Serge GAINSBOURG
 Acteur, réalisateur, musicien et chanteur français
Il y a eu Serge Gainsbourg, le dandy, auteur-compositeur de génie et acteur occasionnel, puis Gainsbarre, provocant, savamment mal rasé et autodestructeur. Mais ce touche-à-tout s’est fondu dans tous les styles passant du classique au disco, du piano-bar à l’électro. Sans parler du réalisateur écorché vif qui a livré des œuvres malodorantes et douloureuses.
De son vrai nom, Lucien Ginsburg, Serge Gainsbourg naît le 2 avril 1928 à Paris, dans une famille d’immigrants russes juifs, peintres et musiciens. Il a une sœur jumelle Liliane et une sœur aînée, Jacqueline. La famille Ginsburg obtient la nationalité française en 1932. Pendant la Seconde guerre mondiale, ils se réfugient dans la Sarthe avant de rejoindre le Limousin. Après la guerre, la famille revient s’installer à Paris, où Serge Gainsbourg s’inscrit aux Beaux-Arts.
Auteur-compositeur de génie
Serge Gainsbourg abandonne très vite la peinture et détruit toutes ses toiles. Il débute en 1954 en tant que pianiste à Saint-Germain-des-Prés. Il est séduit par la verve réaliste de Boris Vian et écrit Vieille Canaille pour l’orchestre Jacques Hélian. Il connaît ses premiers succès avec Le Poinçonneur des Lilas, L’eau à la bouche, La Chanson de Prévert et La Javanaise. Il adopte un style singulier, décalé, alimenté de double sens et d’allusions érotiques. Les années 1970 consacrent ce poète lucide et moderne aux influences souvent littéraires (Je suis venu te dire que je m’en vais) et métissées (L’ami caouette, Couleur café, Aux armes et caetera), qui écrit pour de nombreux interprètes, principalement des actrices comme Brigitte Bardot au cours d’une courte mais intense liaison (Initials BB, Harley Davidson, Bonnie and Clyde), Anna Karina (Sous le soleil exactement), Valérie Lagrange (La Guérilla), Catherine Deneuve(Dieu est un fumeur de gitanes) ou Isabelle Adjani (Pull Marine) et bien sûr Jane Birkin, rencontrée en 1968 sur le tournage de Slogan (Baby alone in Babylone, Je t’aime moi non plus, Histoire de Melody Nelson). Les années 80 marquent le début des années Gainsbarre. Artiste consacré, il s’abîme et déploie dans les médias une image provocante, arrivant bourré sur les plateaux, brûlant des billets de 500 francs, injuriant Witney Houston ou Catherine Ringer. Il enregistre les albums Love on the beat et You’re under arrest et le coffret De Gainsbourg à Gainsbarre, en 1989.
Acteur et réalisateur
En 1959 Jacques Poitrenaud, assistant du réalisateur Michel Boisrond, propose le nom de Serge Gainsbourg pour jouer le rôle d'un maître-chanteur dans Voulez-vous danser avec moi ?, première apparition aux côtés de Brigitte Bardot. Il tourne trois péplums en Italie dans des rôles récurrents de félon sadique. Il trouve son rôle le plus marquant dans Ce sacré grand-père avec Michel Simon et se partage dans des films commerciaux (Carré de dames pour un as, Estouffade à la Caraïbe) et des objets filmiques non identifié (OFNI) comme L’Inconnu de Shandigor ou Mister Freedom. Puis il devient le partenaire privilégié de Jane Birkin dans Les Chemins de Katmandou, Cannabis, Ballade à Sarajevo, Le Voleur de Chevaux, Les Diablesses, Sérieux comme le plaisir. Il fait quelques apparitions dans des films pour lesquels il compose la musique comme Le Pacha de Georges Lautner ou Je vous aime de Claude Berri. Il s’essaie à la réalisation avec le sulfureux Je t’aime, moi non plus avec Jane Birkin, androgyne et l’icône warholienne Joe Dalessandro en homosexuel. Mal accueilli, le film devient culte avec le temps. Malheureusement, son adaptation de Simenon dans Équateur au tournage éprouvant et malgré de longs plans très travaillés est un profond échec. Il n'aura pas plus de succès avec le trouble Charlotte for ever en 1986 qui annonce le tube Lemon Incest. Dans Stan the Flasher, il confie à Claude Berri le rôle d’un exhibitionniste séduit par une Lolita jouée par la jeune Élodie Bouchez.
Séducteur malgré tout
Serge Gainsbourg a beaucoup œuvré comme compositeur de cinéma avec le tube Sea, sex and sun pour Les Bronzés et pour des œuvres érotiques et provocantes comme Tenue de soirée ou Madame Claude. Côté vie privée, il a épousé en 1951 Élisabeth Levitsky. Il convole en janvier 1964 avec Françoise-Antoinette Pancrazzi dite Béatrice, la mère de ses deux premiers enfants, Natacha en 1964 et Paul en 1967. Partageant la vie de Jane Birkin depuis 1968, il devient père de Charlotte, en 1971. Le couple se sépare en 1980. Il partage jusqu’à la fin de ses jours la vie du mannequin Bambou qui lui donne un fils, Lucien, en 1986. Au bout de ses excès, Serge Gainsbourg meurt le 2 mars 1991 chez lui, à Paris à 63 ans. En 1995, il obtient à titre posthume le César de la meilleure musique pour le film Élisa de Jean Becker et Joan Sfax lui rend hommage dans son film Gainsbourg, vie héroïque.


