René GÉNIN
 Acteur français
Formidable acteur de composition, René Génin a fait entendre sa voix traînante avec une pointe d’accent du Midi dans nombre de personnages à l’apparence différente dans chaque film. Avec son regard malicieux et son allure paterne, il a parcouru avec éclat même dans ses plus brèves apparitions les plus grands succès du cinéma populaire.
Fils de comédiens ambulants Jules Gaston Génin et Thérèse Rigaud, René Génin voit le jour à Aix-en-Provence le 25 janvier 1890. Il est précipité sur les planches d’un théâtre ambulant dès l’âge de trois ans et sillonne avec ses parents les routes du Midi. Il écrit des oeuvrettes pour éfoffer le répertoire de la compagnie. Il épouse le 19 juin 1911 Marie Guillermet à Anse dans le Rhône et est réformé au moment de la guerre de 14-18 pour bronchite suspecte.
Partenaire de Fernandel
Il monte à Paris à la fin des années vingt et peaufine les compositions les plus cocasses avant de débuter à l’écran à 41 ans à l’avènement du parlant. Il multiplie les courts métrages comiques sous la direction de Louis Mercanton ou Pierre-Jean Ducis. Il va multiplier les personnages populaires, n’hésitant pas à se vieillir exagérément à l’occasion. Il essaie de vendre des pilules de jouvence dans Ferdinand le noceur avec Fernandel, une association prolifique prolongée dans Ernest le rebelle, François Ier, Raphaël le tatoué, La bonne étoile puis après la guerre dans les films de Verneuil comme La table aux crevés, Le fruit défendu ou Le mouton à cinq pattes pour terminer avec Crésus et Cocagne. René Génin a une préférence pour la soutane qu’il endosse dans Ramuntcho, Mon oncle et mon curé, La chèvre d’or prenant des accents moyenâgeux dans Ademai bandit d’honneur ou corse dans La route napoléonne sans oublier le saint homme de Cadet Rousselle.
Des personnages cocasses
La dimension comique apparaît très vite lorsque Raimu en fait son souffre-douleur, qu’il soit un laborantin empoté dans Vous n’avez rien à déclarer ? ou l’adjoint au maire d'Un carnet de bal. Les jumeaux de Brighton lui donne l’occasion de briller en frotteur de parquet dont "l'encoustique ne chèche pas assez vite". Il accumule les personnages extravagants comme le balayeur londonien de Drôle de drame, le clochard philosophe des Bas Fonds de Jean Renoir, le professeur de musique dans Les Disparus de Saint-Agil, le clochard de l'Armée du salut surnommé père Éternel dans La charrette fantôme de Julien Duvivier, le concierge dans Le Jour se lève, le docteur Mollet dans Quai des Brumes de Marcel Carné, le pédagogue alcoolique de L’Entraîneuse, le commis bijoutier de Fric Frac, la Coule qui réconforte Tino Rossi devenu amnésique dans Mon amour est près de toi ou le trimardeur qui décroche le gros lot dans L’Assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot. Il est un extraordinaire Goupi-Dicton, paysan amoureux des proverbes dans Goupi Mains rouges de Jacques Becker et prend un aspect plus inquiétant en cuisinier meurtrier des Caves du Majestic confondu par Maigret-Albert Préjean.
Fonctionnaire ou homme du peuple
René Génin ajuste également ses lorgnons en bon fonctionnaire dans Sur le plancher des Vaches, en greffier dans Le dossier noir mais c’est tout de même en homme du peuple qu’il reste le plus remarquable. Il est le gardien du tombeau dans Les Amants de Vérone d’André Cayatte, le fossoyeur de Tête blonde et le fripier des Amants du pont Saint-Jean. Sacha Guitry lui offre un double rôle de jumeaux ennemis dans Le trésor des Cantenac où il est à la fois le maire et le curé du village. Il fait ses dernières compositions en Pierre Kerjean dans Judex de Georges Franju, dans Jaloux comme un tigre de Darry Cowl et en gérant de magasin dans Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat.
Théâtre et télévision
Au théâtre, René Génin interprète Les bonnes cartes de Marcel Thiébaut, Vogue la galère de Marcel Aymé. Sur le petit écran, il participe à une des enquêtes des Cinq dernières minutes et des séries provençales comme Frédéric le Gardian ou Maurin des Maures. Sans être une vedette, René Génin est demeuré un acteur attachant et un second rôle très populaire auprès du public. Jean Dréville lui a rendu hommage dans La Cage au Rossignol en lui confiant le rôle d'un surveillant chahuté par ses élèves qui "ressemble à l’acteur René Génin" comme le commente en voix off Nöel Noël. René Génin est décédé d’un cancer, le 24 octobre 1967 à Paris à l’âge de 77 ans. Il repose au cimetière Saint-Pierre d’Aix-en-Provence.


