Henri GARCIN
 Acteur franco-belge d'origine néerlandaise
Séduisant acteur franco-belge d’origine hollandaise, Henri Garcin s’est signalé par son éclectisme. Brillant acteur de théâtre, il a fait une carrière au cinéma des plus surprenantes passant du cinéma d’auteur le plus exigeant de Marguerite Duras ou Michel Mitrani aux thriller politiques d’Yves Boisset sans offrir une image nette de son talent pourtant réel.
Henri Garcin, de son vrai nom Anton Albers est né le 11 avril 1928 à Anvers. Originaire d’une famille néerlandaise réfugiée en Flandres belge, il monte tout jeune des spectacles en Belgique avant de tenter sa chance à Paris à l’âge de 22 ans. Il se produit dans des cabarets parisiens où se produisent les débutants comme Jacques Brel avec qui il converse en flamand, Barbara, Serge Gainsbourg ou Poiret et Serrault. Il suit parallèlement des cours de théâtre chez René Simon. Il se produit dans des pièces de boulevard de Feydeau (Un fil à la patte), Barillet et Grédy (Adieu prudence) ou Marc Camoletti (Boeing Boeing). En 1964, il connaît un beau succès en créant L’échappée belle avec Romain Bouteille pour 250 représentations. Il aborde tous les genres avec Les trois Mousquetaires de Dumas, Se trouver de Pirandello, Le limier d’Anthony Shaffer, La Cage aux Folles de Jean Poiret ou L’éducation de Rita de Willy Russell. Il donne la réplique à Delphine Seyrig et Jean Rochefort dans La prochaine fois je vous le chanterai et crée en duo avec Delphine Seyrig L’aide-mémoire de Jean-Claude Carrière.
De La vie de château à La femme d'à côté
Au cinéma à la fin des années cinquante, il joue les troisièmes couteaux auprès d’Eddie Constantine dans Le grand Bluff, de Fernandel dans Sénéchal le magnifique et de Line Renaud dans Mademoiselle et son gang. Il trouve son premier rôle principal dans Les Amoureux du France, une croisière filmée par François Reichnebach et connaît le succès avec La Vie de Château de Jean-Paul Rappeneau, une comédie où il joue le résistant Julien réfugié dans un château près d’Arromanches occupé par Catherine Deneuve, Philippe Noiret et Pierre Brasseur. La suite de sa présence au cinéma est marquée par la grande diversité des genres. Dirigé par des auteurs difficiles comme Marguerite Duras (Détruire, dit-elle), Michel Mitrani (La cavale, La nuit bulgare, Les guichets du Louvre), Romain Gary (Kill) ou Léonard Keigel (Une femme un jour), il devient un habitué des thrillers politiques d’Yves Boisset dans Dupont Lajoie, Le juge Fayard dit le Shériff, La femme flic aussi à l’aise en avocat (Verdict de Cayatte) qu’en assassin (Un Condé de Boisset). Henri Garcin joue les séducteurs de comédie dans Fleur d'oseille avec Mireille Darc, Catherine et Compagnie avec Jane Birkin, Vas-y maman avec Annie Girardot, Trocadéro bleu citron avec Anny Dupérey glissant dans le cinéma bis avec Faut s’les faire ces légionnaires, Les parents ne sont pas simples cette année de Marcel Jullian ou Si t’as besoin de rien… fait-moi signe de Philippe Clair. Il est à l’origine du hold-up dans Un Cave et emploie Pierre Richard comme nègre pour ses scénarios dans C’est pas moi c’est lui. Il trouve son meilleur rôle dans La Femme d’à côté de François Truffaut où marié à Fanny Ardant, il tente de sauver son ménage menacé par l’ancien amant de sa femme interprété par Gérard Depardieu.
Le voisin de Maguy
Henri Garcin tourne plusieurs bonnes dramatiques pour la télévision comme La Manipulation de Denys de La Patellière ou Je dors comme un bébé de Jacques Fansten, Pendant huit ans, huit années de bagne joyeux selon ses dires, de 1985 à 1993, il devient le voisin de Maguy (Rosy Varte) et le meilleur ami de Georges (Jean-Marc Thibault) dans 333 épisodes de la fameuse sitcom Maguy. À la même époque, il est choisi par le néerlandais Alex Van Warmerdam pour incarner son père dans Abel. C’est le début d’une joyeuse collaboration à l’humour décalé avec Les Habitants, La robe, et l'effet qu'elle produit sur les femmes qui la portent et les hommes qui la regardent, Grimm et La Peau de Bax. Il occupe quelques seconds rôles dignes d’intérêt comme le directeur de banque du Huitième jour de Jaco Van Dormael, l’usurier malhonnête d’Aux abois, Talleyrand dans Il ne faut jurer de rien et sa dernière apparition dans La sainte Famille de Louis-Do de Lencquesaint. Henri Garcin est le père de deux filles, la restauratrice Géraldine Albersnée en 1954 et la directrice de théâtre Adèle Comellas. Il a pour grand ami de Georges Moustaki, parrain de sa fille Adèle. En 1966, la voiture de sport qu’il conduit tombe dans la Seine à Paris pendant le tournage de Judoka agent secret, provoquant le décès par noyade de la starlette Patricia Viterbo, un traumatisme douloureux qu’il relate dans ses mémoires Longtemps, je me suis couché tard publié le jour de ses 90 ans. Henri Garcin décède paisiblement le 13 juin 2022 à l’âge de 94 ans dans une maison de retraite d’Évreux.