FILMOGRAPHIE :

Avec Brigitte Bardot
1959 : Voulez-vous danser avec moi ? de Michel Boisrond
1960 : La Révolte des esclaves (La rivolta degli schiavi) de Nunzio Malasomma
1961 : Samson contre Hercule (Sansone) de Gianfranco Parolini
1962 : Hercule se déchaîne (La furia di Ercole) de Gianfranco Parolini
1962 : En passant par Paris de François Chatel (tv)
1962 : Passe-temps de François Chatel (tv)
1963 : Teuf-teuf de Georges Folgoas (tv)
1963 : Strip-tease de Jacques Poitrenaud
1963 : L'Inconnue de Hong Kong de Jacques Poitrenaud
1965 : Présence du Passé de Claude de Givray (tv)
1966 : Carré de dames pour un as de Jacques Poitrenaud
1966 : Le Jardinier d’Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois
1967 : Anna de Pierre Koralnik (tv)
1967 : L'Inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy
1967 : Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux
1967 : Estouffade à la Caraïbe de Jacques Besnard
1967 : Valmy de Jean Chérasse et Abel Gance (tv)
1967 : Le Lapin de Noël de Georges Dumoulin (tv)
1968 : Le Pacha de Georges Lautner
1968 : Ce sacré grand-père de Jacques Poitrenaud
1968 : Erotissimo de Gérard Pirès
1968 : Vivre la nuit de Marcel Camus
1968 : Saint-Tropez priez pour eux (tv)
1968 : Les Dossiers de l'agence O de Marc Simenon (tv)
1969 : Slogan de Pierre Grimblat
1969 : Les Chemins de Katmandou d’André Cayatte
1969 : Paris n'existe pas de Robert Benayoun
1969 : Mister Freedom de William Klein
1970 : Cannabis de Pierre Koralnik
1971 : Ballade à Sarajevo (19 djevojaka i mornar) de Milutin Kosovac
1971 : Le Voleur de chevaux (Romance of a Horsethief) d’Abraham Polonsky
1971 : Melody de Jean-Christophe Averty (tv)
1972 : The Day the Clown Cried de Jerry Lewis (inachevé)
1972 : Trop jolies pour être honnêtes de Richard Balducci
1973 : Les Diablesses (La morte negli occhi del gatto) d’Antonio Margheriti
1973 : Le Lever de Rideau de Jean-Pierre Marchand (tv)
1974 : La Dernière Violette d’André Hardellet (tv)
1974 : Bons Baisers de Tarzan de Pierre Desfons (tv)
1975 : Sérieux comme le plaisir de Robert Benayoun
1980 : Je vous aime de Claude Berri
1980 : Egon Schiele, enfer et passion (Egon Schiele, Exzesse) d’Herbert Vesely
1982 : Le Grand Pardon d’Alexandre Arcady
1985 : Fumeurs de charme de Frédéric Sojcher
1986 : Charlotte for Ever de Serge Gainsbourg
1988 : Jane B. par Agnès V. d’Agnès Varda
1990 : Stan the flasher de Serge Gainsbourg
1992 : Requiem pour un fumeur de Frédéric Sojcher


Filmographie de Serge GAINSBOURG
 
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