FILMOGRAPHIE :

Avec Fernandel
1931 : L'Amour à l'américaine de Claude Heymann
1931 : En zinc sec de Louis Mercanton (cm)
1932 : Passionnément de Louis Mercanton et René Guissart
1933 : Deux picon-grenadine de Pierre-Jean Ducis (cm)
1933 : Gudule de Pierre-Jean Ducis (cm)
1933 : La Fusée de Jacques Natanson
1933 : Le Dernier Preux de Pierre-Jean Ducis (cm)
1934 : La Prison de Saint-Clothaire de Pierre-Jean Ducis (cm)
1934 : Quatre à Troyes de Pierre-Jean Ducis (cm)
1934 : Le Cavalier Lafleur de Pierre-Jean Ducis
1934 : Un petit trou pas cher de Pierre-Jean Ducis (cm)
1934 : Le Centenaire de Pierre-Jean Ducis (cm)
1934 : Dédé de René Guissart
1934 : L'Auberge du Petit-Dragon de Jean de Limur
1935 : Cocaïne de Louis S. Licot (cm)
1935 : Le Vertige de Paul Schiller
1935 : Ferdinand le noceur de René Sti
1935 : Le Crime de Monsieur Pégotte de Pierre-Jean Ducis (cm)
1935 : Jim la houlette d’André Berthomieu
1935 : La Famille Pont-Biquet de Christian-Jaque
1935 : Méfiez-vous des amis de Michel Einert (cm)
1935 : Les Deux Docteurs de Pierre-Jean Ducis (cm)
1935 : La Clef des champs de Pierre-Jean Ducis (cm)
1935 : Les Gaîtés de la finance de Jack Forrester
1936 : Le Parapluie de Monsieur Bec ou Le Collier du Grand Duc de Robert Péguy (cm)
1936 : Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir
1936 : Les Mutinés de l'Elseneur de Pierre Chenal
1936 : Haut comme trois pommes de Ladislas Vajda et Pierre Ramelot
1936 : Une fille à papa de René Guissart
1936 : Jenny de Marcel Carné
1936 : Les Jumeaux de Brighton de Claude Heymann
1936 : 27, rue de la Paix de Richard Pottier
1936 : Les Bas-fonds de Jean Renoir
1936 : Les Croquignolle de Robert Péguy (cm)
1937 : François Ier de Christian-Jaque
1937 : L'Homme de nulle part de Pierre Chenal
1937 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Léo Joannon
1937 : Le Choc en retour de Georges Monca et Maurice Kéroul
1937 : Nuits de feu de Marcel L'Herbier
1937 : La Danseuse rouge de Jean-Paul Paulin
1937 : Un carnet de bal de Julien Duvivier
1937 : Gribouille de Marc Allégret
1937 : Drôle de drame de Marcel Carné
1937 : Un déjeuner de soleil de Marcel Cravenne
1937 : Le Gagnant d’Yves Allégret (mm)
1938 : Orage de Marc Allégret
1938 : L'Innocent de Maurice Cammage
1938 : Nuits de prince de Vladimir Strijewski
1938 : Ramuntcho de René Barberis
1938 : Les Gens du voyage de Jacques Feyder
1938 : Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque
1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné
1938 : L'Accroche-cœur de Pierre Caron
1938 : Ernest le rebelle de Christian-Jaque
1938 : Sommes-nous défendus ? de Jean Loubignac
1938 : La Vierge folle d’Henri Diamant-Berger
1939 : Raphaël le tatoué de Christian-Jaque
1939 : Mon oncle et mon curé de Pierre Caron
1939 : L'Entraîneuse d’Albert Valentin
1939 : Le Jour se lève de Marcel Carné
1939 : Fric-Frac de Maurice Lehmann
1939 : Jeunes filles en détresse de Georg Wilhelm Pabst
1939 : Dernière Jeunesse de Jeff Musso
1939 : La Charrette fantôme de Julien Duvivier
1939 : Le Paradis de Satan de Félix Gandéra
1940 : Sur le plancher des vaches de Pierre-Jean Ducis
1940 : L'Homme qui cherche la vérité d’Alexander Esway
1940 : Pour le maillot jaune de Jean Stelli
1940 : La Comédie du bonheur de Marcel L'Herbier
1941 : Fromont jeune et Risler aîné de Léon Mathot
1941 : Le Valet maître de Paul Mesnier
1941 : L'Appel du stade de Marcel Martin (cm)
1942 : Fièvres de Jean Delannoy
1942 : Le Moussaillon de Jean Gourguet
1942 : Retour au bonheur de René Jayet
1942 : La Loi du printemps de Jacques Daniel-Norman
1942 : Le journal tombe à cinq heures de Georges Lacombe
1942 : Mademoiselle Swing de Richard Pottier
1942 : L'assassin habite au 21 d’Henri-Georges Clouzot
1942 : Patricia de Paul Mesnier
1943 : La Bonne Étoile de Jean Boyer
1943 : La Chèvre d’or de René Barberis
