Brigitte Fossey voit le jour le 15 juin 1946 à Tourcoing. Sa carrière débute alors qu'elle n'a que cinq ans avec le rôle de Paulette dans le film Jeux interdits réalisé par René Clément. Le succès est tel qu'elle est même présentée à la reine Élisabeth II. Elle connaît la gloire, les festivals, les présentations de mode enfantine. Au départ, le film est prévu comme une époque dans un film en trois parties. Les producteurs décident d'en faire un long métrage et la fillette qui a grandi tourne des scènes additionnelles mais Clément fait des miracles pour que cela ne se voit pas.
De Paulette à Yvonne de Galais
À l'âge de sept ans, ses parents souhaitant la protéger et qu'elle poursuive l'école, l'inscrivent pour un an dans un pensionnat en Angleterre, dans un collège de Herne Bay. Elle continue de suivre des cours de danse à Roubaix, de pratiquer le piano à la maison. Elle tourne deux autres films en 1954 et 1956, L'amour d'une mère en Italie et La Route joyeuse, un ballet filmé de Gene Kelly. La famille s'installe à Paris où son père, professeur d'anglais vient d'être muté. Brigitte Fossey poursuit ses études, passe le baccalauréat, fait une année de classe préparatoire littéraire (hypokhâgne), un début de licence de philosophie, une école d'interprétariat à Genève. Tenue éloignée des plateaux par ses parents, elle est cependant rappelée par la profession et revient en 1967 dans Le Grand Meaulnes de Jean-Gabriel Albiccoco dans la maîtresse fantasmé du héros, Yvonne de Galais.
Pureté et douceur
Elle devient la vedette de sa génération sous la direction de Michel Deville (Raphaël ou le débauché), Édouard Molinaro (L'Ironie du sort), Bertrand Blier (Les Valseuses, Calmos), Jean-Charles Tacchella (Le Pays bleu, Croque la vie), François Truffaut (L'Homme qui aimait les femmes), Claude Sautet (Un mauvais fils) et Bernard Stora (Le Jeune Marié). Malgré elle, s'impose le «cliché cheveux blonds, yeux pâles, sourire, pureté, douceur», celui de l'héroïne romantique après celui de l'enfant prodige. Elle va chercher à casser ces images en choisissant, au théâtre et au cinéma, des rôles ne correspondant pas à ces stéréotypes, rôles inattendus, ou simplement différents, par exemple avec des auteurs de théâtre tels qu'Eugène Ionesco, Anton Tchekov, Jacques Audiberti. Outre les ténors du cinéma français, elle privilégie un cinéma d'auteurs exigeants comme Jean-François Adam (M comme Mathieu), Benoît Jacquot (Les Enfants du Placard), Claude Faraldo (Les Fleurs du Miel), René Gilson (La Brigade), Bertrand Van Effenterre (Mais où est donc Ornicar, Le Bâtard). Elle joue également dans des films étrangers comme La Cellule en verre d'Hans W. Geißendörfer avec Helmut Griem, La Triple Mort du troisième personnage d'Helvio Soto avec André Dussollier, Quintet de Robert Altman avec Paul Newman, Enigma de Jeannot Szwarc avec Martin Sheen, Chanel solitaire de George Kaczender avec Marie-France Pisier et Timothy Dalton, L'Impératif de Krzysztof Zanussi avec Robert Powell.
La Boum et les sagas télévisées
En 1980, elle connaît un grand succès dans le rôle de la douce mère de Sophie Marceau et épouse attendri de Claude Brasseur dans La Boum. Ce triomphe est suivi par La Boum 2 en 1982 toujours signé Claude Pinoteau. Brigitte Fossey joue dans de nombreuses pièces de théâtre et connaît le succès à la télévision grâce à deux sagas importantes, Les Gens de Mogador et Le Château des Oliviers, ainsi que dans l'adaptation d'Au nom de tous les miens que signe le grand pyromane du cinéma fraçais Robert Enrico au côté de Michael York. Actrice engagée, Brigitte Fossey soutient les actions d'ATD Quart Monde contre la pauvreté et participe à la réalisation d'un disque, Paroles pour demain, en mai 2000. Elle a été mariée avec le cinéaste Jean-François Adam. De cette union est née l'actrice Marie Adam. Vite séparée, elle vit désormais avec son nouveau mari, le dentiste Yves Samama depuis 1988. Sa mère Marcelle Feuillade, celle par qui tout a commencé, meurt fin 2016. Celle que Gérard Philipe surnommait affectueusement la petite Fossette a fait un sacré parcours.
