Georges GÉRET
 Acteur français
D'origine très modeste, Antoine Henri Géret est né à Lyon le 18 octobre 1924. Orphelin de père à six ans, il interrompt vite ses études pour exercer plusieurs petits boulots, avant de devenir mécanographe pour le ministère des finances. Parallèlement, le jeune homme commence à jouer dans des troupes de théâtre amateur. Aussi, à vingt-huit ans, il décide de tenter sa chance dans le spectacle et monte à Paris. Après des débuts difficiles, il rencontre le cinéaste Léo Joannon, qui lui offre son premier rôle au cinéma, dans Le défroqué aux côtés de Pierre Fresnay. Joannon le fera tourner encore trois fois, notamment dans L'homme aux clés d'or à nouveau avec Fresnay mais également Annie Girardot débutante et Le Désert de Pigalle. En 1959, il parvient à entrer au TNP de Jean Vilar et on le voit ensuite au Festival d'Avignon dans La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux.
L'assassin était le jardinier
Devenu un visage familier du grand écran, Georges Géret trouve l'un de ses rôles les plus marquants dans Le journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel, où il campe un jardinier meurtrier, amoureux de Jeanne Moreau. Sa remarquable composition le révèle pour de bon, et Géret va prêter son physique rude et massif à des rôles de violents, de grandes gueules, de salauds, de flics ou de Français moyens. Soldat dans Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil, il est un impitoyable lieutenant de l'OAS dans L'insoumis d'Alain Cavalier sur la Guerre d'Algérie avec Alain Delon, un truand salopard dans La Métamorphose des Cloportes avec Lino Ventura, le voisin de Jean Gabin dans Le Tonnerre de Dieu et un boulanger dans Paris brûle-t-il ?. Dès lors, les offres s'accumulent pour Georges Géret. Excellent dans Roger la Honte de Riccardo Freda, où il incarne le personnage principal, il se fait aussi remarquer dans Z de Costa-Gavras, dans lequel il interprète le témoin de l'assassinat du député joué par Yves Montand. Claude Berri, en lui offrant un rôle d'adjudant dans Le pistonné, lui permet de dévoiler une nouvelle facette de son talent.
De grands rôles à la TV
Dans les années soixante-dix, Georges Géret est l'un des seconds rôles les plus populaires du cinéma hexagonal qui fait alors la part belle aux trognes. Mais, plus qu'une gueule, c'est avant tout un acteur à forte personnalité, au jeu empreint de naturel et de finesse, témoignant d'un solide talent de composition et d'une capacité à endosser des rôles multiples. Ainsi, on le voit en proxénète dans le très surprenant film de Pierre-Alain Jolivet, La punition. Serge Leroy le sollicite à deux reprises pour Le mataf avec Michel Constantin et La traque avec Mimsy Farmer. Suivent des films de qualité variable, mais où Georges Géret ne laisse jamais indifférent comme l'amant de Bernadette Lafont dans La Fiancée du Pirate, le client de Marlène Jobert dans L'Astragale ou le proxénète dans Le Protecteur de Roger Hanin. De même, pour la télévision, il compose un Jean Valjean impressionnant dans Les Misérables de Marcel Bluwal, un imposant Vautrin dans Splendeurs et misères des courtisanes de Maurice Cazeneuve et un brillant Maréchal Ney pour Maurice Frydland.
Fidèle à Lautner et Bebel
Par la suite, il retrouve son ami Jean-Paul Belmondo dans Flic ou voyou et Le Guignolo deux films dirigés par Georges Lautner. Il campe le capitaine Fauderche dans Signé Furax. Tout un symbole. À partir des années quatre-vingt, Georges Géret s'éloigne un peu des plateaux de cinéma et se tourne vers la télévision. Pendant plusieurs décennies, ce comédien attachant et affable a su imposer une silhouette populaire et reconnaissable entre mille, avec un succès qui ne s'est pas démenti. En 1992, il apparaît pour la dernière fois dans L'inconnu dans la maison, toujours sous la houlette de Georges Lautner et encore une fois face à Belmondo. Georges Géret, très discret sur sa vie privée a été marié deux fois. La seconde Dominique l'a accompagné jusqu'à la fin de sa vie. Victime d'un cancer, il décède à Paris le 7 avril 1996. Il est inhumé selon ses souhaits à Saint-Paul-de-Vence.