1943 : À la belle frégate d’Albert Valentin
1943 : Untel Père et Fils de Julien Duvivier
1943 : Goupi Mains Rouges de Jacques Becker
1943 : Adémaï bandit d’honneur de Gilles Grangier
1943 : Mon amour est près de toi de Richard Pottier
1943 : L'Homme de Londres d’Henri Decoin
1943 : Pierre et Jean d’André Cayatte
1944 : L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman
1944 : Le Voyageur sans bagage de Jean Anouilh
1944 : La Collection Ménard de Bernard Roland
1945 : Paméla, de Pierre de Hérain
1945 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier
1945 : L'Invité de la onzième heure de Maurice Cloche
1945 : La Cage aux rossignols de Jean Dréville
1945 : Le Roi des resquilleurs de Jean-Devaivre
1945 : L'Enquête du 58 de Jean Tedesco (cm)
1946 : Le Dernier Sou d’André Cayatte
1946 : Au pays des cigales de Maurice Cam
1946 : Jéricho d’Henri Calef
1946 : La Rose de la mer de Jacques de Baroncelli
1946 : Le Bateau à soupe de Maurice Gleize
1946 : Le Pavillon de la folle de Jean Gourguet (mm)
1947 : Les gosses mènent l'enquête de Maurice Labro
1947 : Le Beau Voyage de Louis Cuny
1947 : La Maison sous la mer d’Henri Calef
1947 : Le Village perdu de Christian Stengel
1947 : Les Amants du pont Saint-Jean d’Henri Decoin
1948 : Fiacre 13 de Raoul André et Mario Mattoli
1948 : Les Bienfaits de Monsieur Ganure d’André Hugon (cm)
1949 : Les Dieux du dimanche de René Lucot
1949 : Les Amants de Vérone d’André Cayatte
1949 : L'Inconnu d’un soir d’Hervé Bromberger
1949 : Les Vagabonds du rêve de Charles-Félix Tavano
1949 : La Ferme des sept péchés de Jean-Devaivre
1949 : La Passagère de Jacques Daroy
1949 : Tête blonde de Maurice Cam
1950 : Amour et Compagnie de Gilles Grangier
1950 : L'Atomique Monsieur Placido de Robert Hennion
1950 : Dieu a besoin des hommes de Jean Delannoy
1950 : Le Trésor de Cantenac de Sacha Guitry
1950 : Tu m'as sauvé la vie de Sacha Guitry
1951 : Monsieur Octave de Maurice Téboul
1951 : Sous le ciel de Paris de Julien Duvivier
1951 : Juliette ou la Clé des songes de Marcel Carné
1951 : Les Amants de Bras-Mort de Marcello Pagliero
1951 : Le Clochard milliardaire de Léopold Gomez
1951 : L'Aiguille rouge d’Emil-Edwin Reinert
1951 : Le Garçon sauvage de Jean Delannoy
1951 : La Table-aux-crevés d’Henri Verneuil
1951 : Piédalu à Paris de Jean Loubignac
1952 : Éternel espoir de Max Joly
1952 : Brelan d’as, Le mort dans l'ascenseur" d’Henri Verneuil
1952 : Le Fruit défendu d’Henri Verneuil
1952 : La Minute de vérité de Jean Delannoy
1952 : Le Secret d’une mère de Jean Gourguet
1953 : Le Boulanger de Valorgue d’Henri Verneuil
1953 : Le Chemin de la drogue de Louis S. Licot
1953 : Quand te tues-tu ? d’Émile Couzinet
1953 : La Route Napoléon de Jean Delannoy
1954 : Le Mouton à cinq pattes d’Henri Verneuil
1954 : Cadet Rousselle d’André Hunebelle
1955 : Casse-cou, mademoiselle de Christian Stengel
1955 : Le Dossier noir d’André Cayatte
1956 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry
1956 : Paris Palace-Hôtel d’Henri Verneuil
1958 : Le désir mène les hommes de Mick Roussel
1958 : La loi, c'est la loi de Christian-Jaque
1960 : Les Yeux sans visage de Georges Franju
1960 : Classe tous risques de Claude Sautet
1960 : Crésus de Jean Giono
1961 : Cocagne de Maurice Cloche
1962 : La Chambre ardente de Julien Duvivier
1962 : Mon oncle du Texas de Robert Guez
1962 : La Salamandre d’or de Maurice Regamey
1963 : Judex de Georges Franju
1964 : Jaloux comme un tigre de Darry Cowl
1964 : Hortense Schneider d’Henri Spade (tv)
1965 : Cent briques et des tuiles de Pierre Grimblat
1965 : La Misère et la Gloire d’Henri Spade (tv)
1965 : Frédéric le gardian de Jacques Villa (tv)
1967 : Quand la liberté venait du ciel, le colis perdu de Jean Goumain (tv)
1970 : Maurin des Maures de Claude Dagues (tv)<


Filmographie de René GÉNIN
 
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