FILMOGRAPHIE :

Avec Fanny Ardant
1956 : En effeuillant la marguerite de Marc Allégret
1957 : Le Grand Bluff de Patrice Dally
1957 : Sénéchal le magnifique de Jean Boyer
1957 : Mademoiselle et son gang de Jean Boyer
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin d’Édouard Molinaro
1964 : Les Amoureux du France de François Reichenbach et Pierre Grimblat
1964 : Mata Hari, agent H21 de Jean-Louis Richard
1964 : Deux têtes folles (Paris when it sizzles) de Richard Quine
1965 : La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau
1965 : Moi et les hommes de quarante ans de Jack Pinoteau
1966 : Le Judoka agent secret de Pierre Zimmer
1968 : Fleur d’oseille, de Georges Lautner
1968 : La Prisonnière, d’Henri-Georges Clouzot
1969 : Détruire, dit-elle de Marguerite Duras
1970 : Un condé d’Yves Boisset
1971 : Pic et pic et colegram de Rachel Weinberg
1971 : Un cave de Gilles Grangier
1971 : Quelqu'un derrière la porte, de Nicolas Gessner
1971 : Police Magnum (Kill!) de Romain Gary
1971 : La Cavale de Michel Mitrani
1972 : La Nuit bulgare de Michel Mitrani
1973 : Ursule et Grelu de Serge Korber
1974 : Les Guichets du Louvre de Michel Mitrani
1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville
1974 : Verdict d’André Cayatte
1975 : Dupont Lajoie d’Yves Boisset
1975 : Catherine et compagnie de Michel Boisrond
1976 : Oublie-moi, Mandoline de Michel Wyn
1976 : Un type comme moi ne devrait jamais mourir de Michel Vianey
1976 : Le Juge Fayard dit Le Shériff d’Yves Boisset
1977 : Une femme, un jour… de Léonard Keigel
1977 : Plus ça va, moins ça va de Michel Vianey
1977 : Vas-y maman de Nicole de Buron
1978 : Trocadéro bleu citron de Michaël Schock
1979 : Un scandale presque parfait (An almost perfect affair) de Michael Ritchie
1980 : La Femme flic d’Yves Boisset
1980 : C'est pas moi, c'est lui de Pierre Richard
1980 : Cocktail Molotov de Diane Kurys
1981 : Faut s'les faire… ces légionnaires ! d’Alain Nauroy
1981 : La Femme d’à côté de François Truffaut
1982 : Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ! de Coline Serreau
1984 : Charlots connection de Jean Couturier
1984 : Les parents ne sont pas simples cette année de Marcel Jullian
1986 : Si t'as besoin de rien… fais-moi signe de Philippe Clair
1986 : Abel de Alex van Warmerdam
1990 : Koko Flanel de Stijn Coninx et Jef Van de Water
1990 : Un week-end sur deux de Nicole Garcia
1992 : Les Habitants d’Alex van Warmerdam
1992 : Vincennes Neuilly de Pierre Dupouey
1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, d’Agnès Varda
1996 : La robe (De Jurk) d’Alex van Warmerdam
1996 : Le Huitième Jour de Jaco Van Dormael
1998 : Les Cachetonneurs de Denis Dercourt
1999 : No Trains No Planes de Jos Stelling
2003 : Grimm d’Alex van Warmerdam
2004 : San Antonio de Frédéric Auburtin
2005 : Aux abois de Philippe Collin
2005 : Il ne faut jurer de rien ! d’Éric Civanyan
2006 : La Panthère rose (The Pink Panther) de Shawn Levy
2006 : Sweet Mud (Adama Meshuga'at) de Dror Shaul
2006 : Mon meilleur ami de Patrice Leconte
2008 : Ça se soigne ? de Laurent Chouchan
2013 : Boven is het stil de Nanouk Leopold
2015 : La Peau de Bax d’Alex van Warmerdam
2015 : Quand le jour se lève d’Espérance Pham Thái Lan (cm)
2016 : Tonio de Paula van der Oest
2019 : La Sainte Famille de Louis Do de Lencquesaing

Télévision :
1961 : L’Éventail de Lady Windermere de François Gir
1976 : La Manipulation de Denys de La Patellière
1980 : Le Vol d’Icare de Daniel Ceccaldi
1980 : Vient de paraître d’Yves-André Hubert
1980 : Remarie-moi de Jean Cohen
1980 : Je dors comme un bébé de Jacques Fansten
1982 : Mozart de Marcel Bluwal
1982 : Conrad Killian, le fou du désert de Jacques Tréfouel
1983 : Secret diplomatique de Denys de La Patellière et Claude Barrois
1983 : La Dernière Cigarette de Bernard Toublanc-Michel
1984 : Nuits secrètes de William Hale
1984 : Deux filles sur un banc d’Alain Ferrari
1985 : Colette de Gérard Poitou-Weber
1985 : Permis de construire de Pierre Bureau
1985 : Je suis à Rio, ne m'attends pas pour dîner d’Alain Ferrari
1986 : Les Étonnements d’un couple moderne de Pierre Boutron
1986 : Monte Carlo d’Anthony Page
1987 : Florence ou la Vie de château de Serge Korber
1990 : Le Veuf de Paul Cammermans et Jef Van de Water
1991 : Crimes et jardins de Jean-Paul Salomé
1991 : Ålder okänd de Richard Hobert
1995 : Associations de bienfaiteurs de Jean-Daniel Verhaeghe
1995 : La Fête des pères de Jean-Daniel Verhaeghe
1997 : La Voisine de Luc Béraud
1998 : Un amour de cousine de Pierre Joassin
1998 : Villa Vanille de Jean Sagols
2006 : Henry Dunant, du rouge sur la croix de Dominique Othenin-Girard


Filmographie d'Henri GARCIN
 
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