| Jeanne FUSIER-GIR | ||
| Actrice française | ||
![]() | Jeanne Fusier-Gir a imposé un comique inspiré dans l'exagération et une sorte d'hystérie. Vieille fille refoulée, bigote hypocrite, cuisinière exaltée, duchesse despotique, servante dévouée, bourgeoise prude, centenaire irrévérencieuse, concierge pipelette sans oublier la libraire nymphomane de Marie-Martine, la comédienne a tout et tout bien joué pour de grands réalisateurs comme Clouzot, Becker, Duvivier, L'Herbier ou Guitry qui ont su intelligemment utilisé ses dons comiques. Jeanne Fusier naît le 22 avril 1885 à Paris. Fille du comédien Léon Fusier, elle commence très tôt à se produire sur les planches. Contemporaine de Sacha Guitry, elle va devenir l'une de ses plus fidèles interprètes. Elle apparaît également dans la distribution de plusieurs opérettes. Après son mariage avec Charles Gir en 1912, elle se fait appelée Jeanne Fusier-Gir. Son mari, peintre-sculpteur, sera également un excellent caricaturiste du monde du spectacle. Ils auront un fils unique prénommé François qui deviendra un comédien et poursuivra une prolifique carrière de réalisateur à la télévision. Des femmes excentriques Jeanne découvre le cinéma dès 1909. Mais ce n'est qu'à l'avènement du parlant qu'elle commence véritablement, à la quarantaine passée, sa carrière cinématographique, en jouant dans la comédie à quiproquo Chérie de Louis Mercanton, tournée pour la Paramount à Joinville-Le-Pont. Jeanne Fusier-Gir va ainsi être au générique de près de quatre-vingt dix films pendant la décennie des années trente. Bien sûr avec son physique ingrat et son chignon haut perché, elle n'est certes pas une vedette mais sûrement un second rôle incontournable du paysage cinématographique français comme Pauline Carton ou Jean Tissier, pour ne citer qu'eux. Elle apparaît dans des films très variés dont des adaptations des œuvres de Colette comme La vagabonde de Solange Térac, avec Marcelle Chantal ou Claudine à l'école de Serge de Poligny, avec Blanchette Brunoy dans le rôle-titre. Elle a souvent des rôles de subalterne et quand elle échappe à sa condition ancillaire c'est pour des œuvres comiques sans prétention comme La Loupiote avec Pierre Larquey, Les gaîtés du palace de Walter Kapps, film dans lequel elle n'est rien moins que la comtesse de Malpeignet ou bien encore Les cinq sous de Lavarède de Maurice Cammage, avec Fernandel qui la découvre avec stupéfaction en princesse orientale. Mais elle côtoie aussi le grand et toujours taciturne Buster Keaton pour son film parisien Le roi des Champs-Élysées de Max Nosseck. La bonne fétiche de Guitry Avant l'invasion allemande, la comédienne débute les années quarante avec une comédie Ils étaient cinq permissionnaires de Pierre Caron, film sorti en 1945 et L'irrésistible rebelle qui bien que réalisé par Jean-Paul Le Chanois sera à l'affiche dans la France occupée de 1942. Durant ces sombres années, Jeanne Fusier-Gir est au générique de quinze films dont trois tournés sous la direction de Sacha Guitry (Donne-moi tes yeux, Le destin fabuleux de Désirée Clary et La Malibran) qui lui fait même danser le French cancan pour La Nuit du Cinéma. Elle est dirigée par Maurice Tourneur dans Péchés de jeunesse, Marcel L'Herbier dans L'honorable Catherine et Jacques Becker dans Falbalas. De Clouzot à Couzinet Après la guerre, Jeanne Fusier-Gir repart pour encore vingt ans de carrière au théâtre, au cinéma et le moment venu à la télévision. Clouzot la réengage dans Quai des Orfèvres et Miquette et sa mère mais aussi Émile Couzinet pour des comédies hallucinantes de bêtise comme La Famille Cucuroux et Le Congrès des belles-mères. En 1949 elle a le plaisir de travailler sous la direction de son fils François Gir qui assiste Sacha Guitry sur le plateau de Toâ avec Lana Marconi. Elle apparaîtra dans la plupart des dramatiques du rejeton comme Gerfaut. Elle joue aussi dans des films plus dramatiques comme Les sorcières de Salem avec Simone Signoret et Yves Montand ou Marie-Octobre de Julien Duvivier, avec Danielle Darrieux où elle joue une cuisinière dans une réunion d'anciens résistants très tendue. Jeanne Fusier-Gir, cette incroyable petite bonne femme du cinéma français, tourne son 180e et dernier film, à plus de quatre-vingts ans en 1966 dans Le Jardinier d'Argenteuil avec Jean Gabin et Curd Jürgens. Elle décède dans une clinique de la région parisienne le 24 avril 1973. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec son fils François Gir |
