Olga GEORGES-PICOT
 Actrice française
Sa solide formation d’actrice n’a pas permis à Olga Georges-Picot d’embrasser une grande carrière. Si elle a joui d’une belle notoriété internationale dans les années soixante et soixante-dix grâce à Alain Resnais, elle a surtout éclairé de son charme vénéneux et de son corps de rêve le cinéma d’auteur érotico-intellectuel d’Alain Robbe-Grillet et les aventures lestes de Bernard Borderie.
Olga Georges-Picot est née le 6 janvier 1940 à Shanghai. Descendante d’une famille de diplomate qui compte un grand-oncle François Georges-Picot signataire des accords Sykes-Picot et son père Guillaume Georges-Picot l'ambassadeur délégué permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies. Sa mère est russe d’où l’origine de son prénom. Elle passe son enfance à l’étranger en Asie et en Amérique du Sud. Elle étudie l’art dramatique au Centre Américain de Paris qui applique les préceptes de l'Actor's Studio avant d’entamer une carrière de comédienne au cinéma en passant par le mannequinat.
Le choix de Resnais
Olga Georges-Picot fait ses débuts comme secrétaire de Darry Cowl dans le sketch Ella des Parisiennes. Elle fait une apparition non créditée dans Voyage à deux de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Albert Finney et trouve un rôle de réceptionniste d'hôtel dans le téléfilm L’Auberge de la Licorne. Elle y donne la réplique à Jean Sobieski qu’elle épouse en 1966 mais dont elle divorce deux ans plus tard. Elle trouve un rôle important dans Adieu l’Ami de Jean Herman en veuve d’un légionnaire tué accidentellement par Alain Delon. C’est alors qu’Alain Resnais la choisit pour le rôle principal de Catrine dans son œuvre de science-fiction Je t’aime, je t’aime. Le scénariste du film, Jacques Sternberg la décrit comme extrêmement belle et étonnamment triste, avec aussi un côté enfantin. Parlant plusieurs langues, Olga Georges-Picot devient la vedette de petits films basé sur son physique et son charme comme Un Corps, une Nuit aux côtés de Mireille Darc, Catherine, il suffit d’un amour de Bernard Borderie dans la lignée de ses fameux Angélique ou Féminin-Féminin où bien que mariée, elle se laisse séduire par la libertaire incarnée par Marie-France Pisier.
Une carrière internationale sans éclat
En dépit de ses qualités de comédienne, Olga Georges-Picot n’arrive pas à faire décoller sa carrière. Elle tourne à l’étranger dans La Seconde Mort d’Harold Pelham de Basil Dearden avec Roger Moore, Chambres communicantes de Franklin Gollins, L’Homme qui renonça au tabac du suédois Tage Danielsson et surtout Chacal de Fred Zinnemann où elle est une espionne de l’OAS. Si elle rate l’occasion de tourner avec Luchino Visconti dans Les Damnés, son rôle refusé par son agent échouant à Charlotte Rampling, elle glisse progressivement dans un érotisme plus ou moins vulgaire comme dans Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant de Michel Lemoine avec Michel Le Royer, La Révélation où elle découvre les joies de l’adultère et surtout Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet où avocate, elle tombe sous le charme de sa cliente, l’adorable Anicée Alvina.
La lente descente aux enfers
Olga Georges-Picot au creux de la vague à la fin des années soixante-dix doit se contenter d’apparitions dans des téléfilms aussi bien en Allemagne, en Angleterre qu’en France. On la retrouve dans Goodbye Emmanuelle auprès de Sylvia Kristel et Brigade mondaine de Jacques Scandelari adaptée des bouquins de Gérard de Villier. Elle trouve son dernier rôle digne de ce nom dans Guerre et Amour de Woody Allen où elle campe brièvement une séduisante comtesse Alexandrovna. Afin de rester active, elle participe dans les années 80 aux Grosses Têtes animées par Philippe Bouvard. Elle fait sa dernière apparition au cinéma dans Rebelote de Jacques Renard en mère de Jean-Pierre Léaud. Après un épisode du Paria de Denys de La Patellière avec en vedette Charles Aznavour et quelques petits rôles pour le petit écran (Maigret, Commissaire Moulin), Olga Georges-Picot se retire de l’écran en 1991. Désespérée, elle se défenestre du cinquième étage de son immeuble parisien, le 19 juin 1997. Elle n’avait que 57 ans. Celle qui aura incarné avec désinvolture le charme à la française n’a finalement laissé qu’une filmographie médiocre indigne de son talent.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alain Resnais
1961 : Les Parisiennes, « Ella » de Jacques Poitrenaud
1966 : L’Auberge de la Licorne de Harry Fishbach (tv)
1966 : Voyage à deux (Two for the Road) de Stanley Donen
1967 : Par quatre chemins de Guy Casaril (tv)
1968 : Adieu l'ami de Jean Herman
1968 : The Other People (The other People) de David Hart
1968 : Un corps, une nuit (Summit) de Giorgio Bontempi
1968 : Je t'aime, je t'aime d’Alain Resnais
1968 : Thibaud, « Sybille et Thibaud » de Joseph Drimal (tv)
1969 : Catherine, il suffit d’un amour de Bernard Borderie
1970 : La Seconde Mort d’Harold Pelham (The Man Who Haunted Himself) de Basil Dearden
1970 : Chambres communicantes (Connecting Rooms) de Franklin Gollings
1971 : Féminin-féminin d’Henri Calef
1971 : La Cavale de Michel Mitrani
1972 : Poly en Espagne de Claude Boissol (tv)
1972 : Les Dernières Volontés de Richard Lagrange de Roger Burckhardt (tv)
1972 : L’image de Jeannette Hubert (tv)
1972 : Un homme libre de Roberto Muller
1972 : Le Feu aux lèvres de Pierre Kalfon
1972 : L'Homme qui renonça au tabac (Mannen som slutade röka) de Tage Danielsson
1972 : Chacal (The Day of the Jackal) de Fred Zinnemann
1973 : Les Confidences érotiques d’un lit trop accueillant de Michel Lemoine
1973 : La Révélation d’Alain Lavalle
1973 : Money to burn d’Alan Gibson et Orson Welles (tv)
1974 : Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet
1974 : Persécution (Persecution) de Don Chaffey
1974 : Les Enfants de la rage (Children of Rage) d’Arthur Allan Seidelman
1974 : Sultan à vendre de Paul Paviot (tv)
1974 : Härte 10 de Gordon Flemyng (tv)
1975 : Guerre et Amour (Love and Death) de Woody Allen
1976 : La Reine des Diamants (Queen of Diamonds) de Raymond R. Homer
1977 : Good-bye, Emmanuelle de François Leterrier
1978 : Brigade mondaine de Jacques Scandelari
1981 : Une confidence de Maigret d’Yves Allégret (tv)
1983 : Ringstraßenpalais de Rudolf Nussgruber (tv)
1983 : Rebelote de Jacques Richard
1985 : Le Paria de Denys de La Patellière (tv)
1986 : Lili, petit à petit de Philippe Galardi (tv)
1986 : La Griffe du Destin (Sins) de Douglas Hickox (tv)
1991 : Peter Strohm, Grenzfall de Martin Gies (tv)


Filmographie d'Olga GEORGES-PICOT
 
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