Blanchar lui confie le rôle de précepteur dans Secrets où il est l’objet de toute l’attention de Marie Déa et Suzy Carrier. Il part avec Robert Dhéry dans une chasse au trésor dans la comédie On demande un ménage et participe malgré lui aux malversations financières de Noël Roquevert dans Le dernier sou d’André Cayatte, sauvé par l’amour de la secrétaire de l’escroc, Ginette Leclerc. On retrouve l’acteur dans plusieurs films policiers comme La Dame d’onze heures de Jean Devaivre, Le Mannequin assassiné de Pierre de Hérain ou Né de père inconnu de Maurice Cloche où il est accusé du meurtre de sa maîtresse à qui il a fait un enfant. Mais son allure un peu fade est passée de mode. Aussi, le séduisant acteur s’essaie à la réalisation avec Brigade criminelle, un polar qui annonce la Guerre froide mais le film est un échec et l’expérience reste sans lendemain.
Des personnages historiques pour Guitry
L’acteur revient au théâtre dans les années cinquante avec Une femme libre d’Armand Salacrou, Treize à table de Marc-Gilbert Sauvajon ou Le Marché aux puces d’André Gillois. Sacha Guitry lui confie un rôle dans chacune des trois fresques historiques, celui de Jean-Jacques Rousseau dans Si Versailles m’était conté, de Louis Bonaparte dans Napoléon et de Molière dans Si Paris nous était conté. Son activité se ralentit tant au théâtre qu’au cinéma mais reste actif sur les ondes avec la troupe radiophonique de Radio-Tunis. On le retrouve commandant d’aviation dans La Madelon auprès de Line Renaud, chroniqueur judiciaire dans Les Bonnes Causes avec Pierre Brasseur et Bourvil, inspecteur de police dans Le Glaive et la Balance d’André Cayate et termine sa carrière au cinéma avec un rôle discret dans Le Temps des Copains de Robert Guez, adapté de la série télévisée à succès. Il quitte le monde du spectacle pour devenir moniteur d’auto-école. Gilbert Gil est mort d’un emphysème, le 25 août 1988 à Maisons-Laffitte.


FILMOGRAPHIE :

Avec Madeleine Robinson
1935 : Mayerling d’Anatole Litvak
1936 : Le voleur de femmes d’Abel Gance
1936 : Le mioche de Léonide Moguy
1936 : Jeunes filles de Paris de Claude Vermorel
1936 : Les grands de Félix Gandéra & Robert Bibal
1936 : Le coupable de Raymond Bernard
1936 : Pépé-le-Moko de Julien Duvivier
1936 : La glu de Jean Choux
1936 : Une femme sans importance ou Le secret d’une vie de Jean Choux
1936 : Le Voleur de Femmes d’Abel Gance
1937 : Gribouille de Marc Allégret
1937 : Le chanteur de minuit de Léo Joannon
1937 : Abus de confiance d’Henri Decoin
1937 : Le cantinier de la coloniale d’Henry Wulschleger
1938 : L’entraîneuse d’Albert Valentin
1938 : Noix de coco de Jean Boyer
1939 : Nuit de décembre / Heure exquise de Curtis Bernhardt
1940 : De Mayerling à Sarajevo de Max Ophüls
1940 : Nous les gosses de Louis Daquin
1940 : La loi du printemps de Jacques Daniel-Norman
1941 : Histoire de rire de Marcel L’Herbier
1941 : L’âge d’or de Jean de Limur
1941 : La symphonie fantastique de Christian-Jaque
1942 : L’assassin a peur la nuit de Jean Delannoy
1942 : Monsieur La Souris de Georges Lacombe
1942 : Haut le vent de Jacques de Baroncelli
1942 : Secrets de Pierre Blanchar
1943 : Pierre et Jean d’André Cayatte
1944 : Le dernier sou d’André Cayatte
1945 : On demande un ménage de Maurice Cam
1945 : Leçon de conduite de Gilles Grangier
1946 : Monsieur de Falindor de René Le Hénaff
1947 : Brigade criminelle de Gilbert Gil
1947 : Le mannequin assassiné de Pierre de Hérain
1947 : La dame d’onze heures de Jean Devaivre
1948 : Ceux du Tchad de Georges Régnier (cm)
1950 : Né de père inconnu de Maurice Cloche
1951 : Les mousquetaires du roi de Marcel Aboulker (inachevé)
1953 : Si Versailles m’était conté de Sacha Guitry
1954 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1955 : Napoléon de Sacha Guitry
1955 : La Madelon de Jean Boyer
1956 : Si tous les gars du monde de Christian-Jaque
1958 : Châteaux en Espagne de François Gir (tv)
1958 : Ça n’arrive qu’aux vivants de Tony Saytor
1960 : Jugez-les bien de Roger Saltel
1960 : Et ce fut la Marne de Jean Kerchbron (tv)
1961 : Dans la gueule du loup de Jean-Charles Dudrumet
1962 : Les bonnes causes de Christian-Jaque
1963 : Le glaive et la balance d’André Cayatte
1963 : L’assassin viendra ce soir de Jean Maley
1963 : Le temps de copains de Robert Guez
1964 : Le commandant Watrin de Jacques Rutman (tv)
1965 : La Misère et la Gloire d’Henri Spade (tv)
1965 : Thierry la Fronde de Robert Guez (tv)


Filmographie de Gilbert GIL
 
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