1909 : La peau de chagrin de Michel Carré (cm) 1910 : Robe de fiançailles d'un réalisateur anonyme (cm) 1912 : La poupée hollandaise d'un réalisateur anonyme (cm) 1930 : Chérie de Louis Mercanton 1930 : Les vacances du diable d'Alberto Cavalcanti 1931 : La vagabonde de Solange Térac 1931 : Rien que la vérité de René Guissart 1931 : Quand tu tues-tu ? de Roger Cappellani 1931 : Un homme en habit de René Guissart 1931 : Une histoire entre mille de Max de Rieux 1931 : Grains de beauté de Pierre Caron 1931 : La chance de René Guissart 1931 : La couturière de Luneville d'Harry Lachmann 1932 : Allô mademoiselle ! de Maurice Champreux 1932 : Les as du turf de Serge de Poligny 1932 : Rien que la vérité de René Guissart 1932 : Baby de Carl Lamac & Pierre Billon 1932 : Ce cochon de Morin de Georges Lacombe 1932 : Quick de Robert Siodmak & André Daven 1932 : Rien que des mensonges de Karl Anton 1932 : Coquin de sort d'André Pellenc 1933 : L'héritier du bal Tabarin de Jean Kemm 1933 : Je te confie ma femme de René Guissart 1933 : Le coq du régiment de Maurice Cammage 1933 : Crainquebille de Jacques de Baroncelli 1934 : La cinquième empreinte de Karl Anton 1934 : Le miroir aux alouettes d'Hans Steinhoff & Roger Le Bon 1934 : Le prince de minuit de René Guissart 1934 : Le roi de Camargue de Jacques de Baroncelli 1934 : Un tour de cochon de Joseph Tzipine 1935 : Le voyage d'agrément de Christian-Jaque 1935 : Le roi des Champs-Élysées de Max Nosseck 1935 : Train de plaisir de Léo Joannon 1935 : Le coup de trois de Jean de Limur 1935 : Le couturier de mon cour de René Jayet 1935 : La coqueluche de ses dames de Gabriel Rosca 1935 : Divine de Max Ophüls 1935 : Et moi j'te dis qu'elle t'as fait de l'oil de Jack Forrester 1935 : Retour au paradis de Serge de Poligny 1936 : À minuit, le sept de Maurice de Canonge 1936 : Blanchette de Pierre Caron 1936 : Les gaietés du palace de Walter Kapps 1936 : L'homme du jour de Julien Duvivier 1936 : La loupiote de Jean Kemm 1936 : Marinella de Pierre Caron 1936 : Oil de lynx, détective de Pierre-Jean Ducis 1936 : Pantins d'amour de Walter Kapps 1936 : Une poule sur un mur de Maurice Gleize 1936 : La reine des resquilleuses de Max Glass & Marco de Gastyne 1936 : Trois artilleurs au pensionnat de René Pujol 1937 : Un soir à Marseille de Maurice de Canonge 1937 : Boulot aviateur de Maurice de Canonge 1937 : Un carnet de bal de Julien Duvivier 1937 : Cinderella de Pierre Caron 1937 : La citadelle du silence de Marcel L'Herbier 1937 : Miarka la fille à l'ours de Jean Choux 1937 : Claudine à l'école de Serge de Poligny 1937 : Mon député et sa femme de Maurice Cammage 1937 : Gosse de riche de Maurice de Canonge 1938 : Les femmes collantes de Pierre Caron 1938 : Narcisse d'Ayres d'Aguiar 1938 : Gargousse d'Henry Wulschleger 1938 : La marraine du régiment de Gabriel Rosca 1938 : Mon curé chez les riches de Jean Boyer 1938 : Petite peste de Jean de Limur 1938 : Place de la Concorde de Karl Lamac 1938 : La route enchantée de Pierre Caron 1938 : Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry & Robert Bibal 1939 : Une main a frappé de Gaston Roudès 1939 : Tourbillon de Paris d'Henri Diamant-Berger 1939 : L'intrigante d'Emile Couzinet 1939 : Le chemin de l'honneur de Jean-Paul Paulin 1939 : Les cinq sous de Lavarède de Maurice Cammage 1939 : Le feu de paille / L'enfant prodige de Jean Benoît-Lévy 1940 : Ils étaient cinq permissionnaires de Pierre Caron 1940 : L'irrésistible rebelle de Jean-Paul Le Chanois 1941 : Péchés de jeunesse de Maurice Tourneur 1941 : Le destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry 1942 : L'ange gardien de Jacques de Casembroot 1942 : L'honorable Catherine de Marcel L'Herbier 1942 : Marie-Martine d'Albert Valentin 1942 : Monsieur de Lourdines de Pierre d'Hérain 1942 : Le voile bleu de Jean Stelli 1943 : La cavalcade des heures d'Yvan Noé 1943 : Le corbeau d'Henri-Georges Clouzot 1943 : Coup de tête de René Le Hénaff 1943 : Donne-moi tes yeux de Sacha Guitry 1943 : La Malibran de Sacha Guitry 1943 : Vingt-cinq ans de bonheur de René Jayet 1944 : Pamela de Pierre d'Hérain 1944 : Falbalas de Jacques Becker 1945 : L'insaisissable Frédéric de Richard Pottier 1945 : Madame et son flirt de Jean de Marguenat 1945 : Trente et quarante de Gilles Grangier 1946 : Le voleur se porte bien de Jean Loubignac 1946 : Plume la poule de Walter Kapps 1946 : La nuit sans fin de Jacques Séverac 1947 : Bichon de René Jayet 1947 : Le diamant de cent sous de Jacques Daniel-Norman 1947 : Mademoiselle s'amuse de Jean Boyer 1947 : Quai des Orfèvres d'Henri-Georges Clouzot 1947 : Une mort sans importance d'Yvan Noé 1948 : La voix du rêve de Jean-Paul Paulin 1948 : Ma tante d'Honfleur de René Jayet 1948 : Deux amours de Richard Pottier 1948 : Le diable boiteux de Sacha Guitry 1949 : Le martyr de Bougival de Jean Loubignac 1949 : Menace de mort de Raymond Leboursier 1949 : Millionnaires d'un jour d'André Hunebelle 1949 : Tête blonde de Maurice Cam 1949 : Miquette et sa mère d'Henri-Georges Clouzot 1949 : Toâ de Sacha Guitry 1949 : Le trésor de Cantenac de Sacha Guitry 1950 : Mon phoque et elles de Pierre Billon 1950 : Min vän Oscar de Pierre Billon & Åke Ohberg 1950 : Tu m'as sauvé la vie de Sacha Guitry 1950 : Le clochard milliardaire de Léopold Gomez 1950 : Deburau de Sacha Guitry 1950 : Coq en pâte de Charles-Félix Tavano 1950 : Et moi j'te dis qu'elle t'as fait de l'oil de Maurice Gleize 1951 : Chacun son tour d'André Berthomieu 1951 : Les deux monsieur de madame de Robert Bibal 1951 : L'amour, Madame de Gilles Grangier 1951 : La poison de Sacha Guitry 1951 : Le trou normand de Jean Boyer 1951 : Buridan, héros de la tour de Nesle d'Émile Couzinet 1952 : Monsieur Taxi d'André Hunebelle 1952 : Des quintuplés au pensionnat de René Jayet 1952 : Le curé de Saint-Amour d'Émile Couzinet 1952 : Belle mentalité d'André Berthomieu 1952 : Quand te tues-tu ? d'Émile Couzinet 1952 : Les femmes sont des anges de Marcel Aboulker 1953 : Piédalu député de Jean Loubignac 1953 : La rafle est pour ce soir de Maurice Dekobra 1953 : La famille Cucuroux d'Émile Couzinet 1953 : Quand tu liras cette lettre de Jean-Pierre Melville 1953 : Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry 1953 : Faites-moi confiance de Gilles Grangier 1954 : Les fruits de l'été de Raymond Bernard 1954 : Le congrès des belles-mères d'Émile Couzinet 1954 : Les révoltés (Il mantello rosso) de Giuseppe Maria Scotese 1955 : Treize à table d'André Hunebelle 1955 : Mannequins de Paris d'André Hunebelle 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry 1956 : Les carottes sont cuites de Robert Vernay 1956 : Les sorcières de Salem de Raymond Rouleau 1956 : Ah ! quelle équipe ! de Roland Quignon 1957 : Le septième commandement de Raymond Bernard 1957 : C'est arrivé à trente-six chandelles d'Henri Diamant-Berger 1958 : Les vignes du seigneur de Jean Boyer 1958 : Marie-Octobre de Julien Duvivier 1959 : À rebrousse poil de Pierre Armand 1960 : Au cour de la ville de Pierre Gautherin 1961 : Cadavres en vacances de Jacqueline Audry 1961 : Césarin joue les étroits mousquetaires d'Émile Couzinet 1962 : Du mouron pour les petits oiseaux de Marcel Carné 1962 : Un clair de lune à Maubeuge de Jean Chérasse 1964 : La chance et l'amour, « Les fiancés de la chance » d'Éric Schlumberger 1966 : Gerfaut de François Gir (tv) 1966 : Le jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois 1967 : Les Créatures du bon Dieu de François Gir (tv) Filmographie de Jeanne FUSIER-GIR | |
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