FILMOGRAPHIE :

Avec Pierre
Granier-Deferre
1953 : Le défroqué de Léo Joannon
1955 : Les nuits de Montmartre de Pierre Franchi
1955 : Le secret de sœur Angèle de Léo Joannon
1956 : L'homme aux clés d'or de Léo Joannon
1957 : Ces dames préfèrent le mambo de Bernard Borderie
1957 : Le désert de Pigalle de Léo Joannon
1957 : Madame Maxence a disparu de Bernard Hecht (tv)
1958 : Ramuntcho de Pierre Schoendoerffer
1960 : Le Sahara brûle de Michel Gast
1960 : Le caïd de Bernard Borderie
1961 : Climats de Stellio Lorenzi
1961 : Le monte-charge de Marcel Bluwal
1962 : Le Dossier Chelsea Street de Marcel Bluwal (tv)
1962 : Le chevalier de Maison Rouge de Claude Barma (tv)
1963 : Jean Valjean d'Alain Boudet (tv)
1963 : Le journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel
1963 : L'île mystérieuse de Pierre Badel (tv)
1964 : Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil
1964 : L'insoumis d'Alain Cavalier
1964 : Par un beau matin d'été de Jacques Deray
1964 : Mata Hari agent H21 de Jean-Louis Richard
1964 : Compartiment tueurs de Costa-Gavras
1965 : La métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre
1965 : Le tonnerre de dieu de Denys de La Patellière
1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1965 : Roger la honte (Trappola per l'assassino) de Riccardo Freda
1966 : La grande sauterelle de Georges Lautner
1966 : Opération opium (the poppy is also a flower) de Terence Young
1967 : L'étranger (Lo straniero) de Luchino Visconti
1967 : Vivre la nuit de Marcel Camus
1967 : Deux billets pour Mexico (Dead run) de Christian-Jaque
1967 : Le mois le plus beau de Guy Blanc
1968 : Les hommes de Las Vegas (Las Vegas, 500 milliones) d'Antonio Isasi-Isasmendi
1968 : L'étoile du sud (The southern star) de Sidney Hayers
1968 : Z de Costa-Gavras
1968 : Un coin tranquille à la campagne (Un tranquillo posto di campagna) d'Elio Petri
1968 : L'astragale de Guy Casaril
1969 : Le champignon de Marc Simenon
1969 : Le bourgeois gentil mec de Raoul André
1969 : Le pistonné de Claude Berri
1969 : La fiancée du pirate de Nelly Kaplan
1970 : Biribi de Daniel Moosman
1970 : Les jambes en l'air de Jean Dewever
1972 : L'insolent (the killer) de Jean-Claude Roy
1972 : Le mataf de Serge Leroy
1972 : Didier Daurat, histoire de l'aéropostale de Claude Barma (tv)
1972 : Un officier de police sans importance de Jean Larriaga
1972 : La punition de Pierre-Alain Jolivet
1972 : Les Misérables de Marcel Bluwal (tv)
1973 : La gueule de l'emploi de Jacques Rouland
1973 : Una ragione per vivere, una per morire de Tonino Valerii
1973 : Le solitaire d'Alain Brunet
1973 : Par le sang des autres de Marc Simenon
1973 : Le protecteur de Roger Hanin
1974 : Le bougnoul de Daniel Moosmann
1974 : Au frontière du possible, Meurtres à distance de Claude Boissol (tv)
1975 : La traque de Serge Leroy
1975 : Splendeur et Misères des Courtisanes de Maurice Cazeneuve (tv)
1975 : Le faux-cul de Roger Hanin
1975 : Les Mohicans de Paris de Bernard Borderie (tv)
1975 : La Porte du Large de Pierre Badel
1976 : Spermula de Charles Matton
1977 : Et vive la liberté ! de Serge Korber
1978 : L'amour en question d'André Cayatte
1979 : La gueule de l'autre de Pierre Tchérnia
1979 : Le dernier choix du maréchal Ney de Maurice Frydland (tv)
1979 : Flic ou voyou de Georges Lautner
1980 : Le guignolo de Georges Lautner
1981 : Téhéran 43 Nid d'espions (Tegeran-43) d'Alexander Alov & Vladimir Naoumov
1981 : Signé : Furax de Marc Simenon
1982 : Pour cent briques t'as plus rien ! d'Edouard Molinaro
1982 : La guérilléra de Pierre Kast
1982 : Salut la puce ! de Richard Balducci
1983 : La bête noire de Patrick Chaput
1984 : Le Vent du Nord d'Alain Dhénaut
1984 : Le mystérieux docteur Cornélius de Jean-Daniel Simon (tv)
1984 : L'autographe (Das autogramm) de Peter Lilienthal
1984 : Urgence de Gilles Béhat
1985 : Exit-exil de Luc Monheim
1986 : Samedi, dimanche, lundi de Françoise Petit
1987 : Hôtel du Paradis de Jana Bokova
1987 : Little Roma de Francesco Massaro (tv)
1987 : I ragazzi di via Panisperna de Gianni Amelio
1992 : L'inconnu dans la maison de Georges Lautner


Filmographie de Georges GÉRET
 
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