FILMOGRAPHIE :
Avec René Clément
et Georges Poujouly
1953 : L'Amour d'une mère (La Corda d'acciaio) de Carlo Borghesio
1956 : La Route joyeuse (The Happy Road) de Gene Kelly
1967 : Le Grand Meaulnes de Jean-Gabriel Albicocco
1968 : Adieu l'ami de Jean Herman
1970 : Raphaël ou le débauché de Michel Deville
1970 : M comme Mathieu de Jean-François Adam
1973 : The Man who died twice de Joseph Sargent
1973 : Les Valseuses de Bertrand Blier
1973 : L'Ironie du sort d'Édouard Molinaro
1974 : Erica Minor de Bertrand Van Effenterre
1974 : La Fille d'Amérique (The Crazy American Girl) de David Newman
1975 : La Brigade de René Gilson
1975 : Calmos de Bertrand Blier
1975 : Le Chant du départ de Pascal Aubier
1975 : Les Fleurs du miel de Claude Faraldo
1976 : Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch
1976 : Les Enfants du placard de Benoît Jacquot
1976 : Guerres civiles en France de Joël Farges (épisode La semaine sanglante)
1976 : Le Pays bleu de Jean-Charles Tacchella
1976 : L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut
1977 : La Cellule en verre (Die gläserne Zelle) de Hans W. Geißendörfer
1978 : Mais ou et donc Ornicar de Bertrand Van Effenterre
1978 : L'Affaire suisse (The Swiss Affair) de Max Peter Ammann
1978 : Quintet de Robert Altman
1979 : Le Mouton noir de Jean-Pierre Moscardo
1979 : La Triple Mort du troisième personnage de Helvio Soto
1980 : La Boum de Claude Pinoteau
1980 : Un mauvais fils de Claude Sautet
1981 : Chanel solitaire (Coco Chanel) de George Kaczender
1981 : Croque la vie de Jean-Charles Tacchella
1982 : L'Impératif (Imperativ) de Krzysztof Zanussi
1982 : Enigma (Enigma) de Jeannot Szwarc
1982 : La Boum 2 de Claude Pinoteau
1983 : Le Bâtard de Bertrand Van Effenterre
1983 : XUEIV de Patrick Brunie
1983 : Au nom de tous les miens de Robert Enrico
1983 : Le Jeune Marié de Bernard Stora
1983 : La Scarlatine de Gabriel Aghion
1983 : Un amour interdit de Jean-Pierre Dougnac
1984 : L'Avenir d'Émilie (Flügel und Fesseln) de Helma Sanders-Brahms
1984 : Les Fausses Confidences de Daniel Moosmann
1985 : Un Cas d'inconscience (Un caso d'incoscienza) d'Emidio Greco
1988 : Cinema Paradiso (Nuovo cinema Paradiso) de Giuseppe Tornatore
1990 : 3615 code Père Noël de René Manzor
1991 : Le Cri du papillon (Poslední motýl) de Karel Kachyna
1991 : Les Enfants du naufrageur de Jérôme Foulon
1992 : Un vampire au paradis d'Abdelkrim Bahloul
1996 : Une femme à suivre de Patrick Dewolf
2002 : Toujours tout droit de Manuel Moutier (cm)
2016 : Faut pas lui dire de Solange Cicurel
2016 : Absinthe de Michelle Figlarz (cm)
2020 : La Mère Noël de Brice Emiel (cm)
2021 : Le Chemin du bonheur de Nicolas Steil
Télévision :
1971 : Crime et Châtiment de Stellio Lorenzi
1971 : La Chartreuse de Parme de Michel Favart
1972 : Les Gens de Mogador de Robert Mazoyer
1974 : Du Soleil toute la journée de Lazare Iglesis
1975 : La Croisée de Raoul Sangla
1975 : Esprits de Famille de Marc Pavaux
1975 : Christophe Colomb de Pierre Cavassilas
1975 : Salvator et les Mohicans de Paris de Bernard Borderie
1980 : L'été indien de Jean Delannoy
1982 : Miras Haus de Dagmar Damek
1985 : L'Affaire Caillaux de Yannick Andréi
1989 : L'Été de la Révolution de Lazare Iglesis
1992 : Das lange Gespräch mit dem Vogel de Krzysztof Zanussi
1993 : Le Château des oliviers de Nicolas Gessner
1995 : Pour l'Amour de Thomas de Claude Gagnon
1995 : Femmes de Passion de Bob Swaim
1995 : L'Enfant tombée du cieol (Una Bambina di troppo) de Damiano Damiani
1997 : Un et un font six de Franck Apprederis, série
2000 : Passage interdit de Michaël Perrotta
2004 : L'Homme en question de Laurent Preyale
2006 : Grosse Chaleur de Dominique Thiel
2008 : La Mort dans l'île de Philippe Setbon
2009 : Le Mystère Joséphine de Christian Lara
2013 : Une Femme nommée Marie de Robert Hossein
2017 : Quartier des Banques mini série suisse
2018 : Les Disparus de Valenciennes d'Elsa Bennett et Hyppolyte Dard
2018 : Coup de foudre sur un air de Noël/ Monique d'Alexandre Laurent
2018 : Un adultère de Philippe Harel
2019 : Temps de chien d'Édouard Deluc
Filmographie de Brigitte FOSSEY